Démocraties, dictatures et élections en Afrique : bilan 2022 et perspectives 2023
Démocraties, dictatures et élections en Afrique : bilan 2022 et perspectives 2023
Cachée par une ‘guerre des tranchées’ entre démocraties et régimes antidémocratiques en Afrique, une année électorale 2022 positive, en attendant une année 2023 difficile
Régis Marzin, journaliste et chercheur indépendant, @Regis_Marzin
12 février 2023
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Bilan annuel et actualisation des principaux graphiques et principales cartes
disponibles dans les études de 2016, 2017, 2018, 2019, 2020, 2021, 2022.
Suite du 30 mars 2016 : ‘Après 26 ans de démocratisation, dictature et démocratie bientôt à l’équilibre en Afrique’
du 27 avril 2017 : ‘2016 : Année des coups d’Etat électoraux en Afrique, démocratisation de l’Afrique depuis 1990’
du 14 janvier 2018 : ‘Démocraties et dictatures en Afrique : bilan 2017 et perspectives 2018,
2017 une année supplémentaire à l’équilibre continental’
du 13 février 2019 ‘Démocraties et dictatures en Afrique : bilan 2018 et perspectives 2019
Nouvelle vague d’élections non démocratiques en 2018 après celle de 2016 :
à l’échelle continentale, les dictatures reprennent le dessus,
et l’écart entre Afrique anglophone et francophone se creuse.’
du 11 mars 2020 ‘Démocraties, dictatures et élections en Afrique : bilan 2020 et perspectives 2021
du 29 mai 2021, ‘Démocraties, dictatures et élections en Afrique : bilan 2021 et perspectives 2022,
2020 une année de statu quo après le fort recul de la démocratie entre 2016 et 2019’
Du 3 février 2022, ‘Démocraties, dictatures et élections en Afrique : bilan 2022 et perspectives 2023
avant une année 2022 complexe mais positive’
Sommaire
1. Bilan 2022 : évolution de la nature des régimes politiques. 4
1.1 Changements de régimes et de type de régimes en 2022. 4
1.2 Dictatures de parti politique : arrêt de la diffusion en 2021, stabilisation en 2022. 5
1.3 Evolution du classement des régimes en Afrique de 1990 à 2022 (55 pays) 8
1.51 Un décalage structurel établi depuis 1990 dans la persistance des régimes des années 80. 12
1.52 Evolution de la qualité des processus électoraux de 1990 à 2022 selon la colonisation. 13
1.53 2021 : le décrochage des ex-colonies françaises de 2018 établi pour durer 14
1.54 Leadership démocratique : Afrique de l’Ouest ou Afrique australe ?. 16
1.6 Limitation du nombre de mandats présidentiels dans les constitutions selon colonisation. 17
1.7 Carte d’Afrique des régimes politiques, des démocraties et dictatures en 2022. 19
2.1 Bilan électoral de l’année 2022 : données principales résumées. 20
2.2 Prévisions de la qualité des processus électoraux selon la nature des régimes début 2022. 24
2.5 Evolution de la qualité des processus électoraux de 1990 à 2022. 30
MOE-UE et politique européenne. 31
3. Perspectives 2023 : entre 20 et 27 scrutins, dont une majorité sans démocratie. 32
3.1 Calendrier 2023 : données principales résumées. 32
3.11 Données électorales 2023. 32
3.12 Principaux enjeux politiques autour des élections en 2023. 33
A. Historique 2022 : année électorale réelle : données plus détaillées. 40
B. Prévisions 2023 : année électorale et données plus détaillées. 43
Agenda électoral détaillé 2023 au 11.2.23. 46
C. Rappel : calendrier prévisionnel 2022 des élections de l’étude du 3.2.22. 50
Introduction
Après une année 2021 avec un léger progrès de la démocratie, il était attendue une « année 2022 complexe mais positive ». Finalement, une grande partie des élections prévues en 2022 ont été reportées en 2023 ou 2024, 11 élections au total, en Libye, au Tchad, au Soudan, au Soudan du sud, au Mali, en Guinée Bissau et au Somaliland. 2022 est l’année des reports, et, il ne s’est plus organisé que 14 scrutins, le minimum depuis 2008. La complexité s’est évaporée et il est resté plus de processus électoraux dans des régimes démocratiques, 9, que dans des régimes non démocratiques, 5.
Hors démocratie, au Congo Brazzaville, en Angola et en Guinée Equatoriale, aucun des 5 processus électoraux n’a été totalement boycotté, ce qui contraste avec le maximum de 6 élections boycottées en 2021. Ils n’ont pas provoqué de grande crise électorale, il n’y a pas eu d’inversion de résultat à la compilation nationale ou à l’annonce officielle du résultat. Les détournements se sont faits de manière plus classique et simple en amont.
Au fur et à mesure que l’on s’éloigne du retour du multipartisme en 1991 et 1992 et des suppressions des limitations du nombre de mandats présidentiels des années 2000, qu’une génération de chefs d’état laisse la place à une autre, le classement des régimes politiques continue de devenir plus difficile pour le chercheur. Le classement en trois catégories principales, qui restent valable, est néanmoins plus délicat à mettre en œuvre. Ce sont surtout des pays globalement hors démocratie qui ont maintenant des caractéristiques qui ne correspondent pas complètement à cette catégorie. En Côte d’Ivoire, une certaine normalisation est visible. Après les législatives de mars 2021 qui ne correspondent pas bien à la règle des élections en dictature, le pays commence à se rapprocher d’un régime intermédiaire, toujours en suite de guerre, grâce à des améliorations majeures en 2022 sur la suite du conflit des années 2000. Depuis la mort d’Idriss Déby, le Tchad de Mahamat Déby mélange des caractéristiques transitionnelles et des caractéristiques du régime totalement hors démocratie issus du régime d’Idriss Déby. En Tunisie, sous la férule de Kaïs Saïed, une dictatorisation rapide s’est poursuivie rapidement sur 2 ans, comme cela avait été le cas après 2016 aux Comores et au Bénin, mais elle s’est faite avec un soutien populaire à la politique présidentielle, un soutien qui semble cependant diminuer rapidement. Dans le futur, en Côte d’Ivoire, certains espoirs sont permis, au Tchad, la probabilité d’un retour à un régime dictatorial stabilisé classique est forte même si le processus transitionnel n’est pas encore totalement défait, en Tunisie, le pire n’est peut-être pas encore commencé. Dans ces pays, il faudra attendre les prochaines élections pour vérifier les hypothèses optimistes ou pessimistes.
Dans un bilan continental des régimes politiques, depuis peu, les évolutions commencent à se succéder en ‘dent de scie’. Il n’y a plus de grande tendance d’évolution continentale sur plusieurs années. Cela ressemble sans doute à une ‘guerre des tranchées’ entre les pays démocratiques et les pays antidémocratiques. Cette ‘guerre des tranchées’ existe-t-elle vraiment ou est-ce une déformation passagère d’une perception statistique ? L’Union africaine continue d’être dominée en nombre par des régimes sans démocratie. Les ‘dictateurs’ ne sont pas aussi solidaires entre eux qu’ils l’ont été dans les années 90 au moment du retour du multipartisme. A l’ONU, des mouvements de solidarité sont parfois visibles. La Russie est maintenant clairement identifiée comme un acteur majeur d’une influence favorable à l’antidémocratie. Le soutien de dirigeants français à des ‘dictateurs’ est moins visible.
Les grandes tendances qui restent évidentes depuis 2016 sont, d’un côté, la reprise de la démocratisation côté Afrique dite ‘anglophone’ par la démocratisation de la Gambie et du Somaliland et la résorption des crises en Zambie, au Malawi et au Kenya et, d’un autre côté, le déclin démocratique des anciennes colonies françaises bien visible depuis 2016 aussi au Mali, au Bénin, en Tunisie, au Burkina Faso et aux Comores. Il n’y a plus ‘photo’ possible entre les deux blocs qui devraient avoir maintenant des évolutions historiques séparées. 2022 a été une troisième année successive de décrochage de l’Afrique ‘francophone’ derrière l’Afrique ‘anglophone’.
Poutine n’a-t-il pas trouvé la faille ? Si la démocratisation des anciennes colonies britanniques est en train de s’achever, si le point faible de l’Afrique est maintenant l’impossibilité de faire évoluer un grand nombre de pays gangrénés par les anciens partis uniques des années 80, les chefs d’état indéboulonnable et les juntes militaires dans les anciennes colonies françaises, alors cette faille était peut-être déjà toute trouvée il y a quelques années. Les dés sont jetés. Depuis longtemps, les dirigeants français étaient invités à arrêter une politique dangereuse de complaisance avec des régimes antidémocratiques, et ils ne l’ont pas fait au temps de Chirac et Sarkozy. Puis il y a eu encore beaucoup d’hésitations. Ces hésitations perdurent aujourd’hui, comme cela se voit bien au Tchad. N’est-il pas déjà trop tard ?
Régis Marzin
Paris, 12 février 2023
1. Bilan 2022 : évolution de la nature des régimes politiques
1.1 Changements de régimes et de type de régimes en 2022
Rappel méthodologique : Le classement des régimes issu de l’étude du 30 mars 2016 distingue 3 catégories : « Dictature stable, Transition vers la démocratie, complexe, intermédiaire et indéterminé (TCII), Démocratie. Les critères principaux de classement des régimes sont la manière d’arriver au pouvoir et la manière de conserver le pouvoir, et il se rajoute d’autres critères. La catégorie ‘Transition démocratique, complexe, intermédiaire et indéterminé (TCII)’ est aussi la catégorie de tous les régimes qui ne sont pas des Dictatures stables ou des Démocraties. »
Dans ce classement, en 2022, 3 pays changent de catégorie, contre 7 en 2019, 4 en 2020 et 6 en 2021[1], 1 positivement, le Kenya, et 2 négativement, le Burkina Faso et la Tunisie, ce dernier pays pour la seconde année consécutive. Le Tchad, bien que connaissant un fort recul visible dans un massacre de manifestants au second semestre, reste dans un régime intermédiaire transitionnel (TCII) qui peut encore évoluer en fonction du déroulement de la transition, sachant qu’un retour en classement en régime stable anti-démocratique (DS) est probable dès 2023.
Modif°. Etat | Pays | Evènements et changements | Dates |
TCII>Dict.S | Tunisie | Changement de constitution sans consensus, lors d’un référendum boycotté par l’opposition le 25 juillet 2022 et organisation d’un processus électoral de législatives boycotté par l’opposition, perte du soutien du syndicat UGTT à Kaïs Saïed et baisse de l’état de droit. Rappel 2021 : Démo>TCII : Très forte régression démocratie sous présidence de Kaïs Saïed élu le 13.10.19 après conflit avec le parlement : sorte de coup d’Etat le 25.07.22 . | 25.07.22 17.12.22 29.01.23 13.10.19 25.07.22 |
TCII>TCII Probable retour en Dict.S dès 2023 | Tchad | Massacre du 20 octobre 2022 de nombreux manifestants (beaucoup plus de 50, HRW) après la prolongation pour deux ans de la transition (jusqu’en 2024) dirigée par Mahamat Idriss Déby, malgré la présence de l’opposition au gouvernement de Saleh Kebzabo, Premier ministre depuis le 13.10.22. Rappel 2021 : Dict.S>TCII : Passage en régime de transition de 18 mois le 26.4.21 et nomination d’un gouvernement de transition ouvert aux opposants le 2.5.21. | 13.10.22 20.10.22 26.04.21 02.05.21 |
TCII>Démo | Kenya | Retour à la normale démocratique après la crise de 2017 par des processus électoraux des législatives, de la présidentielle, des sénatoriales, des locales et des élections des gouverneurs, globalement corrects, malgré contestation sur la présidentielle liée à score proche de 50/50 jusqu’à la validation du résultat par la Cour suprême 6.9.22. | 09.08.22 06.09.22 |
Démo>TCII | Burkina Faso | Coup d’Etat militaire contre Roch Marc Christian Kaboré mené par Paul Henri Sandaogo Damiba et le MPSR, le 24 janvier 2022 suivi d’un second coup d’état le 30 septembre 2022 contre Paul Henri Sandaogo Damiba remplacé par Ibrahim Traoré, toujours avec le MPSR. | 24.01.22 30.09.22 |
Après un fort recul du nombre de démocraties entre 2016 et 2019, après un arrêt de la dégradation en 2020, une tendance de nouveau positive en 2021, une dégradation se fait sentir en 2022 en Tunisie et au Burkina Faso, non compensé par le retour des élections correctes au Kenya.
En 2022, le Tchad a provoqué une certaine surprise en raison des mouvements contradictoires qui se sont rapidement succédé. En quelques jours, en octobre 2022, l’arrivée de l’opposant historique Saleh Kebzabo qui aurait dû être président de la République élu en 2016 si Idriss Déby n’avait pas commis une inversion avec suppression du second tour, au poste de Premier ministre, a été suivi d’une répression féroce menée par Mahamat Déby et digne des pires dictatures. Depuis le 20 octobre, jour du massacre, la transition vers la démocratie est compromise, le scénario de la continuité dynastique redoutée à la mort d’Idriss Déby, s’appuyant sur de nouveaux détournements de processus électoraux, est probable. Un retour d’un régime antidémocratique stable en 2023 ou 2024 pourrait se confirmer avant ou à l’occasion d’élections de fin de transition officielle qui seraient bâclés.
La Côte d’Ivoire devient difficile à situer dans un classement des régimes. Des améliorations sont indéniablement constatées. Il faudra attendre maintenant la présidentielle de 2025, pour savoir si un processus de démocratisation réel se cache derrière la normalisation des relations des adversaires de la guerre des années 2000. Cela signifierait que le RHDP montrerait qu’il ne s’oppose pas à la possibilité d’une alternance, ou que la présidentielle serait organisée correctement dans un contexte de remontée de l’état de droit.
La Tunisie n’était plus dans un état démocratique depuis la suspension du parlement par le président Kaïs Saïed en juillet 2021, correspondant à un coup d’état constitutionnel. La répression a alors augmenté selon HRW, allant jusqu’à toucher des journalistes en janvier 2022. En 2022, le soutien populaire au président a diminué, ce qui a été visible dans la prise de distance du syndicat UGTT au moment des législatives. Un référendum constitutionnel boycotté et des législatives très fortement boycottées fin 2022 début 2023 montrent qu’en 2022, le pays fonctionne déjà comme un régime opposé à la démocratie.
Le coup d’Etat du Mali de 2020 était le premier depuis 2013. Puis, l’année 2021 a été marquée par le retour des coups d’Etat militaires, d’abord, d’une certaine manière, au Tchad, le 20 avril, dans une continuité du pouvoir de père en fils, puis au Mali, le 24 mai, en Guinée, le 5 septembre, d’une certaine manière encore, le coup d’état ne visant que la partie civile du pouvoir, au Soudan, le 25 octobre. La série s’est prolongée en 2022 dans un cinquième pays, le Burkina Faso, le 24 janvier et 30 septembre 2022, un pays en difficulté face à l’expansion du djihadisme au Sahel.
Deux changements de type de régime sur 3 ont eu lieu dans les ex-colonies françaises, tous les deux négatifs, et un dans les ex-colonies britanniques, en positif. Les évolutions sont réparties dans 3 régions d’Afrique.
Colonisation | Région | Positif – Démocratisation | Négatif – Dictatorisation |
Française | Ouest | Burkina Faso | |
Australe | |||
Centre | |||
Nord | Tunisie | ||
Britannique | Est | Kenya | |
Australe |
1.2 Dictatures de parti politique : arrêt de la diffusion en 2021, stabilisation en 2022
Rappel : Dans une dictature de parti, le pouvoir se répartit sur un système d’acteurs à l’intérieur du parti au pouvoir au lieu de se concentrer sur un homme, une famille et un clan réduit autour. Les alternances de chef de l’Etat se font sans démocratisation, même si l’installation dans une dictature avec alternance à long terme peut se faire avec des progrès sur des points secondaires sur les processus électoraux et l’Etat de droit, qui n’affectent pas la solidité du régime et l’impossibilité d’alternance de parti. Le nombre de dictature de parti est aussi indirectement lié au nombre de pays avec une limitation du nombre de mandats qui reste stable à 39 depuis 2019. Depuis 2017, la menace d’une multiplication des dictatures des partis reste forte après la montée de 4 à 7 du nombre de ces dictatures. Il reste 18 anciens partis uniques des années 80 au pouvoir, dont très peu de démocratisés, seuls 5 étant revenus au pouvoir de manière démocratique. Les dictatures de parti sont sans doute plus stables que les dictatures de personne et constitue un danger d’autant plus fort.
Aucune actualité n’est venue modifier le bilan historique des ‘dictatures de partis politiques’ en Afrique. Aucun pays n’a quitté la catégorie ou ne s’est ajouté. Une évolution intéressante a été observée en Tanzanie, le pays modèle initial. Dans ce pays, le décès de John Magufuli de la Covid-19 dont il niait l’existence, suivi de son remplacement en intérim jusqu’en 2025 par la vice-présidente Samia Suluhu Hassan, s’est accompagné d’une phase certaine de libéralisation. Après la levée de l’interdiction des rassemblements politiques en janvier 2023, le principal parti d’opposition, Chadema, a pu tenir un premier meeting depuis 2016 le 21 janvier. Le principal opposant et vice-président de Chadema, Tundu Lissu, est rentré de 5 ans d’exil le 25 janvier 2023. Dans les anciennes colonies britanniques, ce pays pourrait peut-être devenir un prochain ‘objectif’ de démocratisation réelle.
Evolution du nombre de dictature de parti depuis la fin du monopartisme en Afrique vers 1990-1991
Pays | Période(s) | Partis |
Algérie | 1962-1992+ 1999- | Front de libération nationale (FLN) |
Tanzanie | 1962– | Chama cha Mapinduzi (CCM) |
Mozambique | 1975– | Front de libération du Mozambique (Frelimo) |
Ethiopie | 1992-2018 (fin) | Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien (FDRPE) |
Angola | 2017 (1979) – | Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA) |
Zimbabwe | 2018 (1980) – | Union nationale africaine du Zimbabwe – Front patriotique (ZANU-PF) |
Mauritanie | 2019 (2009)-2021(fin) | Union pour la République (UPR) |
Burundi | 2020 (2006) – | Conseil National pour la Défense de la Démocratie-Forces pour la Défense de la Démocratie (CNDD-FDD) |
Données du début des années 90 sans considérer la fin des partis uniques
La phase de recul de la démocratie de 2016-2019 s’accompagne d’une phase d’augmentation du nombre de dictatures de partis politiques, qui s’est arrêté en 2021.
Bilan historique des dictatures de parti politique en Afrique depuis 1990 (inchangé en 2022)
(sans la fin des partis uniques)
Pays | Période(s) | Partis | Liste des présidents ou chefs de gouvernements |
Algérie | 1962-1992 1999-2019 2020- | Front de libération nationale (FLN) de manière complexe et diminuante. Egalement une dictature militaire Parti unique de 1962 à 1991. Au pouvoir entre 1962 et 1992, puis exclu du pouvoir pendant guerre civile 92-99, puis de retour au pouvoir avec alliés RND et MSP sous la présidence d’Abdelaziz Bouteflika. Très affaibli à partir de 2019. Limitation 2×5 1996 à 2008 et >2016. | 1962-1965 : Ahmed Ben Bella 1965-1978 : Houari Boumédiène 1978-1992 : Chadli Bendjedid 1992 : Mohamed Boudiaf HCE et militaires : 92-94+94-98 : 1992-1993 : Haut Comité d’État : Ali Kafi 1994-1998 : g.al Liamine Zeroual sans FLN FLN et alliés (sauf présidentielle 2004) : 1999-2018 : Abdelaziz Bouteflika 2019 : Abdelkader Bensalah, + armée Ahmed Gaïd Salah 2020 … : Abdelmadjid Tebboune |
Tanzanie | 1962– | Chama cha Mapinduzi (CCM) 1962-1977 : Union nationale africaine du Tanganyika (Tanganyika African National Union, TANU) Parti unique de 1962 à 1992 Limitation 2x5ans depuis 1984. | 1964-1985 : Julius Nyerere 1985-1995 : Ali Hassan Mwinyi 1995-2005 : Benjamin Mkapa 2005-2015 : Jakaya Kikwete 2015-2021 : John Magufuli 2021… : Samia Suluhu Hassan |
Mozambique | 1975– | Front de libération du Mozambique (Frelimo) Parti unique de 1975 à 1992. Limitation 2x5ans depuis 2004. | 1975-1986 : Samora Machel 1986-2004 : Joaquim Chissano 2005-2014 : Armando Guebuza 2014… : Filipe Nyusi |
Angola | 1979-2017 2017– | Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA) Parti unique de 1975 à 1991. Limitation 2x5ans depuis 2010. | 1979-2017 : José Eduardo dos Santos 2017… : João Lourenço |
Zimbabwe | 1980-2017 2018– | Union nationale africaine du Zimbabwe – Front patriotique (ZANU-PF) ZANU entre 1963 et 1987. Parti unique de fait entre 1990 et 2000 Limitation 2x5ans depuis 2013. | 1980-2017 : Robert Mugabe (de 1980 à 1987 : premier ministre) 2017- … : Emmerson Mnangagwa |
Burundi | 2006-2019 2020 | Conseil National pour la Défense de la Démocratie-Forces pour la Défense de la Démocratie (CNDD-FDD) Créé en 1994, groupe armée de la guerre civile de 1993 à 2005 devenu parti politique en 2005 | 2006-2019 : Pierre Nkurunziza 2020-… : Évariste Ndayishimiye |
Anciennes dictatures de partis disparues :
Ethiopie Terminée en 2019 | 1992-2018 2019 : Fin | Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien (FDRPE) Coalition autour du TPLF. Opposant au Parti unique sous Mengistu. Parti (coalition) unique de fait entre 2010 et 2018. Très affaibli en 2018-2019. Dissout le 25.12.19. Pas de limite de mandat pour 1er min. | Premiers ministres : 1994-2012 : Meles Zenawi 2012-2018 : Haile Mariam Dessalegn 2018-2019 : Abiy Ahmed (2.4.18) NB : 2020 : Abiy Ahmed hors FDRPE |
Mauritanie Terminée en 2021 | 2009-2019 2019-2021 | Union pour la République (UPR) Créé en 2009 pour présidentielle 2009 après coup d’Etat militaire de 2008. Limitation 2x5ans depuis 2006. | 2008-2019 : Mohamed Ould Abdel Aziz 2019-2020 : Mohamed Ahmed El-Ghazouani Aziz quitte UPR en 2020 et va dans un autre parti le Ribat National le 10.4.21 |
Rappel : Dans les 4 premiers pays concernés par les dictatures de parti, les partis sont : soit deux anciens partis uniques datant des indépendances (Algérie, Tanzanie), soit deux partis sortis dominants de guerre d’indépendance suivi de guerre civile (Mozambique) ou de guerre civile (Ethiopie). Le CCM de Tanzanie et le Frelimo en Mozambique sont les deux modèles de parti en dictature de parti basés sur des alternances de président causées par une limitation à deux mandats. A partir de 2017, apparaît en Angola une nouvelle sorte de parti de dictature de parti, basé sur la transmission du pouvoir d’un chef d’Etat ayant établi une dictature personnelle à un successeur dans son parti. La conséquence est une transformation d’une dictature de personne en dictature de parti avec limite de deux mandats de 5 ans. Cependant, le MPLA en Angola est aussi un ancien parti unique. Au moment de la transformation du régime lors du départ du dirigeant historique, en Angola, le régime s’assouplit, se libéralise mais n’est a priori pas prêt d’accepter de perdre le pouvoir. Au Zimbabwe, le parti au pouvoir fait semblant de s’assouplir mais remontre aussitôt son contrôle de la vie politique dès la première élection. En 2020, au Burundi, le niveau de répression et de dictature diminue peut-être un peu mais reste très élevé.
1.3 Evolution du classement des régimes en Afrique de 1990 à 2022 (55 pays)
Après 3 années consécutives d’équilibre entre 2015 et 2017, 22/22 en 2015, 23/23 en 2016, 22/22 en 2017, en 2018 les dictatures stables dominent les démocraties entre 2018 et 2022, à 24 contre 20 en 2018, à 24 contre 19 en 2019 et 2020, à 23 contre 20 en 2021 et à 24 contre 20 en 2022.
En 2022, l’augmentation du nombre de ‘dictature stable’ ou régime antidémocratique (+1 en Tunisie) ne correspond sans doute plus à un mouvement majeur africain. La tendance à l’affaiblissement démocratique à partir de 2016 s’est atténué. Ce qui reste très présent, c’est l’affaiblissement de la démocratie dans les anciennes colonies françaises (+2 mouvements négatifs en 2022 en Tunisie et au Burkina Faso), ce qui n’est pas visible sur ce graphique. Cet affaiblissement ne pourrait plus maintenant continuer qu’à Madagascar, au Niger et au Sénégal. Ce graphique est ainsi pour 2022 peu parlant. Les évolutions ponctuelles évoquent une potentielle « guerre de tranchée » africaine, un rapport de force figée conduisant à des petits mouvements réversibles, entre régimes démocratiques et régimes antidémocratiques, une impression statistique sans doute sans réalité politique.
Rappel : Les paliers de nombre de démocratie ‘hauts’ sont facilement compréhensibles : quand il ne reste que des régimes dictatoriaux très solides, aucune démocratisation ne survient. Il n’y a sans doute pas de paliers ‘bas’ de la même manière, mais, après un minimum de démocraties à 18 entre 2009 et 2012, il y a un nouveau minimum à 19 en 2019 et 2020.
Année | 1990 | 1991 | 1992 | 1993 | 1994 | 1995 | 1996 | 1997 | 1998 | 1999 |
Delta ‘N démocraties – N Dictatures S’ / année précédente | 6 | 5 | 2 | 4 | 1 | -1 | -3 | -2 | 1 | |
N dictatures – N démocraties | 38 | 26 | 21 | 19 | 15 | 14 | 15 | 18 | 20 | 19 |
2000 | 2001 | 2002 | 2003 | 2004 | 2005 | 2006 | 2007 | 2008 | 2009 | 10 | 11 | 12 | 13 | 14 | 15 | 16 | 17 | 18 | 19 | 20 | 21 | 22 |
4 | 2 | 2 | 5 | -1 | 0 | 5 | 0 | -1 | -2 | -1 | 4 | -1 | 0 | -1 | 0 | 0 | 0 | -4 | -1 | 0 | 2 | -1 |
15 | 13 | 11 | 6 | 7 | 7 | 2 | 2 | 3 | 5 | 6 | 2 | 3 | 3 | 4 | 0 | 0 | 0 | 4 | 5 | 5 | 3 | 4 |
Delta ‘Nombre démocraties – Nombre dictatures stables’ / année précédente
L’année 2018, la pire année pour le processus de démocratisation de l’Afrique, s’éloigne. Il n’y a sans doute plus de grande tendance dans un sens ou dans un autre, mais des mouvements contradictoires dont les effets s’annulent.
Quantité de population (millions) selon régime en 2015, 2016, 2017, 2018, 2020, 2021, 2022
Population des pays changeant de catégorie en Millions d’habitants (chiffre de mars 2016 non mis à jour) :
- en 2020 : TCII>DS Algérie 39,5, DS>TCII Mauritanie 3,6, TCII>Dé Malawi 18,0, Dé>TCII Mali 17,0
- en 2021 : DS>TCII Tchad 11,6 + Guinée 11,8, TCII>DS Ethiopie 99,5, Dé>TCII Tunisie 11,0, TCII>Dé Zambie 15,0 + Somaliland 3,5
- en 2022 : TCII>DS Tunisie 11,0, TCII>Dé Kenya 45,9, Dé>TCII Burkina Faso 18,9
Au niveau quantité de population, en 2022, un retour à la normale au Kenya envoie plus de 50 Ms de personnes en régime démocratiques (53 Ms début 2023)). Les autres pays, la Tunisie et le Burkina Faso, sont moins peuplés. La quantité de population en démocratie reste assez stable, un peu plus du tiers.
1.4 Evolution du classement des régimes en Afrique de 1990 à 2022 et régimes intermédiaires (TCII)
Classement et évolution dans le classement des régimes en 2022 avec détails des régimes en Transition démocratique, complexe, intermédiaire et indéterminé (TCII).
Les pays changeant de catégories sont notés en gras.
Dictatures Stables (régimes antidémocratiques) 24 au lieu 23 +1 | Erythrée, Guinée Equatoriale, Zimbabwe, Congo Brazzaville, Cameroun, Swaziland, Ouganda, Djibouti, Togo, Gabon, Angola, Egypte, Algérie, Tanzanie, Mozambique, Burundi, Côte-d’Ivoire (2016), Rwanda (1994 suite génocide, 2003 Kagamé élu, 2017 3e mandat), RDCongo (2018 processus électoral de dictature), Guinée Conakry (2010 transition, 2011 Condé, 2018 échec transition / processus électoraux), Maroc (1999 Mohammed VI, 2011 démocratisation, 2018 répression), Bénin (2018-2019 répression opposition + législatives), Comores (2018-2019 dictatorisation + présidentielle), Algérie (2019 chute Bouteflika, 2020 répression), Ethiopie (2021 guerre et élections), Tunisie (2021 coup d’Etat constitutionnel 2022 élections sans démocratie), |
Transition démocratique, complexe, intermédiaire et indéterminé (TCII) 11 au lieu 12 -1-1+1 | Guerre et suite de guerre : Guerre (dont guerre en Etat failli) : Somalie (1991 guerre, 2000 parlement exil, 2012 Sheikh Mohamud), Libye (2011 guerre Etat failli), Suite guerre en Etat failli (dont en transition démocratique) :Soudan du Sud (2005 suite guerre, 2010 Kiir, 2011 indépendance), Centrafrique (2013 suite guerre Etat failli, 2014 transition, 2016 Touadéra) NB : En 2017, ces 2 Etats, Sud Soudan et RCA, sont à la limite de la guerre active et il y a peu de différence entre guerre et suite de guerre. Suite guerre hors Etat failli (dont suite indépendance) : – Suite génocide : – Instabilité de gouvernement (dont suite de coup d’Etat) et/ou contestation populaire : Guinée Bissau (2009 instabilité), Mali (2020 coup d’Etat), Burkina Faso (2022 coup d’état), Indéterminé : – Transition de dictature vers démocratie : Soudan (2019 chute El-Beshir et transition), Mauritanie (2020 éloignement du système d’Aziz), Tchad (2021 mort I.Déby), Guinée C (2021 coup d’Etat), Dictatorisation, chute de l’Etat de droit : |
Démocraties 20 au lieu 20 -1+1 | Botswana, Ile Maurice, Cap Vert, Sao Tomé-et-Principe, Afrique du Sud, Namibie, Malawi, Lesotho, Sénégal, Nigéria, Ghana, Sierra Leone, Libéria, Seychelles, Madagascar, Gambie (2018 transition vers la démocratie réussie), Niger (2019 fin répression de 2018), Malawi (2020 élection contestée refaite), Zambie (2021 alternance et fin dérive 2017-19), Somaliland (2021 alternance parlement), Kenya (2022 alternance fin crise 2017) |
Rappel : Les dictatures stables ou régimes antidémocratiques ou ‘dictatures africaines contemporaines’ – ce sont des « néo-dictatures » pour Francis Laloupo dans son livre ‘Blues démocratique, 1990-2020’, un livre bilan sur la démocratisation de l’Afrique depuis le retour au multipartisme entre 1990 et 1992, – correspondent en premier lieu des régimes issus des partis uniques des années 80 qui n’ont pas accepté le principe de la démocratie (Guinée Equatoriale, Congo Brazzaville (avec guerre en 1997), Cameroun, Ouganda, Djibouti, Togo, Gabon (7 sur 24 en 2022)), des régimes militaires récents issus de coup d‘Etat (Egypte), des régimes issus d’une victoire militaire dans une guerre (Côte-d’Ivoire, Rwanda), des régimes issus de victoire électorale démocratique évoluant dans une grave régression des libertés, de l’État de droit et un passage à des processus électoraux sans démocratie, une régression qui peut aussi être nommée ‘dictatorisation’ (Bénin depuis 2018-2019, Comores depuis 2018-2019, Tunisie depuis 2019-2022 (3 sur 24 en 2022)), des dictatures de partis politiques (trois historiques Algérie, Tanzanie, Mozambique, et plus récemment Zimbabwe, Angola, Burundi), une monarchie constitutionnelle (Maroc), une monarchie absolue traditionnelle (Eswatini), un régime totalitaire sans élection (issue de guerre) (Erythrée) et, enfin, un régime original mixte entre issu de guerre et installé par processus électoral de dictature (RDC en 2019). Les derniers régimes issus des régimes militaires des années 80 ont disparu en 2014 (Burkina Faso).
Evolution du classement régimes en Afrique de 1990 à 2022 avec détails des régimes intermédiaires (Tcii)
L’analyse des régimes intermédiaires permet d’entrevoir des espoirs de progrès démocratiques concernant des pays classés en « Transition vers la démocratie » ou en « Instabilité de gouvernement (dont suite coup d’Etat) et/ou contestation populaire » même si parfois les pays changent par rapport à l’année précédente. En 2022, les probabilités de réussite des processus transitionnel vers la démocratie diminuent, d’une manière certaine au Tchad, sans doute au Burkina Faso et sans doute au Mali. La junte guinéenne subit plus de pressions des partis politiques et pourrait être le pays qui s’en sortirait le mieux d’ici 2024, sans certitude. Deux camps s’opposent farouchement au Soudan, pour ou contre la démocratie et les prévisions sont difficiles à faire. La Guinée Bissau vit depuis 2009 une sorte de paradoxe entre instabilité politico-militaire et assez bonne qualité des processus électoraux, et ce pays pourrait finir par se restabiliser en démocratie, peut-être grâce aux législatives de 2023 et à la présidentielle de 2024. En Mauritanie, un pays étant considéré comme en transition depuis 2021 dans cette étude, il faudra attendre des législatives en 2023 pour juger de la poursuite de l’évolution.
Dans des Etats faillis ou faibles subissant ou ayant subi des guerres, Somalie, Libye, Soudan du Sud, Centrafrique, une démocratie fiable est un élément important d’une solution de maintien de la paix et les évolutions sont lentes. En Centrafrique, la menace de suppression depuis 2022 de la limitation du nombre de mandats laisse présager de nouvelles tensions politico-militaires, malgré la qualité acceptable des élections fin 2020 et début 2021. En Somalie, la fin des élections début 2022 après un conflit entre le président et le Premier ministre sur l’organisation en 2021 et l’alternance qui en découle est un signe positif. Par contre, selon Transparency international le 10 février 2023, « En octobre 2022,le tout nouveau Président élu, Hassan Sheikh Mohamud, a dissous par décret deux organes clés de lutte contre la corruption – la Commission des services judiciaires et la Commission de lutte contre la corruption » alors qu’ « il avait d’ailleurs, dans le passé, été accusé de corruption et d’abus de pouvoir. », et ce signal est moins positif. En Libye, les élections, longtemps fixées au 24 décembre 2021 sont une nouvelle fois reportées à 2023. Au Soudan du sud, la visite du pape début février 2023 rappelle les difficultés à obtenir une paix définitive basée sur des élections.
Entre UE et UA, l’accord de Cotonou qui devait initialement expirer en février 2020 avait vu « ses dispositions prorogées jusqu’au 30 novembre 2021 », puis un accord post-Cotonou a été « paraphé le 15 avril 2021 ». Il a attendu toute l’année 2022 une ratification, en vain. Début 2022, il était difficile de savoir si l’Ue allait vers un engagement, un désengagement ou une gestion pragmatique au cas par cas, mais en février 2022, le conflit entre l’Ukraine et la Russie en 2022 a clairement réorienté les priorités de l’UE et de ses états membres. La pression externe de surveillance des Etats en « transition » en Afrique diminue.
1.5 L’avance de l’Afrique dite anglophone sur l’Afrique dite francophone en termes de démocratisation
1.51 Un décalage structurel établi depuis 1990 dans la persistance des régimes des années 80
Un décalage structurel entre les anciennes colonies françaises et britanniques s’observe facilement dans l’état des lieux des pays sans aucune alternance depuis 30 ans et plus. Au moins 7 régimes datent des années 80, dont les 5 plus anciens dans les anciennes colonies françaises.
Au Tchad, la mort d’Idriss Déby ayant été suivie d’un placement de son fils Mahamat à la tête d’une junte pendant une transition potentielle vers la démocratie, cela pourrait aboutir à une succession monarchique comme au Togo en 2005 ou au Gabon en 2009 et le pays pourrait dans ce cas revenir dans le classement.
Noyau dur des 8 dictatures en Afrique sans alternance depuis 1990 (sur 24 dictatures stables)
Cumul des années sans alternance de président (et famille) et de parti au pouvoir fin 2022 (5.7)
A partir de 2021, le noyau dur des pays sans alternance contient toujours une ex-colonie britannique, une ex-colonie italienne, une ex-colonie espagnole, et 5 ex-colonies françaises, les 5 ancienne colonies françaises occupant les 5 premières places du classement.
Population des Etats selon arrivée au pouvoir des chefs d’Etat ou de leur famille,
En Millions, 52 payssans 2 monarchies, Populations de 2016
Comme en 2019, 2020, 2021 et 2022, parmi les populations concernées par les absences d’alternance de pouvoir, en nombre, seule la population ougandaise (Museveni depuis 1986) se remarque aux milieux des populations des ex-colonies françaises, Togo et Gabon (famille depuis 1967), Djibouti (famille depuis 1977), Congo B (Sassou depuis 1979), Cameroun (Biya depuis 1982), Tchad (famille Déby depuis 1990, 1990 laissée dans le graphe ci-dessus) et une ex-colonie espagnole, la Guinée équatoriale (Nguéma depuis 1979).
1.52 Evolution de la qualité des processus électoraux de 1990 à 2022 selon la colonisation
(française, britannique ou autres)
Du point de vue de la qualité des processus électoraux, l’année 2022 redonne encore une fois des statistiques favorables aux anciennes colonies britanniques. Depuis, les années 90, cela est presque tout le temps le cas car cela va avec l’avance des anciennes colonies britanniques sur les anciennes colonies françaises en termes d’installation préalable de régime démocratique, et cela s’accentue encore depuis 2018, ce qui signifie que cela sera encore plus visible à partir du cycle suivant à partir de 2023. Parmi les 9 processus électoraux corrects, 5 se situent dans les anciennes colonies britanniques, 3 dans les anciennes colonies françaises et 3 ailleurs. Parmi les 5 processus électoraux non démocratiques, aucun ne se situe dans les anciennes colonies britanniques, un se situe dans les anciennes colonies françaises et 4 ailleurs.
Bilan de la qualité des processus électoraux de 1990 à 2022 selon la colonisation
NB : Dans cette étude, le mot « Mascarade » utilisé dans les graphes et les tableaux par obligation de place, signifie « élection au processus électoral détourné, détourné en amont et/ou détourné le jour du vote et/ou avec inversion de résultat à la compilation et/ou à la publication des résultats ».
Nombre de processus électoraux | Colonisation française | Colonisation britannique | Autre : Colonisation It + Be + Pt + Es + Afr. Sud ou sans | Total |
Elections : correctes | 85 (+1) | 151 (+5) | 60 (+3) | 296 (+9) |
Elections : douteuses | 8 (idem) | 10 (idem) | 6 (idem) | 24 (idem) |
Elections : Mascarades en TCII | 20 (idem) | 2 (idem) | 22 (idem) | 44 (idem) |
Elections : Mascarades en dictature | 132 (+1) | 82 (+0) | 59 (+4) | 273 (+5) |
Total | 245 (+2) | 245 (+5) | 147 (+7) | 637 (+14) |
Dans le bilan depuis début 1990, l’avance des anciennes colonies britanniques augmentent encore un peu en 2022 comme en 2020 en 2021. L’Afrique anglophone est en avance sur le reste de l’Afrique et les chiffres des anciennes colonies françaises et des autres pays sont comparables.
Bilan de la qualité des processus électoraux de 1990 à 2022 selon la colonisation
Nombre de processus électoraux et pourcentage pour chaque qualité | Colonisation française | Colonisation britannique | Autre : Colonisation It + Be + Pt + Es + Afr. Sud ou sans | Total |
Elections : correctes | 85 – 34,69% | 151 – 61,63% | 60 – 40,82% | 296 – 46,47% |
Elections : douteuses | 8 – 03,27% | 10 – 04,08% | 6 – 04,08% | 24 – 03,77% |
Elections : mascarades en TCII | 20 – 08,16% | 2 – 00,82% | 22 – 14,97% | 44 – 06,91% |
Elections : mascarades en dictature | 132 – 53,88% | 82 – 33,47% | 59 – 40,14% | 273 – 42,86% |
Total | 245 – 100% | 245 – 100% | 147 – 100% | 637 – 100% |
Depuis 1990, les élections non démocratiques sont beaucoup plus nombreuses dans les ex-colonies françaises que dans les ex-colonies britanniques : 152 (132 en dictature stable + 20 en TCII) contre 84 (82+2) (en 2021 151 contre 84, en 2020 : 146 contre 82). Inversement, les élections démocratiques correctes sont plus nombreuses dans les ex-colonies britanniques que dans les ex-colonies françaises : 151 contre 85 (en 2021 : 146 contre 84, en 2020 : 142 contre 81). Le taux d’élections correctes est de 61,63% (60, 83% fin 2021, 60,68% fin 2020, 60,44% fin 2019) dans les ex-colonies britanniques et de 34,69% (34,57% fin 2021, 34,61% fin 2020, 34,97% fin 2019) dans les ex-colonies françaises. Le taux d’élections non démocratiques en dictature stable (mascarades sur graphe) est de 33,47% (34,17% fin 2021, 34,19% fin 2020, 34,22% fin 2019) dans les ex-colonies britanniques et de 53,88% (53,9% fin 2021, 53,85% fin 2020, 53,36% fin 2019) dans les ex-colonies françaises. Alors que le processus de démocratisation continental est bloqué depuis 2005, l’expérience démocratique continue constamment à s’accumuler plus vite dans la partie anglophone de l’Afrique que dans la partie francophone[2] et le décrochage entre les 2 blocs depuis 2018 va bientôt augmenter rapidement la différence sur le plan électoral.
Evolution de la qualité des processus électoraux de 1990 à 2021 selon la colonisation : française, britannique, ou autre : Italie + Belgique + Portugal + Espagne + Afrique du Sud et sans colonisation (8.12)
637 élections incluant 49 élections du président ou 1er ministre par le parlement
C’est surtout depuis 2002 qu’une avance démocratique s’accumule côté anglophone. Cela fait donc 19 ans que la qualité moyenne des processus électoraux est plus élevée en Afrique anglophone. Le phénomène devrait s’accélérer surtout à partir de 2024.
Pourcentages sur 5 ans des processus électoraux selon leur qualité et selon l’origine de la colonisation
Ajout du 20.2.23 (nouveau graphique)

Le décrochage entre les anciennes colonies françaises et les anciennes colonies britanniques est particulièrement visible en pourcentage des élections sur 5 ans. Cela démarre en 2017 et s’accentue entre 2017 et 2021. De 2017 à 2021, les pourcentage des élections correctes passent de 47,1% à 34,2% dans les anciennes colonies françaises et de 66,7% à 73,7% (le presque le double) dans les anciennes colonies britanniques. Les pourcentage des élections au processus électoral détourné passent de 47,1% à 63,2% dans les anciennes colonies françaises et de 28,2% à 23% dans les anciennes colonies britanniques.
1.53 2021 : le décrochage des ex-colonies françaises de 2018 établi pour durer
Rappel : Depuis la création du Sud Soudan, il y a 20 ex-colonies françaises et 20 ex-colonies britanniques (sans la Namibie comptée comme colonisée par l’Afrique du Sud). La comparaison est ainsi facilitée.
Dictatures stables selon la colonisation de 1988 à 2022
Dans les anciennes colonies françaises, après les chutes d’Alpha Condé en Guinée et d’Idriss Déby au Tchad en 2021, est visible en 2022 la dictatorisation rapide depuis 2019 en Tunisie.
Démocraties selon la colonisation de 1988 à 2022
Entre 2019 et 2022, l’écart s’est creusé de 7 pays entre les anciennes colonies britanniques et françaises. Dans une échelle historique, alors que tous les pays se considèrent comme souverains et non liés les uns aux autres, ce mouvement différenciant entre deux blocs est extrêmement rapide. Le nombre de démocratie a augmenté de 4, grâce surtout à de bonnes résolutions de crises, du côté des anciennes colonies britanniques et baissé de 3 du côté des anciennes colonies françaises, surtout en raison des coups d’état. La différenciation des deux blocs est presque aussi forte qu’en 1996 et 1997, l’époque du retour de Jacques Foccart à proximité de l’Elysée.
Dans les anciennes colonies britanniques, se succèdent des résolutions de crises électorales au Malawi en 2020, en Zambie en 2021 et au Kenya en 2022. Un seuil a aussi été franchi dans la démocratisation du Somaliland en 2021. Ainsi, il se vérifie comme en 2021, que même quand la démocratie est fragile, les institutions sont plus fréquemment plus solides dans les anciennes colonies britanniques. Le Kenya, marqué par un conflit électoral en raison d’un score proche du 50/50 en 2017, a trouvé des solutions concrètes en 2022.
Depuis 2018, la situation niveau démocratisation-dictatorisation se dégrade côté ex-colonies françaises seulement. Pour des raisons géographiques, la guerre contre les djihadistes au Sahel touche surtout des anciennes colonies françaises. Le nombre de pays en instabilité politique et militaire (Mali, Tchad, Centrafrique, Guinée, Burkina Faso) restent stable et élevé. Des évolutions positives restent possibles mais sont de moins en moins probable depuis 2022 sauf peut-être en Guinée. Dans les 20 pays, il ne reste plus que le Sénégal, Madagascar, et le Niger fragilisé lui aussi par la guerre.
Après le retour d’environ 50 Ms de Kenyans (46 en 2016, 53 en 2022) en démocratie en 2022, la population en démocratie en Afrique se retrouve de plus en plus concentrée dans les anciennes colonies britanniques.
Quantité de population (millions) selon régime et colonisation en 2023
1.54 Leadership démocratique : Afrique de l’Ouest ou Afrique australe ?
NB : Le classement des pays dans des zones géographiques est contestable : les Comores sont classées en Afrique australe alors que ce sont surtout des îles séparées de l’Afrique par la mer. Le Kenya, en difficulté en 2017, est classé en Afrique de l’Est alors que son histoire le lie beaucoup à l’Afrique australe. L’Afrique de l’Ouest plus francophone compte 15 pays et l’Afrique australe plus anglophone 14, ce qui rend la comparaison entre les 2 régions possible.
En 2022, à cause d’un coup d’état au Burkina Faso, l’Afrique de l’Ouest (8/15) est dépassée par l’Afrique australe (9/14) en nombre de démocraties. Depuis la chute d’Alpha Condé, l’Afrique de l’Ouest conserve un avantage en nombre de dictatures avec seulement 3 sur 15 contre 5 sur 14 en Afrique australe.
Nombre de démocraties par région de 1988 à 2021
Pourcentage de démocraties par région de 1990 à 2021
Rappel : Depuis 2001, l’Afrique australe et l’Afrique de l’Ouest sont proches en pourcentage de démocraties et empruntent des trajectoires parallèles malgré de multiples soubresauts. Dans les 2 régions, des régimes dictatoriaux solides empêchent de nouveau progrès, Togo d’un côté (Côte d’Ivoire et Bénin sans doute moins solides) et Zimbabwe, Mozambique, Angola, de l’autre (Comores en plus ou moins solide, Eswatini qui traverse en 2021 une période de manifestations prodémocratie). Dans les années à venir, l’Afrique de l’Ouest a plus de chance de progrès grâce aux régimes intermédiaires actuellement en Guinée Bissau, au Mali, au Burkina Faso et en Guinée.
1.6 Limitation du nombre de mandats présidentiels dans les constitutions selon colonisation
Limitation du nombre de mandats présidentiels dans les constitutions : comparaison ex-colonies françaises et britanniques
Evolution du nombre de limites du nombre de mandats présidentiels dans les constitutions en Afrique de 1987 à 2019 par type de régime en 2020
Attention ! Graphique trompeur : le type de régime chaque année n’est pas celui de l’année mais celui de 2020.
L’actualité forte sur les limitations du nombre de mandats s’est calmée en 2020 et est restée calme en 2022, sans nouveau changement constitutionnel. Cependant, de nouvelles crises se rapprochent.
En 2022, au Sénégal, Macky Sall a refusé de dire qu’il lui était impossible de se représenter pour un troisième mandat, ce qui a provoqué un début de mobilisation populaire dans le pays. En Centrafrique, Faustin-Archange Touadéra, soutenu par sa majorité au parlement, a lancé un processus de modification constitutionnelle pour supprimer la limite de deux mandats. La société civile africaine aidée par des musiciens en Afrique de l’Ouest se mobilise de plus en plus pour le respect des limitations. Une campagne citoyenne pour la limitation des mandats a été lancée en 2022 avec l’aide du mouvement Tournons la page, soutenue par de nombreux musiciens dont Didier Awadi.
Rappel : Les conflits concernent particulièrement le compteur de mandats, que des dictateurs remettent à zéro (plus rarement à 1) contre l’opinion populaire majoritaire. Le rapport de force qui se crée alors, reflète le fonctionnement de régime en question : il peut y avoir une mobilisation forte et une répression forte ou une population qui craint la répression et évite alors les manifestations. Les remises à zéro de compteurs lors d’ajout de limite se font surtout dans les ex-colonies françaises. Le respect des constitutions considérées comme des garanties contre les abus de pouvoirs personnels est un facteur de distinction des démocraties au même titre que la séparation des pouvoirs. Au contraire, la remise à zéro – dans quelques rares cas à 1 – du compteur de mandats est devenu un critère pour classer des régimes en dictature, car il reflète la volonté de s’approprier une constitution pour des intérêts personnels à la manière désormais caractéristique des régimes non démocratiques.
Rappel : L’actualité forte sur les limitations du nombre de mandats s’est calmée en 2020 (cf bilan sur dossier R.Marzin, 2017). En 2019, au Togo une limite 2×5 avait été ajoutée avec remise à zéro compteur, en Algérie, Abdelaziz Bouteflika a chuté près sa remise à 1 du compteur de mandats, au Soudan, Omar El-Beshir est tombé le 11.4.19 en raison de sa tentative de suppression de la limitation, en Egypte, Abdel Fattah al-Sissi a modifié la limite 2×4 en 2×6 avec mise à 1 du compteur par référendum, en Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara a abandonné son idée de briguer un 3e mandat, en Guinée, Alpha Condé a envisagé de modifier la constitution. En 2020, Alpha Condé, pour imposer son troisième mandat, a fait passer la longueur des mandats à 6 ans au lieu de 5 en gardant la limite dans l’Article 40, et a remis à zéro son compteur de mandats. Après le cas de l’Egypte en 2019, c’est la deuxième fois dans l’histoire de l’Afrique qu’un président se permet de faire cela sans passer d’une constitution sans limite à une constitution avec limite. La mobilisation contre la modification de la constitution a été intense : une dizaine de morts lors de manifestations en octobre 2019, une trentaine de morts en 2020, et sans doute « 140 morts depuis 2014 ». Ces deux cas forment un comble de l’appropriation de la constitution dans un but personnel et dans une certaine ‘provocation’ de la population. Dans le 1er cas, en Egypte, la dictature est la plus forte d’Afrique et dans le 2nd cas, il s’agit d’une dictature récente, que la population refuse de voir s’installer durablement. Le coup d’Etat constitutionnel correspond à une forte montée du niveau de dictature. Le coup d’Etat militaire mené par le colonel Mamadi Doumbouya le 5 septembre 2021 est donc ensuite un aboutissement logique de l’histoire qui s’est tendue sur la question du nombre de mandats. Dans cette histoire, une alliance s’est mise en place entre Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire, Faure Gnassingbé au Togo et Alpha Condé en Guinée. Alassane Ouattara a particulièrement semé la confusion dans la CEDEAO sur les compteurs de mandats, et la possibilité de les remettre à 0 ou 1, alors que cela contredit tous les principes démocratiques défendus sur la base du respect des constitutions comme garantie contre l’abus de pouvoir personnel.
1.7 Carte d’Afrique des régimes politiques, des démocraties et dictatures en 2022
Pour comprendre cette carte, voir aussi sur le blog R*E
le diaporama de l’évolution des régimes de 1989 à 2022[3]
Cette carte, qui reprend les données du paragraphe 1.1, s’analyse par contraste avec la carte de 2021 dans l’étude du 3 février 2022[4], et avant avec la carte de 2020 dans l’étude du 29 mai 2021[5], et avant avec la carte de 2019 dans l’étude du 11 mars 2020[6], et avant avec la carte de 2018 dans l’étude du 13 février 2019[7], et avant avec la carte de 2017 dans l’étude du 14 janvier 2018[8] et encore avant avec la dernière carte de la série de 1990 à 2016 dans l’étude du 27 avril 2017[9].
1. Processus électoraux en 2022 : une année assez positive après report des processus les plus complexes
2.1 Bilan électoral de l’année 2022 : données principales résumées
Ce bilan se base surtout sur les 9 législatives et 5 présidentielles dont 3 élections de président ou Premier ministre par un parlement. D’autres élections ont eu lieu : des locales dans 6 pays, des régionales dans 4 pays (des départementales dans aucun pays). Des sénatoriales dans 3 pays et 1 référendum constitutionnel ont également eu lieu en 2022.
Listes des élections de 2022 autres que présidentielles et législatives (avec référendum) :
23 janvier 2022 : locales/régionales, municipales et rurales Sénégal
5 février 2022 : sénatoriales Algérie (1/2 Sénat renouvelé)
11 mars 2022 : locales/communales et régionales Djibouti (8.22)
10 juillet 2022 : locales Congo Brazzaville (1 450 conseillers locaux et municipaux)
25 juillet 2022, référendum constitutionnel Tunisie (boycotté)
9 août 2022 : sénat + gouverneurs Kenya (wk)
9 août 2022 : locales Kenya (avec législatives et présidentielle)
25 septembre 2022 : locales/municipales et régionales Sao Tomé-et-Principe (avec législatives, wk)
7 octobre 2022 : locales Lesotho
20 novembre 2022 : sénatoriales Guinée Equatoriale (100 %)
20 novembre 2022 : locales-municipales Guinée Equatoriale
Parmi les 9 législatives et 5 présidentielles dont 3 élections de Premier ministre ou président par un parlement, 9 ont eu lieu dans des contextes démocratiques (démocraties ou TCII), contre 5 seulement dans des contextes non démocratiques :
Processus électoraux démocratiques (**) | Processus électoraux en régime non démocratique | Total | |||||||
Présidentielles | Législatives | Total | Présidentielles | Législatives | Total | Prés. | Lég. | Tot. | |
2022 | 1+2* | 6 | 7+2* | 1+1* | 3 | 4+1* | 2+3* | 9 | 11+3* |
- er ministre) par le parlement (Lesotho en 2020
Résumé 2022 : présidentielles et législatives
14 élections nationales importantes dont une par un parlement :
- 5 présidentielles dont 3 par parlement (Présidents Somalie, Angola et Premier ministre Lesotho)
- 9 législatives
- 9 processus électoraux dans un cadre démocratique
- 5 processus électoraux dans un cadre non démocratique dont 1 par parlement (en gras ci-dessous)
Liste des 9 législatives, 11 présidentielles, 1 élections de chef de l’exécutif par parlement de 2022
9 avril 2022 : législatives Gambie (tous les 5 ans : avril)
14 avril + 15 mai 2022 : fin législatives Somalie + élection président parlement (report 1.1.21-8.2.21 et 10.10.21)
10 et 31 juillet 2022 : législatives Congo Brazzaville (tous les 5 ans : juillet)
31 juillet 2022 : législatives Sénégal (tous les 5 ans : juillet)
9 août 2022 : présidentielle Kenya (tous les 5 ans : août)
9 août 2022 : législatives Kenya (tous les 5 ans : août)
24 août 2022 : législatives Angola et ‘élection’ automatique président par parlement (tous les 5 ans : août ?)
25 septembre 2022 : législatives Sao Tomé-et-Principe(tous 4 ans : octobre)
7 octobre 2022 : législatives Lesotho avec désignation 1er ministre (tous les 5 ans : juin 2022)
20 novembre 2022 : législatives Guinée Equatoriale (tous 5 ans : novembre)
20 novembre 2022 : présidentielle Guinée Equatoriale (tous 5 ans : mars 2023 avancée 20.9.22)
NB : Se termine en 2023 (comptabilisée en 2023) :
17 décembre 2022 et 29 janvier 2023 : législatives Tunisie (avancée de 2024, doute dans prévision qualité)
Incertaines puis reportées en 2023 ou 2024 :
2023 ? : législatives Libye (report 2013, 2015, 2018, 2019, 2020, 23.1.22)
2023 ? : présidentielle Libye (report 2013, 2015, 2018, 2019, 2020, 24.12.21)
2023 ? : législatives Tchad (après nombreux reports depuis 2015, dont mai 2019, 12.20, 23-24.10.21)
2023 ? : présidentielle Tchad (après coup d’Etat du 20.4.21)
2023 ? : présidentielle Soudan (report d’avril 2020 lors accord transition 17.8.19) (DS>TCII en 2019)
2023 ? : législatives Soudan (report d’avril 2020 lors accord transition 17.8.19) (DS>TCII en 2019)
Reportées en 2023 :
4 juin 2023 : législatives Guinée Bissau (tous les 4 ans : mars 2023, reportées du 18 décembre 2022 le 16.12.22)
2023 (mi?) : présidentielle Somaliland (tous les 5 ans : novembre 2022)
2023 : présidentielle Sud Soudan (mai ? = accord 13.9.18+3 ans et 8 mois)
2023 : législatives Sud Soudan (mai ? = accord 13.9.18+3 ans et 8 mois)
Oct-nov 2023 ? : législatives Mali (report de février-mars 2022 le 3.7.22, 15.4.21, 6.22)
Reportées en 2024 :
Février 2024 ? : présidentielle Mali (report de février-mars 2022 le 3.7.22, 15.4.21)
Bilan de l’année électorale 2022 : liste des 2+3 présidentielles et 9 législatives (cf aussi Annexe A)
Date | Pays | Type Régime | Scrutin P ou L | Président ou parti victorieux | Durée pouvoir |
09.04.22 | Gambie | Démo | L | Parti national du peuple (NPP, Adama Barrow) 18 /58, Parti démocratique unifié (UDP) 15, NPP fait alliance majoritaire avec 1 parti et APRC ! | 5 |
14.04.22 15.05.22 | Somalie | TCII | L + Pparl | Alternance : Hassan Sheikh Mohamoud (PDP), T1 52=16,00 %, T2 110=34,00 %, T3 212= 66,00 % élu ; Mohamed Abdullahi Mohamed = Farmajo (TPP) T1 59 =19,00 %, T2 : 83=27,00 %, T3 : 109=34,00 %, wk | 0 |
10.07.22 31.07.22 | Congo-B | Dict.S | L | Détournement global et en amont, Parti congolais du travail (PCT) 111/151, Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS) 7, Union des démocrates et humanistes-Yuki (UDH-Yuki) 7, wk | 25+ |
31.07.22 | Sénégal | Démo | L | Unis par l’espoir (Macky Sall) 46,56 % : 82 / 165 (-43, Libérer le peuple (Ousmane Sonko) 32,85 % : 56 +44, Sauver le Sénégal (Wade) 14,46 % : 24 +5, total opposition 80, 3 indépendants à partager pour majorité, majorité Unis par l’espoir (Macky Sall) 82+1=83, Opposition 56+24+2=82, AFP12.8, wk | 10 |
09.08.22 | Kenya | TCII>dé | P | Alternance : William Ruto (United Democratic Alliance (UDA) 50.49% élu, Raila Odinga (Azimio) (soutenu par Kenyatta son ancien adversaire) 48.85% | 0 |
09.08.22 | Kenya | TCII>dé | L | Alternance : UDA (William Ruto) 143 / 349 , ODM (Raila Odinga) 89, alliance : Azimio La Umoja (Raila Odinga) 173 / 349, Kenya Kwanza (William Ruto) 161, Indépendants et 2 partis 15, mais pas de cohabitation 8.9, wk | 0 |
24.08.22 | Angola | Dict.S parti | L+ Pparl | Détournement en amont et aval : João Lourenço – MPLA, 51,17 % (-9,9) 124 / 223 (-26), Adalberto Costa Júnior – UNITA, 43,95 % (+17,3) 90 (+39) | 43 / 5 |
25.09.22 | Sao Tomé-et-Principe | Démo | L | Alternance et fin de cohabitation : Action démocratique indépendante (ADI) (Carlos Vila Nova et Patrice Trovoada) 30 / 55, coalition de partis de centre-gauche dont MLSTP-PSD 18, src | 0 |
07.10.22 | Lesotho | Démo | L+ Pparl | Alternance : Révolution pour la prospérité (RFP) du millionnaire Sam Matekane 38,81%, 56 /120, Congrès démocratique 24,87%, 29 ,-1, Convention de tous les Basotho (ABC) 7,29 %, 8, -40, coalition formée RFP+AD+MEC Sam Matekane 1er ministre, MOE-UE, wk | 0 |
20.11.22 | Guinée équatoriale | Dict.S | P | Obiang Nguema (PDGE) 94,9 %, Andrès Esono Ondo (CPDS), 4%, Bonaventura Monsuy Asumu (PCSD), 1% wk | 43 |
20.11.22 | Guinée équatoriale | Dict.S | L | Parti démocratique de Guinée équatoriale (PDGE) et alliés : 100 / 100 = 100 %, rfi | 43 |
Bilan de l’année électorale 2022 : présidentielles et législatives par type de régime
Date | Pays | Type Régime | Scrutin P ou L | Président ou parti victorieux | Durée pouvoir |
Démocraties : 1 présidentielle + 1 chef exécutif par parlement + 5 législatives = 7
09.04.22 | Gambie | Démo | L | Parti national du peuple (NPP, Adama Barrow) 18 /58, Parti démocratique unifié (UDP) 15, NPP fait alliance majoritaire avec 1 parti et APRC ! | 5 |
31.07.22 | Sénégal | Démo | L | Unis par l’espoir (Macky Sall) 46,56 % : 82 / 165 (-43, Libérer le peuple (Ousmane Sonko) 32,85 % : 56 +44, Sauver le Sénégal (Wade) 14,46 % : 24 +5, total opposition 80, 3 indépendants à partager pour majorité, majorité Unis par l’espoir (Macky Sall) 82+1=83, Opposition 56+24+2=82, AFP12.8, wk | 10 |
09.08.22 | Kenya | TCII>dé | P | Alternance : William Ruto (United Democratic Alliance (UDA) 50.49% élu, Raila Odinga (Azimio) (soutenu par Kenyatta son ancien adversaire) 48.85% | 0 |
09.08.22 | Kenya | TCII>dé | L | Alternance : UDA (William Ruto) 143 / 349 , ODM (Raila Odinga) 89, alliance : Azimio La Umoja (Raila Odinga) 173 / 349, Kenya Kwanza (William Ruto) 161, Indépendants et 2 partis 15, mais pas de cohabitation 8.9, wk | 0 |
25.09.22 | Sao Tomé-et-Principe | Démo | L | Alternance et fin de cohabitation : Action démocratique indépendante (ADI) (Carlos Vila Nova et Patrice Trovoada) 30 / 55, coalition de partis de centre-gauche dont MLSTP-PSD 18, src | 0 |
07.10.22 | Lesotho | Démo | L+ Pparl | Alternance : Révolution pour la prospérité (RFP) du millionnaire Sam Matekane 38,81%, 56 /120, Congrès démocratique 24,87%, 29 ,-1, Convention de tous les Basotho (ABC) 7,29 %, 8, -40, coalition formée RFP+AD+MEC Sam Matekane 1er ministre, MOE-UE, wk | 0 |
TCII : 0 présidentielle + 1 chef exécutif par parlement + 1 législative = 2
14.04.22 15.05.22 | Somalie | TCII | L + Pparl | Alternance : Hassan Sheikh Mohamoud (PDP), T1 52=16,00 %, T2 110=34,00 %, T3 212= 66,00 % élu ; Mohamed Abdullahi Mohamed = Farmajo (TPP) T1 59 =19,00 %, T2 : 83=27,00 %, T3 : 109=34,00 %, wk | 0 |
Dictatures stables : 1 présidentielles 1 chef exécutif par parlement + 3 législatives = 5
10.07.22 31.07.22 | Congo-B | Dict.S | L | Détournement global et en amont, Parti congolais du travail (PCT) 111/151, Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS) 7, Union des démocrates et humanistes-Yuki (UDH-Yuki) 7, wk | 25+ |
24.08.22 | Angola | Dict.S parti | L+ Pparl | Détournement en amont et aval : João Lourenço – MPLA, 51,17 % (-9,9) 124 / 223 (-26), Adalberto Costa Júnior – UNITA, 43,95 % (+17,3) 90 (+39) | 43 / 5 |
20.11.22 | Guinée équatoriale | Dict.S | P | Obiang Nguema (PDGE) 94,9 %, Andrès Esono Ondo (CPDS), 4%, Bonaventura Monsuy Asumu (PCSD), 1% wk | 43 |
20.11.22 | Guinée équatoriale | Dict.S | L | Parti démocratique de Guinée équatoriale (PDGE) et alliés : 100 / 100 = 100 %, rfi | 43 |
Bilan de la qualité des processus électoraux en 2022 selon le type de régime
NB : « Mascarade » signifie « élection au processus électoral détourné, détourné en amont et/ou détourné le jour du vote et/ou avec inversion de résultat à la compilation et/ou à la publication des résultats ».
Pays | Présidentielles | ||||
Type régime en 2020 | Correctes | Douteuses | Mascarade En TCII | Mascarade | Mascarade ≥ 10ans |
Dictatures stables | Angola(Parl) | Guinée Equatoriale | |||
TCII | Somalie (Parl) | ||||
Démocraties | Kenya (TCII>Dé) Lesotho (Parl) | ||||
Totaux | 3 | 1 | 1 |
Parl : par parlement
Total : 5 dont 3 par parlement
Pays | Législatives | ||||
Type régime en 2020 | Correctes | Douteuses | Mascarade En TCII | Mascarade | Mascarade ≥ 10ans |
Dictatures stables | Congo-B Angola Guinée Equatoriale | ||||
TCII | Somalie | ||||
Démocraties | Gambie Sénégal Kenya (TCII>Dé) Sao Tomé-et-Ppe Lesotho | ||||
Totaux | 6 | 3 |
B = boycott, Non-P = non partisan
Total : 9
Bilan 2022 de la qualité des processus électoraux
Présidentielles | Législatives | Total | |
Correctes | 1+2* | 6 | 7+2* |
Douteuses | |||
Mascarades en TCII | |||
Mascarades | 1* | 1* | |
Mascarades ≥ 10 ans | 1 | 3 | 4 |
Total | 2+3* | 9 | 11+3* |
* : élection président ou chef de l’exécutif par le parlement
Pays | Présidentielles | Législatives | Totaux | |||||||||||
Type régime en 2016 | Cor | Dout | Masc. En TCII | Masc | Masc. ≥ 10ans | Cor. | Dout | Masc. enTCII | Masc | Masc. ≥ 10ans | Cor. | Dout. | Masc. | Total |
Dictatures S. | 1 | 1 | 3 | 5 | 5 | |||||||||
TCII | 1 | 1 | 2 | 2 | ||||||||||
Démocraties | 2 | 5 | 7 | 7 | ||||||||||
Totaux | 3 | 0 | 0 | 1 | 1 | 6 | 0 | 0 | 0 | 3 | 9 | 0 | 5 | 14 |
Evolution des totaux depuis 1990 de 2016 à 2021
NB : Correction 4.2.23 Guinée Bissau 2008, 2009, 2014 : + 4 correctes – 4 mascarades / bilan 2021
Total | Mascarade | Douteuses | Correctes | |
1990-2015 | 498 | 258 | 18 | 222 |
2016 | 24 | 8 | 2 | 14 |
1990-2016 | 522 | 266 | 20 | 236 |
2017 | 17 | 6 | 1 | 10 |
1990-2017 | 539 | 272 | 21 | 246 |
2018 | 18 | 12 | 0 | 6 |
1990-2018 | 557 | 284 | 21 | 252 |
2019 | 24 | 6 | 2 | 16 |
1990-2019 | 581 | 290 | 23 | 268 |
2020 | 21 | 12 | 0 | 9 |
1990-2020 | 602 | 302 | 23 | 277 |
2021 | 21 | 10 | 1 | 10 |
1990-2021 | 623 | 312 | 24 | 287 |
2022 | 14 | 5 | 0 | 9 |
1990-2022 | 637 | 317 | 24 | 296 |
En termes de processus électoraux, le bilan de l’année 2022 comporte plus de processus électoraux démocratiques (9) que de processus détournés dans des régimes non démocratiques, 5, sur 14.
Les 5 processus électoraux sans démocratie n’ont pas donné lieu à beaucoup de conflits importants. Dans 3 pays sur 3, le Congo Brazzaville, l’Angola (2), la Guinée équatoriale (2), le détournement en amont est évident. L’Angola reste également ‘en suite de guerre’ avec ses deux partis principaux correspondants toujours aux participants armés du conflit. L’Angola est aussi maintenant sur le modèle de la dictature de parti politique. Aucune de ces élections ne correspond à un boycott total de l’opposition, même si en Guinée équatoriale l’opposition ne peut s’organiser. Seules les locales à Djibouti et le référendum constitutionnel en Tunisie ont été boycottés en 2022.
En Guinée équatoriale, l’opposition ne pouvait pas faire grand-chose face à la machine quasi-totalitaire d’Obiang. Le principal fait est que le dictateur a reporté à la présidentielle suivante le choix définitif de son dauphin, dans une probable succession dynastique. L’Angola continue de vivre des élections de suite de guerre, puisque les deux principaux partis sont les protagonistes militaires du conflit. La domination du MPLA ne faiblit pas et le verrouillage du scrutin est préparé en amont. Au Congo Brazzaville, Denis Sassou ne laisse aucun répit à ses adversaires, qu’il continue d’écraser en amont du processus électoral.
En 2022, comme en 2021, étaient prévus au calendrier des élections dans deux pays en sortie de guerre, des pays où la qualité des élections était indispensable pour garantir le maintien de la paix. En Libye, les élections ont été une fois de plus reportées. En Somalie, les scrutins ont positivement abouti à une double alternance, signe d’une qualité du processus malgré une nouvelle fois l’absence de suffrage universel, abandonné en cours de processus. Les élections après des coups d’état ont été reportées à 2023 ou 2024, au Soudan, au Tchad, au Mali, en Guinée et au Burkina Faso.
En 2022, la pandémie de covid-19 n’avait quasiment plus d’effets sur les processus électoraux en Africains.
2.2 Prévisions de la qualité des processus électoraux selon la nature des régimes début 2022
Rappel : La qualité des processus électoraux sur un an est presque globalement prévisible l’année précédente ou en début d’année en fonction du classement par type de régime, en particulier en raison de la prédictibilité des élections en dictatures stables consubstantielles du type de régime.
La règle des élections en dictature est la suivante (rappel des études précédentes)[10] : « Il n’y a pas en dictature d’élection présidentielle ou d’élections législatives correctes ou même douteuses sans une transition vers la démocratie préalable. D’une part, il n’y a pas d’élection perdue par le chef d’Etat sortant ou le parti au pouvoir en dictature stable, sauf rares exceptions. D’autre part, il n’y a pas d’élections gagnées par un chef d’Etat sortant ou son parti en dictature stable sans détournement du processus électoral en amont ou fraudes massives le jour du vote. L’absence de processus électoraux corrects définit la dictature. Si une élection correcte était organisée, le régime tomberait. Dans les cas où le résultat n’est pas inversé à la compilation des procès-verbaux et à la publication des résultats officiels, et où une majorité de votants a voté pour le président sortant ou son parti, le processus électoral a été détourné des règles de la démocratie en amont selon de multiples modalités disponibles. »
Cette règle correspond à l’observation de la qualité des processus électoraux selon la nature des régimes :
Type régime | Processus électoraux corrects | Processus électoraux douteux | Processus électoraux détournés et sans valeur (mascarades) |
Dictatures stables | Rares exceptions | Aucune | Toutes les élections sauf les rares exceptions |
TCII | Nombreux cas | Quelques cas | Nombreux cas |
Démocraties | Grande majorité des cas | Quelques cas | Cas très peu nombreux |
Date | Pays | Type Régime | Scrutin P ou L | Prévision du type de processus électoral[11] (selon type de régime organisateur) | Réel / Prévision |
25 février | Somalie | TCII | L+Pparl | Corrects (ou douteux) | Cor. OK |
22 avril | Gambie | Démocratie | L | Correct | Cor. OK |
Juillet | Sénégal | Démocratie | L | Correct | Cor. OK |
Juillet | Congo B | Dictature.S | L | Détourné en amont (+boycott?) | amontOK |
9 août | Kenya | TCII> Dé ? | P+L | Correct | Cor. OK |
Août ? | Angola | Dictature.S | L+Pparl | Détourné en amont (suite guerre) | amontOK |
Septembre | Lesotho | Démocratie | L+Pparl | Correct | Cor. OK |
Octobre | Sao T & P | Démocratie | L | Correct | Cor. OK |
Novembre ? | Guinée Eq. | Dictature.S | L+P | Détourné en amont (+boycott?) P : avancée de 2023 | amontOK |
Reportées : | |||||
Novembre ? | Guinée Bissau | TCII | L | Correct | reporté |
Novembre ? | Somaliland | Démocratie | P | Correct | reporté |
17 décembre | Tunisie | TCII | L | Correct (ou douteux, détourné ?) Peu prévisible | Reporté Amont + boycott |
Dates | incertaines : | ||||
? | Libye | TCII | L+P | Report ? ou sinon correct ou douteux (ou détourné amont) Peu prévisible | Reporté |
? | Mali | TCII | P+L | Correct ? | Reporté |
? | Tchad | TCII | P+L | Correct ? (sans certitude) | Reporté |
? | Soudan | TCII | P+L | Report ? ou sinon correct ou douteux (ou détourné amont) Peu prévisible | Reporté |
Au niveau calendrier, une élection s’est ajoutée, la présidentielle équato-guinéenne avancée de 2023 et 11 élections ont été reportées en 2023 ou 2024, en Guinée Bissau (1), au Somaliland (1), en Tunisie (1), en Libye (2), au Mali (2), au Tchad (2) et au Soudan (2). L’année 2022 est marquée par ce nombre important de reports.
Processus électoraux démocratiques (**) | Processus électoraux en régime non démocratique | Total | |||||||
Présidentielles | Législatives | Total | Présidentielles | Législatives | Total | Prés. | Lég. | Tot. | |
Prév° | 5+2* | 11 | 16+2* | 1+1* | 4 | 5+1* | 6+3* | 15 | 21+3* |
Réel | 1+2* | 6 | 7+2* | 1+1* | 3 | 4+1* | 2+3* | 9 | 11+3* |
Selon les prévisions du 3.2.2022, l’année 2022 devait être marquée par :
- les incertitudes de calendrier en raison des « transitions »,
- une large majorité de processus électoraux démocratiques,
- une complexité et des conflits dans l’organisation dans les régimes instables et en transition.
Il y a eu 11 reports sur 24 et une élection avancée de 2023. Il y a eu une majorité de 9 processus démocratiques sur 14. Dans les régimes instables et en transition, il y a eu assez peu de conflits et de difficultés car les reports les ont renvoyé à 2023 ou 2024. Derrière ces reports, il y a des difficultés mais qui ne sont pas toujours bien visibles comme en Libye.
Les prévisions du 3 février 2022 sur 13 processus électoraux maintenus ne contenaient pas d’erreur. Les 14 processus terminés en 2022 ont correspondu aux prévisions et aux règles correspondant à la nature des régimes. 9 élections en démocratie bien installée ont été correctes. Ainsi, les 5 processus électoraux dans les régimes clairement identifiés comme antidémocratique ont été détournés et n’ont pas eu de valeur démocratique : 5 avec globalement un détournement en amont suffisamment marqué. En régime intermédiaire, les élections en Somalie ont été correctes avec alternance. Encore une foi, la règle des élections en dictatures stables qui dit qu’il n’y a pas de processus électoraux corrects en régime de dictature stables a été respectée à 100% : aucune élection correcte n’a été organisée dans un pays où la démocratie n’a pas encore remplacé un régime identifié comme anti-démocratique.
Rappel : L’année 2022 confirme comme les années 2019, 2020 et 2021 que la qualité des processus électoraux en Afrique est presque totalement prévisible en fonction de la nature démocratique ou non démocratique des régimes pendant l’organisation du scrutin, avec toutes les conséquences qui en découlent par exemple sur la valeur des missions d’observation dans les pays non démocratiques, qui facilitent plus souvent le détournement du processus électoral qu’elles ne l’empêchent.
La prévision peut se faire sur plusieurs années, par exemple un cycle de 5 ans.
Le tableau de 2017 corrigé régulièrement entre 2017 et 2022 en fonction des reports, ci-dessous, a donné de bonnes indications sur les années à suivre et en particulier l’année suivante
Prévision des processus électoraux entre 2017 et 2022 selon la présence ou l’absence de démocratie
avec données corrigées selon réalité de 2017 à 2022
Version 2.6.17 corrigé 24.10.19, 23.1.20, 7.3.20, 3.7.20, 12.8.20, 20.12.20, 29.12.20, 12.5.21, 14.5.21, 16.5.21, 28.5.21, 8.8.21, 7.9.21, 10.1.21, 24.1.22, 2.2.22, 4.7.22+18.9.22+25.9.22+17.12.22+1.1.23
* : Election chef de l’Etat par le parlement ** : Y compris dans pays en régime instable, suite de guerre, en transition réelle vers la démocratie.
Puisque le tableau précédent sur 6 années a été utile, un tableau de prévision des 5 années suivantes de 2023 à 2027 peut également être dressé en début 2023 à partir d’un nouveau calendrier prévisionnel des élections en Afrique sur 5 ans :
Prévision des processus électoraux entre 2022 et 2027 selon la présence ou l’absence de démocratie
Version initiale du tableau publié le 11.1.23, corrigé le 11.2.23
Processus électoraux démocratiques (**) | Processus électoraux en régime non démocratique | Total | |||||||
Présidentielles | Législatives | Total | Présidentielles | Législatives | Total | Prés. | Lég. | Tot. | |
2023 | 5 | 6 | 11 | 5 | 11 | 16 | 10 | 17 | 27 |
2024 | 8+3* | 9 | 17+3* | 8 | 3 | 11 | 16+3* | 12 | 28+3* |
2025 | 2 | 2 | 4 | 5 | 5 | 10 | 7 | 7 | 14 |
2026 | 6+1* | 6 | 12+1* | 4+1* | 5 | 9+1* | 10+2* | 11 | 21+2* |
2027 | 2+1* | 6 | 8+1* | 0+1* | 4 | 4+1* | 2+2* | 10 | 12+2* |
Total | 23+5* | 29 | 52+5* | 22+2* | 28 | 50+2* | 45+7* | 57 | 102+7* |
* : Election chef de l’Etat par le parlement ** : Y compris dans pays en régime instable, suite de guerre, en transition réelle vers la démocratie.
2.3 Alternances en 2022
Six alternances dont deux dans des élections de chef d’exécutif au parlement ont eu lieu en 2022, contre 5 en 2020 et 2021, 4 dans un contexte démocratique préétabli et 2 dans un pays en guerre, la Somalie.
Bilan de l’année électorale 2021 : présidentielles et législatives par type de régime
Date | Pays | Type Régime | Scrutin P ou L | Président ou parti victorieux | Durée pouvoir |
Démocraties : 1 présidentielle + 1 chef exécutif par parlement + 5 législatives = 7
09.08.22 | Kenya | TCII>dé | P | Alternance : William Ruto (United Democratic Alliance (UDA) 50.49% élu, Raila Odinga (Azimio) (soutenu par Kenyatta son ancien adversaire) 48.85% | 0 |
09.08.22 | Kenya | TCII>dé | L | Alternance : UDA (William Ruto) 143 / 349 , ODM (Raila Odinga) 89, alliance : Azimio La Umoja (Raila Odinga) 173 / 349, Kenya Kwanza (William Ruto) 161, Indépendants et 2 partis 15, mais pas de cohabitation 8.9, wk | 0 |
25.09.22 | Sao Tomé-et-Principe | Démo | L | Alternance et fin de cohabitation : Action démocratique indépendante (ADI) (Carlos Vila Nova et Patrice Trovoada) 30 / 55, coalition de partis de centre-gauche dont MLSTP-PSD 18, src | 0 |
07.10.22 | Lesotho | Démo | L+ Pparl | Alternance : Révolution pour la prospérité (RFP) du millionnaire Sam Matekane 38,81%, 56 /120, Congrès démocratique 24,87%, 29 ,-1, Convention de tous les Basotho (ABC) 7,29 %, 8, -40, coalition formée RFP+AD+MEC Sam Matekane 1er ministre, MOE-UE, wk | 0 |
TCII : 0 présidentielle + 1 chef exécutif par parlement + 1 législative = 2
14.04.22 15.05.22 | Somalie | TCII | L + Pparl | Alternance : Hassan Sheikh Mohamoud (PDP), T1 52=16,00 %, T2 110=34,00 %, T3 212= 66,00 % élu ; Mohamed Abdullahi Mohamed = Farmajo (TPP) T1 59 =19,00 %, T2 : 83=27,00 %, T3 : 109=34,00 %, wk | 0 |
Dictatures stables : 1 présidentielles 1 chef exécutif par parlement + 3 législatives = 5
Aucun président n’est décédé en 2022.
Quatre alternances sur 6 se sont faites dans un cadre démocratique bien établi, grâce à 4 élections sur 7 en régime démocratique. Aucune alternance n’est une conséquence directe de respect de limitation du nombre de mandats, au sein d’un parti au pouvoir. Au Kenya, la limite était atteinte par Uhuru Kenyatta, et celui-ci s’est vainement allié à son ancien adversaire, contre son ancien vice-président. Trois alternances sur 5 sont présidentielles et 2 de majorité parlementaire. A Sao Tomé-et-Principe aux législatives, l’alternance coïncide avec une fin de cohabitation.
Une seule alternance signifie un progrès démocratique impactant le bilan de démocratisation globale de l’Afrique : au Kenya, l’alternance correspond à un retour à une certaine normalité démocratique après la crise électorale de 2017. Encore une fois, aucune dictature ou régime antidémocratique ne disparaît par des élections. Un ancien parti unique revenu au pouvoir a perdu le pouvoir à Sao Tomé-et-Principe. Il reste 17 pays contrôlés par un ancien parti unique.
Le nombre de pays qui n’ont pas connu d’alternance de président dans une élection depuis 1990 reste à 18 depuis 2019 (avec le Tchad dans les 18). Le nombre de pays qui n’ont pas connu d’alternance de parti au gouvernement depuis 1990 reste à 24. Le nombre de pays ayant vécu une alternance complète de président et de parti de gouvernement reste à 32 depuis 2020. 13 ex partis uniques des années 80 sont au pouvoir depuis 1990 et 4 sont revenus au pouvoir.
Comparaison du nombre de pays sans alternance depuis 1990, gouverné par un ancien parti unique, en dictature

Du point de vue des alternances, la démocratie n’a pas gagné de nouveau pays en 2022. Le nombre de dictatures (24) est maintenant identique au nombre de pays sans alternance de parti au pouvoir (24) et reste proche du nombre de pays sans alternance complète (23).
En 2020, il se constatait que si les changements de chef d’Etat sans changement de parti au pouvoir se multipliaient, l’installation des dictatures de partis politiques serait favorisée. En 2022, aucun pays n’est concerné.
2.4 Elections en dictature : suite de l’accalmie au niveau des inversions de résultats de présidentielles

En 2022, aucun processus électoral ne s’est terminé en aval par une inversion du résultat à la compilation nationale des résultats et/ou à l’annonce officielle.
Rappel : Après le déversement d’impunité validé internationalement en RDC début 2019, après une dernière inversion au Togo en 2020, l’impunité semble totalement acquise en Afrique francophone dans la modification des résultats en sortie des urnes. Sur les 16 inversions repérées seules 2 n’ont pas eu lieu dans les anciennes colonies françaises (au Zimbabwe et en RDC).

Une présidentielle a été gagnée par un chef d’Etat en dictature stable, en Guinée équatoriale. En Angola, le chef de l’exécutif ou président est automatiquement le chef du parti gagnant les législatives. Dans les deux pays, la domination du parti au pouvoir lui permettait de contrôler en amont le processus électoral, mais il n’y a pas eu boycott complet, même si en Guinée équatoriale, le boycott existe sans se déclarer comme tel. Téodoro Obiang s’est contenté de 94,9%, ce qui est mieux que les 93,7% de 2016.
2.5 Evolution de la qualité des processus électoraux de 1990 à 2022
En raison de 11 reports (et 1 ajout), avec seulement 14 élections, 9 législatives et 5 présidentielles dont 3 élections de Premier ministre ou président par un parlement, l’année 2022 contenait encore un faible nombre de scrutins. 5 sur 14 se sont déroulés dans un cadre stable sans démocratie (dictatures stables) et 7 dans un cadre de démocratie clairement installée. Au niveau de la qualité des processus électoraux, l’année 2022 est une année favorable à la démocratie.
Synthèse évolution de la qualité des processus électoraux de 1990 à 2022, présidentielles et législatives ensemble
637 élections incluant 49 élections du président ou 1er ministre par le parlement (8.3)

Rappel : La diminution du nombre d’élections mal organisées dans des pays en Transition vers la démocratie, dans des situations complexes, des régimes intermédiaires ou indéterminés (TCII) continue, puisque les élections en Somalie se sont bien terminées. La surveillance internationale dans un cadre de maintien de la paix continue d’avoir des effets sur la qualité des élections.
Total | Mascarade | Douteuses | Correctes | |
1990-2020 | 602 | 302 | 23 | 277 |
2021 | 21 | 10 | 1 | 10 |
1990-2021 | 623 | 312 | 24 | 287 |
2022 | 14 | 5 | 0 | 9 |
1990-2022 | 637 | 317 | 24 | 296 |
NB = Données du graphe 8.8 non présenté.
De 1990 à 2022, 289 présidentielles et législatives sur 637 (284 sur 623 fin 2021, 274 sur 602 fin 2020, 262 sur 582 fin 2019, 257 sur 558 fin 2018, 245 sur 540 fin 2017, 239 sur 523 fin 2016, 231 sur 499 fin 2015) ont été organisées dans des régimes antidémocratiques ou dictatures stables. Seulement 212 scrutins sur 637 ont été organisés dans des démocraties bien installées (205 sur 623 fin 2021, 197 sur 602 fin 2020, 188 sur 582 fin 2019, 174 sur 558 fin 2018, 168 sur 540 fin 2017, 163 sur 523 fin 2016, 151 sur 499 fin 2015). Les 136 derniers l’ont été dans des contextes intermédiaires et complexes ou des transitions de la dictature vers la démocratie (TCII) (134 fin 2021, 131 fin 2020). Quasiment tous les processus électoraux détournés ou au résultat inversé (ensemble des processus notés ‘mascarades’) sont advenus en régime antidémocratique ou dictature stable, 277 sur 317 (272 sur 312 fin 2021, 263 sur 303 fin 2020, 251 sur 291 fin 2019, 246 sur 284 fin 2018, 234 sur 272 fin 2017, 228 sur 266 fin 2016, 220 sur 258 fin 2015). 201 processus électoraux corrects sur 296 sont advenus en régime de démocratie (194 sur 287 fin 2021, 186 sur 277 fin 2020, 177 sur 268 fin 2020, 164 sur 254 fin 2018, 158 sur 248 fin 2017, 153 sur 238 fin 2016, 143 sur 224 fin 2015).
MOE-UE et politique européenne
En 2022, les MOE-UE (liste) ont été présentes pour observer 4 (5 avec les élections des parlements) processus électoraux sur 11 (14 avec les élections des parlements), au Kenya (2), à Sao Tomé-et-Principe (1) et au Lesotho (1-2) (2 sur 21 en 2021 (Gambie et Zambie), 1 sur 21 en 2020, 9 sur 24 en 2019) :
- la présidentielle et les législatives au Kenya (menée par le député Ivan Štefanec) (en démocratie)
- les législatives à Sao Tomé-et-Principe (menée par le député Maria-Manuel Leitão-Marques) (en démocratie)
- les législatives au Lesotho (menée par le député Ignazio Corrao) (en démocratie)
Comme celle de 2020 au Ghana, et celle de 2021 en Zambie, la MOE-UE au Kenya avait comme enjeu de vérifier un retour à la normale démocratique. Les MOE-UE à Sao Tomé-et-Principe et au Lesotho se déroulaient dans des pays à la démocratie bien installée, donc sans grand enjeu. Ces dernières années, les MOE-UE semblent se concentrer un peu plus dans les pays en démocratie ou les pays en régime intermédiaire ou instable dans lequel le besoin est associé au maintien de la paix et de la stabilité politique.
En 2022, pendant la guerre en Ukraine, le désengagement démarré en 2016 au niveau SEAE se poursuit, et les MOE-UE restent le meilleur outil européen pour soutenir la démocratie en Afrique.
Processus électoraux en dictature stable et en régime ‘Transition démocratique, complexe, intermédiaire et indéterminé’ (TCII) de 1990 à 2020

Avec 5 processus électoraux non démocratiques et aucun grand conflit électoral, l’année 2022 est une année d’accalmie avant plus de difficultés en 2023 en raison des 11 reports de 2022.
3. Perspectives 2023 : entre 20 et 27 scrutins, dont une majorité sans démocratie
3.1 Calendrier 2023 : données principales résumées
Parmi les 11 scrutins reportés de 2022, 6 se retrouvent replanifiés en 2023. 5 se sont décalés en gardant autant d’incertitude de calendrier, en Libye (2), au Soudan (2) et au Mali (1). Trois devraient se tenir normalement en 2023, en Tunisie, en Guinée Bissau et au Somaliland. Les trois derniers (1 Mali, 2 Tchad) sont reportés en 2024. A cela s’ajoute la possibilité d’un glissement en RDC du mois de décembre à l’année 2024. Avec les incertitudes en Libye (2), au Soudan (2) et au Mali (1) et en RDC (2), 7 élections sont incertaines et il devrait y avoir en 2023 entre 20 et 27 élections.
Ci-dessous est considérée l’hypothèse la plus optimiste en nombre de scrutins en 2023, même si les probabilités que cela se réalise ne sont pas bonnes et qu’il y a de forte probabilité de reports en 2024. Ainsi, beaucoup d’incertitude continue de planer sur le calendrier électoral africain de 2023, exactement comme en 2022 et l’incertitude continuera en 2024. En Guinée (2) et au Burkina Faso (2), les dates envisagées sont en 2024, comme pour le Tchad (2) et la présidentielle malienne (1), et au Sud Soudan (2) selon un report d’avant 2022.
L’année 2023 pourrait comprendre jusqu’à 10 présidentielles (aucune par un parlement) et 16 législatives.
Les transitions censées être vers la démocratie augmentent la probabilité de processus électoral correct car la qualité du processus électoral devient nécessaire pour terminer la transition avec un pouvoir légitime, mais en raison des difficultés en Libye et au Soudan, les 4 processus électoraux sont ici envisagés comme pouvant être ‘sans démocratie’ même s’il est difficile de prévoir la qualité. Au contraire, il est fait l’hypothèse tout aussi incertaine de législatives correctes au Mali, en raison de l’expérience démocratique acquise dans le pays.
Cette année, le nombre de processus électoraux en cadre non démocratique bien établi (10 à 16) dépassera sans doute le nombre de processus électoraux en cadre démocratique ou en cadre de transition, instable ou complexe favorable à la démocratie (10 à 11), mais cela dépendra des reports qui pourraient advenir. L’actualité électorale sera beaucoup plus chargée au second semestre, en particulier en raison d’un grand nombre d’élections hors cadre démocratique à partir de l’été.
3.11 Données électorales 2023
Résumé 2023 : présidentielles et législatives
Eb 2023, sont prévues 27 élections dont aucune par parlement :
- 10 présidentielles
- 17 législatives
- 11 processus électoraux dans un cadre démocratique : 5 présidentielles (dont 0 par parlement) et 6 législatives
- 16 processus électoraux dans un cadre non démocratique (en gras ci-dessous +) : 5 présidentielles (dont 0 par parlement) et 11 législatives
Processus électoraux démocratiques (**) | Processus électoraux en régime non démocratique | Total | |||||||
Présidentielles | Législatives | Total | Présidentielles | Législatives | Total | Prés. | Lég. | Tot. | |
2023 | 5 | 6 | 11 | 5 | 11 | 16 | 10 | 17 | 27 |
* : Election du chef de l’Etat (président ou 1er ministre) par le parlement
Liste des 17 législatives, 10 présidentielles et 0 élection de chef de l’exécutif par le parlement :
8 janvier 2023 : législatives Bénin (tous 4 ans : avril, src)
17 décembre 2022 et 29 janvier 2023 : législatives Tunisie
24 février 2023 : législatives Djibouti (tous 5 ans : février, date, wk)
25 février 2023 (et second tour) : présidentielle Nigéria(tous 4 ans : février, src)
25 février 2023 :législatives Nigéria(tous 4 ans : février, src)
4 juin 2023 : législatives Guinée Bissau(tous 4 ans : mars 2023, reportées du 18 décembre 2022 16.12.22, wk)
24 juin 2023 : présidentielle Sierra Leone
24 juin 2023 : législatives Sierra Leone
2023 (mi ?) : présidentielle Somaliland (tous les 5 ans : novembre 2022, reportée du 13.11.22)
Juillet ou août 2023 : législatives Zimbabwe
Juillet ou août 2023 : présidentielle Zimbabwe
Août 2023 : présidentielle Gabon
? septembre 2023 : pseudo-législatives eSwatini
? septembre 2023 : législatives Mauritanie
? septembre 2023 : législatives Rwanda
? octobre 2023 : législatives Gabon (tous les 5 ans : octobre 2023 ?)
12 ? octobre 2023 : législatives Libéria
12 ? octobre + 2e tour ? 2023 : présidentielle Libéria
29 octobre + novembre 2023 (2 tours) : législatives Mali
9 novembre et 20 décembre 2023 : présidentielle Madagascar
? décembre 2023 : législatives Togo
20 décembre 2023 : présidentielle Congo Kinshasa
20 décembre 2023 : législatives Congo Kinshasa
Elections incertaines pour 2023 reportées de 2022 à 2023 (de qualité difficilement prévisible) :
2023 ? : législatives Libye (wk)
2023 ? : présidentielle Libye (wk)
2023 ? : présidentielle Soudan (wk)
2023 ? : législatives Soudan (wk)
Présidentielles | Législatives | Total | |
Processus électoraux démocratiques (**) | 5 | 6 | 11+0* |
Processus électoraux en régime non démocratique | 5 | 11 | 16+0* |
Total | 10 | 17 | 27+0* |
Prévision des processus électoraux entre 2022 et 2027 selon la présence ou l’absence de démocratie
Version initiale du tableau publié le 11.1.23, corrigé le 11.2.23
Processus électoraux démocratiques (**) | Processus électoraux en régime non démocratique | Total | |||||||
Présidentielles | Législatives | Total | Présidentielles | Législatives | Total | Prés. | Lég. | Tot. | |
2023 | 5 | 6 | 11 | 5 | 11 | 16 | 10 | 17 | 27 |
2024 | 8+3* | 9 | 17+3* | 8 | 3 | 11 | 16+3* | 12 | 28+3* |
2025 | 2 | 2 | 4 | 5 | 5 | 10 | 7 | 7 | 14 |
2026 | 6+1* | 6 | 12+1* | 4+1* | 5 | 9+1* | 10+2* | 11 | 21+2* |
2027 | 2+1* | 6 | 8+1* | 0+1* | 4 | 4+1* | 2+2* | 10 | 12+2* |
Total | 23+5* | 29 | 52+5* | 22+2* | 28 | 50+2* | 45+7* | 57 | 102+7* |
- er ministre, par le parlement
Evolution de la nature du régime perceptible en 2022 et changement de catégorie des élections :
NB : L Tchad passe en non gras
TCII>Dict.S | Tunisie | L2023 Idem non démocratique |
TCII>TCII | Tchad | Idem (P+L 2024 non démocratiques) |
Dict.S>TCII | Côte d’Ivoire | ? P2025 +L2026 correctes ? |
TCII>Démo | Kenya | Idem |
TCII>Démo | Guinée Bissau | Idem (L2023 correcte) |
Démo>TCII | Burkina Faso | Idem (P+L 2024 correctes ?) |
3.12 Principaux enjeux politiques autour des élections en 2023
En 2023, la surveillance internationale des élections devrait se concentrer sur la RDC, la Libye, le Soudan et le Mali tout en gardant un œil sur la suite en 2024 au Sud Soudan, Tchad, au Burkina Faso et en Guinée, qu’il soit possible ou non d’influencer de l’extérieur la qualité des processus électoraux. Dans ces 7 pays, sur 2023 et 2024, les enjeux sont liés au maintien de la paix. Après les coups d’état au Sahel, la probabilité de retour à la démocratie a beaucoup diminué au Tchad et semble s’amenuiser au Mali et au Burkina Faso. Ces deux derniers pays ont cependant de l’expérience correcte en processus électoraux pour le Mali et une sorte de maturité politique populaire spécifique pour le Burkina Faso, qui fait que tout reste encore possible dans ces deux pays.
Pour 2023, les régimes antidémocratiques sans problématique de maintien de la paix, à Djibouti, au Zimbabwe, au Rwanda, en Eswatini, au Gabon, au Togo profiteront malheureusement de l’attention portée ailleurs pour passer en force dans des détournements de processus électoraux selon des méthodes classiques. Cela commence déjà en début d’année au Bénin et en Tunisie avec des législatives. En RDC, l’opposition fera tout pour éviter de se voir imposer des inversions de résultats traumatisantes comme il y a 5 ans.
Entre 2 et 7 élections sur 20 à 27 se dérouleront dans des contextes d’instabilité politique et militaire ou de régimes intermédiaires (TCII) (2 réalisées en 2022, 3 réalisées en 2021 sur 5 prévues), 1 en Guinée Bissau (instabilité), 1 en Mauritanie (régime intermédiaire), 1 au Mali (guerre et suite de coup d’état), 2 en Libye (suite de guerre) et 2 au Soudan (transition et suite de semi-coup d’état). La Guinée Bissau et la Mauritanie peuvent encore afficher des améliorations en stabilisation et en démocratisation. La qualité des processus électoraux en Libye et au Soudan restent difficile à prévoir.
Dans ce contexte, les MOE-UE peuvent avoir un grand rôle à jouer. La CEDEAO peut jouer un rôle important au Mali, en Guinée, au Burkina Faso. Pour les MOE-UE, l’année 2023 commence au Nigéria.
Sur le plan technique, le Nigéria a prévu un double système de vérification biométrique le jour du vote « grâce aux empreintes digitales et à la reconnaissance faciale ». La vérification le jour du vote, avec capteurs biométriques connectés dans chaque bureau, reste encore rare, et en cas de réussite, le Nigéria aurait de l’avance sur le reste de l’Afrique.
Des scrutins démocratiques auront lieu au Nigéria (P+L), en Sierra Leone (P+L), au Somaliland (P), au Libéria (P+L), à Madagascar (P), encore une fois surtout dans les anciennes colonies britanniques et en Afrique anglophone.
3.2 Prévision de la qualité des processus électoraux en 2023 selon le type de régime en 2022(et 2023)
Rappel : A partir de la nature des régimes organisateurs des élections et selon le contexte actuel entourant chaque processus électoral, il est possible d’envisager la qualité des différents processus électoraux. Le classement utilisé ci-dessous est celui de l’étude du 27 avril 2017[12], comprenant 5 catégories de processus électoraux en dictature stable étendu aux élections en période TCII et en démocratie avec ajout d’une 6e catégorie concernant uniquement les pays en TCII et en démocratie :
- processus électoral détourné en amont avec boycott de l’opposition réelle,
- processus électoral principalement détourné en amont, principale catégorie en dictature stable,
- processus électoral avec principalement des fraudes massives le jour du vote,
- processus électoral avec inversion d’un résultat réel à la compilation des procès-verbaux et à la publication des résultats
- processus électoral douteux (en TCII et démocratie uniquement)
- processus électoral corrects (en dictature : rares cas d’exceptions à la règle des élections en dictature).
Processus électoraux démocratiques (**) | Processus électoraux en régime non démocratique | Total | |||||||
Présidentielles | Législatives | Total | Présidentielles | Législatives | Total | Prés. | Lég. | Tot. | |
Prév° | 5 | 6 | 11 | 5 | 11 | 16 | 10 | 17 | 27 |
Réel |
Date | Pays | Type Régime | Scrutin P ou L | Prévision du type de processus électoral[13] (selon type de régime organisateur) | Réel / Prévision |
8 janvier | Bénin | Dictature.S | L | Détourné en amont | <11.2.23 |
17 déc. 22 29 janvier | Tunisie | TCII | L | Détourné en amont + boycott | <11.2.23 |
24 février | Djibouti | Dictature.S | L | Détourné en amont | |
25 février | Nigéria | Démocratie | P+L | Correct | |
4 juin | Guinée Bissau | TCII | L | Correct | |
24 juin | Sierra Leone | Démocratie | P+L | Correct | |
? mi-année | Somaliland | Démocratie | P | Correct | |
Juillet août? | Zimbabwe | Dictature.S | P+L | Détourné en amont | |
Août | Gabon | Dictature.S | P | Détourné en amont + JJ + aval | |
Septembre | Eswatini | Dictature.S | Lpseudo | Amont : partis interdits | |
Septembre | Mauritanie | TCII | L | Correct | |
Septembre ? | Rwanda | Dictature.S | L | Détourné en amont | |
Octobre ? | Gabon | Dictature.S | L | Détourné en amont + JJ + aval | |
12 ? octobre | Libéria | Démocratie | P+L | Correct | |
29 octobre + ? | Mali | TCII | L | Correct ? ou douteux ? | Peu prévisible |
9 novembre 20 décembre | Madagascar | Démocratie | P | Correct (malgré problème du financement ?) | |
? décembre | Togo | Dictature.S | L | Détourné en amont +JJ +aval ? | |
20décembre | RDC | Dictature.S | P+L | Inversions P+L ou correct ? | Peu prévisible |
? | Libye | TCII | P+L | Correcte, douteuse, amont ? | Peu prévisible |
? | Soudan | TCII | P+L | Correcte, douteuse, amont ? | Peu prévisible |
La qualité du processus électoral est difficile à prévoir dans des cas de régimes intermédiaires, complexes ou instables, par exemple en 2023 au Mali. La RDC est déjà peut-être aussi une exception car il n’est pas certain que le processus puisse être de nouveau détourné par des inversions de résultats simultanés à la présidentielle et aux législatives (et aux provinciales) comme il y a 5 ans. Cela n’avait pas été fait sans se voir et sans provoquer une forte contestation. Une exception à la règle des élections en dictature n’est pas impossible ce qui correspondrait alors sans doute au passage préalable en régime intermédiaire courant 2023 selon des données liées à la qualité du processus électoral.
Rappel : Les processus électoraux détournés en amont avec ou sans boycott de l’opposition réelle, avec principalement des fraudes massives le jour du vote, et avec inversion d’un résultat réel à la compilation des procès-verbaux et à la publication des résultats, sont, dans le classement suivant, regroupés sous l’étiquette « mascarade ». « Mascarade » signifie dans cette étude « élection au processus électoral détourné en amont ou détourné le jour du vote ou en amont et le jour du vote, ou avec inversion de résultat à la compilation et/ou à la publication des résultats » et « ≥ 10 ans » signifie « après plus de 10 ans de pouvoir ».
Pays | Présidentielles | ||||
Type régime | Correctes | Douteuses | Mascarade En TCII | Mascarade | Mascarade ≥ 10 ans |
Dictatures S. | RDC ?? | Zimbabwe Gabon | |||
TCII | Libye ? Soudan ? | ||||
Démocraties | Nigéria Sierra Leone Somaliland Libéria Madagascar | ||||
Totaux | 5 | 2 | 0 | 1 | 2 |
Total : 10 dont 0 par parlement* et entre 2 et 3 avec processus électoral détourné
Pays | Législatives | ||||
Type régime | Correctes | Douteuses | Mascarade En TCII | Mascarade | Mascarade ≥ 10ans |
Dictatures S. | Bénin Tunisie RDC ?? | Djibouti Zimbabwe Gabon Eswatini Rwanda Togo | |||
TCII | Guinée Bissau Mauritanie | Mali(correcte?) Libye ? Soudan ? | |||
Démocraties | Nigéria Sierra Leone Libéria | ||||
Totaux | 5 | 3 | 0 | 3 | 6 |
Total : 17 législatives dont entre 8 et 9 processus électoraux détournés (en amont pour l’essentiel).
Prévision du bilan de la qualité des processus électoraux en 2023
Présidentielles | Législatives | Total | |
Correctes | 5 dont 0 en TCII | 5 dont 2 en TCII | 10 dont 2 en TCII |
Douteuses | 2 dont 2 en TCII | 3 dont 3 en TCII | 5 dont 5 en TCII |
Mascarades en TCII | 0 | 0 | 0 |
Mascarades | 1 ? | 3 ? | 4 ? |
Mascarades ≥ 10 ans | 2 | 6 | 8 |
L’année 2023 devrait être marquée par :
- la poursuite des incertitudes de calendrier en raison des « transitions » et suite de guerre,
- une majorité de processus électoraux sans démocratie,
- une complexité et des conflits dans l’organisation dans les régimes instables et en transition et en RDC, amenant de forts doutes sur la qualité des processus électoraux
La grande quantité de scrutins dans des phases ‘Transition vers la démocratie, complexe, intermédiaire et indéterminé (TCII)’ des régimes instables politiquement et militairement (2 et 7 élections sur 20 à 27) fera que les processus électoraux seront difficiles à organiser. Des reports sont encore probables.
Dans ce contexte de complexité maximale des processus électoraux en 2023, les locales vont continuer de passer inaperçues bien qu’elles permettent d’enraciner la démocratie.
Dans une période de tension internationale très forte, entre les grandes puissances au niveau mondial (USA-Europe et Russie), il apparaît des incertitudes sur la volonté et la possibilité de prioriser comme avant un soutien à la démocratie en Afrique. La nécessité d’aboutir en cas de conflit à un pouvoir légitimé par les urnes aurait pu provoquer un grand nombre de processus électoraux à peu près démocratiques, mais la baisse de l’engagement international peut être un problème. Le rôle des missions d’observations internationales sera de nouveau important. La possibilité hors dictature d’améliorer les processus électoraux, par du soutien technique en amont et des missions d’observation, pourrait être encore visible éventuellement en RDC, au Mali, en Libye, au Soudan, en Mauritanie, en Guinée Bissau et pour 2024 au Mali, en Guinée, au Soudan du Sud, au Tchad et au Burkina Faso. Comment suivre autant de pays en parallèle ? Il y a sans doute un risque de ‘saturations’ des experts et diplomates internationaux accompagnant des processus en raison du trop grand nombre de dossiers complexes en 2023. Dans ce contexte, la qualité des processus électoraux en sortie de guerre ou après un coup d’état dépendra encore plus des mobilisations nationales.
Concernant la RDC, selon les chercheurs américains Joseph Siegle and Candace Cook, dans des prévisions sur les présidentielles en 2023 publiées le 31 janvier 2023, « Les élections de 2023 en diront long sur la trajectoire de la présidence Tshisekedi. Sera-t-il fidèle à ses aspirations démocratiques et réformistes affichées ? Ou tombera-t-il dans les normes de gouvernance bien rodées en RDC – la construction de réseaux de clientélisme exclusifs au détriment des biens et services publics ? Avec autant d’incertitudes, les élections en RDC pourraient être les plus imprévisibles du continent en 2023. » Félix Tshisekedi organisera-t-il des « élections libres, transparentes et crédibles » comme lui a très explicitement demandé le pape François le 31 janvier 2023 ? Le pays est devenu un pays stratégique pour l’avenir de l’église catholique et la pression augmente de sa part pour aller vers une démocratisation réelle.
Les détournements classiques dans les régimes antidémocratiques (Bénin, Tunisie, Djibouti, Zimbabwe, Rwanda, Eswatini, Gabon, Togo) seront sans doute facilités par cet engorgement de problématiques électorales en Afrique[14]. Par exemple, toujours selon Joseph Siegle and Candace Cook, dans leurs prévisions sur les présidentielles en 2023, « Les élections zimbabwéennes s’annoncent comme les plus sanglantes du continent cette année alors que l’Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (ZANU-PF) au pouvoir intensifie son recours à la violence et à l’intimidation pour tenter de conserver son emprise sur le pouvoir depuis 43 ans. Le dernier cycle de violence contre les candidats de l’opposition a, en fait, déjà commencé. En juin 2022, le militant de l’opposition Moreblessing Ali a été enlevé à la périphérie de Harare. Son corps démembré a ensuite été retrouvé dans un puits à proximité… Grâce à son parrainage de campagnes de désinformation, la Russie est également candidate pour aider à maintenir l’emprise de la ZANU-PF sur le pouvoir comme moyen de faire progresser l’influence politique et économique de la Russie. »
Dans tous les cas, l’année 2023 sera très difficile et son bilan ne pourra qu’être au final négatif en raison du grand nombre de régimes antidémocratiques organisant des scrutins.
En 2023, après une accalmie en 2021 et 2022, les conflits sur les limitations du nombre de mandats reviendront par la Centrafrique et le Sénégal.
Pays | Présidentielles | Législatives | Totaux | |||||||||||
Type régime | Cor | Dout | Masc. En TCII | Masc | Masc. ≥ 10ans | Cor. | Dout | Masc. enTCII | Masc | Masc. ≥ 10ans | Cor. | Dout | Masc | Total |
Dictatures S. | 1 | 2 | 3 | 6 | 12 | 12 | ||||||||
TCII | 2 | 2 | 3 | 2 | 5 | 7 | ||||||||
Démocraties | 5 | 3 | 8 | 8 | ||||||||||
Totaux | 5 | 2 | 0 | 1 | 2 | 5 | 3 | 0 | 3 | 6 | 8 | 5 | 12 | 27 |
Evolution des totaux depuis 1990 de 2016 à 2023 avec prévision pour 2023
NB : Correction 4.2.23 Guinée Bissau 2008, 2009, 2014 : + 4 correctes – 4 mascarades / bilan 2021
Total | Mascarade | Douteuses | Correctes | |
1990-2015 | 498 | 258 | 18 | 222 |
2016 | 24 | 8 | 2 | 14 |
1990-2016 | 522 | 266 | 20 | 236 |
2017 | 17 | 6 | 1 | 10 |
1990-2017 | 539 | 272 | 21 | 246 |
2018 | 18 | 12 | 0 | 6 |
1990-2018 | 557 | 284 | 21 | 252 |
2019 | 24 | 6 | 2 | 16 |
1990-2019 | 581 | 290 | 23 | 268 |
2020 | 21 | 12 | 0 | 9 |
1990-2020 | 602 | 302 | 23 | 277 |
2021 | 21 | 10 | 1 | 10 |
1990-2021 | 623 | 312 | 24 | 287 |
2022 | 14 | 5 | 0 | 9 |
1990-2022 | 637 | 317 | 24 | 296 |
2023 | 27 | 12 | 5 | 8 |
1990-2023 | 664 | 329 | 29 | 304 |
3.3 En 2023, que deviendra l’avance de l’Afrique anglophone au niveau démocratie dans les élections ?
Prévision de la qualité des processus électoraux en 2023 selon l’origine de la colonisation
Ex-colonies | Processus électoraux démocratiques (**) | Processus électoraux en régime non démocratique | Total | ||||||
Présidentielles | Législatives | Total | Présidentielles | Législatives | Total | Prés. | Lég | Tot. | |
Françaises | 1 | 2 | 3 | 1 | 5 | 6 | 2 | 7 | 9 |
Belges | 1 | 2 | 3 | 1 | 2 | 3 | |||
Britanniques | 3 | 2 | 5 | 2 | 3 | 5 | 5 | 5 | 10 |
Portugaises | 1 | 1 | 1 | 1 | |||||
Italiennes | 1 | 1 | 2 | 1 | 1 | 2 | |||
Espagnole | |||||||||
Sans | 1 | 1 | 2 | 1 | 1 | 2 | |||
Total | 5 | 6 | 11 | 5 | 11 | 16 | 10 | 17 | 27 |
Sur 27 élections potentielles, 9 auraient lieu dans les ex-colonies françaises, contre 10 dans les ex-colonies britanniques. Parmi les 11 processus électoraux dans un cadre démocratique, 3 auront lieu dans les ex-colonies françaises et 5 dans les ex-colonies britanniques. Sur les 16 processus électoraux dans un cadre non démocratique, 6 auront lieu dans les ex-colonies françaises et 5 dans les ex-colonies britanniques. Les prévisions sont légèrement en faveur des anciennes colonies britanniques (+2+1=+3). L’avance structurelle des anciennes colonies britanniques va légèrement s’accentuer en 2023, avant que les années suivantes, l’écart ne s’accentue dans les processus électoraux puisqu’un fossé s’est créé entre les deux blocs au niveau du classement des régimes entre 2018 et 2022.
Conclusion
Entre 2016 et 2019, l’Afrique a connu 4 années de recul de la démocratie, puis 2021 a été une année d’accalmie. 2022 est de nouveau une année de léger recul, mais ce recul n’est pas représentatif d’un mouvement plus ample. Le gros du recul, lié à la guerre dans le Sahel, est déjà passé. A l’échelle de l’Afrique, il subsiste des mouvements nationaux autonomes, plus aléatoires. Après la vague de coup d’état du Sahel, les probabilités de fins de transition positive s’amenuisent, même s’il peut y avoir encore de bonnes surprises. Le rapport de force entre régimes prodémocratie et antidémocratie est maintenant stabilisé avec un plus grand nombre de pays en régime antidémocratie.La lutte des démocrates continuent dans les pays où ils subiront une nouvelle fois des processus électoraux détournés dans un régime stable, mais le climat mondial leur est défavorable. La démocratisation de nouveaux pays ne correspond plus à une priorité internationale à une époque qui rappelle par certains aspects la ‘guerre froide’. Malgré cela, un pays comme la RDC arrivera-t-il enfin à en terminer avec un système capable de lui imposer des inversions multiples de résultats ?
La Mauritanie a connu ces dernières années un processus de démocratisation partiel inattendu. La situation n’est peut-être pas désespérée au Bénin ou Patrice Talon devra quitter le pouvoir en 2026. La situation politique en Côte d’Ivoire se détend sans que l’on sache bien si le RHDP d’Alassane Ouattara est prêt à accepter la possibilité d’alternance. En Tanzanie, les améliorations observées en 2022 sont également positives. Après le retour au multipartisme en 1991 et 1992, la vague de suppressions des limitations du nombre de mandats dans les anciennes colonies françaises dans les années 2000, des changements de chefs d’état dans les années 2010 et 2020, peut-être va-t-on vers une nouvelle sorte de « néo-dictatures », un terme utilisé par Francis Laloupo, auteur en 2022 du livre ‘Blues démocratique, 1990-2020’, des « néo-dictatures » moins caricaturales acceptant plus de compromis dans des domaines clés, ou va-t-on enfin vers l’évolution de régimes antidémocratiques en régimes intermédiaires par une démocratisation partielle et une remontée de l’état de droit, ce qui avait été espéré au début des années 90 au moment de l’apogée de la théorie de la « transition démocratique » et qui n’était jamais arrivé jusqu’à présent. Il faudra quelques années de recul pour vérifier cette hypothèse.
La visibilité sur le futur politique du Sahel ne viendra vraiment qu’en 2024. Au Tchad, la contestation grandissante de la politique française à partir du Sahel va-t-elle provoquer un sursaut d’influence positive en faveur d’une véritable transition vers la démocratie basée sur des processus électoraux incontestables ? ou au contraire une stratégie plus militaire et historique écrasera-t-elle tous les espoirs ? En 2022, la guerre en Ukraine a fini de pousser l’Europe vers plus de désengagement en Afrique. Les courageux fonctionnaires européens menant les missions d’observation paraissent maintenant isolés, alors que leurs missions sont de plus en plus nécessaires.
L’année 2023 sera de nouveau marquée par les incertitudes de calendrier et des reports. Ce sera une année difficile en raison à la fois d’un grand nombre de processus électoraux sans aucune qualité démocratique et en raison du grand nombre de pays en ‘transition’ après des coups d’état ou s’éloignant de conflits armés. Le fossé maintenant structurellement établi pour durer entre le bloc des anciennes colonies françaises et le bloc des anciennes colonies britanniques, ne sera pas trop visible, mais, les années suivantes, les plus grandes solidité et fiabilité des institutions dans les anciennes colonies britanniques, que ce soit des CENI, des tribunaux ou autre cours chargées des contentieux électoraux, devraient devenir de plus en plus visibles, un effet de l’écart accumulé dans les années 2018 à 2022.
Régis Marzin,
Paris, 12 février 2023
ANNEXES
A. Historique 2022 : année électorale réelle : données plus détaillées
Résumé 2022 : présidentielles et législatives
14 élections nationales importantes dont une par un parlement :
Liste des 9 législatives, 11 présidentielles, 1 élections de chef de l’exécutif par parlement de 2022
9 avril 2022 : législatives Gambie (tous les 5 ans : avril)
14 avril + 15 mai 2022 : fin législatives Somalie + élection président parlement (report 1.1.21-8.2.21 et 10.10.21)
10 et 31 juillet 2022 : législatives Congo Brazzaville (tous les 5 ans : juillet)
31 juillet 2022 : législatives Sénégal (tous les 5 ans : juillet)
9 août 2022 : présidentielle Kenya (tous les 5 ans : août)
9 août 2022 : législatives Kenya (tous les 5 ans : août)
24 août 2022 : législatives Angola et ‘élection’ automatique président par parlement (tous les 5 ans : août ?)
25 septembre 2022 : législatives Sao Tomé-et-Principe(tous 4 ans : octobre)
7 octobre 2022 : législatives Lesotho avec désignation 1er ministre (tous les 5 ans : juin 2022)
20 novembre 2022 : législatives Guinée Equatoriale (tous 5 ans : novembre)
20 novembre 2022 : présidentielle Guinée Equatoriale (tous 5 ans : mars 2023 avancée 20.9.22)
NB : Se termine en 2023 (comptabilisée en 2023) :
17 décembre 2022 et 29 janvier 2023 : législatives Tunisie (avancée de 2024, doute dans prévision qualité)
Incertaines puis reportées en 2023 ou 2024 :
2023 ? : législatives Libye (report 2013, 2015, 2018, 2019, 2020, 23.1.22)
2023 ? : présidentielle Libye (report 2013, 2015, 2018, 2019, 2020, 24.12.21)
2023 ? : législatives Tchad (après nombreux reports depuis 2015, dont mai 2019, 12.20, 23-24.10.21)
2023 ? : présidentielle Tchad (après coup d’Etat du 20.4.21)
2023 ? : présidentielle Soudan (report d’avril 2020 lors accord transition 17.8.19) (DS>TCII en 2019)
2023 ? : législatives Soudan (report d’avril 2020 lors accord transition 17.8.19) (DS>TCII en 2019)
Reportées en 2023 :
4 juin 2023: législatives Guinée Bissau (tous les 4 ans : mars 2023, reportées du 18 décembre 2022 le 16.12.22)
2023 (mi?) : présidentielle Somaliland (tous les 5 ans : novembre 2022)
2023 : présidentielle Sud Soudan (mai ? = accord 13.9.18+3 ans et 8 mois)
2023 : législatives Sud Soudan (mai ? = accord 13.9.18+3 ans et 8 mois)
Oct-nov 2023 ? : législatives Mali (report de février-mars 2022 le 3.7.22, 15.4.21, 6.22)
Reportées en 2024 :
Février 2024 ? : présidentielle Mali (report de février-mars 2022 le 3.7.22, 15.4.21)
Source : Historique électoral 2022 au 4.2.23 :
23 janvier 2022: locales/régionales, municipales et rurales Sénégal (tous les 5 ans, juin 2019, report à 2020, src1, src2, src3), report de 2021 : avant 28 mars 2021, src)
24 janvier 2022 : coup d’Etat au Burkina Faso contre Roch Marc Christian Kaboré mené par Paul Henri Sandaogo Damiba et le MPSR (src1, src2, src3, src4)
5 février 2022 : sénatoriales Algérie (1/2 sénat renouvelé, FLN 25/102 (54 /174), Rassemblement national démocratique (RND) 11 (22),indépendants 14 (18), Front des forces socialistes (FFS) 2 (4), src)
11 mars 2022 : locales/communales et régionales Djibouti (tous les 5 ans : février, mascarade en amont et boycott, srcproIOG)
9 avril 2022 : législatives Gambie (tous 5 ans : avril, avancée du 22 avril, Parti national du peuple (NPP, Adama Barrow) 143 826, 18 /58, Parti démocratique unifié (UDP) 138 176, 15, Organisation démocratique du peuple pour l’indépendance et le socialisme (PDOIS) 24 683, 2, Alliance patriotique pour la réorientation,et la construction (APRC) 15 710, 2, Parti de la réconciliation nationale (NRP) 14 153, 4, indépendants 107 232, 12, le NPP fait alliance majoritaire avec 1 parti et APRC !, src, wk)
14 avril 2022 + 15 mai 2022 : fin législatives + élection président par parlement Somalie (tous les 4 ans : février 2021, 15 mois de retard, abandon suffrage universel, suffrage par groupe de 101 personnes de 28000 délégués, src, report ‘1er janvier au 8 février’, report de 2 ans par Mohamed Abdullahi Mohamed annulé 1.5.21 en raison tension et pressions internationales, 10 octobre 2021 ajourné sans date, report du 25.2.22 puis du 31.2.22, 14.4.22 députés prêtent serment malgré vingtaine de sièges non pourvus RFI, présidentielle : Hassan Sheikh Mohamoud (PDP), T1 52=16,00 %, T2 110=34,00 %, T3 212= 66,00 % élu ; Mohamed Abdullahi Mohamed = Farmajo (TPP) T1 59 =19,00 %, T2 : 83=27,00 %, T3 : 109=34,00 %; Said Abdullahi Dani Kaah T1 65 = 20,00 %, T2 68 =21,00 %; Hassan Ali Khayre (SE) T1 47=15,00 %, T2 62=19,00 %; Sharif Sheikh Ahmed (ARS) 39=13,00 %, wk)
10 juillet 2022 : locales Congo Brazzaville (tous 5 ans : juillet, src, date, 1 450 conseillers locaux et municipaux)
10 et 31 juillet 2022 : législatives Congo Brazzaville (tous 5 ans : juillet, src, date, déjà au moins 30 candidats unique PCT à cause 2250€ / 1,5 Ms CFA pour être candidat depuis 2017 sur 151, F. Bankounda Mpele, résultat : Parti congolais du travail (PCT) 111/151, Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS) 7, Union des démocrates et humanistes-Yuki (UDH-Yuki) 7, wk, RFI, AA, Tournonslapage)
25 juillet 2022, référendum constitutionnel Tunisie (précédé d’une « consultation nationale populaire à travers une plate-forme électronique » au 1er trimestre, src25-7, src1, src2), boycott, oui 94,6%, participation 30,5 %, RFI, wk)
31 juillet 2022 : législatives Sénégal (tous les 5 ans : juillet, Unis par l’espoir (Macky Sall) 1 518 137 = 46,56 % : 82 / 165 (-43, Libérer le peuple (Ousmane Sonko) 1 071 139 = 32,85 % : 56 +44, Sauver le Sénégal (Wade) 471 517 = 14,46 % : 24 +5, (total opposition 80), 3 indépendants (à partager pour majorité), majorité Unis par l’espoir (Macky Sall) 82+1=83, Opposition 56+24+2=82, AFP12.8, wk)
9 août 2022 : présidentielle Kenya (tous 5 ans : août, limite de mandats pour Uhuru Kenyatta, alternance : William Ruto (United Democratic Alliance (UDA) ex Party of Development and Reforms depuis 2020) (alliance Kenya Kwanza) 7 176 141 voix = 50.49% élu, Raila Odinga (Azimio) (opposant soutenu par Kenyatta son ancien adversaire) : 6 942 930 voix = 48.85%, participation 64,77 %, contestation lié à score proche 50/50, validation Cour suprême 6.9.22, wk, MOE-UE-CP, MOE-UE-DP, MOE-UE-CP2, CP-RF, MOE-UE-RF)
9 août 2022 : législatives + représentantes des femmes au parlement Kenya (tous 5 ans : août, UDA (William Ruto) 143 / 349 , ODM (Raila Odinga) 89, Jubilee Party (Uhuru Kenyatta) 28, Wiper – Kenya (Kalonzo Musyoka) 26, Amani (Musalia Mudavadi) 8, FORD-K (Moses Wetangula) 6, KANU (Gideon Moi) 5 ,Independent 12 => au total par alliance : Azimio La Umoja (Raila Odinga) 173 / 349, Kenya Kwanza (William Ruto) 161, Indépendants et 2 partis 15, mais pas de cohabitation 8.9, wk, MOE-UE-CP, MOE-UE-DP, MOE-UE-CP2, CP-RF, MOE-UE-RF)
9 août 2022 : sénat + gouverneurs Kenya (tous 5 ans : août, UDA (William Ruto 32, ODM (Raila Odinga) 12 (-5) Jubilee Party (Uhuru Kenyatta) 3 (-31), Wiper – Kenya 3, Amani 3, FORD-K 1, KANU 3, wk)
9 août 2022 : locales Kenya (tous 5 ans : août, avec législatives et présidentielle)
24 août 2022 : législatives Angola + présidentielle au suffrage indirect (tous 5 ans : août, João Lourenço – MPLA,Voix 3 209 429 = 51,17 % (-9,9), sièges 124 / 223 (-26), Adalberto Costa Júnior – UNITA, 2 756 786 = 43,95 % (+17,3), sièges obtenus 90 (+39), participation 44,82 %, non démocratique, détournement en amont et aval, PCRoque, wk)
25 septembre 2022 : législatives Sao Tomé-et-Principe (tous 4 ans : octobre, wk, alternance et fin de cohabitation, Action démocratique indépendante (ADI) (Carlos Vila Nova et Patrice Trovoada) 30 / 55, coalition de partis de centre-gauche dont Mouvement de libération de Sao Tomé-et-Principe-Parti social-démocrate (MLSTP-PSD) (Premier ministre Jorge Lopes Bom Jesus) 18, src, MOE-UE-DP)
25 septembre 2022 : locales/municipales et régionales Sao Tomé-et-Principe (avec législatives, tous 4 ans : octobre, wk)
30 septembre 2022 : coup d’Etat au Burkina Faso contre Paul Henri Sandaogo Damiba remplacé par Ibrahim Traoré et le MPSR (s1, s2, s3, s4)
7 octobre 2022 : législatives Lesotho avec désignation 1er ministre (tous 5 ans : juin 2022, alternance, Révolution pour la prospérité (RFP) du millionnaire Sam Matekane 38,81 %, 56 / 120, Congrès démocratique (Mathibeli Mokhothu) 24,87 %, 29 , -1, Convention de tous les Basotho (ABC, Moeketsi Majoro) 7,29 %, 8, -40, Alliance des Démocrates (AD) 5, Mouvement pour le changement économique (MEC) 6 + coalition formée après élection avec AD et MEC permet Sam Matekane 1er ministre, MOE-UE, MOE-UE-DP, MOE-UE-CP, MOE-UE-RF, CP-RF, SEAE, date, wk)
7 octobre 2022 : locales Lesotho (tous 5 ans : septembre 2022, date)
20 novembre 2022 : présidentielle Guinée Equatoriale (tous 7 ans : avril 2023 ?, avancée avec législatives pour le coût 7.9.22, src, avancée de 5 mois date, Obiang Nguema (PDGE) 94,9 %, Andrès Esono Ondo (Convergence pour la Démocratie Sociale (CPDS)), 9 684 voix, environ 4%, Bonaventura Monsuy Asumu (Parti de la coalition sociale démocrate (PCSD)), 2 855, environ 1%, participation 98 %, src, src2, wk)
20 novembre 2022 : législatives Guinée Equatoriale (tous 5 ans : novembre, 7.9.22, date), Parti démocratique de Guinée équatoriale (PDGE) et alliés : 100 / 100 = 100 %, src)
20 novembre 2022 : sénatoriales Guinée Equatoriale (date), PDGE 55 / 55 + 15 nommés par Obiang, 100 %, src)
20 novembre 2022 : locales-municipales Guinée Equatoriale (date)
B. Prévisions 2023 : année électorale et données plus détaillées
Résumé 2023 : présidentielles et législatives
27 élections dont aucune par parlement :
- 10 présidentielles
- 17 législatives
- 11 processus électoraux dans un cadre démocratique : 5 présidentielles (dont 0 par parlement) et 6 législatives
- 16 processus électoraux dans un cadre non démocratique (en gras ci-dessous +) : 5 présidentielles (dont 0 par parlement) et 11 législatives
Processus électoraux démocratiques (**) | Processus électoraux en régime non démocratique | Total | |||||||
Présidentielles | Législatives | Total | Présidentielles | Législatives | Total | Prés. | Lég. | Tot. | |
2023 | 5 | 6 | 11 | 5 | 11 | 16 | 10 | 17 | 27 |
* : Election du chef de l’Etat (président ou 1er ministre) par le parlement
Liste des 17 législatives, 10 présidentielles et 0 élection de chef de l’exécutif par le parlement :
8 janvier 2023 : législatives Bénin (tous 4 ans : avril, src)
17 décembre 2022 et 29 janvier 2023 : législatives Tunisie
24 février 2023 : législatives Djibouti (tous 5 ans : février, date, wk)
25 février 2023 (et second tour) : présidentielle Nigéria(tous 4 ans : février, src)
25 février 2023 :législatives Nigéria(tous 4 ans : février, src)
4 juin 2023 : législatives Guinée Bissau(tous 4 ans : mars 2023, reportées du 18 décembre 2022 16.12.22, wk)
24 juin 2023 : présidentielle Sierra Leone
24 juin 2023 : législatives Sierra Leone
2023 (mi ?) : présidentielle Somaliland (tous les 5 ans : novembre 2022, reportée du 13.11.22)
Juillet ou août 2023 : législatives Zimbabwe
Juillet ou août 2023 : présidentielle Zimbabwe
Août 2023 : présidentielle Gabon
? septembre 2023 : pseudo-législatives eSwatini
? septembre 2023 : législatives Mauritanie
? septembre 2023 : législatives Rwanda
? octobre 2023 : législatives Gabon (tous les 5 ans : octobre 2023 ?)
12 ? octobre 2023 : législatives Libéria
12 ? octobre + 2e tour ? 2023 : présidentielle Libéria
29 octobre + novembre 2023 (2 tours) : législatives Mali
9 novembre et 20 décembre 2023 : présidentielle Madagascar
? décembre 2023 : législatives Togo
20 décembre 2023 : présidentielle Congo Kinshasa
20 décembre 2023 : législatives Congo Kinshasa
Elections incertaines pour 2023 reportées de 2022 à 2023 (de qualité difficilement prévisible) :
2023 ? : législatives Libye (wk)
2023 ? : présidentielle Libye (wk)
2023 ? : présidentielle Soudan (wk)
2023 ? : législatives Soudan (wk)
Présidentielles | Législatives | Total | |
Processus électoraux démocratiques (**) | 5 | 6 | 11+0* |
Processus électoraux en régime non démocratique | 5 | 11 | 16+0* |
Total | 10 | 17 | 27+0* |
Prévision des processus électoraux entre 2022 et 2027 selon la présence ou l’absence de démocratie
Version initiale du tableau publié le 11.1.23, corrigé le 11.2.23
Processus électoraux démocratiques (**) | Processus électoraux en régime non démocratique | Total | |||||||
Présidentielles | Législatives | Total | Présidentielles | Législatives | Total | Prés. | Lég. | Tot. | |
2023 | 5 | 6 | 11 | 5 | 11 | 16 | 10 | 17 | 27 |
2024 | 8+3* | 9 | 17+3* | 8 | 3 | 11 | 16+3* | 12 | 28+3* |
2025 | 2 | 2 | 4 | 5 | 5 | 10 | 7 | 7 | 14 |
2026 | 6+1* | 6 | 12+1* | 4+1* | 5 | 9+1* | 10+2* | 11 | 21+2* |
2027 | 2+1* | 6 | 8+1* | 0+1* | 4 | 4+1* | 2+2* | 10 | 12+2* |
Total | 23+5* | 29 | 52+5* | 22+2* | 28 | 50+2* | 45+7* | 57 | 102+7* |
- er ministre, par le parlement
Evolution de la nature du régime perceptible en 2022 et changement de catégorie des élections :
NB : L Tchad passe en non gras
TCII>Dict.S | Tunisie | L2023 Idem non démocratique |
TCII>TCII | Tchad | Idem (P+L 2024 non démocratiques) |
Dict.S>TCII | Côte d’Ivoire | ? P2025 +L2026 correctes ? |
TCII>Démo | Kenya | Idem |
TCII>Démo | Guinée Bissau | Idem (L2023 correcte) |
Démo>TCII | Burkina Faso | Idem (P+L 2024 correctes ?) |
Date | Pays | Type Régime | Scrutin P ou L | Prévision du type de processus électoral[15] (selon type de régime organisateur) | Réel / Prévision |
8 janvier | Bénin | Dictature.S | L | Détourné en amont | <11.2.23 |
17 déc. 22 29 janvier | Tunisie | TCII | L | Détourné en amont + boycott | <11.2.23 |
24 février | Djibouti | Dictature.S | L | Détourné en amont | |
25 février | Nigéria | Démocratie | P+L | Correct | |
4 juin | Guinée Bissau | TCII | L | Correct | |
24 juin | Sierra Leone | Démocratie | P+L | Correct | |
? mi-année | Somaliland | Démocratie | P | Correct | |
Juillet août? | Zimbabwe | Dictature.S | P+L | Détourné en amont | |
Août | Gabon | Dictature.S | P | Détourné en amont + JJ + aval | |
Septembre | eSwatini | Dictature.S | Lpseudo | Amont : partis interdits | |
Septembre | Mauritanie | TCII | L | Correct | |
Septembre ? | Rwanda | Dictature.S | L | Détourné en amont | |
Octobre ? | Gabon | Dictature.S | L | Détourné en amont + JJ + aval | |
12 ? octobre | Libéria | Démocratie | P+L | Correct | |
29 octobre + ? | Mali | TCII | L | Correct ? ou douteux ? | Peu prévisible |
9 novembre 20 décembre | Madagascar | Démocratie | P | Correct (malgré problème du financement ?) | |
? décembre | Togo | Dictature.S | L | Détourné en amont +JJ +aval ? | |
20décembre | RDC | Dictature.S | P+L | Inversions P+L ou correct ? | Peu prévisible |
? | Libye | TCII | P+L | Correcte, douteuse, amont ? | Peu prévisible |
? | Soudan | TCII | P+L | Correcte, douteuse, amont ? | Peu prévisible |
Pays | Présidentielles | ||||
Type régime | Correctes | Douteuses | Mascarade En TCII | Mascarade | Mascarade ≥ 10 ans |
Dictatures S. | RDC ? | Zimbabwe Gabon | |||
TCII | Libye ? Soudan ? | ||||
Démocraties | Nigéria Sierra Leone Somaliland Libéria Madagascar | ||||
Totaux | 5 | 2 | 0 | 1 | 2 |
Total : 10 dont 0 par parlement* et entre 2 et 3 avec processus électoral détourné
Pays | Législatives | ||||
Type régime | Correctes | Douteuses | Mascarade En TCII | Mascarade | Mascarade ≥ 10ans |
Dictatures S. | Bénin Tunisie RDC ? | Djibouti Zimbabwe Gabon eSwatini Rwanda Togo | |||
TCII | Guinée Bissau Mauritanie | Mali(correcte?) Libye ? Soudan ? | |||
Démocraties | Nigéria Sierra Leone Libéria | ||||
Totaux | 5 | 3 | 0 | 3 | 6 |
Total : 17 législatives dont entre 8 et 9 processus électoraux détournés (en amont pour l’essentiel).
Prévision du bilan de la qualité des processus électoraux en 2023
Présidentielles | Législatives | Total | |
Correctes | 5 dont 0 en TCII | 5 dont 2 en TCII | 10 dont 2 en TCII |
Douteuses | 2 dont 2 en TCII | 3 dont 3 en TCII | 5 dont 5 en TCII |
Mascarades en TCII | 0 | 0 | 0 |
Mascarades | 1 ? | 3 ? | 4 ? |
Mascarades ≥ 10 ans | 2 | 6 | 8 |
Pays | Présidentielles | Législatives | Totaux | |||||||||||
Type régime | Cor | Dout | Masc. En TCII | Masc | Masc. ≥ 10ans | Cor. | Dout | Masc. enTCII | Masc | Masc. ≥ 10ans | Cor. | Dout | Masc | Total |
Dictatures S. | 1 | 2 | 3 | 6 | 12 | 12 | ||||||||
TCII | 2 | 2 | 3 | 2 | 5 | 7 | ||||||||
Démocraties | 5 | 3 | 8 | 8 | ||||||||||
Totaux | 5 | 2 | 0 | 1 | 2 | 5 | 3 | 0 | 3 | 6 | 8 | 5 | 12 | 27 |
Evolution des totaux depuis 1990 de 2016 à 2023 avec prévision pour 2023
NB : Correction 4.2.23 Guinée Bissau 2008, 2009, 2014 : + 4 correctes – 4 mascarades / bilan 2021
Total | Mascarade | Douteuses | Correctes | |
1990-2015 | 498 | 258 | 18 | 222 |
2016 | 24 | 8 | 2 | 14 |
1990-2016 | 522 | 266 | 20 | 236 |
2017 | 17 | 6 | 1 | 10 |
1990-2017 | 539 | 272 | 21 | 246 |
2018 | 18 | 12 | 0 | 6 |
1990-2018 | 557 | 284 | 21 | 252 |
2019 | 24 | 6 | 2 | 16 |
1990-2019 | 581 | 290 | 23 | 268 |
2020 | 21 | 12 | 0 | 9 |
1990-2020 | 602 | 302 | 23 | 277 |
2021 | 21 | 10 | 1 | 10 |
1990-2021 | 623 | 312 | 24 | 287 |
2022 | 14 | 5 | 0 | 9 |
1990-2022 | 637 | 317 | 24 | 296 |
2023 | 27 | 12 | 5 | 8 |
1990-2023 | 664 | 329 | 29 | 304 |
Agenda électoral détaillé 2023 au 11.2.23
qui sera mis à jour régulièrement sur :
Autres calendriers : https://www.eisa.org/calendar.php, + Eisa 2023, + Eisa 2024, + Wikipedia
8 janvier 2023 : législatives Bénin (tous 4 ans : avril, src)
17 décembre 2022 et 29 janvier 2023 : législatives Tunisie
24 février 2023 : législatives Djibouti (tous 5 ans : février, date, wk)
25 février 2023 (et second tour) : présidentielle Nigéria(tous 4 ans : février, src)
25 février 2023 :législatives Nigéria(tous 4 ans : février, src)
4 juin 2023 : législatives Guinée Bissau(tous 4 ans : mars 2023, reportées du 18 décembre 2022 16.12.22, wk)
24 juin 2023 : présidentielle Sierra Leone
24 juin 2023 : législatives Sierra Leone
2023 (mi ?) : présidentielle Somaliland (tous les 5 ans : novembre 2022, reportée du 13.11.22)
Juillet ou août 2023 : législatives Zimbabwe
Juillet ou août 2023 : présidentielle Zimbabwe
Août 2023 : présidentielle Gabon
? septembre 2023 : pseudo-législatives eSwatini
? septembre 2023 : législatives Mauritanie
? septembre 2023 : législatives Rwanda
? octobre 2023 : législatives Gabon (tous les 5 ans : octobre 2023 ?)
12 ? octobre 2023 : législatives Libéria
12 ? octobre + 2e tour ? 2023 : présidentielle Libéria
29 octobre + novembre 2023 (2 tours) : législatives Mali
9 novembre et 20 décembre 2023 : présidentielle Madagascar
? décembre 2023 : législatives Togo
20 décembre 2023 : présidentielle Congo Kinshasa
20 décembre 2023 : législatives Congo Kinshasa
Elections incertaines pour 2023 reportées de 2022 à 2023 (de qualité difficilement prévisible) :
2023 ? : législatives Libye (wk)
2023 ? : présidentielle Libye (wk)
2023 ? : présidentielle Soudan (wk)
2023 ? : législatives Soudan (wk)
8 janvier 2023 : législatives Bénin (tous 4 ans : avril, date)
17 décembre 2022 et 29 janvier 2023 : législatives Tunisie (avancées de 2024 après dissolution de l’assemblée élue en 2019 par Kaïs Saied en juillet 2021, src1, src2, src25, boycott du Front de salut national (FSN) comprenant Ennahda 7.9.22, passage du mode de scrutin proportionnel à majoritaire uninominal à 2 tours le 15.9.22, fausse observation russe, victoire du boycott : participation ISIE 1er tour 18.12 : 8,8%, 19.12 : 11,22 %, 2nd tour 31.1 : 11,4%, wk)
24 février 2023 : législatives Djibouti (tous 5 ans : février, date, wk)
- présidentielle Nigéria (tous 4 ans : février, BVAS + IReV = double identification des électeurs le jour des élections grâce à leurs empreintes digitales et à la reconnaissance faciale = INEC et pas société privée, date, src)
- législatives Nigéria (tous 4 ans : février, double identification BVAS + IReV de l’INEC, src)
- sénatoriales Nigéria (tous 4 ans : février, src)
- élections assemblée des Etats (régionales) et des gouverneurs des Etats Nigéria (tous 4 ans : mars ?, date)
12 mars 2023 : sénatoriales Cameroun (tous 5 ans : 15 mars au plus tard, wk)
13 mai 2023 : locales Gambie (tous 5 ans : avril-mai, wk)
4 juin 2023 : législatives Guinée Bissau (tous 4 ans : mars 2023, reportées du 18 décembre 2022 le 16.12.22, wk)
24 juin 2023 : législatives Sierra Leone (wk+date)
24 juin + ? juillet 2023 : présidentielle Sierra Leone (wk+date)
24 juin 2023 : locales Sierra Leone (Local Council Elections, tous les 4 ans : mars 2022, date)
Juin 2023 ? : locales / conseillers de cercles et communales partielles Mali (report29.10.17, source, source, report 26.12.17, source, report d’avril 2018, report de 2021 par coup Etat, 6.23)
Juin 2023 ? : locales/municipales Mali (tous les 5 ans, novembre ?, report de 2021 par coup Etat, 6.23)
16 juillet 2023 : locales Centrafrique (report de 11.9.22 puis du 22.1.23, dernières élections locales en 1988, src, date16.9.21, report 1.23)
Mi-2023 : présidentielle Somaliland (tous 5 ans : novembre ?, report 25.9.22 du 13.11.22, date EISA, wk)
2023 : locales/municipales Tunisie (tous les 5 ans : selon date 2018 ?)
Juillet ou août 2023 : législatives Zimbabwe (tous 5 ans : juillet, date221022, redécoupage électoral, src, accord MOE-UE2.22, wk)
Juillet ou août 2023 : présidentielle Zimbabwe (tous 5 ans : juillet, date221022, accord MOE-UE2.22)
Juillet ou août 2023 : sénatoriales Zimbabwe (tous 5 ans : juillet)
Juillet ou août 2023 : locales Zimbabwe (59 districts, tous 5 ans : juillet)
août 2023 ? : présidentielle Gabon (tous 7 ans : août)
août 2023 ? : sénatoriales Congo Brazzaville (tous 6 ans : 31 août, 72 sénateurs)
septembre 2023 ? : pseudo-législatives eSwatini = Swaziland (tous les 5 ans : septembre)
septembre 2023 : législatives Mauritanie (tous 5 ans : septembre)
septembre 2023 : locales/municipales Mauritanie (tous 5 ans : septembre)
septembre 2023 : régionales Mauritanie (tous 5 ans : septembre)
septembre 2023 : législatives Rwanda (tous 5 ans : septembre, 53 des 80 députés + suffrage indirect 24+3 femmes (+jeunesse, personnes handicapées) jour suivant)
octobre 2023 ? : législatives Gabon (tous les 5 ans : selon date 2018, octobre ?)
octobre 2023 ? (2 tours) : locales Gabon (tous 5 ans : octobre)
11 octobre 2023 : locales/municipales Mozambique (tous 5 ans : octobre, date)
octobre 2023 : législatives Liberia (tous les 6 ans : oct, wk)
12 octobre 2023 : sénatoriale Libéria (wk)
octobre et novembre 2023 : présidentielle Liberia (tous les 6 ans : oct-nov, wk)
Octobre ou novembre 2023 : locales : municipales et régionales Côte d’Ivoire (tous 5 ans : octobre, pas reportées à 2025, src1, src2, src3)
29 octobre + ? novembre 2023 (2 tours) : législatives Mali (report de 27 février et 20 mars 2022 = fin de 18 mois de transition après coup d’Etat, 15.4.21, date22, CEDEAO 3.7 date2.24, wk, 10.23)
9 novembre et 20 décembre 2023 : présidentielle Madagascar (tous 5 ans : nov-déc, missionUE2022)
2023 : régionales Togo (date, src28.4.22, src1, src2)
décembre 2023 : législatives Togo (tous les 5 ans décembre)
décembre 2023 ? : locales Ghana (élections des assemblées de ditsricts et « unit committees » : Metropolitan, Municipal and District Chief Executives (MMDCEs), tous 4 ans : décembre)
20 décembre 2023 : présidentielle RDC Congo (date20.12.23)
20 décembre 2023 : législatives RDC Congo (date20.12.23)
20 décembre 2023 : locales/communales RDC Congo (conseillers communaux + ? 28.11.22 conseillers de secteur et chefferie, report 2.15, 2.13, et 2013, src1, src2, src3, et 26.05.16+15.06.15+29.08.15, src13.2.15, src, report du 25 octobre 2015, report au-delà de décembre 2017 selon accord du 31.12.17, date20.12.23)
20 décembre 2023 et 12 mars 2024 : provinciales RDC Congo puis élections des gouverneurs (date20.12.23, date2024no22)
fin 2023 ou début 2024 : sénatoriales Côte d’Ivoire (date, wk)
2023 : Elections incertaines reportées de 2022
2023 ? : législatives Libye (report avant 23.10.11+22 mois = juin 2013, report 2015, src, .AccordParis290518, 24.12.21 selon accord à élection 1er ministre Abdel Hamid Dbeibah 5.2.21, report au 23.1.22 30 jours après présidentielle, src, wk)
2023 ? : présidentielle Libye (report avant 23.10.11+22 mois = juin 2013, report 2015, src, AccordParis290518, report 10.12.18, 24.12.21 selon accord à élection 1er ministre Abdel Hamid Dbeibah 5.2.21), report de 24.12.21, wk)
2023 ? : présidentielle Soudan (tous 5 ans : avril 2020, accord de transition signé le 17.8.19 prévoient élections en 2022, src, wk)
2023 ? : législatives Soudan (tous 5 ans : avril 2020, accord de transition signé le 17.8.19 prévoient élections en 2022, src, wk)
2023 ? : locales Soudan (tous 5 ans : avril 2020, report en 2022 avec élections générales ?)
2023 ? : locales Sierra Leone (Local Council Elections, tous les 4 ans : mars 2022 ?)
2023 ? reporté de juin 2021 ? : locales/municipales Ile Maurice (5 villes, tous les 5 ans : juin 2020, reportée à juin 2021, reporté ?)
C. Rappel : calendrier prévisionnel 2022 des élections de l’étude du 3.2.22
Résumé 2022 : présidentielles et législatives
Au maximum 24 élections (18 à 24) :
Processus électoraux démocratiques (**) | Processus électoraux en régime non démocratique | Total | |||||||
Présidentielles | Législatives | Total | Présidentielles | Législatives | Total | Prés. | Lég. | Tot. | |
2022 | 5+2* | 11 | 16+2* | 1+1* | 4 | 5+1* | 6+3* | 15 | 21+3* |
2021 | 1+2* | 6 | 7+2* | 1+1* | 3 | 4+1* | 2+3* | 9 | 11+3* |
Liste des 15 législatives, 6 présidentielles et 3 élections de chef de l’exécutif par le parlement :
- (report 2013, 2015, 2018, 2019, 2020, 24.12.21)
22 avril 2022 : législatives Gambie (tous les 5 ans : avril ?)
juillet 2022 ? : législatives Sénégal (tous les 5 ans : juillet ?)
juillet 2022 ? : législatives Congo Brazzaville (tous les 5 ans : juillet ?)
9 août 2022 : présidentielle Kenya (tous les 5 ans : août ?)
9 août 2022 : législatives Kenya (tous les 5 ans : août ?)
août 2022 ? : législatives Angola et élection président par parlement (tous les 5 ans : août ?)
septembre 2022 : législatives Lesotho avec désignation 1er ministre (tous les 5 ans : juin 2022 ?)
octobre 2022 : législatives Sao Tomé-et-Principe(tous 4 ans : octobre ?)
2022 : législatives Guinée Equatoriale (tous les 5 ans : novembre ?)
2022 : législatives Guinée Bissau (tous les 4 ans : novembre ?)
2022 : présidentielle Somaliland (tous les 5 ans : novembre ?)
17 décembre 2022 : législatives Tunisie (avancée de 2024, doute dans prévision qualité)
Incertaines :
2022 ? : présidentielle Mali (février-mars : fin de 18 mois de pseudo-transition après coup d’Etat, 15.4.21)
2022 ? : législatives Mali (février-mars : fin de 18 mois de pseudo-transition après coup d’Etat, 15.4.21)
2022 ? : législatives Tchad (après nombreux reports depuis 2015, dont mai 2019, 12.20, 23-24.10.21)
2022 ? : présidentielle Tchad (après coup d’Etat du 20.4.21)
2022 ? : présidentielle Soudan (report d’avril 2020 lors accord transition 17.8.19) (DS>TCII en 2019)
2022 ? : législatives Soudan (report d’avril 2020 lors accord transition 17.8.19) (DS>TCII en 2019)
Reportées en 2023 :
2023 : présidentielle Sud Soudan (mai ? = accord 13.9.18+3 ans et 8 mois)
2023 : législatives Sud Soudan (mai ? = accord 13.9.18+3 ans et 8 mois)
? 2023 : présidentielle Guinée et législatives Guinée
Présidentielles | Législatives | Total | |
Processus électoraux démocratiques (**) | 5+2* | 11 | 16+2* |
Processus électoraux en régime non démocratique | 1+1* | 4 | 5+1* |
Total | 6+3* | 15 | 21+3* |
Calendrier élections en Afrique 1er janvier 2018 au 31 décembre 2022 – 2.2.22 (sans correctif Ethiopie)
Prévision des processus électoraux entre 2017 et 2022 selon la présence ou l’absence de démocratie[16]
Processus électoraux démocratiques (**) | Processus électoraux en régime non démocratique | Total | |||||||
Présidentielles | Législatives | Total | Présidentielles | Législatives | Total | Prés. | Lég. | Tot. | |
2017 | 3+2* | 6 | 9+2* | 1+1* | 4 | 5+1* | 4+3* | 10 | 14+3* |
2018 | 3+1* | 2 | 5+1* | 4 | 8 | 12 | 7+1* | 10 | 17+1* |
2019 | 6+3* | 9 | 15+3* | 4 | 2 | 6 | 10+3* | 11 | 21+3* |
2020 | 4+1* | 5 | 9+1* | 5 | 6 | 11 | 9+1* | 11 | 20+1* |
2021 | 6 | 4 | 10 | 5+1* | 5 | 10+1* | 11+1* | 9 | 20+1* |
2022 | 5+2* | 11 | 16+2* | 1+1* | 4 | 5+1* | 6+3* | 14 | 21+3* |
Total | 27+10* | 37 | 64+9* | 20+3* | 29 | 49+3* | 47+12* | 65 | 113+12* |
Evolution de la nature du régime perceptible en 2021 et changement de catégorie des élections :
NB : L Tchad passe en non gras
TCII>Dict.S | Ethiopie | Idem (suite en 2026) |
Dict.S>TCII | Tchad | P+L 2022 correctes ? (non-gras) OK |
Démo> TCII | Guinée | P+L 2023 correctes ? |
Démo> TCII | Tunisie | L 2022 correcte ? (très incertain) |
TCII>Démo | Somaliland | Idem (P correcte 2022) |
TCII>Démo | Zambie | Idem (suite en 2026) |
[1] En 2019 : positivement, le Soudan, l’Algérie, le Niger, négativement, les Comores, le Bénin, la Zambie et le Malawi, en 2020 : positivement la Mauritanie et le Malawi, négativement l’Algérie et le Mali, en 2021 : 4 positivement, le Tchad, la Guinée, la Zambie et le Somaliland, et 2 négativement, l’Ethiopie et la Tunisie
[2] De manière aléatoire sans doute, certaines années, au contraire, des pics de processus électoraux non démocratiques dans les ex-colonies britanniques inverse la tendance : 1990 (+1 dans les ex-colonies britanniques que dans françaises), 1996 (+5), 2000 (+6), 2006 (+1), 2008 (+1), 2010 (+2), 2015 (+4).
[3] https://regardexcentrique.wordpress.com/2017/04/27/democratisation-de-lafrique-cartes-de-1989-a-2017-extrait-de-letude-du-27-4-17/#jp-carousel-6201
[4] https://regardexcentrique.wordpress.com/2022/02/03/democraties-dictatures-et-elections-en-afrique-bilan-2021-et-perspectives-2022
[5] https://regardexcentrique.wordpress.com/2021/05/29/democraties-dictatures-et-elections-en-afrique-bilan-2020-et-perspectives-2021/
[6] https://regardexcentrique.wordpress.com/2020/03/11/democraties-dictatures-et-elections-en-afrique-bilan-2019-et-perspectives-2020/
[7] https://regardexcentrique.wordpress.com/2019/02/13/democraties-et-dictatures-en-afrique-bilan-2018-et-perspectives-2019/
[8] https://regardexcentrique.wordpress.com/2018/01/14/democraties-et-dictatures-en-afrique-bilan-2017-et-perspectives-2018/
[9] https://regardexcentrique.wordpress.com/2017/04/27/democratisation-de-lafrique-cartes-de-1989-a-2017-extrait-de-letude-du-27-4-17/
[10] R.Marzin, 1.2 https://regardexcentrique.wordpress.com/2018/04/12/processus-electoraux-en-afrique-synthese-technique-et-politique-resume/, 6.5.2 30.3.16 : https://regardexcentrique.wordpress.com/2016/03/30/apres-26-ans-de-democratisation-dictature-et-democratie-bientot-a-lequilibre-en-afrique/, Exceptions 3.5 27.4.17 : https://regardexcentrique.wordpress.com/2017/04/27/2016-annee-des-coups-detat-electoraux-en-afrique-et-democratisation-de-lafrique-depuis-1990/#_Toc481083399
[11] Note du 14.1.18 : Quand il y a plusieurs possibilités envisagées, est noté, dans tableau ci-dessous, la plus probable, et, en dictature stable le plus souvent la plus négative, et, en démocratie la plus positive. En TCII, dans cas d’absence prévision, catégorie notée est celle intermédiaire, ‘douteuse’.
[12] https://regardexcentrique.wordpress.com/2017/04/27/2016-annee-des-coups-detat-electoraux-en-afrique-et-democratisation-de-lafrique-depuis-1990/#_Toc481083377
[13] Note du 14.1.18 : Quand il y a plusieurs possibilités envisagées, est noté, dans tableau ci-dessous, la plus probable, et, en dictature stable le plus souvent la plus négative, et, en démocratie la plus positive. En TCII, dans cas d’absence prévision, catégorie notée est celle intermédiaire, ‘douteuse’.
[14] Cf l’expression « sans surprise » employée par des media, faute de moyen pour enquêter sur une élection en dictature de plus.
[15] Note du 14.1.18 : Quand il y a plusieurs possibilités envisagées, est noté, dans tableau ci-dessous, la plus probable, et, en dictature stable le plus souvent la plus négative, et, en démocratie la plus positive. En TCII, dans cas d’absence prévision, catégorie notée est celle intermédiaire, ‘douteuse’.
[16] Régis Marzin, 21.11.17, https://regardexcentrique.wordpress.com/2012/08/04/calendrier-des-elections-en-afrique/#3
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