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Tchad : dictature bien-aimée ! – revue de presse *

27 septembre 2013

Tchad : la dictature bien-aimée ! – Revue de presse

Introduction

1. Liste de sites pour s’informer sur le Tchad

2. Revue de presse chronologique Tchad 1990 – 2013 (page d’archive): 2013, 2012, 2011, 2010, 2009, 2008, 2006-2007, 2001-2005, 1990-2000.

3. Revue de presse : classement par critères caractérisant la dictature
– 3.1 Élections, fraudes et inversion de résultat
– 3.2 Implication dans guerre
– 3.3 Massacres et crimes contre l’humanité
– 3.4 Liberté de la presse
– 3.5 Répression et assassinats d’opposants
– 3.6 État de droit, justice, droits humains
– 3.7 Corruption, Biens Mal Acquis
– 3.8 Sous-développement et pétrole

4. Revue de presse: relation France-Tchad

5. Propositions R*E pour les politiques française et européenne au Tchad


Introduction

En 2013, la politique française a permis un véritable blanchiment et une ‘réhabilitation’ internationale du pire dictateur des ex-colonies françaises. Hollande et Fabius en allant chercher des troupes tchadiennes pour se battre au Mali sont responsables du retour en grâce d’un tyran indéfendable. Idriss Déby a aussitôt essayé d’en profiter pour éliminer le peu d’opposition qui lui résistait encore, pour déclencher la crise en Centrafrique, ou pour tenter de s’auto-amnistier de ses crimes au travers du non-lieu dans l’affaire de l’assassinat d‘Ibni Oumar Mahamat Saleh et de pressions pour l’organisation du procès Hissène Habré au Sénégal. Sa volonté de profiter du soutien français lié au conflit malien pour montrer ouvertement que tout lui était autorisé, démontre l’impasse dans laquelle s’est jetée le gouvernement français en confirmant de nouveau son alliance avec ce chef d’Etat. Cela sera sans doute un jour considéré au même niveau que le rapprochement entre Sarkozy et Khadafi entre 2007 et 2011, et même pire au vu de l’historique des relations franco-tchadienne depuis 1990.

La soumission de la politique française à l’influence militaire est ainsi flagrante. La françafrique a été relancée alors qu’elle s’affaiblissait. Réhabiliter et blanchir Déby de ses crimes et de son bilan, c’est réhabiliter et blanchir l’ensemble des dictateurs de la Françafrique, parce que Idriss Déby est le pire de la dizaine de dictateurs des 20 ex-colonies françaises, à la fois au niveau du bilan de son règne et au niveau de la situation présente. Hollande et Fabius relancent objectivement la Françafrique, dans ce qu’elle a de plus essentiel, le soutien des régimes dictatoriaux. Sous l’influence de l’armée française, ils retournent vers les méthodes mitterrandiennes, qui ont pourtant été marquées par le paroxysme de la Françafrique avec le génocide du Rwanda. Hollande a coupé court à ses débuts d’efforts de 2012 de soutien à la démocratisation du continent africain. Le discours de justification de la libération du nord-Mali est éthiquement remis en cause par les conséquences au Tchad, en Centrafrique, comme à Djibouti et au Togo. L’Etat Français a poussé l’Union Européenne vers la fermeture autour de ses intérêts dans le mépris de ceux des peuples africains. L’alliance entre Verts et PS est mise à mal et des dissensions sont apparues au sein du PS.

Jusqu’où ira le soutien français à un régime qui ne laisse aucune chance à l’Etat de droit et à la démocratie de s’installer ? Jusqu’à quand la logique militariste raciste française détruira les espoirs de progrès politique dans les Etats sous dictature issue du néocolonialisme français en Afrique?


1. Liste de sites pour s’informer sur le Tchad

http://makaila.over-blog.com, blog journaliste expulsé du Sénégal sous pression Déby en 2013

http://www.ndjamena-matin.com, Njamena Matin, très opposant (parfois opportunistement pro-Habré en 2013)

http://tchadpages.com/, Tchad Pages

http://www.tchadactuel.com, Tchad actuel

http://www.alwihdainfo.com/tchad, Alwihda

http://tchadenligne.com Tchad en ligne

http://tchadonline.com Tchad on line

http://www.perspectives-realites-tchad.com Perspectives et réalités du Tchad

http://www.tchadoscopie.com Tchadoscopie

http://nouvelessor.over-blog.com, Nouvel essor

http://juliette.abandokwe.over-blog.com, blog Juliette Abandokwe sur Afrique centrale (en Suisse)

http://dhsf-afrique.org, Droits de l’Homme Sans Frontières

http://www.laltdh.org, Ligue Tchadienne des Droits de l’Homme (LTDH) sans doute moins critique depuis 2008

http://www.mact-chad.com, Mouvement d’Action pour le Changement au Tchad (MACT) : politico-militaire au Tibesti dirigé par Ali Ordjo Hemchi, par ailleurs site mis à jour avec de l’actualité

http://www.cncd-tchad.com/ Conseil National pour le Changement et la Démocratie, considéré comme politico-militaire, très présent en France

http://yedina.wordpress.com/, blog d’Acheikh Ibn-Oumar du CNCD, ancien ministre exilé en France

http://www.letchadanthropus-tribune.com/ Tchadanthropus, pro-Habré

http://www.zoomtchad.com, Zoom sur le Tchad, pro-Habré

http://www.presidencetchad.org/index_fr.php, site Idriss Déby

http://www.gouvernementdutchad.org/fr/, site du gouvernement

Plus d’informations: amnesty.org, survie.org, rsf.org, fidh.org, wikipedia.org/wiki/IdrissDéby, statistiques-mondiales.com, genocidewatch.org, rapports USA Droits Humains de 1999 à 2012

Deby-Fabius

2. Revue de presse chronologique Tchad 1990 – 2013: page d’archive chronologique


3. Revue de presse : classement par critères caractérisant la dictature

Les 8 critères de classement de cette revue de presse correspondent à 8 sur 10 critères utilisés pour caractériser les dictatures sur ce blog dans l’étude: Relation Afrique-France : démocratisation et indépendance réelle, publié le 6 août 2012. Les 2 premiers critères, ‘Type de prise du pouvoir’, et ‘Durée du pouvoir’ ont été enlevés car ils ne correspondent pas à une revue de presse. Cette étude sur le Tchad permet accessoirement de tester l’analyse en fonction de ces critères. Les différents domaines se rejoignent. Les intersections entre les réalités correspondant aux critères, apparaissent, par exemple comme les crimes contre l’humanité et les guerres très liés, ou la répression des opposants et la liberté de la presse également très liées. L’accumulation des faits sur l’ensemble des critères confirme , ce qui avait été montré dans le classement de l’étude: Relation Afrique-France : démocratisation et indépendance réelle, qui plaçait le Tchad comme pays au plus haut niveau de dictatures dans les 20 ex-colonies françaises.

Après la guerre au Mali, alors qu’une partie de la diplomatie internationale très hypocrite voudrait simplifier les réalités pour se concentrer sur des logiques momentanées de gestion de crise, il est essentiel de rappeler à quel point la dictature tchadienne est extrême et ne donne aucune chance à la démocratisation ou à la construction d’un État de droit. Une stratégie qui seraient basée sur des pressions faites sur les dictateurs pour les pousser à corriger et nettoyer la politique africaine est évidemment dès le départ caduque. Au-delà d’un seuil de criminalité et de responsabilité historique, il est impossible de faire participer un chef d’état à une réforme. L’impunité ne peut qu’être supprimée que globalement. L’implication des dictateurs dans des politiques de sécurité et de paix en Afrique exacerbe une lutte d’influence basée sur des intérêts personnels.


– 3.1 Élections, fraudes et inversion de résultat

– 3 septembre 2013, élections – la société civile à la conquête de la CENI, makaila.over-blog.com

… promulgation le 7 août dernier de la loi portant création de la Commission Electorale Indépendante …

– 6 juin 2012, élections – Gestion efficace du personnel militaire en République du Tchad grâce au système d’enrôlement biométrique de Zetes, zetes.fr, note R*E: Zetes société proche de Louis Michel et de son fils, bien connue en RDC et au Togo.

– 23 février 2012, élections (locales) – le parti au pouvoir l’emporte, lefigaro.fr

– 22 juin 2011, élections – l’opposition parlementaire s’unit contre le parti au pouvoir, french.peopledaily.com.cn

Une dizaine de partis d’opposition représentés à l’Assemblée Nationale ont constitué mardi un front uni. L’Union Nationale pour le Développement et le Renouveau (UNDR, de Saleh Kebzabo) et l’Union pour le Renouveau et la Démocratie ( URD, de Wadal Abdelkader Kamougué décédé en mai dernier) sont les piliers de cette nouvelle alliance. Les deux partis ont respectivement dix et huit députés à l’hémicycle. Par contre, le parti fédéraliste FAR/PF de Yorongar Ngarléjy Le Moïban, avec quatre députés, n’a pas signé la Déclaration du 21 juin. ..

– 27 mai 2011, élections – Union europeenne, mission d’observation électorale, Tchad : rapport final élections législatives du 13 Février 2011, eueom.eu

– 10 mai 2011, élections – Communiqué de Gaëtan Gorce : Réaction suite à la promulgation des résultats de l’élection présidentielle au Tchad, gorce.typepad.fr

… au Tchad, viennent d’avoir lieu successivement des élections législatives et présidentielles. Ce dernier scrutin, a été boycotté par les principaux leaders de l’opposition. La participation s’est révélée particulièrement faible et des soupçons importants de fraude pèsent. Ceux-ci avaient déjà été évoqués au moment de l’élection des députés. Dans ces conditions, je souhaiterais savoir ce que la France entend faire : s’apprête-t-elle à reconnaître le président élu, M. Idriss Déby, au mépris des principes que le gouvernement vient d’afficher en Côte d’Ivoire, ou compte-t-elle exiger des explications sur la sincérité des votes dont l’issue ne devrait faire l’objet de notre part d’aucune reconnaissance? Faut-il rappeler que M. Déby est soupçonné de nombreux crimes contre son peuple, ainsi que les conclusions de la commission d’enquête indépendante sur les événements de février 2008 le démontrent? Faut-il rappeler que son administration n’a à ce jour fourni aucune explication sur les conditions de la disparition, à cette occasion, d’une des principales figures politiques du Tchad, M. Ibni Oumar Mahamat Saleh? Ne serait-il pas temps de tirer toutes les conséquences de l’attitude d’un gouvernement dont on sait qu’il s’affranchit chaque fois qu’il l’estime nécessaire de la légalité la plus élémentaire, comme du respect des droits de l’Homme ?

– 27 avril 2011, élections – IBK (Mali) valide l’élection truquée de Déby au Tchad comme Chef de la Mission d’Observation de l’Union Africaine (rapport de la Mission d’Observation de l’Election Présidentielle du 25 avril 2011 en République du Tchad), eisa.org.za

… Sur la base de ce qui précède, la Mission d’observation de l’UA conclut ce qui suit: – l’organisation et le déroulement de l’élection présidentielle du 25 avril 2011 sont conformes aux dispositions légales et réglementaires nationales ainsi qu’aux standards internationaux ; – les électeurs tchadiens ont librement exprimé leur choix ; – par conséquent, l’élection présidentielle du 25 avril 2011 s’est déroulée dans un climat de paix, de sérénité et de transparence ..

– 26 avril 2011, élections – boycott: Campagne présidentielle: Le trio d’opposants ne baisse pas les bras, journaldutchad.com

Les trois leaders de l’opposition, (Saleh Kebzabo, Wadel Abdelkader Kamougué et Yorongar Ngarlejy) ont voulu marquer l’histoire. Car, pour une Pour une première fois ils sont restés soudés et ont tenu ferme sur leur décision de boycotter l’élection présidentielle. ..

– 25 avril (1er tour) et 8 mai 2011 : élections – présidentielle Tchad : répression et désorganisation de l’opposition en amont, fraudes massives et boycott de l’opposition réelle à la dictature (Idriss Déby Itno 88,66 %)

– 25 avril 2011, élections + France – Là-bas, au Tchad, la mascarade, ici, à Paris, la manifestation, regismarzin.blogspot.fr

Des démocrates tchadien-ne-s à Paris se sont regroupé-e-s dans le Conseil National pour le Changement et la Démocratie (CNCD) pour protester contre la mascarade électorale de Déby. Il se présente pour des présidentielles factices contre 2 de ses ministres. Les vrais partis d’opposition boycottent. Le dictateur depuis 20 ans au pouvoir a fait le nécessaire pour faire le vide et organiser de fausses élections, il a pour cela toujours le soutien de l’armée française et de l’Union Européenne (Ashton et Michel) qui privilégie la continuité de la coopération et une politique de « stabilité » du régime contre le peuple…. La manifestation, entre 150 et 200 personnes, accueille aussi des Libyen-ne-s qui sont là pour montrer le lien très fort entre dictature en Libye et au Tchad, Déby a soutenu Khadafi militairement en 2011 et là encore, la politique française est prise au piège de l’histoire de la Françafrique, et son incohérence dans ses efforts pour se racheter une image en Libye est patent. La manifestation s’arrête juste avant l’ambassade du Tchad. ..

– 19 avril 2011, élections – Survie : ‘Présidentielle au Tchad : la France et l’Union Européenne soutiennent la dictature Déby sous couvert de démocratie’ : survie.org

L’actuel processus électoral est présenté comme étant dans la droite ligne des accords politiques du 13 août 2007, signés entre le gouvernement et l’opposition tchadienne. Ces accords, contestés alors par diverses organisations de la société civile exclues des négociations, furent signés à l’instigation de la diplomatie française et avec la « facilitation » de l’Union Européenne. Ils devaient déboucher sur la mise en place d’un processus démocratique et d’élections libres et transparentes. Cependant le régime s’est depuis évertué à empêcher leur application, plongeant le Tchad dans un cycle de violence, de rébellions et de répression, dans lequel s’inscrit clairement la disparition d’Ibni Oumar Mahamat Saleh. Aujourd’hui, c’est pourtant en référence à ces accords que la France soutient un processus électoral qui est bien loin de donner la moindre garantie démocratique. Ainsi, les Tchadiens, qui aspirent à la démocratie, restent prisonniers d’un régime largement soutenu par les diplomaties française et européenne. Pour toutes ces raisons, l’association Survie demande : – aux autorités françaises et européennes de ne pas cautionner l’élection présidentielle du 25 avril qui n’offre aucune garantie démocratique ; – au gouvernement français de cesser de soutenir le régime dictatorial d’Idriss Deby à travers sa coopération diplomatique, militaire et technique et de retirer l’armée française présente depuis 1986 au Tchad ; – la déclassification des documents diplomatiques et militaires français relatifs à la disparition de l’opposant Mahamat Saleh ainsi que l’audition des fonctionnaires civils et militaires français présents au Tchad en février 2008, conformément aux demandes répétées du député Gaëtan Gorce et du sénateur Jean-Pierre Sueur ; – à l’Union Européenne de mettre fin aux Missions d’Observations Electorales quand les garanties démocratiques ne sont pas suffisantes et que celles-ci renforcent les dictatures au lieu de les affaiblir.

– 1er avril 2011, élections – Louis Michel n’est il pas corrompu ?, plus.lefigaro.fr

… Tout le monde sait, ce qui se passe au Tchad. Qu’ils soient députés ou simples citoyens, les hommes politiques, les journalistes, du caractère dictatorial du régime de N’djamena; une tyrannie inacceptable et impardonnable. Pourquoi soutient-on des tyrans et les combattre après ; comme Kadhafi ? Malgré cette extrême tyrannie, l’Union Européenne accorde de légitimité à  Idriss Deby ! Etonnant ? … Le commissaire Louis Michel a été plusieurs fois au Tchad, il aurait renoué des relations particulières avec des dignitaires de la dictature. A  chaque mission de Louis Michel au Tchad, il tenait des déclarations mensongères, tendant à légitimer le dictateur Idriss Deby. Il y a une vérité que nous devons tous savoir : il n’y aura jamais de stabilité institutionnelle au Tchad, sans changement politique profonde. La politique africaine de l’Union Européenne doit changer, sans quoi le salut des peuples d’Afrique, reste entre les mains des tyrans, qui pillent et tuent leurs peuples.

Note R * E: Louis Michel a été aussi accusé de corruption au Togo par le leader de l’opposition démocratique à la dictature de Faure Gnassingnbé, Jean-Pierre Fabre: 24.11.11,  Togo : Louis Michel veut déposer une plainte en diffamation contre Jean-Pierre Fabre, jeuneafrique.com (Louis Michel n’a jamais porté plainte ensuite) + R * E : 16.7.13, Togo : Faure est-il encore fort de ses amis ?

– 6 mars 2011, élections – Les oeillères des observateurs européens, makaila.over-blog.com

Les observateurs européens censés dissuader contre les manœuvres de fraudes et de manipulation des agents à la solde du pouvoir ont, peut être sous la consigne de leur chef, le député européen M. Louis Michel, porté des oeillères pour ne constater que ce qui plait au pouvoir. Sinon comment peut-on justifier que ces derniers n’ont pu relever des flagrantes anomalies genre, gagner avec des scores fantaisistes qui grimpent jusqu’à 101 ou 102% et décident de donner quitus à ce scrutin du 13 février 2011 ? Cette attitude des observateurs européens est, au moins que l’on puisse dire suspecte. Nous osons croire que ce n’est pas l’effet anesthésiant du petro dollar qui a provoqué la contre performance de ces derniers. ..

– 26 février 2011, élections – Tchad : Amers lendemains postélectoraux pour l’oppositionndjamena-matin.com

En acceptant de participer aux élections législatives du 13 février dernier, les 74 partis de l’opposition Tchadienne avaient assurément eu tort de penser qu’Idriss DEBY Itno laisserait le peuple s’offrir une nouvelle et honnête « Assemblée Nationale » à travers un scrutin transparent. ..

– 13 + 20 février 2011, élections – législatives Tchad (report du 28 novembre 2010) (mascarade, résultat provisoire : MPS Déby + RDP + VivaRNDP : 133/188) + élections locales le 27 mars

– 17 février 2011, élections + France – La France salue le bon déroulement des élections législatives, tchadoscopie.com

PARIS, France, 17 février 2011/African Press Organization (APO)/ — Point de presse du 17 février 2011. Question – L’opposition tchadienne estime que les élections du week-end dernier sont une mascarade, alors que l’Union européenne a salué leur déroulement. Qu’en pensez-vous? Le scrutin s’est-il déroulé de manière satisfaisante ? Réponse – La France salue le bon déroulement des élections législatives qui ont eu lieu dimanche 13 février au Tchad. Elle salue la forte mobilisation des autorités tchadiennes, de la communauté internationale et de la société civile. Près de deux mille observateurs, de l’UE, de l’OIF, de l’UA et du collectif “CIEL” présidé par le président de la ligue tchadienne des droits de l’Homme ont assuré le suivi de ce scrutin. La mission d’observation de l’Union européenne présente sur place a ainsi estimé que ces élections se sont déroulées dans le calme et sans incidents notables. La France réaffirme son attachement à la poursuite du processus de stabilisation politique et sécuritaire du Tchad.

– 16 février 2011, élections – Les législatives 2011, des irrégularités monstrueuses, alwihdainfo.com

La ville de Ndjamena où siège la Ceni mère, n’a pas du tout relevé le défi électoral. D’énormes manquements ont émaillé toute l’organisation de ce scrutin. ..

– 15 février 2011, élections – Tchad: mascarade électorale (opposition) (AFP), lefigaro.fr

Onze partis de l’opposition tchadienne ont signé aujourd’hui une déclaration commmune « se réservant le droit de récuser les résultats » des législatives de dimanche qu’ils qualifient de « mascarade électorale », selon un communiqué. Joint au téléphone depuis Libreville, le rapporteur de la Coordination des partis politiques pour la défense de la constitution (CPDC) Salibou Garba, a précisé à l’AFP que les partis réunis mardi à Moundou (sud) allaient se retrouver à N’Djmanea pour déposer des recours.  La réunion regroupait à la fois des partis de la CPDC et de la Fédération action pour la République (Far), les deux principales coalitions d’opposition. ..

– 15 février 2011, élections – Déclaration de Catherine Ashton, Haute Représentante de l’UE, concernant les élections législatives au Tchad, consilium.europa.eu

« Je me félicite du bon déroulement des élections législatives au Tchad et du climat apaisé et serein qui a marqué la campagne électorale et le scrutin. Je salue tout particulièrement le sens de responsabilité dont ont fait preuve les partis politiques selon l’esprit de consensus issu de l’Accord politique inter-tchadien en vue du renforcement du processus démocratique au Tchad signé en 2007 avec la facilitation de l’UE. J’encourage tous les partis, gouvernement et opposition, à participer pleinement et activement au processus de renforcement de l’Etat de Droit au Tchad. Je souligne l’importance du processus électoral en cours, susceptible à la fois de renforcer la paix et le développement socio-économique du pays dans la perspective d’une démocratie durable. L’Union européenne continuera à soutenir les efforts du Tchad pour atteindre ces objectifs. Je rends hommage au Chef Observateur de la Mission d’Observation électorale européenne, M. Louis Michel, et à son équipe pour l’excellent travail accompli. L’Union européenne a déployé une Mission d’Observation Electorale Indépendante, et a donné un appui technique et financier important pour l’organisation des élections. »

– 7 février 2011, élections – Survie: Louis Michel au Tchad : en toute neutralité…, survie.org

A écouter l’ex-commissaire européen au développement, Louis Michel, qui s’était déjà montré particulièrement accommodant avec le régime tchadien et ses complices français au moment de la « disparition » des opposants tchadiens en février 2008, interrogé sur sur RFI le 10 janvier dernier, on aurait pu croire qu’il venait d’être embauché comme porte-parole de la présidence tchadienne. Il explique en effet qu’il n’a aucunement le sentiment que Déby puisse avoir une « volonté de manipuler » les résultats, car il « sait parfaitement qu’il est dans son intérêt premier (…) que ces élections soient incontestables ». Interrogé sur l’hypothèse d’une majorité de l’opposition à l’assemblée en dépit de tous les précédents scrutins truqués, il « ne voit pas du tout pourquoi Déby ne l’accepterait pas » car ce dernier lui « a semblé tout à fait ouvert à cela » et « depuis des mois, il a beaucoup œuvré à recréer un climat de confiance ». Quant à une éventuelle alternance lors des prochaines présidentielles, Louis Michel a « le sentiment » que Déby « a parfaitement pris la mesure de sa responsabilité et de son rôle » et il pense « qu’il est tout à fait prêt à jouer le jeu (…), à respecter le vœu des électeurs et à s’inscrire dans une logique totalement démocratique ». En fait, Louis Michel a juste été nommé chef de la mission d’observation électorale de l’UE pour les prochaines élections législatives au Tchad. Cela n’est guère rassurant.La Lettre du continent (13 janvier) nous apprend que sa « désignation a été appuyée par Paris ». Ce qui l’est encore moins…

– 21 janvier 2011, élections – Lettre du député Ngarlejy Yorongar à Monsieur Louis Michel, député Européen, chef des Observateurs de la Mission d’Observation de l’UE au Tchad, yorongar.com

Contrairement au code électoral, vous venez de déployer les observateurs de l’Union Européenne pour scrutin aux législatives du 13 février 2011 alors que la campagne électorale qui va commencer le 22 février 2011 à minuit ne respecte pas le code électoral et les normes internationales : … En dépit de tout ce qui précède, vous faites le forcing dans le seul dessein de valider des élections dont les résultats sont connus d’avance c’est-à-dire reconduire purement et simplement la majorité des Députés du Mps à l’Assemblée Nationale et la réélection de M. Idriss Déby. .. Ce qui m’étonne de votre part, c’est que vous banalisez au micro de RFI ce crime prévu et puni par des lois pénales. Pensez-vous que de telles pratiques commises par un responsable d’une institution européenne seraient-elles banalisées ou balayées d’un revers de la main comme vous le faites au micro de Radio France Internationale (RFI) ? Sachez que les mêmes causes produisant les mêmes guerres et les mêmes troubles notamment en République Démocratique du Congo, en Côte d’Ivoire, en Haïti etc. sont aussi réunies au Tchad. Au lieu de prendre en compte, vous minimisez. .. on va de report en report parce qu’il y a des fortes pressions de tous ceux qui ont intérêt à faire du Tchad, une République bananière et non un Etat de droit comme ceux d’Europe, d’Amérique etc. Ceci dit, tout porte à croire que certains responsables de l’Union Européenne décident d’accompagner M. Idriss Déby et son parti dont M. Gilles Desesquelles annonce les victoires à travers la presse locale.

– 11 janvier 2011, élections – interview Louis Michel, député européen qui dirige la mission des observateurs de l’UE à NDjamena, rfi.fr

– 10 décembre 2010, élections – Elections au Tchad: alliance entre un parti d’opposition et celui au pouvoir, tchad24.unblog.fr

Le Mouvement patriotique du salut (MPS, parti au pouvoir) et le Rassemblement pour la démocratie et le progrès (RDP, opposition) ont signé un accord cadre d’alliance pour les futures élections législatives, présidentielle et locales de 2011 au Tchad, a appris jeudi l’AFP. .. Le RDP est dirigé par l’ancien président tchadien Lol Mahamat Choua. Après un assaut rebelle sur N’Djamena les 2 et 3 février 2008, il avait été arrêté avec deux autres opposants, selon des témoignages concordants. Lui et Ngarléjo Yorongar avaient recouvré la libertés quelques semaines plus tard dans des conditions controversées. Mahamat Saleh Ibni Oumar est porté disparu.

– 30 novembre 2010, élections – Les Brèves de N’djaména : Deby cherche un concurrent, tchadactuel.com

– 10 novembre 2010, élections – Interview de Kemnéloum Delphine DJIRAIBE du Comité de Suivi de l’Appel à la Paix et la Réconciliation (CSAPR)infotchad.com

… Cet accord du 13 août 2007 nous permettra d’aller aux élections crédibles et transparentes. Ce sujet a été l’objet des débats lors de la conférence. ce qu’on peut prétendre dire à ce stade, de par sa mise en œuvre, l’accord risque de ne pas être un facteur de paix comme tout le monde la souhaité. Le chapitre 4 de l’accord qui porte sur les questions essentielles comme la démilitarisation et la dépolitisation de l’administration rencontre des difficultés dans sa mise en œuvre. .. On peut en tirer quelques idées fortes, notamment que les futures échéances électorales risquent de ne pas être crédibles si l’administration territoriale n’est pas démilitarisée ni dépolitisée. Le gouvernement doit améliorer aussi les conditions sociales d’ordre général et renforcer le système judiciaire pour le rendre plus opérationnel afin que l’impunité n’ait plus sa place dans notre pays. Si toutes ces conditions sont réunies on peut donc espérer avancer véritablement dans un processus de paix.

– 17 août 2010, élections + guerre – ICG : Tchad: au delà de l’apaisement, crisisgroup.org

p18 … Si depuis 2004 et la multiplication des dissidences parmi son entourage, le président a décidé d’élargir sa base politique et militaire en dehors des Zaghawa, il s’efforce de calmer les mécontentements de ceux-ci en leur confiant des postes stratégiques dans l’armée et l’administration. Néanmoins les rotations fréquentes entre les titulaires des postes évitent qu’ils n’exercent une grande influence. Ces postes concernent les cabinets civil et militaire du président, l’état-major de l’armée de terre, les renseignements militaires, les services des douanes, le Ministère des Finances et quelques entreprises importantes de l’Etat.80 Au sein du cabinet présidentiel, de nombreux Zaghawa et des membres de la famille Itno, son clan familial, occupent des postes clés. Au sein de l’armée, si le président évite de confier l’ensemble de la chaîne de commandement aux seuls Zaghawa, des responsabilités stratégiques importantes n’échappent pas aux Itno ou à d’autres officiers issus de ce groupe ethnique et dont la loyauté n’a pas été mise en cause ces dernières années. Actuellement, trois groupes plus ou moins rivaux gravitent autour du pouvoir. Le premier regroupe les Bideyat-Billia 81 et précisément les Itno qui jouent un rôle de premier plan dans la stratégie de conservation du pouvoir. Le deuxième cercle est composé des autres composantes Zaghawa, principalement les Kobé, 82 très représentés au sein de la garde présidentielle et dans le dispositif de sécurité immédiat du régime. Le troisième cercle est celui des fidèles du président au sein du gouvernement et du bureau politique du MPS dont le rôle est d’élaborer les orientations politiques du régime. A ces principaux groupes, il faut aussi ajouter la première dame Hinda Déby dont le  rôle dans la communication du régime lui permet d’apparaître régulièrement au premier plan. .. GARANTIR DES ELECTIONS TRANSPARENTES ET CREDIBLES. Les échéances électorales de la fin 2010 et du début 2011 constituent une étape importante dans la reprise du processus démocratique. Les avancées constatées dans l’application de l’accord du 13 août sont à encourager, de même que la mise en place de la CENI. Cependant, les irrégularités qui ont entaché les opérations de recensement et la désorganisation de la CENI sont négligées par la classe politique et la CENI et risquent de mettre en péril plus tard le processus électoral.128 Si l’inscription massive des votants est nécessaire pour garantir un corps électoral représentatif, une attention particulière doit également être accordée aux conditions matérielles et techniques de confection des listes et des cartes d’électeurs pour éviter des contestations. Ceci est d’autant plus important que la méthode biométrique a été rejetée. L’ensemble des acteurs impliqués dans le processus doivent prendre les mesures suivantes pour que les objectifs de transparence définis par l’accord du 13 août (2007) soient tous remplis.

– 6 mai 2006, élections – Tchad. Mobilisation de Survie dans la perspective de l’élection présidentielle du 3 Mai 2006, survie.org, Survie publie un document de 4 pages intitulé  » Tchad, 45 ans de dictature et un pays au bord du chaos « , survie.org

Ce document donne les principales clefs de compréhension de la situation : rappel historique sur 45 ans de dictature, caractéristiques du régime, rôle de la France (notamment grâce au dispositif militaire Epervier), enjeux du pétrole, situation au Darfour, mobilisation et propositions de la société civile… 4 pages: … Après avoir modifié la constitution en juin 2005 par un référendum verrouillé d’avance lui permettant de briguer un troisième mandat, Idriss Déby a préparé sa réélection du 3 mai 2006, après avoir financé d’autres candidatures de circonstance pour afficher un minimum de concurrence électorale. Mais la société civile tchadienne s’organise. Les principaux partis d’opposition, réunis au sein d’une plate-forme de mouvements démocratiques, ont appelé au boycott des élections. Rappelant la déclaration du Parlement Européen sur les conditions du dernier scrutin présidentiel et dénonçant l’attitude méprisante de l’Ambassadeur de France à leur encontre, ils refusent de cautionner une nouvelle farce électorale organisée dans les mêmes conditions d’opacité et sur la base d’un recensement taillé sur mesure au profit du clan présidentiel. .. L’issue du rapport de forces entre une société civile dépourvue de moyens et un pouvoir criminel aux aguets paraît couru d’avance. A moins que la communauté internationale, à commencer par la France et l’Union européenne, qui s’auto-félicitent de leurs nouveaux « programmes d’appui à la bonne gouvernance », ne cessent de soutenir ce régime vacillant. Ce serait sans compter alors sur le soutien indéfectible apporté par la France à cet ancien élève de l’Ecole de guerre de Paris, depuis sa prise de pouvoir en 1990 jusqu’à l’intervention discrète des troupes françaises pour le protéger d’un complot nocturne le 14 mars dernier. «Mais qui d’autre que Déby avez-vous à me proposer? », s’offusquait l’Ambassadeur de France auprès d’un responsable d’association tchadienne qui lui suppliait de cesser tout soutien politique au régime de Déby, au mépris de la volonté du peuple tchadien… C’est en Juin 1996 et en mai 2001 qu’ont lieu les deux « sacres » électoraux d’ Idriss Déby Itno. Méthodes employées : augmentation du nombre d’électeurs dans le Nord, sous le contrôle de la Garde républicaine (ce qui permet de faire voter des enfants, de menacer les électeurs, de pourchasser et d’éliminer les opposants…) ; diminution du nombre d’électeurs dans les localités réputées hostiles au régime; distributions de fausses cartes d’électeur aux partisans de Déby ; création de bureaux de vote pour les Tchadiens du Soudan. Les taux officiels de participations de 2001 s’élèvent à 104% à l’intérieur et 278% à l’extérieur ! Ces gigantesques farces n’auraient pu se faire sans l’aide précieuse de l’ambassadeur de France, l’armée française, ainsi qu’un cercle d’experts francais en fraudes électorales. Le ministre français de la Coopération annonçait en février 2001 une aide financière française à l’élection présidentielle de mai, provoquant le lancement par l’association Survie de la campagne « Tchad: aide publique aux élections truquées ».

– 3 mai 2006, élections – Déby réélu président avec 77,53% des suffrages

– 26 mai 2004, élections – Déby fait modifier la constitution pour supprimer la limitation des mandats présidentiels

– 2002, élections + France – Noir Chirac, de François-Xavier Verschave (Survie), p223-237 : chapitre Tchad : Légitimer le frère Déby, bourreau des Tchadiens, survie.or

… p225 : Début 1996, Jacques Chirac et la Françafrique  entreprennent au Tchad une magistrale opération de chirurgie esthétique : transformer un criminel compulsif en chef d’Etat légitime. L’Elysée ne lésine pas sur la logistique électorale. Il dépêche a Ndjaména les meilleurs spécialistes du parti gaulliste : … Jerôme Grand d’Esnon… André Rouge, … La France tient le double rôle du régisseur et du metteur en scène. Elle assure 95% du financement : matériel électoral, acheminement des urnes et des procès verbaux par les véhicules et hélicoptères du dispositif « Epervier », centralisation informatique. « L’armée française (…) va diriger de bout en bout l’opération (…) Le général Rigot, chef de la mission militaire de coopération, a passé 5 jours au Tchad pour préparer la campagne électorale. » … avalanche de fraudes… artifices juridiques … éliminer 2 candidats … recensement… 100 bureau de vote au Soudan… vraies-fausses cartes électorales… (suite d’exemples)… Entre le verdict des urnes (procès-verbaux authentiques) et le résultat officiel, n’interfèrent plus que le transport par hélicoptères militaires français et al centralisation informatique. C’est dans cette fin de parcours que le score de Déby s’est envolé … Partout, le régime s’est empressé  d’emporter les procès verbaux originaux. … Déby se proclame élu au 1er tour avec 50,14% des voix…. Le directeur Afrique du Quai d’Orsay aurait lui-même donné la consigne : repasser sous la barre de 50% pour ménager jusqu’au bout l’apparence… p234 (présidentielle 2001) : … Elysée et Matignon décident de financer… 68 millions d’Euros pour moderniser le système de communication des forces de ‘l’ordre’ – instrument de terreur instituée… Epervier : … 2 avions militaires «  ont été utilisés pour transporter les urnes et le matériel de vote. » Les bulletins ont été imprimés par l’armée française… RFI … (Un) raz-de-marée en faveur du député Yorongar, totalement inattendu, a considérablement débordé son ‘fief’ sudiste. .. vérité ‘officielle’ : 67,35% pour déby… RFI fait marche arrière. Le Parti Socialiste s’indigne du « coup de force électoral (31 : communiqué 31 mai 2001 ». .. le régime a repris les ‘trucs’ les plus grossiers de 1996… à l’intérieur 104% de participation ! … à l’extérieur 278%… Yorongar le dos bastonné pendant 3 heures … Matignon n’a nulle envie de chagriner l’armée française, dont les avions et hélicoptères ont voté Déby… Lionel Jospin n’est pas prêt à engager une crise de cohabitation sur les questions africaines… Autant en 1996, Chirac avait concouru activement à « légitimer » le frère déby, autant il a pu en 2001, le laisser profiter des forces et de l’expérience acquise… Début septembre 2001, L’Elysée annonce que Chirac vient d’appeler après de lui comme conseiller technique, en vue du scrutin de 2002, un certain Jérôme Grand d’Esnon.

– 20 mai 2001, élections – Déby remporte l’élection présidentielle au premier tour, avec 67,35 % des voix

– 1er mai 2001, élections – Survie : Election présidentielle au Tchad. Campagne « Non à l’aide au développement d’élections truquées », survie.org

Une dépêche AFP du 8 février 2001 nous rapporte les propos tenus par le ministre français de la Coopération Charles Josselin :  » J’ai confirmé au Président Idriss Déby le soutien de la France pour les prochaines élections présidentielles, et nous souhaitons comme lui des élections transparentes.  » Selon le ministère tchadien des Affaires étrangères, cette aide consistera en une contribution au budget de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) tchadienne. Si l’on ne connaît pas encore la hauteur de cette contribution, de nombreux éléments conduisent à craindre que la transparence que M. Josselin appelle de ses voeux ne sera pas au rendez vous. Tout porte à croire, au contraire, qu’il s’agit de reconduire un régime assassin et frauduleux. Nous demandons : aux parlementaires français qu’ils interpellent le gouvernement et le Président de la République pour que la France cesse son soutien à la « réélection » du dictateur tchadien Idriss Déby; au pouvoir exécutif français qu’il s’explique sur les raisons de son appui au régime tchadien, symptomatique de sa complicité avec nombre de pouvoirs dictatoriaux africains. Le minimum de règles du jeu qui aurait pu empêcher en 2001 la reconduction de la fraude de 1996 a été refusé par Idriss Déby : Lors du recensement électoral, réalisé par la Commission nationale de recensement électoral (formée en majorité de sympathisants du parti au pouvoir), les proches du MPS (Mouvement patriotique du salut, parti de Déby) ont été l’objet d’un recensement multiple. Les tchadiens de l’intérieur comme de l’extérieur membres des partis d’opposition n’ont pas été recensés comme il se doit. La CENI (dont la fonction est d’assurer la transparence de l’élection) est exclusivement formée par des membres du MPS et ses alliés. Au total, sur 31 membres de la CENI et de la CNRE, 29 appartiennent à la DCO, contre 2 qui se réclament de l’opposition et qui ont refusé de siéger compte tenu du déséquilibre. Le régime d’Idriss Déby a été installé fin 1990 par la France, son armée et ses services secrets, sur fond d’enjeu pétrolier. Il s’est depuis signalé par la systématisation de la terreur, la banalisation de la torture et du viol, la répétition des nettoyages et massacres ethniques – des crimes contre l’humanité. Les exactions de sa garde présidentielle clanique restent toujours impunies. Les assassinats et massacres de rebelles ralliés font sans cesse resurgir de nouvelles rébellions, renaître des guerres civiles ruineuses. En fait, le  » seigneur de la guerre  » Déby veut accaparer la rente du pétrole du Sud tchadien, bientôt en exploitation grâce à la construction, très controversée, d’un long pipeline. Les compagnies pétrolières, américaines comme françaises estiment moins coûteux de soudoyer un tyran brutal que de rémunérer convenablement l’État tchadien,  » bénéficiaire  » d’un contrat inique ; sous leur pression, la Banque mondiale a cautionné ce projet, malgré ses risques écologiques et les crimes continuels du régime de Déby. Les intérêts des entreprises françaises (Bouygues, Bolloré et autres adjudicataires français de l’oléoduc Tchad-Cameroun) expliqueraient-ils un positionnement français objectivement hostile à l’évolution que la majorité des Tchadiens appellent de leurs vœux ? Sont occultés dans ce contexte, non seulement les crimes de sang du régime Déby, mais le pillage multiforme de l’État et de l’économie tchadiens, ainsi que les énormes trafics de fausse monnaie pilotés depuis le palais présidentiel. L’aide annoncée par le ministre de la Coopération Charles Josselin prélude au renouvellement du bail quinquennal du dictateur tchadien. ..

– 3 juillet 1996, élections – Déby remporte le deuxième tour de la présidentielle avec 69,09% des voix

– Juin-juillet 1996 + 12 septembre 1998, élections + répression opposants : Yorongar – Résolution (de soutien à Yorongar) adoptée sans vote par le Conseil interparlementaire à sa 163e session (Moscou, 12 septembre 1998), Organisation mondiale des parlements, UIP, ipu.org

– Juin-juillet 1996 + 6 mars 2001, élections + répression opposants : Yorongar – FX Verschave au procès contre Déby, Noir Procès, FXVerschave, mai 2001, survie.org

FXV : … Dans le discours de la “ démocratie apaisée ”, on incite le Président mal élu à inviter lui-même ses opposants à la table de négociation. On leur propose la tenue d’élections secondaires, au cours desquelles ils pourront obtenir des strapontins. On les a fait venir à la “ mangeoire ”. C’est la “ politique du ventre ”. ..  M. Yorongar est allé en prison parce qu’il a déclaré que la campagne de second tour de l’adversaire de M. Déby avait été financée par Elf. Un second tour qui n’aurait d’ailleurs pas dû avoir lieu de cette façon puisque M. Déby était largement devancé. M. Yorongar, député de l’opposition à l’Assemblée nationale du Tchad et l’un des critiques les plus véhéments d’un projet pétrolier réalisé dans sa région par un consortium international composé d’Elf, d’Esso et de Shell, s’est notamment élevé contre la façon dont ce projet est géré par l’entourage du chef de l’Etat, M. Idriss Déby, et a dénoncé – pour la première fois lors de la campagne présidentielle de juin et juillet 1996 – le financement par Elf de la campagne électorale de MM. Déby et Kamougué, aujourd’hui Président de la République et Président de l’Assemblée nationale, respectivement, … le Procureur a requis deux ans de prison ferme et une amende de 500.000 francs CFA contre M. Yorongar et la relaxe pure et simple pour ses coïnculpés; que, cependant, le juge, déclarant M. Yorongar coupable d’avoir diffamé le Président de la République et le Président de l’Assemblée nationale, l’a condamné à trois ans d’emprisonnement ferme et à une amende de 500.000 francs CFA; que ses coïnculpés ont été condamnés à deux ans d’emprisonnement avec sursis et à une amende de 1.000.000 de francs CFA chacun…

– 15 janvier au 7 avril 1993, élections + France – Conférence nationale de réconciliation, source : afrique-express.com

… Investi président, il promet la tenue d’une Conférence nationale ayant pour tâche principale l’élaboration d’une nouvelle Constitution. Mais Deby traîne des pieds et rien ne se passe. Le président français, François Mitterrand, dépêche alors, en juin 1992, Christian Quesnot, son chef d’état-major particulier, qui arrive à N’Djaména avec dans ses bagages plusieurs « conditions » au maintien de la présence militaire française dans le cadre de l’opération Epervier : réduction des effectifs de l’armée, tenue de la Conférence nationale, puis formation d’un gouvernement de transition, libération des prisonniers politiques, respect des droits de l’homme, reprise en main de l’administration financière de l’Etat. Déby, qui sait qu’il n’a pas les moyens de contrer les ambitions de la Libye sans l’aide militaire de la France, a compris le message et la Conférence nationale de réconciliation se tiendra du 15 janvier au 7 avril 1993. La Conférence nationale adopte une Charte de transition, chargée de régir le pays jusqu’à la mise en place d’institutions démocratiques, après l’adoption d’une nouvelle constitution par référendum.

– 28 février 1991, élections – Déby président de la République « désigné » par son mouvement rebelle le Mouvement patriotique de Salut (MPS)

– 1er décembre 1990, élections – Déby s’empare de N’Djaména et chasse Habré du pouvoir

* * *


– 3.2 Implication dans guerre

– 9 décembre 2013, guerre : Centrafrique – Interview du chercheur Roland Marchal (CERI-Sciences Po) sur Matin Première (RTBF), rtbf.be

… Je crois qu’aujourd’hui parler de milices djihadistes, on est vraiment dans le discours de dramatisation pour justifier une intervention. Il y a un certain nombre mais très peu, on peut les compter sur les doigts d’une main, de commandants de la Seleka qui ont des inclinaisons vers l’islam politique, voire l’islam radical. Mais compte tenu de la désorganisation de ce mouvement et compte tenu aussi de leur rang à l’intérieur de la hiérarchie du mouvement, il ne faut pas croire que ça peut caractériser la Seleka. Non le problème est effectivement régional car on voit d’une certaine façon que la Seleka a pu recruter extrêmement facilement des milices ou des mercenaires au Darfour et au Tchad et donc ça pose la question de qu’est-ce qu’il se passe au Darfour. Il y a quelques années, c’était le conflit à la mode dont il fallait absolument parler. Aujourd’hui les politiques européens se taisent. Ça pose aussi la question du Tchad. Une partie significative mais pas la majorité de la Seleka est composée d’anciens rebelles tchadiens. Pourquoi alors que l’Union européenne est intervenue pendant plus d’un an à dépenser 900 millions d’euros pour une opération, pourquoi finalement il n’y a pas eu d’accord politique pour régler ce problème au Tchad ? Pourquoi fallait-il suivre les Français et sauver seulement le soldat Idriss Debi ? Ça ce sont de véritables interrogations qu’il faut poser et qui montrent effectivement qu’il y a une dimension régionale. L’ambiguïté ou l’ambivalence du Tchad, qui est un peu pompier pyromane dans cette crise, doit être analysée. De la même façon, peut-être ce qui est en train de se passer aujourd’hui au nord du Cameroun en liaison avec les événements au Nigéria et puis aussi aux massacres de Peuls à l’intérieur de la Centrafrique même. Donc il y a effectivement une dimension régionale, je crois qui est extraordinairement sous-évaluée dans le discours politique public et qui évidemment fait problème parce que si vous vous voulez, on ne peut pas nier la réalité, elle reviendra sous d’autres formes et peut-être des formes beaucoup plus inquiétantes que celles d’aujourd’hui. ..

– 7 décembre 2013, guerre : Centrafrique – Pour Idriss Déby, la Seleka ne pouvait être arrêtée, faute d’effectifs, rfi.fr

– 5 décembre 2013, guerre : Centrafrique – AFP : Des ONG critiquent le rôle « trouble » de Deby en Centrafrique, afriquenewsblog

… A l’instar de plusieurs intervenants, M. Tarrit a relevé « la grande responsabilité d’Idriss Deby dans la situation actuelle » de troubles prévalant en Centrafrique. Il a aussi relayé les témoignages d’ONG centrafricaines opposées à la présence de soldats tchadiens au sein de la force africaine d’intervention (Misca) qui va se déployer en Centrafrique. Avec plus de 650 hommes, le contingent tchadien est le plus important au sein de cette force qui doit compter à terme 3.600 militaires. « En 2003, Idriss Deby a amené François Bozize au pouvoir, en 2013 il l’a déstabilisé », a souligné Makaila Nguebla, un blogueur tchadien. Cet opposant, contraint à l’exil et arrivé en France en juillet où il dit bénéficier de l’asile politique, a dénoncé « le soutien (du président tchadien) à la Seleka », une coalition de rebelles qui a porté Michel Djotodia au pouvoir et renversé François Bozize en mars. La coalition a été dissoute mais les ex-Seleka sont accusés d’exactions contre des civils, exactions qui ont suscité des représailles de milices villageoises, les victimes étant encore des civils. Survie a critiqué « un jeu trouble » du Tchad en Centrafrique. « Bien que le Tchad ne soit pas officiellement impliqué, son influence en sous-main fait peu de doutes », affirme l’ONG pour qui la France a « un oeil tolérant » à l’égard d’Idriss Deby parce qu’elle lui « est redevable de son soutien actif dans la guerre au Mali ». Pour l’opposant tchadien qui dénonce la répression de l’opposition et de la presse au Tchad, « la France est devenue l’obligée d’un dictateur ». ..

– 31 octobre 2013, guerre – Tchad : des militaires formés au droit international humanitaire avant leur déploiement au Mali et en Centrafrique, maliactu.net

Plus d’un millier de militaires tchadiens viennent d’achever une formation en droit international humanitaire (DIH) organisée par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) en coopération avec l’armée tchadienne, dans le cadre de leur préparation au déploiement dans des opérations de maintien de la paix, selon un communiqué de presse de la CICR publié jeudi. ..

– 25 octobre 2013, Guerre + France – Centrafrique : PG: La Centrafrique abandonnée en plein drame humanitaire, lepartidegauche.fr

… Comment expliquer la passivité de la France qui se tait lorsque treize soldats sud-africains se font tuer par les rebelles de la Séléka ? Comment expliquer l’indifférence du gouvernement français envers des populations qui souffrent et meurent en silence si ce n’est pour laisser le champ libre à Idriss Déby, afin qu’il dispose d’un pays à laisser piller par ses affidés. Et ce, au titre des loyaux services que le président tchadien rend à la France et à ses interventions militaires dans la région. Il ne s’agit pas, comme le prétend Laurent Fabius, de se donner dix-huit mois pour rebâtir une façade démocratique et nous refaire le même numéro d’illusionniste qu’au Mali. La priorité est de rétablir la sécurité dans tout le pays et pas seulement à Bangui, ce qui signifie exiger le départ de l’armée clanique tchadienne et doter les quinze chefs lieux de préfecture de forces militaires internationales en accélérant la mise en œuvre de la résolution onusienne, afin de sécuriser les territoires et de permettre aux ONG de faire leur travail dans l’éducation, la santé et le développement rural. Il faut aider à la reconstruction d’une administration, d’un Etat, faire fonctionner les écoles, les centres de santé et assurer la nourriture de la population : voilà les vraies urgences ! Le Parti de gauche déplore la réserve de François Hollande à venir en aide à un pays dont la situation actuelle est largement de la responsabilité des gouvernements français successifs et exige que soit mis fin à une politique abjecte de soutien aux dictateurs de cette région de l’Afrique équatoriale. ..

– 18 octobre 2013, guerre + ONU : Ces neuf pays qui n’ont pas voté pour le Tchad !, alwihdainfo.com

Le Tchad a obtenu 184 votes favorables sur 193 pays membres de l’ONU, neuf pays n’ont pas voté en sa faveur, ce qui n’a pas empêcher le pays de devenir hier membre non-permanent du conseil de sécurité de l’ONU pour un mandat de deux ans, après plusieurs semaines de spéculations et des mois de sollicitations de la diplomatie tchadienne auprès des grandes puissances étrangères afin d’appuyer sa candidature. La France et les Etats-Unis avaient été réticents et avaient promis d’afficher leur choix au « moment opportun », chose qui n’a jamais été faite. .. Le Tchad accède pour la première fois au conseil de sécurité de l’ONU en tant que membre non-permanent. L’intervention de l’armée tchadienne au Mali et en Centrafrique a fortement influencé cette candidature. ..

– 18 octobre 2013, guerre + ONU – Le Tchad et le Nigeria au conseil de sécurité de l’ONU sans Véto, gabonactu.com

Le Tchad et le Nigeria vont siéger dès janvier prochain au conseil de sécurité de l’ONU en qualité de membres non permanent donc sans droit de Véto. Ces deux pays du continent noir ont été élus au même moment que l’Arabie Saoudite, le Chili et la Lituanie. Sur les 193 pays membres de l’Assemblée, l’Arabie saoudite a obtenu 176 voix, le Tchad 184, le Nigeria et le Chili 186 et la Lituanie 187. Le Conseil, qui compte 15 membres, renouvelle chaque année cinq de ses dix sièges de membres non permanents, sur une base régionale. Les pays choisis n’avaient pas de rivaux dans leurs régions respectives. Ils remplaceront à partir de janvier le Maroc, le Togo, le Pakistan, le Guatemala et l’Azerbaïdjan. Les cinq autres membres non permanents sont le Rwanda, l’Argentine, le Luxembourg, la Corée du sud et l’Australie. Leur mandat s’achève à la fin 2014. Les pays dotés du droit de veto sont les Etats-Unis, la Chine, la France, la Russie et le Royaume-Uni.

– 18 octobre 2013, guerre + ONU – 2 pays africains au Conseil de Sécurité, bbc.co.uk

…  » Avec notre expérience, nous parlerons au nom de l’Afrique. Nous avons besoin de mieux nous exprimer ensemble pour aider l’Onu à résoudre les problèmes du continent du moment où la majorité des crises que gère aujourd’hui le Conseil de sécurité sont en Afrique « , a déclaré Adaku Onwuliri, ministre nigériane des affaires étrangères. A la différence du Nigeria, le Tchad n’avait jamais fait partie du Conseil de sécurité. C’est une première depuis 1960 qui est perçue comme « une reconnaissance de la stabilité et de la paix retrouvées au Tchad », s’est réjoui Moussa Faki Mahamat, le chef de la diplomatie tchadienne. Et au delà de ses frontières géographiques  » c’est également en reconnaissance (…) des efforts faits par le Tchad pour la paix et la stabilité dans le monde », a poursuivi M. Mahamat. ..

– 18 octobre 2013, guerre + ONU – L’Arabie saoudite refuse d’entrer au Conseil de sécurité de l’ONU, lemonde.fr

… L’Arabie saoudite a refusé, vendredi 18 octobre, d’intégrer le Conseil de sécurité de l’ONU, accusant cette puissante institution d’avoir « deux poids et deux mesures » au lendemain de son élection comme membre non permanent. Pour le ministère des affaires étrangères saoudien :« L’Arabie saoudite n’a pas d’autre option que de refuser de devenir membre du Conseil de sécurité jusqu’à ce que ce dernier soit réformé et qu’on lui donne les moyens d’accomplir son devoir et d’assumer ses responsabilités pour préserver la paix et la sécurité dans le monde »… Le ministère saoudien estime que le fait « de permettre au régime en place en Syrie de tuer son peuple et de le brûler à l’arme chimique au vu et au su du monde entier sans sanctions dissuasives est une preuve claire de l’impuissance du Conseil de sécurité à accomplir son devoir et à assumer ses responsabilités ». Le communiqué souligne que « la question palestinienne demeure depuis soixante-cinq ans sans règlement » et que le Conseil a échoué à débarrasser le Proche-Orient des armes de destruction massive.

– 8 octobre 2013, guerre : centrafrique – AFP : La Centrafrique, une affaire de sécurité nationale pour N’Djamena, liberation.fr

Parrain historique de la Centrafrique, le régime tchadien a désormais décidé d’imposer directement sa loi à Bangui via le président de transition Michel Djotodia pour étouffer toute tentative de déstabilisation de sa frontière, selon des sources diplomatiques et militaires. Après avoir soutenu à bout de bras – y compris financièrement – le régime centrafricain de François Bozizé pendant des années, le président Idriss Deby Itno l’a laissé brutalement tombé – le jugeant incapable de garantir la stabilité de la longue frontière commune entre les deux pays – et a imposé un nouveau président à Bangui au début 2013. «Sans l’aide de N’Djamena, Djotodia ne serait jamais rentré dans Bangui» à la tête des rebelles de la Séléka, le 24 mars, rappelle un diplomate africain. Des combattants d’origine tchadienne fournissent un bonne part des forces de Michel Djotodia. Et l’armée tchadienne apporte le contingent le plus nombreux de la force africaine déployée à Bangui. Cette politique d’intervention directe en Centrafrique tient en grande partie à l’histoire personnelle du chef de l’Etat tchadien. «Par expérience, il sait qu’à N’Djamena, le danger vient des zones frontières», explique ce diplomate. .. Si le Tchad prend directement en charge le dossier centrafricain, c’est également en raison de l’absence de ses voisins et du retrait relatif de la France – qui maintient toutefois un détachement de 400 hommes à l’aéroport de Bangui, selon plusieurs diplomates africains. ..

– 2 octobre 2013, guerre : Centrafrique – Jean-Christophe Belliard, directeur d’Afrique et de l’Océan indien au ministère des affaires étrangères sur la situation en RCA, en RDC et en Somalie devant la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée Nationale, assemblee-nationale.fr

Il (Déby) s’est, par la suite, rendu compte que la Séléka avait son propre agenda, et comptait, dans ses rangs, des éléments opposés au gouvernement tchadien… La RCA a aussi besoin d’un processus politique qui demande, d’une part, la cohésion des institutions et, d’autre part, le départ des éléments étrangers en leur sein. L’homme fort de Bangui est actuellement un Soudanais du Darfour, qui n’a de général que le nom. Les autorités centrafricaines lui ont demandé de partir. M. Djotodia est en passe de réussir à faire le ménage. Il faut se souvenir, malgré le coup d’État, qu’il est un modéré à l’intérieur d’une milice Séléka qui ne l’est pas et qui d’ailleurs n’existe plus vraiment. Il faut encourager ce mouvement…

– 30 septembre 2013, guerre – RCA : Désaccord entre la Fomac et le Contingent Tchadien, afriquenewsblog.wordpress.com

Il s’agit du colonel du détachement tchadien et du colonel tchadien qui s’occupe des renseignements de la FOMAC qui se sont opposés à plusieurs reprises au désarmement des domiciles des fameux généraux et colonel Seleka, ce qui a créé la colère des FOMAC Congolais, Gabonais et Camerounais. Les gendarmes et policiers ont été présents comme spectateurs. Les Congolais ont décidé avec les autres de suspendre l’opération vers 13 heure et de retourner à la BASE M’POKO. Ils menacent même de ne plus continuer l’opération si une solution n’est pas trouvée face au comportement des tchadiens. C’est pourquoi AKAGA a convoqué une grande réunion d’urgence avec tout le monde à son État Major, de 15 heure à 19 heure en attendant la suite. Une source officiel proche de l’État Major de la FOMAC explique que les contingents tchadiens constituent une entrave à la bonne marche de la mission ici en Centrafrique. D’après cette source, ce comportement à eu lieu déjà en Juin à Boy-Rabe où les Congolais voulais désarmer un tchadien dans une boutique, les éléments de la Fomac Tchadien se sont interposés et pointés les congolais avec leurs armes. ..

– 30 septembre 2013, guerre – RCA: Les Tchadiens de la FOMAC au service exclusif d’Idriss Deby, lanouvellecentrafrique.info

Le chef militaire de la FOMAC, le général J.F AKAGA, hier après midi dans un point de presse, juste après le début de la deuxième phase de désarmement à Bangui a annoncé “que les éléments tchadiens de la FOMAC ne jouaient pas le jeu.”…

– 28 septembre 2013, guerre – Centrafrique : La lâcheté de la France, singatioubangui.org

… Idriss Déby tire les ficelles. Le désordre dans les provinces, c’est lui le responsable, les rebelles prennent les ordres de lui. Et plus la Centrafrique plongera dans le chaos, et plus lui, de ses calculs en profitera. L’idée d’annexion de la RCA au TCHAD n’est pas qu’une vue de l’esprit. Autrement comment peut-on expliquer le refus clairement affiché du contingent tchadien dans la FOMAC de coopérer aux opérations de désarmement des ex Séléka ? ..

– 28 septembre 2013, guerre : Centrafrique – Déby Itno, pyromane et sapeur-pompier, afriqueeducation.com

Le Centrafrique n’est pas prêt de sortir de l’ornière. Tant qu’Idriss Déby Itno sera à la tête du Tchad, les Centrafricains ne vivront pas en paix. Le danger, c’est le risque de la contamination de toute la sous-région. .. Toutefois, les Centrafricains sont de moins de moins d’accord avec cette mainmise de Déby sur les autorités de leur pays. Ils commencent à le faire savoir haut et fort. L’opinion publique centrafricaine et de la sous-région, sait que ce sont des troupes tchadiennes qui ont combattu aux côtés des éléments de la Séléka. « Nous avons des preuves tangibles que plusieurs responsables politiques et militaires de la Séléka, ont séjourné à Ndjamena, sécurisés par les renseignements tchadiens. C’est le cas des généraux Mohamed Daffane, Nourredine Adam et bien d’autres », généralement, considérés, à Bangui, comme de pro-Déby, selon Ndjadder, leader des FRD (Forces révolutionnaires pour la démocratie), dans un communiqué du 20 août dernier. Selon ce responsable centrafricain qui accompagna la progression des rebelles de Michel Djotodia jusqu’aux faubourgs de Bangui, jouant par moment, le rôle de porte-parole du mouvement, « Les mêmes soutiens d’Idriss Déby continuent à alimenter en munitions, artilleries lourdes et légères, le pouvoir actuel contre les forces patriotiques centrafricaines ».Il ne faut donc pas s’étonner que les FACA (Forces armées centrafricaines) préfèrent rester dans la nature au lieu de regagner les casernes comme les y invitent les nouvelles autorités centrafricaines. Déby en RCA est à la fois sapeur pompier et pyromane. ..

– 28 septembre 2013, guerre (ONU) – Lettre ouverte à BAN Ki Moon de l’Association des Jeunes Tchadiens pour les réseaux sociaux, makaila.over-blog.com

– 27 septembre 2013, guerre (ONU) – Idriss Deby hué à New York par les tchadiens de la diaspora, juliette.abandokwe.over-blog.com

Le Président  des militants du MPS de New York,  un vieil agent spécial de l’ANS depuis 1993, illettré intégral et fatigué,  avait préparé un petit groupuscule ..  payés à 15 dollars l’heure … La mascarade avait tourné casaque, et, vert de rage, le général Sultan s’est mis à traiter ses hommes de New York d’idiots et d’incompétents. .. Après 15 minutes de conversation, et  pendant qu’ils brandissaient à bout de bras une enveloppe pleine d’argent, les émissaires du Guide du MPS m’ont proposé trois postes à prendre au choix si je consentais à annuler la protestation ..

– 26 septembre 2013, guerre (ONU) – Coopération Tchad/ONU, presidencetchad.org

Le Chef de l’Etat a eu des entretiens avec quelques responsables onusiens : Ban Ki-moon, secrétaire général de l’ONU, Mme Leila Zerrougui, Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour le sort des enfants en temps de conflits armés, Romano Prodi, Envoyé spécial de l’ONU pour le Sahel …

– 25 septembre 2013, guerre (ONU) – discours de Déby à l’ONU, presidencetchad.org, letchadanthropus-tribune.com

… Le Tchad, pour sa part, a pris son option et fait son choix stratégique : il est décidé à apporter sa modeste contribution à l’établissement de la sécurité, de la paix et de la stabilité partout où cela est nécessaire. Cette orientation fondamentale est la motivation essentielle de sa candidature au poste de membre non permanent du Conseil de Sécurité pour la période 2014-2015. A cette fin, mon pays attend de vous un soutien amical, actif et enthousiaste pour encourager son vaillant peuple à continuer à donner le meilleur de lui-même à la paix et à la sécurité internationale, conditions indispensables à l’instauration d’un monde de stabilité, de développement et de démocratie. ..

– 24 septembre 2013, guerre – Centrafrique: L’expansion de Deby continue. 400 militaires tchadiens au secours de Djotodia, letchadanthropus-tribune.com

… C’est dire qu’en envoyant ses troupes en RCA, le président Déby fait de la prévention. Il veut parer à toute éventualité et maintenir à tout prix sa position de gendarme dans la sous-région. C’est tant mieux, pourvu qu’en synergie avec les autorités centrafricaines, il parvienne à mettre hors d’état de nuire tous les anciens rebelles de la Séléka qui, naguère seulement, se considéraient comme l’alpha et l’oméga de tout ; en témoignent les multiples exactions commises sur les populations. Mais ce combat ne peut être gagné sans l’appui de la France dont l’attitude étonne plus d’un. Car, tout en prêchant la paix et la sécurité en Centrafrique, les autorités françaises, paradoxalement, abritent sur leur sol l’ancien président Bozizé qui, depuis son lieu d’exil, a lancé une rébellion à l’assaut du pouvoir centrafricain.

– 23 septembre 2013, guerre – Protestation des Tchadiens au siège des Nations Unies à New York, tchadactuel.com

Le 23 Septembre 2013, le Président Idriss Deby interviendrait à l’ONU. En cette occasion, les Tchadiens des Etats-Unis, du Canada  et du reste du monde protestent contre son Gouvernement, sa gestion clanique et sa diplomatie corruptive qui ternissent l’image et l’honneur du Tchad sur le plan international. Toute la Diaspora tchadienne  est invitée à participer à cette journée historique de contestation contre la dictature, la corruption, les  tortures et les éliminations physiques au Tchad. ..

– 23 septembre 2013, guerre – L’Assemblée Générale de l’ONU peut-elle approuver la candidature du Tchad comme membre non permanent au Conseil de sécurité ?, makaila.over-blog.com

– 23 septembre 2013, guerre – Mali: que sont devenus les soldats tchadiens de Gao ?, rfi.fr

– 10 septembre 2013, guerre – Candidature du Tchad à l’ONU Tchad: le Groupe de Réflexion de l’ Opposition Tchadienne en Egypte interpelle Ban Ki-Moonmakaila.over-blog.com

– 9 septembre 2013, guerre + France – Candidature du Tchad au Conseil de sécurité : Les USA refusent de se prononcer, alwihdainfo.com

… Le chef de la diplomatie tchadienne, Moussa Faki multiplie ces dernières semaines les déplacements et consultations en vue de recueillir un maximum de soutien à l’international, la Chine a déjà donné son aval tandis que trois poids lourds, la France, la Grande-Bretagne et les USA se sont intelligemment mis en réserve ; A Paris, au Quai d’Orsay où une rencontre a eu lieu avec son homologue Laurent Fabius le 3 septembre dernier, il n’y a pas eu de réponse claire, on se contente juste d’un « accusé de réception » des doléances du Tchad, réponse similaire du côté américain, le nouvel ambassadeur au Tchad a souligné que son pays « se prononcera sur la question, au moment opportun »... La France semble embarrassé sachant que le Tchad en demande trop ces derniers temps, difficile de lui opposer un refus. Suffit-il d’une guerre plutôt réussie pour entrer au Conseil de sécurité de l’ONU, en tant que membre non permanent alors que le pays doit au préalable escalader les nombreuses classements qui le positionnent au bas de l’échelle. ..

– 18 août 2013, guerre – Marielle Debos: au Tchad, «il y a une histoire et un mode de gouvernement marqués par la violence», rfi.fr

Comment faire de la politique sans armes au Tchad ? C’est l’une des questions que pose Marielle Debos dans son livre Le Métier des armes au Tchad, publié aux éditions Karthala. .. RFI: C’est ça que vous appelez «le gouvernement par les armes», le gouvernement par la force ?. MD : C’est un mode de gouvernement qui consiste à lâcher la bride de la soldatesque et à octroyer l’impunité à certains hommes en armes, qui ne vont pas être formellement intégrés dans les forces régulières. Parce qu’ils bénéficient d’une impunité, ils vont avoir des pratiques illégales et violentes. Ces pratiques sont aussi un moyen de contrôler et de surveiller la population. Ce qui est frappant dans le contexte tchadien, c’est que dans des zones qui sont très éloignées de la capitale, qui semblent être hors du pouvoir d’Etat (parce qu’il y a très peu de centres de santé ou parce que les écoles ne fonctionnent pas par exemple), on est quand même dans des zones où il y a une force de l’Etat. Il y a des administrations territoriales qui restent très présentes ; il y a, aussi, parfois, des hommes en armes qui sont très proches du pouvoir et qui vont être en mesure, véritablement, de peser sur la vie des civils. Donc ce qui m’a semblé important dans cet ouvrage, c’est de voir comment, dans des moments où il y a une paix apparente, il y a encore des formes de gouvernements, que je saisis par l’expression «gouvernement par les armes». ..

– 1er août 2013, guerre – Le Tchad exige le remboursement de 244 millions € engagés au Mali, xibaaru.com

… Du fait de cet engagement, le déficit du budget tchadien pour l’année va se creuser à 401 milliards FCFA (611 millions d’euros) qui seront comblés partiellement par un emprunt auprès de la Guinée équatoriale, une émission d’emprunt obligataire sur le marché financier régional et des apports de liquidité nationale. Pour sa part la France chiffre son engagement dans l’opération Serval au Mali à plus de 400 millions € d’ici la fin de l’année. ..

– 17 juillet 2013, guerre – FIDH sur RCA : Un pays toujours aux mains criminelles du Séléka : L’urgence d’une forte mobilisation de la communauté internationale pour la protection de la population, fidh.org/

… Depuis le renversement du régime le 24 mars 2013, s’il est difficile de mesurer l’exacte ampleur du phénomène, la FIDH estime par le recoupement de nombreuses informations à plus de 400 le nombre de meurtres commis par des Séléka. ..

– 28 juin 2013, guerre – Enfants soldats dans l’armée tchadienne, tchadpages.com

Un réseau de groupes de défense des droits de l’homme a vivement critiqué mercredi l’intégration des troupes tchadiennes dans une nouvelle force de maintien de la paix de l’ONU pour le Mali pour le fait que le « Tchad figure sur la liste de la honte » pour le recrutement d’enfants soldats. Mais les responsables de l’ONU ont clairement fait comprendre qu’ils n’avaient pas l’intention d’exclure un pays dont les soldats sont considérés parmi les meilleurs combattants du désert africain. .. Mais l’inclusion du Tchad dans la nouvelle mission de maintien de la paix pose problème et les Nations Unies sont dans une position inconfortable parce que le Secrétaire général Ban Ki-moon a inclus, le mois dernier, le Tchad sur la « liste de la honte » des pays recruteurs d’enfants pour l’année 2013. L’ONG «Watchlist on Children and Armed Conflict » a déclaré dans un rapport mercredi que l’inclusion du Tchad « serait un précédent dangereux », en particulier, compte tenu de la nécessité de réintégrer des centaines d’enfants recrutés par les groupes armés pendant le conflit au Mali. « Vraiment, ce que nous demandons est une politique à l’échelle des Nations Unies que les Parties énumérées ne doivent pas être incorporées dans le maintien », a déclaré Layal Sarrouh, qui a étudié et a rédigé le rapport pour la liste de surveillance, dont le conseil consultatif se compose de Human Rights Watch, Care International et World Vision International et Save the Children International. « Nous pensons que c’est une question de crédibilité. » … Et selon le Porte-parole adjoint de l’ONU, M.Eduardo del Buey, le Tchad et d’autres pays africains transférés à la mission de l’ONU, auront un délai de quatre mois pour entrer dans les normes de l’ONU y compris sur la question du recrutement des enfants. .. le chef de l’ONU a noté que 34 enfants ont été retrouvés dans des centres de formation de l’armée, apparemment engagé dans le cadre d’entraînement des 8000 nouvelles recrues. M. Ban Ki-moon pense que le Tchad a besoin d’améliorer son processus de sélection et de prendre des mesures disciplinaires à l’encontre des recruteurs d’enfants.

– 20 juin 2013, guerre – Des centaines d’enfants soldats au Mali, lemonde.fr, voir aussi article de Washington Post: watchlist.org

… La publication de tous ces rapports intervient alors que le Conseil de sécurité s’apprête à valider, mardi 25 juin, le déploiement de casques bleus au Mali. L’ONU assure que ses soldats seront « sensibilisés à la protection des enfants et accompagnés par des conseillers spécialisés de l’ONU ». Watchlist prend acte mais demande l’exclusion des troupes tchadiennes de la force en passe d’être déployée, « tant que le Tchad, cité sur la liste d’infamie, n’aura pas finalisé son plan d’action relatif aux enfants dans les conflits armés », engagé en 2012. ..

– 19 juin 2013, guerre – Vidéo ONU: Launch of report on ‘The situation of children in armed conflict in Mali’ – Press Conference, webtv.un.org

Speakers: Mr. Ioannis Vrailas, Deputy Head of the European Union Delegation to the UN;  Mr. Frank Williams, Director and United Nations Representative for World Vision International’s New York City office; and  Ms. Layal Sarrouh, Officer at Watchlist and researcher and author of the report.  Moderator is Eva Smets, Executive Director of Watchlist on Children and Armed Conflict.

– 19 juin 2013, guerre – ONU:  résumé Rapport « Watchlist »: violations commises par groupes armés a l’encontre d’enfants au Mali; davantage d’action requise par tous, watchlist.org

– 19 juin 2013, guerre – ONU : Conférence de presse sur la publication du premier rapport sur les enfants et le conflit armé au Mali, un.org

Au Secrétaire général de l’ONU, il [le rapport de « Watchlist »]recommande d’inscrire Ansar Dine, AQMI, le MUJAO et le MNLA sur la « Liste de la honte »** et d’exclure les troupes tchadiennes de la Mission de l’ONU tant que le Tchad n’aura pas finalisé son plan d’action relatif aux enfants dans les conflits armés.  Les troupes tchadiennes combattent au Mali depuis la mi-janvier 2013. * « Watchlist on Children and Armed Conflic » est un réseau d’ONG internationales qui collectent et diffusent des informations sur les violations commises contre les enfants et en saisit le Conseil de sécurité. ***  La « Liste de la honte », qui figure en annexe du rapport annuel du Secrétaire général sur les enfants et les conflits armés, recense toutes les parties à un conflit accusées de recruter des enfants soldats et de commettre d’autres violations des droits de l’homme à leur encontre.

– 12 juin 2013, guerre – Makaila Nguebla : « Je suis indigné par le soutien de la France à Déby », survie.org

Makaila Nguebla, blogueur tchadien connu pour son engagement et sa capacité à dévoiler des scandales sur la corruption et la répression au Tchad vient d’être expulsé du Sénégal, où il vivait depuis 2005 en exil. Une expulsion vers la Guinée Conakry qu’il doit au zèle des autorités sénégalaises, sans doute pressées de céder aux injonctions du ministre tchadien de la Justice, Jean-Bernard Padaré, en visite à Dakar quelques jours auparavant pour parler « coopération judiciaire » sur fond d’affaire Hissène Habré. .. Makaila Nguebla : … Grâce à l’intervention de ses troupes au nord du Mali, Idriss Deby prend, aujourd’hui, en otage la quasi-totalité des dirigeants de l’Afrique de l’Ouest qui ne peuvent pas s’opposer à ses caprices. Les chefs d’Etats d’Afrique centrale en savent quelque chose. Deby se prend pour Kadhafi et nourrit des ambitions surréalistes, il est bel et bien tenté de reprendre le rôle politique et militaire de son parrain Kadhafi. Regardez comment il a évincé, en Centrafrique, le président Bozizé du pouvoir en soutenant matériellement et financièrement les chefs rebelles centrafricains jusqu’à la prise du pouvoir de Bangui. C’est pourquoi il est craint en Afrique centrale. Avant sa mort, le guide libyen était connu pour son influence politique et militaire en Afrique. Aujourd’hui, grâce à la manne pétrolière du Tchad, Idriss Deby est devenu une puissance militaire sous-régionale qui s’est imposée à son peuple et à la communauté internationale. C’est inadmissible !

– 8 juin 2013, guerre : Libye – Le risque djihadiste libyen menace le Tchad, assure Idriss Déby, france24.com

Dans un entretien accordé au quotidien Le Figaro, le président tchadien Idriss Déby s’inquiète du développement de camps d’entraînement djihadistes en Libye, et des risques de contagion au Tchad. .. Tensions entre le Tchad et la Libye Le Tchad a une frontière de plus de 1000 kilomètres avec la Libye, au milieu du Sahara. Depuis l’essor de la rébellion libyenne qui a mené à la chute de Mouammar Kadhafi, en 2011, N’Djamena a cherché à maîtriser ce qui se passait chez son voisin. À plusieurs reprises, Déby a accusé Tripoli de protéger des factions rebelles tchadiennes qui menaceraient N’Djamena, ce que réfutent les autorités libyennes. Dans ce contexte, le président tchadien agite la menace djihadiste terroriste qui gronderait en Libye et réclame l’attention internationale : « La guerre au Mali vient de Libye, elle se reconstitue en Libye et c’est l’affaire de toute la communauté internationale. Car la liaison peut être vite faite entre Boko Haram au Nigeria et les groupes dans le nord du Niger. Cela n’est pas rassurant et nous ne sommes pas préparés pour ce genre de situation. Le terrorisme peut frapper quand il veut, même au Tchad. » Le président nigérien Mahamadou Issoufou, dont le pays a été touché par un attentat à Agadez le 23 mai, avait confirmé que des attaques contre le sol tchadien étaient fomentées depuis la Libye, dans une interview à RFI, la semaine passée. .. Déby est d’ailleurs accusé de profiter de son aura internationale acquise ces derniers mois pour étouffer la démocratie et les droits de l’Homme dans son propre pays. Des députés et des journalistes ont été récemment emprisonnés au Tchad, ce qui a alerté des ONG telles que Human Rights Watch. Paris, qui a été critiqué pour son silence à l’égard de ces arrestations, a assuré qu’il « n’y a pas de dérogation, d’indulgence en fonction de ce qu’a été à un moment notre solidarité dans un combat qui devait être mené. Les droits de l’Homme ne sont pas à éclipse », a affirmé le chef de l’État français François Hollande dans un entretien sur FRANCE 24, RFI et TV5 Monde, la semaine dernière. Dans l’interview au « Figaro », Idriss Déby évoque, à propos des personnes incarcérées, une « minorité » qui chercherait à « déstabiliser le Tchad ». « Avant on savait qui soutenait le désordre au Tchad. C’était Kadhafi. Là je n’ai pas compris cette conspiration qui n’était pas un coup d’État, mais plutôt une tentative d’organiser un printemps arabe ».

– 7 juin 2013, guerre – Interview : Déby : «La Libye est au bord de l’explosion», lefigaro.fr

… « Les djihadistes, je le confirme, sont en mesure de refaire ce qu’ils ont fait au Mali. Peut-être pas de la même manière, ils vont certainement changer de stratégie. Ils ont des camps d’entraînement dans le Djedel Akhdar et des brigades qui se constituent à Benghazi, Tripoli, à Sebha au vu et au su de tout le monde. La situation évolue de la façon la plus négative possible pour la Libye, mais aussi pour nous. .. La communauté internationale doit aider les autorités légitimes de la Libye. C’est un pays qui n’a pas d’armée, pas d’institution, pas de société civile pour garantir la paix. Q: Ces dernières semaines, plusieurs personnes, dont des députés et des journalistes, ont été arrêtées au Tchad. Plusieurs ONG ont protesté, parlant d’arrestations arbitraires…: Les ONG sont dans leur rôle. Mais le Tchad est un pays souverain, démocratique avec une justice indépendante. Nous souhaitons que la justice fasse la lumière le plus rapidement possible sur ce qui s’est passé. J’avoue que je ne sais pas car j’étais hors de N’djamena. Je crois que l’intervention du Tchad au Mali ne devrait pas être, pour une petite minorité de mes compatriotes, une occasion pour déstabiliser le Tchad. C’est vrai que certains partis politiques n’étaient pas d’accord. Est-ce pour cela? Y a-t-il d’autres mobiles? Avant on savait qui soutenait le désordre au Tchad. C’était Kadhafi. Là je n’ai pas compris cette conspiration qui n’était pas un coup d’État, mais plutôt une tentative d’organiser un printemps arabe. »

– 8 juin 2013, guerre – Tchad — Des enfants soldats dans l’armée tchadienne : c’est maintenant que l’ONU y croit ?, ndjamena-matin.com

… Ayant constaté l’efficacité des soldats tchadiens dans le conflit malien, l’Organisation des Nations Unies semble s’être décidé à puiser abondamment dans la milice d’Idriss Deby. Mais à une condition : que ce ne soient pas des enfants-soldats ! …

– juin 2013, guerre : Centrafrique + France- Le Tchad entre deux guerres ? Remarques sur un présumé complot, Roland Marchal dans Politique Africaine, politique-africaine.com

En effet, reconnu comme puissance tutélaire de la Répu­blique centrafricaine (RCA), le Tchad qui fournit le principal contingent de la force régionale en RCA a pesé de manière décisive sur l’issue de la crise dans ce pays. Fin décembre 2012, Ndjamena annonçait que les rebelles ne pourraient aller au delà de la ville de Damara (envi­ron 70km de Bangui), ouvrant ainsi la voie à une solution politique à Libreville. Trois mois plus tard, Ndjamena décidait qu’il fallait passer outre cet accord mal respecté par le président François Bozizé et laissait les rebelles entrer dans Bangui et conquérir le pouvoir par les armes. .. à cette vague d’arrestations (Mai 2013) s’ajou­taient bientôt des mandats d’arrêt visant un certain nombre de personnalités qui auraient été liées aux violations massives des droits de l’homme sous Hissène Habré. Certaines ont en fait occupé pendant des années d’importantes fonctions dans le régime actuel, quelques unes d’entre elles étant devenues au fil des ans des figures de l’opposition en exil. .. Il ne s’agit pas ici de nier l’effet d’aubaine et la rente diplomatique que représente pour le président Idriss Déby l’intervention de l’armée tchadienne au Mali: on les voit trop à l’œuvre dans les silences occidentaux. .. 2003 Idriss Déby tombe dans le coma lors du sommet de l’Union africaine à Maputo en juillet et n’est sauvé que par l’action décisive et rapide de la France (1 : Un avion médicalisé sera mis à disposition immédiatement). Pendant sa convalescence naît un nouveau pacte avec Paris qui resserre une relation dis­ tendue par les années de cohabitation entre Lionel Jospin et Jacques Chirac (19972002). Si l’on n’en connaît pas les termes, il est troublant de voir le soutien français se maintenir année après année, alors qu’ailleurs en Afrique la diplomatie française fait souvent preuve d’une plus grande retenue dans son appui à certaines pratiques. (note : Xavier Darcos, ministre délégué à la Coopération, au Développement et à la Francophonie, n’hésite pas à déclarer lors de sa visite à Ndjamena le 28mai2004: «La France soutient la position du président Déby qui a été élu démocratiquement et par deux fois, elle salue le fait que l’Assemblée nationale, à une majorité supérieure à celle qui d’habitude soutient le gouvernement, a approuvé la révision de la Constitution».… (2008) D’abord, le soutien français et libyen à Déby est confirmé puisque les troupes françaises préservent l’aéroport alors que des officiers supérieurs, dont l’attaché de défense à Ndjamena et le général Benoît Pugat alors à l’état-major des armées à Paris, contribuent de manière essentielle à la sanctuarisation de la présidence tchadienne et à la contre offensive le dimanche 3 février. Qadhdhâfî, quant à lui, fournit les muni­tions pour les tanks tchadiens que trans­portent les avions français. Ce soutien prend également la forme de l’opération Eufor Tchad/RCA dont le seul véritable acquis aura été de donner à Idriss Déby le temps d’acheter de l’armement grâce aux revenus pétroliers et de former les hommes pour obtenir une suprématie militaire contre ses rebelles (5 : 5. Voir le témoignage de la journaliste de RFI, Sonia Rolley, Retour du Tchad. Carnet d’une correspondante,Arles, Actes Sud, 2010 ainsi que la collection d’analyses: <www.bmlv.gv.at/pdf_pool/publikationen/eufor_tchad_revisited.pdf>, consulté le 10juillet2013.). .. (Déby) a défait la rébellion tchadienne sanctuarisée grâce à l’appui de Salah Abdallah Gosh, le chef des services secrets soudanais. .. après ces élections générales de 2011, le climat politique évolue à Ndjamena. La défaite militaire de l’oppo­sition armée permet l’utilisation d’une plus grande fraction des revenus pétro­liers pour des usages civils et non plus seulement l’achat de matériel militaire. Par ailleurs, un accord signé avec l’Exim­ Bank chinoise en août 2011 ouvre une ligne de crédit gagée sur les ressources pétrolières à venir du Tchad. Même s’il est indexé sur l’avenir, l’argent est bien là et peut couler à flots … une bonne partie du budget des ministères est reversée à la Direction des projets spéciaux, gérée directement par la présidence, et ne suit aucune des règles d’attribution des marchés publics. .. paradoxalement, l’accrois­sement des ressources n’aura pas permis un élargissement de la base politique du pouvoir tchadien: elle aura au contraire abouti à sa rétraction. .. . De plus, une partie des ex-rebelles tchadiens a grossi les rangs de l’opposition à Mouammar Qadhdhâfî sous l’impulsion de Khartoum et vit désormais dans le Sud et l’Est libyens dans l’attente de l’émergence d’une nouvelle rébellion…

L’arrivée au pouvoir à Bangui d’une coalition de groupes armés, la Séléka, le 24 mars 2013 n’aurait pas été possible en effet sans l’acquiescement du Tchad. Celui-ci n’a pas été acquis sans enga­gement de la part des deux principaux dirigeants du mouvement, Michel Am Nondroko Djotodia (aujourd’hui chef d’État de la transition) et Noureddin Adam (aujourd’hui ministre de la Sécu­rité). En effet, fin décembre 2012, le chef d’État tchadien annonce que les rebelles de la Séléka ne pourraient dépasser la ville de Damara à 70km de la capitale centrafricaine. Son inquiétude alors est double (11. Entretiens, Bangui, avril 2013.) D’une part, les pays de la région et les États Unis ne sont pas insensibles aux déclarations de François Bozizé (chef d’État avant le 24 mars 2013) évoquant la présence de Janjaweed et autres isla­mistes au sein de la Séléka, ce qui incite à la prudence même si ces déclarations relèvent pour l’essentiel de la pure propagande, comme les semaines sui­vantes le démontreront. D’autre part, Idriss Déby est conscient que parmi les gens de la Séléka se trouvent de nombreux combattants tchadiens, qui ont servi sous les ordres de Mahamat Nouri, Adouma Hassaballah et Adoum Yacoub Kougou et, pour l’essentiel, appar­tiennent à des groupes ouaddaïens. De plus, anticipant une victoire militaire de la Séléka, de nombreux opposants tcha­diens dans les pays de la grande région s’agitent et parlent de reprendre la lutte armée avec cette fois ci la RCA comme sanctuaire. Ce n’est qu’après avoir obtenu de fortes assurances de la part des dirigeants de la Séléka (notamment la nomination à des postes clefs de l’appareil d’État centrafricain de membres des services de sécurité tchadiens) (12 : «Chad: Déby’s Enemies Crowd in», Africa confidential, vol.54, n°11, 24 mai 2013), avoir remisé l’argument religieux de Bozizé (qui faisait de la Séléka, le cheval de Troie des islamistes soudanais) et assisté aux ultimes tentatives de ce dernier de se remettre en selle, qu’Idriss Déby donne son feu vert à l’attaque de Bangui en mars 2013. L’implication accrue du Tchad dans la force régionale apparaît alors autant comme un signe de puis­sance que comme l’expression d’une faiblesse face à la possible menace que représente un mouvement comme la Séléka, dont une partie des commandants au niveau intermédiaire n’obéit qu’im­parfaitement à la direction et est prompte à vendre ses services aux plus offrants. On ne dira rien ici du comportement alambiqué de ladite communauté internationale, de la France socialiste pusil­lanime comme elle seule sait l’être, d’une politique américaine qui bégaie dans son engouement antiterroriste et joue l’aveuglement une fois de plus. Alors que l’environnement régional du Tchad est de plus en plus instable, il serait tentant comme on le fait trop vite aux États-Unis d’identifier dans Boko Haram, les islamistes soudanais, et les djihadistes libyens, maliens ou autres, les menaces potentielles qui pèsent sur le Tchad. Le danger tient plus à un certain type de gouvernance intérieure, à l’incapacité du régime de se réformer dans son arbi­traire et sa prévarication, bref à toujours se comporter comme s’il était entre deux guerres (17 : M.Debos, Le Métier des armes au Tchad. Le gou­vernement de l’entre-guerres, Paris, Karthala, 2013)

– 22 mai 2013, guerre – Chad Commits to an Acceleration of the Action Plan to End the Recruitment and Use of Child Soldiers, childrenandarmedconflict.un.org

… Since the signing of the action plan in 2011, Chad has not recruited children as a matter of policy but reliable mechanisms to prevent the recruitment of minors, investigate and prosecute violations against children still need to be put in place throughout the country. ..

– 13 mai 2013 guerre – Retour des soldats tchadiens du Mali, lefigaro.fr

– 8 mai 2013, guerre : Libye – Le diabolique plan hégémonique d’Idriss Deby contre les pays voisins du Tchad (sur site politico-militaires, informations à vérifier), mact-chad.com

– 27 avril 2013, guerre : Libye – Idriss Déby accuse la Libye d’abriter des foyers de rebelles tchadiens, rfi.fr

… Ceux qu’il qualifie de «mercenaires» seraient en train de se regrouper dans la région de Benghazi avec pour objectif de mener des actions de déstabilisation au Tchad. Idriss Déby demande aux autorités libyennes d’agir. ..

– 26 avril 2013, guerre – Centrafrique : Noureddine Adam, général de fortune, jeuneafrique.com

… Puis c’est l’appel du pays : de retour dans le nord de la Centrafrique via le Tchad, Adam rejoint fin 2009 la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP), un mouvement politico-militaire alors dirigé par Charles Massi. Pendant trois ans, Noureddine Adam passe le plus clair de son temps entre le maquis et le Tchad où il connaît des fortunes diverses, un moment arrêté pour connivences supposées avec les rebelles qui combattent Idriss Déby Itno, puis soutenu au point de passer bientôt pour « l’homme de N’Djamena ». ..

– 19 avril 2013, guerre – émission « internationale »: le splash raté d’Idriss Déby, zoomtchad.com

Le Premier Ministre tchadien a, dans une allocution à l’Assemblée Nationale, déclaré ces jours-ci que le coût payé par le trésor public pour financer le déploiement des forces tchadiennes s’élève à plus de 57milliards de CFA, autrement dit plus de 86 millions d’euros! C’est absolument invraisemblable, comment une telle chose a-t-elle été possible? Financer à 100% une intervention sans un franc de la part de la communauté internationale, des NU, sous prétexte que les revenus pétroliers sont là et que Deby peut en user comme bon lui semble ! 57 milliards ! Quid de la détresse des familles, des étudiants, des sans emploi, des malades dans les hôpitaux, etc… Ne pouvait-on pas en faire meilleure escient! Et dire que dans ce pays, il y a des gens qui se disent de » l’opposition politique légale” ! De grâce, qu’ils se trouvent une autre étiquette genre « MPS BIS », ce serait plus honnête. C’est l’opposition politique légale la plus à genoux d’Afrique. Une véritable escroquerie ! Toujours par rapport au Mali, et au terme de cette campagne malienne, on a l’impression que rien n’a vraiment changé, au sujet des relations Deby-Hollande. Malgré son incroyable engagement à corps perdu et à fonds perdus, les fruits ont été bien maigres. On pourrait même dire qu’une crispation faite d’amertume et de rancœur demeure chez Deby ; elle s’est extériorisée par les dénonciations des médias d’Etat et par le lancement par un site du pouvoir (Alwihda) d’une virulente campagne anti-française. Donc, on peut faire le constat que, malgré l’engagement avec zèle d’Idriss Deby dans la guerre au Mali, le président français a, soigneusement, évité de prononcer une seule fois son nom, tous les observateurs ont relevé que Hollande a salué le courage des Tchadiens dans la guerre au Mali. Aucun mot n’a été dit par Hollande et surtout pas le nom de Deby qui a, peut-être, au terme de cette campagne malienne, eu un sursis grâce au lobby militaire français, mais il sera de courte durée. Ce qui est important, c’est que cet engagement des troupes tchadiennes a été insuffisant pour décrisper les relations Hollande-Deby. Et Idriss Deby en est parfaitement conscient,  d’où les efforts pour régler la grève des fonctionnaires ; et c’est ce qui explique aussi qu’il veuille enterrer l’affaire Arche de Zoé. Il s’était déjà aplati devant Sarkozy en humiliant toute l’Afrique, alors au point où il en est…

– 15 avril 2013, guerre – Le président Idriss Déby veut faire du Tchad un acteur majeur en Afrique, lemonde.fr

– 13 avril 2013, guerre – Deby colonise la RCA, nouvelessor.over-blog.com

A partir la formation du 1er Gouvernement de Président autoproclamé Michel Djotodia, on s’aperçoit que le grand vainqueur est indéniablement Idriss Deby qui n’a pas lésiné sur les moyens pour rattraper son échec à la conférence de Libreville. Tantôt en solo, tantôt de concert avec les autres parrains des accords de Libreville, Deby a d’accord poussé son homme de lige à savoir Nourradine Adam, un tchadien, à occuper militairement et ce, en violation desdits accords, l’extrême nord de la R.C.A. Cette partie du pays servira de base arrière à ses hommes au cas où le pouvoir central de Bangui lui serait hostile. Ainsi donc Nourradine a occupé Sido (R.C.A.) avec deux véhicules avant que Deby ne le renforce en catimini avec une douzaine des véhicules. ..

– 4 avril 2013, guerre – Centrafrique : Noureddine Adam, l’autre homme fort de Bangui, jeuneafrique.com

… À la mort de Charles Massi, leader politique de la CPJP, en décembre 2009, Adam prend la tête du mouvement. Après avoir dénoncé, en juin, l’accord que l’un de ses compagnons, Aboulaye Hissène, venait de signer avec Bangui, il décide, le 20 août, d’unir ses forces avec la Convention patriotique du salut du Kodro (CPSK) de Mohamed Moussa Dhaffane. Les deux hommes parviennent à convaincre Michel Djotodia et l’UFDR de les rejoindre. C’est l’acte de naissance de la Séléka. ..

– 2 avril 2013, guerre – Deby, les djihadistes et Boko haram, (Notes R*E : informations de cet article à vérifier)  nouvelessor.over-blog.com

Deby a déclaré à la presse internationale que « la menace djihadiste existe au Tchad » et cette même presse de propager de manière complaisante les propos de Deby. Ce n’est qu’un secret de polichinelle, la lutte contre l’islamisme militant est devenue une activité qui permet à tout pouvoir indexé par les différentes organisations pour son manque de démocratie, des libertés individuelles et collectives, de détourner l’attention et d’être toléré sans contrepartie de sa part. Tel est l’un des plans de Deby en envoyant ses troupes au Mali. Et pourtant, Deby est l’un des principaux acteurs dans le développement de l’islamisme en Afrique centrale et de l’Ouest. .. Bien que Deby soit engagé contre AQMI au Mali, Boko Haram a toujours pignon sur rue à N’Djamena. Et dire que Boko Haram est une menace pour le Tchad, est une plaisanterie de mauvais goût, tant les relations sont étroites et anciennes. Au contraire, comme Boko Haram est vigoureusement traqué par le régime de Lagos, il utilise N’Djamena et la bienveillance de Deby pour ses nombreuses activités, particulièrement dans les pays voisins : Cameroun et Niger. Même si le Tchad est en train de combattre les djihadistes, Deby conserve des relations privilégiées avec le régime soudanais, intermédiaire incontournable de toutes les activités djihadistes en Afrique, ce qui veut dire qu’il a la protection du centre névralgique d’islamisme. Boko Haram est dans nos murs et le jour où il y aura un évènement fâcheux au Tchad, sachez tout simplement qu’il s’agira d’un montage pour des coups fourrés à la Machiavel …

– 2 avril 2013, guerre – Le métier des armes au Tchad. Le gouvernement de l’entre-guerres, Marielle Debos, Paris, Karthala, 2013.

… En suivant les trajectoires des combattants qui passent d’une faction à une autre, de la rébellion à l’armée, et empruntent parfois des chemins qui mènent en Libye, au Soudan ou en Centrafrique, l’auteure révèle la fluidité de leurs loyautés mais aussi les hiérarchies qui marquent le métier des armes. Elle éclaire ainsi les règles d’un monde trop souvent associé au chaos ou à l’anomie. L’ouvrage montre que la constitution de ce métier, loin de s’opposer à la formation de l’État, est indissociable de la trajectoire historique de celui-ci et d’un mode de gouvernement violent. L’enjeu n’est plus seulement de savoir comment mettre fin à la guerre mais aussi comment sortir de l’entre-guerres entretenu par la violence d’État. ..

Voir aussi de Marielle Debos: « Living by the gun in Chad. Armed violence as a practical occupation », Journal of Modern African Studies, Vol. 49, n°3, Septembre 2011, pp. 409-428 +  « Fluid loyalties in a regional crisis. Chadian combatants in the Central African Republic », African Affairs, Vol. 107, n° 427, April 2008, pp. 225-241 + « Chad (1900-1960) », Online Encyclopedia of Mass violence , Paris, Presses de Sciences Po, April 2008, 13 p. [http://www.massviolence.org/fr/Chad-1900-1960] + « Les limites de l’accumulation par les armes. Itinéraires d’ex-combattants au Tchad », Politique africaine, n°109, March 2008, pp. 167-181 + « Porous borders and fluid loyalties. Patterns of conflict in Darfur, Chad and the CAR », Online Africa Policy Forum, Centre for Strategic and International Studies, Washington, June 2008. + « Tchad : l’escalade de la crise », Ramses 2009, Paris, Dunod, 2008, pp. 211-213. + « Tchad », Encyclopedia Universalis, Paris, 2008, with Jean-Pierre Magnant and Roland Pourtier. + « Darfour, Tchad, République centrafricaine : le développement d’une crise régionale », Ramses 2008, Paris, Dunod, 2007, pp. 269-273. + « Tchad : enjeux locaux et régionaux de la crise politico-militaire », Universalia 2007, 2007, pp. 267-271. + « Darfour, Tchad : l’enchevêtrement des crises », Ramses 2007, Paris, Dunod, pp. 225-227.

– 26 mars 2013, guerre – Une nouvelle rébellion menace le Tchad et la Centrafrique, afrikarabia.blogspirit.com

– 22 mars 2013, guerre : Boko Haram – Senator Ali Shérif ( SAS ) et Deby, tchadonline.com, informations non vérifiées.

– 4 mars 2013, guerre – L’armée tchadienne aux avants-postes de la guerre au Mali (Note R*E : Le monde interview le chercheur Philippe Hugon ami parisien de Déby d’où le côté publicitaire), lemonde.fr

– 19 janvier 2013, guerre – Les forces tchadiennes au Mali : mythe et réalités, rfi.fr

Comparés aux 5 à 7 000 hommes de l’armée centrafricaine, ou aux 7 800 soldats maliens, le Tchad fait effectivement figure de puissance militaire dans la région, avec ses quelque 30 000 militaires actifs, dotés qui plus est d’une artillerie conséquente. Avec son escadrille de six bombardiers Sukhoi-25 et ses hélicoptères de combat MI-24, l’armée de l’air tchadienne est aussi la plus importante de la région. .. Mais ce qui fait la force de l’armée tchadienne, c’est surtout sa composante ethnique. Essentiellement recrutées parmi les Zaghawa – une ethnie du nord-est du pays –, les unités d’élite de l’ANT font preuve d’une relative homogénéité et d’une toute aussi relative fidélité au pouvoir en place. Cette montée en puissance des Zaghawa dans l’armée date de l’arrivée au pouvoir de Hissène Habré, en 1982. Cette année-là, Ndjamena fut prise par des colonnes commandées par le colonel Idriss Déby, d’origine zaghawa. Cette montée en puissance s’est quasi-systématisée après la prise du pouvoir en 1990 par Idriss Déby lui-même. .. L’autre faiblesse de l’armée tchadienne tient probablement à son manque de professionnalisme, à commencer par son comportement violent vis-à-vis des populations civiles. Certes, les temps sombres de la « pacification » du Sud menée après la prise de pouvoir en 1982 par Hissène Habré – notamment lors des massacres de « septembre noir » en 1984 dans la région de Sarh – semblent désormais révolus. Mais les soldats de l’ANT se rendent toujours coupables d’exactions. A plusieurs reprises, des organisations internationales comme Human Rights Watch ont notamment pointé du doigt les agressions commises par l’armée tchadienne à l’encontre de populations civiles, en particulier dans le nord-ouest de la République centrafricaine. En mars 2008, l’organisation y dénonçait « les nombreuses attaques transfrontalières (de l’armée tchadienne) contre des villages (…) tuant des civils, incendiant des villages, et volant du bétail. » La présence d’enfants soldats au sein de l’armée a aussi longtemps été reprochée au gouvernement tchadien, jusqu’à ce que ces enfants soient officiellement démobilisés en 2007. Depuis la signature de l’accord de paix avec le Soudan en 2010, le président Idriss Déby a entrepris, selon ses propres mots, une opération de « nettoyage » de l’armée. Celle-ci visait selon lui à professionnaliser l’institution, à y faire régner « l’ordre et la discipline », et à la purger des « brebis galeuses et fossoyeurs de l’armée qui doivent rendre le béret et les insignes militaires avant la fin des opérations ». La réforme prévoyait une meilleure rémunération et une meilleure formation des forces armées, mais aussi une baisse des effectifs. Simple cure d’amaigrissement ou réelle volonté de faire évoluer l’armée tchadienne ? Il est encore trop tôt pour répondre.

– 17 janvier 2013, guerre – Mali : 1 400 militaires français engagés, le Tchad envoie 2 000 hommes, lemonde.fr

– 1er janvier 2013, guerre – Centrafrique (RCA) : L’agenda secret de la rébellion (interview d’un responsable du mouvement Séléka), afrikarabia.blogspirit.com

… La coalition de tous ces mouvements rebelles date de moins de 4 mois. Tout a commencé à partir de fin octobre 2012. Nous étions conscients que pour renverser le président Bozizé, il fallait passer par le Tchad et d’autres pays de la sous-région. Nous avons constaté que les relations s’étaient fortement dégradées entre la Centrafrique (RCA) et le Tchad. Nous avons réussi à convaincre de notre démarche certains proches du président Idriss Déby, que nous avons rencontré à Paris… des officiels de hauts rangs et des membres de son cabinet. Ils nous ont expliqué qu’ils étaient déçus de l’attitude et de l’incompétence du président François Bozizé. Plusieurs accords avaient d’ailleurs été signés entre le Tchad et la RCA et les choses traînaient. .. Nous avons le soutien politique de proches d’Idriss Déby, mais cela ne veut pas dire qu’on a le soutien personnel du président Déby. Concernant Sassou Nguesso, cela fait longtemps qu’il ne s’entendait plus avec Bozizé. Il a joué un rôle important, notamment pour demander au président Déby de ne pas intervenir militairement contre la rébellion. Quant au Soudan, c’est très clair, il n’y a aucun élément soudanais dans notre mouvement. D’ailleurs vous savez très bien que les relations ne sont pas bonnes entre le Tchad et le Soudan, ce serait donc contradictoire. ..

– 28 décembre 2012, guerre – Interview Déby : Tchad. Mobilisation générale, parismatch.com

– 19 décembre 2012, guerre – RCA : les rebelles avancent, le Tchad en arbitre, rfi.fr

… Après avoir, ces derniers jours, pris plusieurs localités comme Ndélé et Bria en République centrafricaine (RCA), les rebelles de la coalition Seleka ont poursuivi leur progression en prenant, ce mercredi 19 décembre, la localité de Kabo, située à 350 km au nord de Bangui. Cependant, le président François Bozizé a été renforcé par l’arrivée, mardi, de troupes tchadiennes qui ont réussi à stopper l’avancée rebelle. Entretemps, le gouvernement tchadien se prépare à accueillir, dans les prochains jours, autour d’une table de négociations, les belligérants et le gouvernement centrafricain, à Ndjamena. .. Le gouvernement tchadien assure que ses forces armées, en RCA, ne visent pas à protéger un camp plutôt qu’un autre. Ils sont là pour s’interposer et non pas pour s’opposer aux forces rebelles. « C’est une mission de sécurisation de la population ; une mission d’interposition pour que les hostilités sur le terrain s’arrêtent et que le langage de la paix, du dialogue prenne le dessus sur le langage des armes », affirme Hassan Sylla, porte-parole du gouvernement tchadien, joint par RFI. Et il ajoute que les rebelles et le gouvernement se préparent à aller à Ndjamena pour négocier. .. Cette fois-ci, le Tchad ne semble pas choisir l’option des armes pour régler ce nouveau conflit politico-militaire en Centrafrique. Les troupes tchadiennes jouent l’interposition ; elles ne sont présentes que sur l’axe nord-sud pour verrouiller l’accès à Bangui. Ainsi, les militaires tchadiens assurent une présence mais ne semblent pas vouloir se lancer dans la traque aux rebelles qui ont continué leur progression. Le dispositif tchadien empêche certes la prise de la capitale centrafricaine par la rébellion mais maintient la pression militaire sur le pouvoir centrafricain. Cela signifie-t-il que Ndjamena veut obliger le président Bozizé à négocier ? En mai 2012, son homologue tchadien, Idriss Deby, en visite à Bangui, avait recommandé l’ouverture d’un dialogue entre Centrafricains. Le pouvoir tchadien -qui a volé au secours du régime de Bangui à plusieurs reprises– juge-t-il, aujourd’hui, que François Bozizé est devenu trop impopulaire pour bénéficier encore de son soutien ? En Centrafrique, les crises à répétition (conséquences d’accords de paix non respectés et d’absence de dialogue) ont-elles fini par lasser le voisin tchadien préoccupé par le risque d’une instabilité chronique à sa frontière sud ? Autant d’éléments qui pourraient expliquer que Ndjamena choisisse, cette fois, de défendre l’option du dialogue pour régler la crise centrafricaine. ..

– 8 décembre 2012, guerre ? : opposant politico-militaire  – Bruit de bottes dans le Tibesti : le MACT du Dr. Ali Ordjo HEMCHI ouvre le front (Ambenatna), jeune-tchad.over-blog.com

… Le mouvement d’action pour le changement au Tchad en abrégé MACT est dirigé par le Dr Ali Ordjo Hemchi (photo), économiste, bien connu du milieu universitaire tchadien où il a enseigné pendant plusieurs années. Le Président du MACT est aussi connu pour ses faits d’armes car il a activement participé à la rébellion de l’Est du Tchad au sein de l’UFDD où il a été l’un des dirigeants le plus influent. ..

– 6 décembre 2012, guerre ? : opposant politico-militaire – Communiqué : Relatif à la création du Mouvement d’Action pour le Changement au Tchad (MACT), tchadonline.com

– 14 novembre 2012, guerre – Mali : « L’armée tchadienne est à la disposition de l’Union africaine », selon Sékouba Konaté, jeuneafrique.com

– 9 novembre 2012, guerre – Turbulences sur l’axe Paris-N’djaména-Bangui, centrafrique-presse.info

… assassinat à N’djaména en 2008 du leader de l’opposition démocratique Mahamat Saleh Ibni Oumar par les éléments du général Ismaël Chaïbou le patron de l’ANS, la police politique du président Idriss Déby. Malgré ses efforts, le président tchadien qui doit à Nicolas Sarkozy d’être encore au pouvoir alors qu’une rébellion armée était à deux doigts de le renverser en février 2008, ne parvient pas à décrocher un rendez-vous avec le nouveau président français depuis son élection en mai dernier. En octobre dernier, Idriss Déby a décidé et aurait annoncé lui-même à Bozizé en marge du congrès de son parti, le MPS, de rappeler les 90 éléments de l’Escadron tchadien de la garde rapprochée qu’il a détaché auprès de son protégé François Bozizé depuis son putsch de 2003 en Centrafrique. Idriss Déby a pris cette décision pour éviter que ses éléments présents à Bangui depuis le coup d’Etat de du 15 mars 2003 ne fassent les frais des conflits récurrents que suscite leur longue présence de moins acceptée par les Centrafricains y compris au sein de l’armée centrafricaine. Bangui s’attend également au prochain départ de Centrafrique des 300 éléments français du détachement Boali qui assurent le soutien logistique des troupes d’Afrique centrale de la MICOPAX. Le Gabon qui fournit le gros de l’effectif a déjà annoncé son retrait de la RCA en 2013. Le contingent congolais de Brazzaville devrait suivre tout en offrant en compensation de former en 6 mois, deux bataillons centrafricains à l’académie militaire de N’kombo. Quant au Cameroun, il a déjà commencé son retrait des régions de l’Ouham et l’Ouham-Pendé. Cette décision qui a plongé ce dernier dans la panique l’a contraint à faire appel aux services du général à la retraite Jean-Pierre Perez reconverti dans une entreprise privé de sécurité militaire, le groupe EHC. Ce général français qui vient d’effectuer une visite éclair à Bangui, n’est pas un inconnu pour Bozizé qu’il a déjà servi comme conseiller sécurité à la présidence de 2003 à 2006. François Bozizé quant à lui, désespère de rencontrer son homologue français et compte beaucoup cependant sur la rencontre Hollande-Déby pour qu’une esquisse de bouclier sécuritaire pour son pouvoir soit trouvée par les deux chefs d’Etat. ..

– 21 octobre 2011, guerre : Libye + Soudan – International Crisis Group : L’afrique sans Kadhafi : le cas du Tchad, crisisgroup.org

… p4 Vingt ans de méfiance réciproque, d’échanges de bons procédés et de liens singuliers entre Tripoli et N’Djamena expliquent la gestion particulière de la crise libyenne par le pouvoir tchadien. Les huit mois de guerre qui ont abouti à la chute du colonel Kadhafi ont dû être très longs pour Idriss Déby dont la stratégie initiale a consisté à ne pas abandonner son partenaire du Nord sans subir les coûts politiques d’une telle démarche. .. Selon N’Djamena, ces combattants, au sein desquels les tchadiens seraient loin d’être majoritaires, n’appartiendraient pas à la garde présidentielle puisqu’ils ont été recrutés soit en Libye soit dans les pays voisins par des intermédiaires travaillant pour les pro-Kadhafi. Les autorités tchadiennes ont démenti avoir coordonné des recrutements avec ces intermédiaires, qui auraient agi au Tchad à leur insu. .. P8 Les huit mois de guerre qui ont abouti à la chute du colonel Kadhafi ont dû être très longs pour Idriss Déby dont la stratégie initiale a consisté à ne pas abandonner son partenaire du Nord sans subir les coûts politiques d’une telle démarche … Soudan … MJE…

– 3 octobre 2012, guerre – Rentrée au bercail de soldats rebelles (retour de 3000 ex-rébellion tchadienne du Front populaire pour le redressement (FPR) de RCA), bbc.co.uk

– 23 juillet 2012, guerre – Interview Idriss Déby Itno : « J’ai trop longtemps prêché dans le désert », jeuneafrique.com

– Le président français, François Hollande, vous a téléphoné le 3 juillet. J’imagine qu’il vous a parlé de la situation au Mali… : Oui. Il m’a demandé si nous étions disposés à envoyer des troupes tchadiennes sur place. Ma réponse a été conforme à ce que je viens de vous dire : nous n’enverrons personne dans le cadre de la Cedeao. Mais nous n’avons pas parlé que de cela. Le statut du détachement français au Tchad et l’opération Épervier ont également été abordés. Nous sommes convenus de nous retrouver ultérieurement pour approfondir ce dossier. – À Paris?: Sans doute. J’ai beaucoup d’amis en France et, comme vous le savez, je m’y rends régulièrement pour y subir un check-up. Tout véhicule a besoin d’aller de temps à autre au garage pour une révision générale. – Êtes-vous toujours favorable à la fermeture de la base française de N’Djamena? : Ce n’est pas nous qui avons demandé cette fermeture. L’initiative en revient à l’ancien ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé, lequel, vous vous en souvenez, avait déclaré que la France souhaitait retirer ses troupes du Tchad. Nous en avions alors pris acte, en précisant qu’il s’agissait là d’une initiative souveraine, à laquelle nous ne voyions aucun inconvénient. Des discussions ont suivi, dont l’unique résultat a été le projet de mise en place d’un comité mixte chargé d’étudier les modalités pratiques de ce retrait. Nous sommes prêts, le moment venu, à les reprendre. – Comment avez-vous accueilli l’élection de François Hollande et la défaite de Nicolas Sarkozy? : Cela ne change rien à la relation franco-­tchadienne. On a considéré à tort que je soutenais l’ancien président Sarkozy : ce ne sont pas mes affaires. Les chefs d’État passent, mais le socle de l’histoire commune entre la France et l’Afrique demeure, tout comme le partenariat entre pays souverains. – Le parti socialiste français a toujours milité pour que l’on connaisse enfin la vérité sur le sort de l’opposant Ibni Oumar Mahamat Saleh, disparu en février 2008. Ne craignez-vous pas de subir de nouvelles pressions en ce sens? : Absolument pas. Ibni Oumar a disparu lors des tragiques événements de février 2008, tout comme six cents autres Tchadiens dont une trentaine d’officiers et six généraux à qui personne ne s’est intéressé. Ibni avait certes des camarades en France, mais je refuse totalement que ces gens-là se mêlent des affaires intérieures du Tchad. Pour le reste, je fais confiance à notre justice, qui enquête sur ce cas comme sur d’autres depuis trois ans. Attendons que son rapport soit déposé.

– 29 avril 2010, guerre – Tchad: 105 rebelles tués en deux jours de combats dans l’Est (AFP), jeuneafrique.com

… Le FPRN est la seule rébellion actuellement au Tchad, l’essentiel des rebelles étant actuellement cantonnés au Soudan. ..

– 11 avril 2011, guerre – Des unités d’élite tchadiennes seraient aux côtés de Kadhafi, lefigaro.fr

L’aide militaire a commencé dès le début de l’insurrection avec l’envoi d’un premier contingent de 300 hommes. Des troupes d’élite tchadiennes s’impliquent de plus en plus aux côtés des militaires libyens, accusent les leaders de la rébellion. Jusqu’à conduire les opérations en première ligne. Les témoignages abondent. Dimanche le site Tchadactuel, habituellement bien renseigné, évoquait l’entrée de ces militaires tchadiens dans la vile d’Ajdabiya, le dernier verrou avant Benghazi. Il y a une semaine, un porte-parole militaire de la rébellion, Ahmad Bani, expliquait la déroute de ses combattants par la présence massive des Tchadiens : «Nous nous sommes heurtés à des milliers de membres de la garde républicaine tchadienne.» … Les autorités tchadiennes ont formellement démenti. «Aucun soldat possesseur d’une carte d’identité tchadienne n’a été capturé», a déclaré un conseiller du président Idriss Déby, Omar Yahya. Le président tchadien ne fait toutefois pas mystère de son soutien à Kadhafi, qu’il appelle régulièrement au téléphone, a-t-il confié au magazine Jeune Afrique. Il s’est également déclaré opposé à l’intervention de la coalition.

– 11 février 2011, guerre – Bilan en demi-teinte d’une opération de paix: la MINURCAT en Centrafrique et au Tchad (GRIP), operationspaix.net

La Mission des Nations unies en République centrafricaine et au Tchad (MINURCAT) a clôturé ses activités en décembre 2010, à la veille des élections générales dans les deux pays. La fragilité de ses acquis résulte des faiblesses de son mandat, essentiellement humanitaire alors que les problèmes sont politiques. Ainsi la mission a dû gérer les conséquences d’une situation sur laquelle elle ne pouvait pas intervenir. En outre, la lenteur de son déploiement a contribué à la discréditer. Enfin, le retrait des Casques bleus des zones occupées par les rébellions a privé les populations de ces régions de la possibilité de participer aux élections dans des conditions de sécurité suffisantes. Plus globalement, la MINURCAT illustre la valeur ajoutée d’un partenariat entre l’ONU et l’UE et rend compte des défis de la gestion des crises actuelles : d’une part, concilier deux principes contradictoires, à savoir la souveraineté des États et la responsabilité de protéger ; et d’autre part, déployer une opération de maintien de la paix lorsque les conditions de paix ne sont pas remplies. ..

– 23 mars 2010, guerre – Libya/Chad: Beyond Political Influence, crisisgroup.org

– Août 2009, guerre – Arms flows tothe conflict in Chad, by Pieter d. Wezeman (SIPRI, Suède), sipri.org

Supplying arms to Chad may fuel the conflict or facilitate human rights abuses there or in the Darfur region of Sudan. Although some states have restricted arms transfers, it is estimated that arms imports by Chad were five times higher in 2004–2008 than in 1999–2003. Weapons were delivered to Chad from countries including Ukraine, France, Libya, Belgium, China, the USA, Israel, Switzerland, Serbia and Portugal. ..Unofficial sources have reported that Chad ordered 100 Milan anti-tank missiles from France in late 2007. Unofficial sources also report that Libya actively supports the Government of Chad, including by supplying military aid. In 2006 two Chadian SF-260 light aircraft that Chad has used for ground attacks were overhauled in Libya. During the fighting in N’Djamena in February 2008 Libya also sent emergency supplies, including ammunition for T-55 tanks and rockets for use on Mi-24 combat helicopters. During 2007–2008 Chad received an estimated 82 upgraded AML-90/ Eland MK7 armoured vehicles with 90-mm cannons from Belgium via France. .. There are strong indications that Israel is a significant supplier of arms to Chad. .. Unofficial sources continue to report that Israel is involved with the supervision of tele-communication interception in Chad …Some countries may consider arms supplies to be in keeping with the UN Security Council’s admonition to support the Government of Chad or as a means to prevent increased rebel activity or victory—which could lead to even greater chaos. The countries that have supplied arms or that havea r ms flows to the conflict in chad allowed them to be supplied to Chad may have focused more on their own interests than on the peace and security of Chad. Among the benefits to be gained from supplying arms are direct revenues from arms sales, better relations with the regime controlling Chad’s oil fields and political influence in Northern Africa. .. Increased accountability and further research and debate on the effect and desirability of supply ing arms to a country in conflict is needed and would be facilitated bygreater openness and transparency on all aspects of arms transfers.

– 9 août 2009, guerre – Plusieurs accords de coopération Libye-Tchad, tchadonline.com

– 8 juin 2009, guerre – FIDH + LTDH + ATPDH, lettre ouverte à l’ONU: La MINURCAT ne suffit pas ; il faut nommer un représentant spécial pour favoriser l’instauration d’un dialogue politique global et inclusif au Tchad, fidh.org

– mars 2009, guerre – Opération militaire de l’UE au Tchad et en République centrafricaine (EUFOR Tchad/RCA), consilium.europa.eu

L’Union européenne a mené du 28 janvier 2008 au 15 mars 2009, l’opération militaire de transition EUFOR Tchad/RCA, conformément au mandat donné par la résolution 1778 du Conseil de sécurité des Nations unies (25 septembre 2007). ..

– 1er janvier 2009, guerre – Libye-Tchad: Un accord de coopération de sécurité, actutchad.over-blog.com

– 24 septembre 2008, guerre – International Crisis Group : Tchad, un nouveau cadre de résolution du conflit, crisisgroup.org

– 10 septembre 2008 (31 juillet 2008), guerre – Commission d’enquête sur les événements de février 2008 et ses conséquences, fidh.org, Documents Joints : Rapport de la Commission d’enquête sur les événements du 28 janvier au 8 février 2008 et ses conséquences (PDF – 944.9 ko) + Note de synthèse du Rapport de la Commission d’enquête (PDF – 365.2 ko)

… La FIDH, la LTDH et l’ATPDH regrettent cependant que les commanditaires et auteurs des exécutions sommaires n’aient pu être identifiés et appellent les autorités tchadiennes à mettre pleinement en oeuvre les recommandations de la Commission, en particulier : – engager des poursuites contre les responsables de ces exactions ; – mettre en place un mécanisme d’indemnisation et de réparation des dommages subis par les victimes ; – créer un Comité de suivi chargé de veiller à la mise en oeuvre effective des recommandations de la Commission composé notamment des organisations de la société civile nationales et indépendantes et de membres de la Commission d’enquête ; Il est également important que les autorités tchadiennes diffusent le plus largement possible les recommandations de la Commission d’enquête qu’elles ont elles-mêmes mis en place. « Nous espérons vivement que la publication de ce rapport pourra constituer un premier pas vers le rétablissement de l’État de droit au Tchad. Ceci passe nécessairement pas la mise en oeuvre effective des recommandations de la Commission et plus généralement par le respect des droits fondamentaux garantis par les instruments régionaux et internationaux de protection des droits de l’Homme » a déclaré Souhayr Belhassen, Présidente de la FIDH.

– Note de synthèse du Rapport de la Commission d’enquête (PDF – 365.2 ko): … 13 recommandations (page 12): … 10. Considérant la nécessité de voir le Tchad s’engager dorénavant dans un processus de retour à une paix durable, compte tenu de guerres récurrentes et de l’instabilité politique et institutionnelle qui en ont résulté, la Commission recommande: – La convocation de tous les protagonistes à la tenue d’un dialogue politique dont l’accord du 13 août 2007 conclu entre les principaux partis politiques légaux, pourrait en constituer le fondement; – Aux Gouvernements soudanais et tchadien, de respecter les Accords (Tripoli, Ryad et de Dakar) intervenus et de mettre fin à toute forme de soutien aux rebelles et mercenaires respectifs qu’ils utilisent, de respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’autre Etat et enfin, d’appliquer avec détermination, le programme de désarmement prévu dans ces accords; – De coopérer pleinement avec la MINURCAT et l’EUFOR en vue d’un retour de la paix dans la sous région. .. La Commission recommande au Gouvernement : – L’accélération de la réforme de l’ensemble de l’appareil judiciaire tchadien afin de le rendre plus performant dans le respect d’une indépendance réelle et soucieuse d’assurer le respect des droits fondamentaux de l’homme; – De veiller à assurer aux magistrats et à tout le personnel auxiliaire de la justice (greffiers, secrétaires de parquets, agents de la police judiciaire, officiers de police gendarmes), une formation appropriée; – De leur faire bénéficier des équipements et autres moyens suffisants, de bonnes conditions de travail et surtout, d’une rémunération conséquente. A cet effet, l’aide et l’assistance internationales pourraient être sollicitées; – De faire assurer par le truchement des organes compétents du Barreau, une bonne formation aux avocats conformément aux prescriptions d’instruments internationaux en la matière; – D’instituer et octroyer en faveur de citoyens les plus démunis, l’assistance judiciaire dont ils auraient besoin.

– 9 septembre 2008, guerre : Tchad / Soudan Darfour – OXFAM : Mission non-accomplie : les populations civiles demeurent en danger à l’Est du Tchad, oxfam.org

Intro: La crise humanitaire qui a lieu dans la partie orientale de cet état du Sahel qu’est le Tchad est considérée depuis trop longtemps comme une conséquence de la guerre du Darfour: la réalité est plus complexe que cela. L’impact du Soudan sur le Tchad est indéniable – ces dernières années, on a vu des centaines de milliers de réfugiés fuyant le Darfour – mais le conflit interne du Tchad a également joué un rôle important dans l’apparition de l’insécurité qui mine actuellement l’Est du pays. Encore plus indéniable est la conséquence de ces conflits imbriqués l’un dans l’autre pour les populations civiles. Dans une bonne partie des douze camps se situant à la frontière du Tchad et du Soudan, près de 250.000 réfugiés qui avaient fui un conflit au Darfour se sont retrouvés au milieu d’un autre, dans des conditions d’insécurité profonde. Les attaques et les raids entre communautés ont fragilisé 180.000 personnes déplacées dans leur propre pays (IDP), les poussant à chercher refuge dans des sites improvisés, et près de 700.000 autres civils tchadiens de l’Est du pays vivent sous la menace constante de la violence. Oxfam connaît bien ces communautés: depuis 2004, elle a mené des opérations d’urgence en vue de répondre à la crise humanitaire qui sévit dans l’Est du pays. Opérant dans quatre camps de réfugiés, sept sites IDP ainsi que dans des communautés hôtes voisines, Oxfam apporte de l’eau potable et des services sanitaires à près de 160.000 personnes. … p8 : Recrutement forcé et militarisation des camps de réfugiés. Les organisations humanitaires ont lutté pour maintenir « le caractère civil et humanitaire » des camps de réfugiés, mais presque en vain. Tandis que les combats continuent des deux côtés de la frontière poreuse, les réfugiés, les IDP et les civils restent tous vulnérables au recrutement par des groupes armés. Il est notoire que les réfugiés recrutés par les groupes armés ont participé aussi bien à la défense de N’Djamena quand les rebelles l’ont attaquée en février qu’à l’attaque de Khartoum en mai 2008. Les Nations Unies estiment qu’entre sept et dix mille enfants servent les groupes armés et les forces militaires au Tchad. Une des péripéties de recrutement les plus dramatiques eut lieu en 2006 quand les rebelles du Darfour recrutèrent de force 4.700 adultes et enfants des camps de Bredjing et Treguine, vraisemblablement avec la complicité du Tchad. Au cours des derniers mois, on a noté une augmentation du recrutement dans les camps du nord. Il est bien connu que les camps de réfugiés servent de relais aux rebelles tout comme aux forces militaires … Les conflits du Tchad et du Darfour sont inextricablement liés et on ne trouvera des solutions à long terme d’un côté de la frontière que si l’on en trouve de l’autre côté. La communauté internationale a dépensé un capital politique important pour faire progresser le processus de paix au Darfour et doit investir la même énergie au Tchad pour ne pas voir ses efforts au Darfour réduits à néant.

– 9 septembre 2008, guerre – AFP : L’ONU juge « sinistre » la situation des droits de l’homme au Soudan, sauverledarfour.eu

« La situation des droits de l’homme sur le terrain reste sinistre », a dénoncé Sima Samar, en présentant les conclusions de son rapport sur le Soudan au Conseil des droits de l’homme, réuni en session plénière à Genève. .. Selon l’ONU, plus de 300.000 personnes ont péri et plus de 2,2 millions ont dû fuir depuis le début du conflit en 2003 au Darfour où s’affrontent des forces gouvernementales appuyées par des milices arabes et des mouvements rebelles. Selon Khartoum, les combats ont fait 10.000 morts.

– 2 septembre 2008, guerre – United Nations General Assembly, “Human rights situations that requires the Council’s attention: Report of the Special Rapporteur on the situation of human rights in the Sudan, Sima Samar”, UN Index: A/HRC/9/13, (chrome et pas Firefox): daccess-dds-ny.un.org

R*E : Document ayant servi à l’incrimination de Bechir à la CPI. Information véhiculée par presse tchadienne à vérifier : ce rapport serait un rapport que Chirac aurait fait expurger de toutes les notifications concernant Idriss Déby.

– 3 juillet 2008, crimes contre l’humanité : Déby – Carnage à Kouno, rfi.fr

72 personnes sont mortes, dimanche, dans la localité de Kouno, à 300 kilomètres au sud-est de Ndjamena, où un chef islamiste et 700 de ses fidèles venaient d’entrer, brûlant les cases et les églises. ..

– 2008, guerre – Tchad 2008 : Géographie d’une guerre ordinaire (par Géraud Magrin, géographe), echogeo.revues.org

Le milieu, l’histoire et les conflits du Tchad, Des géopolitiques en trompe-l’œil , Quel avenir meilleur ? Logique politique, économie et changement social … Le milieu qui sert de théâtre aux rebellions tchadiennes permet la fluidité des déplacements et le « rezzou TGV »2. Ce n’est qu’une perception incomplète. Certes, ici, rien ne suggère un front ou une guerre de position classique. Mais quand les groupes rebelles ne sont pas assez forts – pas assez nombreux, ou pas assez équipés – la guerre peut ressembler à celle de la forêt équatoriale, territoire des chasseurs cueilleurs, qui se prête à l’embuscade, à l’escarmouche et à la fuite. On procède au harcèlement des forces régulières avant de se cacher dans les montagnes rocheuses du Tibesti ou du Ouaddaï – prolongement de bases arrière situées au Darfour. On prend parfois une ville secondaire durant quelques heures ou quelques jours, pour s’approprier des vivres, du matériel, se rappeler au souvenir de l’opinion publique et des médias occidentaux, en attendant des jours plus propices. 3  Une des colonnes rebelles parvenues à N’Djaména en avril 2006 était passée par le nord-est de la R (…) 5Quand les rebelles se sentent assez forts, ils peuvent, en saison sèche, descendre des contreforts rocheux des confins du bassin tchadien, des massifs volcaniques du Tibesti, du vieux socle de l’Ennedi au Nord, ou, plus souvent, des hauteurs granitiques (plateaux et collines) du Ouaddaï, à l’Est. Ceux-ci séparent, dans le prolongement du Darfour, les bassins du lac Tchad et du Nil. En évitant les villes garnisons d’Abéché ou de Biltine, ils empruntent ensuite les vieilles routes de l’islam – une des voies du Sahel vers la vallée du Nil et La Mecque –, le long des 14e et 13e parallèle, traversant les plaines d’alluvions récentes du Quaternaire, sans obstacle majeur. Deux itinéraires se proposent pour éviter la dépression inondable du lac Fitri. Celui du Nord, par Ati, est plus court, mais la piste médiocre. Celui du Sud offre le refuge temporaire éventuel des massifs granitiques détritiques du Guéra, que l’on traverse aisément mais qui peut aussi être propice aux embuscades, et la proximité de la plaine humide et boisée du Salamat proche des trois frontières (Tchad Soudan RCA), s’il fallait changer d’avis et se mettre à l’abri3. Dans tous les cas, les colonnes suivent de larges pistes, plus ou moins entretenues, où se mêlent le sable et l’argile sèche. A 200 km de N’Djaména commence le goudron. Traverser le Tchad d’Est en Ouest sur près de 800 km ne prend qu’un à deux jours aux colonnes composées pour l’essentiel de pick up Toyota équipés d’un ou deux fûts de carburant, chargés de combattants enturbanés. 4  Les Goranes correspondent au groupe Daza, habitants du Borkou (autour de Faya Largeau). On y assoc (…) 6L’histoire contemporaine du Tchad semble cyclique. Dès 1965, des rébellions se créent périodiquement sur différentes périphéries du territoire et se battent pour le pouvoir central (Buijtenhuis 1978, 1987), le contrôle de la capitale et de la rente de l’Etat. Au cours du dernier quart de siècle, les rebelles sont issus des groupes ayant perdu le pouvoir au cours du paroxysme de la guerre civile, entre 1979 et 1982, ou lors d’épisodes ultérieurs. Ils sont souvent aussi des mécontents qui, après avoir exercé des fonctions gouvernementales et en avoir été mal récompensés, prennent les armes à partir de leur région d’origine, entourés de combattants de leur famille élargie ou de leur ethnie. Au Sud, les « codos » (abréviation de commandos) sont actifs après 1984, puis vers 1992-93, 1997-98. Pratiquement plus depuis. Les anciens partisans d’Hissein Habré (notamment Goranes4), chassé du pouvoir par son lieutenant Idriss Déby en décembre 1990, combattent un moment à partir du lac Tchad, vers 1992-93. A partir de la fin des années 1990, le Toubou Youssouf Togoïmi anime un foyer de résistance à partir du Tibesti (1997-2002). Puis, plus récemment, les mouvements se développent dans l’Est du pays, rassemblant notamment des Zaghawa (l’ethnie du président Déby) ou d’autres populations de l’Est comme les Tama, alliés à des Goranes et des Arabes. 7En quarante ans de conflits tchadiens, seules trois colonnes de rebelles sont arrivées jusqu’à N’Djaména – en décembre 1990, avril 2006 et février 2008. Toutes trois venaient de l’Est. Par rapport au bastion du Tibesti, la route pour arriver à N’Djaména est moins longue (700km contre 1.000) et plus roulante. Surtout, le Tchad oriental, mieux peuplé que l’extrême Nord désertique, fournit un réservoir de combattants plus nombreux. Mais le milieu et le peuplement n’expliquent évidemment pas tout. Les ressorts de la géopolitique contribuent beaucoup à expliquer l’instabilité tchadienne. .. Après une période d’éloignement sans conséquence, c’est le Darfour qui, à partir de 2004, resserra l’écheveau conflictuel des relations tchado-soudanaises. Le Soudan reprocha au Tchad d’appuyer la rébellion au nom de la solidarité au sein du groupe Zaghawa, auquel appartient Idriss Déby. En retour, le Soudan se mit à appuyer les rébellions tchadiennes (voir Debos, 2007). Le calendrier de déploiement dans l’Est du Tchad de la force européenne de protection des réfugiés du Darfour (Eufor), que Khartoum a accepté à son corps défendant, semble bien avoir influencé celui de la récente offensive sur N’Djaména. .. le désert tchadien est un terrain vaste comme la France, où on peut s’entraîner, faire voler ses avions à très basse altitude et expérimenter des armes sans craindre de gêner les riverains. .. La colonisation aurait créé une situation difficile en inversant les rapports de force pré-coloniaux. L’engouement des jeunes originaires du Sud pour l’école moderne leur aurait permis de s’emparer des commandes de l’Etat indépendant. Les premiers troubles de la fin des années 1960 marqueraient la revanche du Nord sur le Sud, consacrée par la victoire du FROLINAT (Front de libération nationale du Tchad) en 1979 et la reprise du pouvoir par « le Nord ». Si cette représentation binaire est largement partagée au Tchad, elle n’en demeure pas moins très simpliste, insuffisante à rendre compte des lignes de fracture complexes qui traversent la société tchadienne (Magrin, 2002). Ces identités de « nordiste » et « sudiste » ont été instrumentalisées à certains moments des crises tchadiennes par des chefs qui y voyaient un moyen de mobilisation efficace à leur profit. En cela, le Tchad n’est pas original en Afrique. .. Dans la plupart des grandes villes du Sud, le néo-rural est d’abord exploité et relégué à la périphérie dans d’immenses quartiers populaires voire des bidonvilles. Il est contrôlé. A N’Djaména, l’ex-combattant transformé en néo-citadin se trouve associé à l’élite dirigeante, bénéficiant d’une petite part de la rente de l’Etat et d’une large impunité dans ses comportements quotidiens. .. Le cercle vicieux dont le Tchad est captif se manifeste à travers les cycles de violence et les crispations identitaires. Au cours des deux dernières décennies, pour l’Etat, l’insécurité alimente la tension nécessaire au fonctionnement de ce système. Elle justifie l’entretien d’une force armée importante, et la mobilisation des moyens financiers nécessaires à la guerre. Sans elle, le régime deviendrait mou, décadent, et succomberait à l’appétit de ses obligés combattants, dès que les déçus seraient en trop grand nombre. C’est ce qui a failli se produire en ce début d’année 2008. L’augmentation des moyens de l’Etat, grâce à la rente pétrolière, augmente ses moyens de défense tout en attisant la convoitise de ceux qui aspirent à le contrôler. .. L’évolution socio-politique est la clé. La rente de l’Etat est convoitée militairement notamment parce que le fonctionnement politique en vigueur ne permet pas d’y accéder par d’autres moyens. Les élections ne laissent gère d’espoir d’alternance par les urnes (Tulipe 2008). Il y a deux ans, la Constitution a été modifiée afin qu’un président puisse se présenter indéfiniment, sans limitation du nombre de mandats. La contestation armée est née de ce changement des règles du jeu en faveur de celui qui était en position de force. Pour sortir de l’impasse, une démocratisation imparfaite semble préférable à une dictature peu éclairée. .. La décentralisation ne pourra contribuer à résoudre les problèmes du Tchad – en desserrant la pression sur la rente du pouvoir central – que si, parallèlement, l’Etat se renforce, et s’il se convainc de l’intérêt du processus. ..

– 19 mars 2008, guerre + crimes contre l’humanité – République Centrafricaine : L’armée tchadienne attaque et incendie des villages frontaliers, hrw.org/fr

L’armée tchadienne a lancé de nombreuses attaques transfrontalières contre des villages dans le nord-ouest de la République centrafricaine (RCA) au cours des dernières semaines, tuant des civils, incendiant des villages et volant du bétail, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Depuis janvier 2008, les chercheurs de Human Rights Watch ont documenté au moins cinq différentes attaques transfrontalières contre des villages frontaliers centrafricains, la plupart entre Markounda et Maitoukoulou dans la partie nord-ouest du pays. Les forces armées tchadiennes semblent agir en soutien aux bergers tchadiens et centrafricains connus sous le nom de Peuls, en conflit avec les fermiers locaux de la RCA qui essaient de protéger leurs récoltes. Les pires violences se sont produites le 29 février, dans un déchaînement qui a détruit six villages dans la région de Maitoukoulou. Plus d’un millier de personnes ont été déplacées dans le pays ou ont été obligées de fuir de l’autre côté de la frontière, dans le sud du Tchad. Les personnes déplacées à l’intérieur du pays vivent dans des conditions effroyables dans les camps de Maitoukoulou, et dans la crainte de nouvelles attaques, comme l’a constaté Human Rights Watch. « Les populations du nord de la RCA sont attaquées de toutes parts. Elles ont subi les attaques de groupes rebelles, de bandits, de leur propre armée et maintenant de l’armée tchadienne », a déclaré Georgette Gagnon, directrice de la division Afrique à Human Rights Watch. « Ces incursions meurtrières de l’armée tchadienne déstabilisent encore plus une région à l’équilibre déjà précaire. » Des fermiers locaux ont dit à Human Rights Watch qu’à la fin 2007, ils s’étaient rapprochés des rebelles antigouvernementaux de la RCA de la région, l’Armée populaire pour la restauration de la démocratie (APRD), pour maintenir les bergers Peuls hors de leurs terres. Des conflits ont éclaté à Katogo, Batangafo et Bakassa entre les Peuls et l’APRD soutenue par les fermiers. En réaction, les Peuls ont semble-t-il convaincu les autorités tchadiennes d’intervenir pour leur compte. Les premières incursions de l’armée tchadienne ont eu lieu à la mi janvier 2008 dans le village de Sabo, et elles ont été suivies d’attaques de plus en plus intenses contre Dokabi, Bele et Daga sur la route entre Markounda et Maitoukoulou, ainsi que Bedaya II et Bebingui, au nord de Paoua, à la mi février. Les affrontements se sont intensifiés le 29 février, quand des véhicules militaires tchadiens officiels ont débarqué des soldats à l’intérieur de la RCA, qui ont ensuite traversé à pied la rivière Ouham puis sont entrés à cheval dans le village de Silambi. Accompagnés de bergers Peuls, les soldats tchadiens ont pénétré dans la localité vers 5 heures du matin, tirant aveuglément. Des témoins ont dit que la plupart des assaillants étaient des hommes armés de fusils d’assaut, portant des uniformes militaires avec le drapeau tchadien sur la manche et les turbans kakis distinctifs des forces armées tchadiennes, et qu’ils parlaient l’arabe tchadien. Un civil a été tué et un autre blessé par les coups de feu. Les assaillants ont saccagé et pillé le village avant de mettre le feu à quelques 200 maisons aux toits de chaume, ainsi qu’à l’école et à l’église. Tous les bâtiments, sauf cinq dont les toits étaient en tôle, ont été incendiés. La population, qui comptait plusieurs centaines de personnes, a pris la fuite, abandonnant sur place ses biens et sa nourriture. Des témoins oculaires et les autorités villageoises ont dit à Human Rights Watch que le même jour les assaillants avaient détruit les villages voisins qu’ils avaient traversés : Maikoyo, Ngartubam, Maissoulo II, Dawala et Tira. Dans chaque village, ils ont répété leur tactique de la terre brûlée. Au milieu de la matinée, ils avaient détruit tous ces villages à l’exception d’une partie de Tira, où ils se sont reposés jusqu’au milieu de l’après-midi. Ils ont fait prisonniers cinq habitants pour qu’ils remplissent des corvées comme aller chercher de l’eau, et abattre des chèvres et les faire cuire. Les trois hommes et les deux femmes ainsi retenus ont été fouettés et battus par les soldats. Une femme de 40 ans qui se trouvait parmi ces habitants a raconté aux chercheurs de Human Rights Watch la façon dont les soldats l’avait obligée à brûler sa propre maison, ainsi que celles de son mari et de son fils. Elle avait refusé, mais ils l’ont fouettée jusqu’à ce qu’elle accepte de participer. En tout, quatre personnes ont été tuées au cours des attaques du 29 février et quatre autres au moins ont été blessées. Parmi les blessés, une personne est morte plus tard ce jour-là. Une autre personne blessée a été emmenée au Tchad par les assaillants et finalement relâchée contre une rançon de 15 000 CFA (environ 36 US$). Un troisième homme a été transporté par les villageois dans une clinique médicale à Gon, au Tchad, et il a ensuite été enlevé par l’armée tchadienne. Sa famille s’est rendue à la base militaire tchadienne la plus proche, à Moïssala, pour le chercher, mais il est porté disparu et sa situation pose de graves inquiétudes. Il n’est pas encore clair si les attaques de l’armée tchadienne ont été approuvées et coordonnées par les autorités de la RCA, qui au cours des années passées ont autorisé l’armée tchadienne à opérer au sein de la région frontalière. Etant donné que les attaques constituaient en partie des représailles contre le groupe rebelle de l’APRD, il est possible que les autorités de la RCA aient autorisé les attaques. L’un des villages attaqués, Bebingui, est le village natal du porte-parole de l’APRD, Laurent Djim Weil.

– février 2008, guerre – Le Tchad, champion du monde des mouvements rebelles par René-Jacques Lique, journaliste, afrique-express.com

Le Tchad est sans aucun doute, sans conteste, et sans aucun rival capable de jouer dans la même catégorie que lui, recordman du monde des mouvements rebelles. Résultat : des centaines de sigles incompréhensibles pour qui pose un regard novice sur la politique tchadienne, mais des sigles qui révèlent un malaise profond au pays du «démocratiquement élu», comme se plaît à le répéter le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner. .. Avec l’arrivée au pouvoir de Déby, c’est le grand boom des mouvements rebelles .. 2005-2006, le feu d’artifice pour les rébellions : Aussi, l’apothéose, le bouquet final du feu d’artifice des mouvements rebelles, ce sont les années 2005-2006, avec les divisions au sein même des Zaghawas. .. Le 13 avril 2006 des éléments rebelles du FUC ont réussi à s’infiltrer à l’intérieur de N’Djamena, mais l’armée française aidant, Idriss Deby réussit à repousser cette offensive. Comment le FUC avait-il pu en arriver là ? Tout simplement grâce à Deby lui-même qui, en aidant et soutenant les mouvements de rébellions au Darfour en guerre contre le régime de Khartoum, a poussé le Soudan à allumer un contre-feu. Le président soudanais Omar El Béchir s’est fait un plaisir d’armer et d’équiper à son tour le FUC de Mahamat Nour pour déstabiliser le régime tchadien. Le soutien mi-figue mi-raisin du régime de Déby aux rebelles soudanais en guerre contre Khartoum a causé des dégâts au cœur même du pouvoir à N’Djaména. .. Vous avez connu le FUC, l’ANR, le RDL, et bien vous allez connaître le SCUD … »Démocratiquement élu »: On est en avril 2006 et en mai, le président « démocratiquement élu », comme aime à le rappeler le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, rempile pour la troisième fois. ..

– 6 février 2008, guerre – Idriss Deby aurait reçu un appui Militaire important de Sassou Nguesso et de Omar Bongo, congoechos.canalblog.com

… Idriss Deby Itno a reçu un appui très considérable et décisif de ses amis, qui eux se sont souvenus du pacte qu’ils ont, celui de ne pas tourner le dos à l’autre en situation délicate, du coup l’opportuniste Sassou Nguesso a été un médiateur capital, le béotien de M’pila s’est souvenu de 1997, lorsque Deby dépêcha à Brazzaville, via le Gabon voisin, plus de 800 soldats Tchadiens, et du matériel militaire pour l’aider à vaincre Lissouba. Comme Sassou Nguesso en 1997, ses amis proposaient une trêve, acceptée rapidement par Deby, et profitant de la naïveté des rebelles qui, eux aussi acceptaient la trêve, mais cela s’est avéré être une erreur, et ils en subissent les frais. Sassou Nguesso aurait dépêché dans la nuit du Samedi, deux hélicoptères Mi24, du matériel militaire très sophistiqué, dont trois RM-70, et plus de 350 éléments de sa garde, stationnés à Oyo, parmi lesquels, des mercenaires angolais se trouvant à Oyo depuis 1999, et des miliciens rwandais. La logistique a été assurée par des avions militaires français au Gabon, mais les hélicoptères de l’armée de Sassou Nguesso ont décollé de l’aéroport militaire d’Ollombo, en passant par la RCA … Idriss Deby ayant reçu un apport considérable, ou mieux vital, de ses compères françafricains, Sassou et Bongo, devrait rester au pouvoir aussi longtemps que Sassou et Bongo le resteront aussi.

– 2 février 2008, guerre –  « Chadian Army Battles Rebels » by Lydia Polgreen, The New York Times, + 3.2 :  Fighting Rages for Second Day in Chad’s Capital, genocidewatch.org

– Début février 2008, guerre – bataille de N’Djamena entre forces rebelles coalisées de l’UFDD (Union des forces pour la Démocratie et le développement) de Mahamat Nouri, de l’UFDD-Fondamentale d’Abdelwahid About Makaye et d’Acheikh Ibn Oumar et du RFC (Rassemblement des forces démocratiques) de Timan Erdimi, réunies sous un commandement militaire unifié commandé par le colonel Fizani Mahadjir, à l’armée nationale tchadienne (ANT), commandée par le président Idriss Déby, et l’armée française, source : wikipedia.org/wiki

– 28 janvier 2008, guerre – EUFOR : accord définitif du Conseil européen de Bruxelles pour déploiement d’une force militaire européenne de 3 700 hommes au Tchad et en République centrafricaine (RCA), baptisée EUFOR Tchad/RCA (déploiement avant Juin 2008 – fin le 31 mai 2009).

– 2004, guerre – chronologie des rébellions : Minorities at Risk Project, Chronology for Southerners in Chad, refworld.org, voir aussi les noms de partis et mouvements armés: Partis_et_mouvements_politiques_tchadiens

– 2003: guerre – Début guerre civile au Darfour, wikipedia.org

… En décembre 2005, des rebelles tchadiens attaquent Adré. Le Tchad se déclare en « état de belligérance » avec le Soudan. .. Octobre/novembre 2006 : La crise du Darfour s’étend au Tchad voisin et à la Centrafrique. Des cas d’attaques récurrentes dans les camps de réfugiés au Tchad sont rapportés. Les mêmes modes opératoires que ceux observés au Darfour sont employés par les milices armées. Viols de femmes et exactions commises sans distinction, notamment sur des enfants, sont à déplorer chaque semaine… Le 17 juin 2007, le gouvernement français a décidé de mettre en place un pont aérien humanitaire entre Abéché et l’Est du Tchad, afin de porter assistance aux réfugiés et déplacés du Darfour. ..

– 7 janvier 2002, guerre – Tchad : Réconciliation MDJT-N’Djamena et tentative de dégel tchado-centrafricain, sangonet.com

– 28 février 2001 + 1997-1999, guerre: Congo-Brazzaville janvier à août 1999 – procès FX Verschave contre Sassou Nguesso, Idriss Déby et Omar Bongo, Noir Procès,  FXVerschave, mai 2001, survie.org

FXV : … Il faut voir que la victoire de M. Sassou Nguesso a été acquise par un mélange de troupes : résidus du “ Hutu Power ” rwandais, miliciens Cobras, militaires de l’armée congolaise, restes de la Garde présidentielle de Mobutu, contingent tchadien, mercenaires, troupes angolaises (intervenues sur demande expresse de la France pour combattre aux côtés de M. Sassou Nguesso). C’est lui qui commande toute cette coalition… Noël Mamère : … De janvier à août 1999, on a quasiment “ nettoyé ” des régions entières, au Sud, que l’on appelle le Pool et le Nibolek. On a envoyé des milliers de personnes dans les forêts, et quand elles sont revenues dans les couloirs humanitaires, une bonne partie d’entre elles ont été liquidées. On a organisé la famine. Les enfants, en particulier, sont morts de faim et de maladie. On peut encore citer le viol systématique des filles et des femmes lors du retour des fugitifs. C’était pendant le printemps et l’été 1999. Ce n’est pas moi qui le dit. L’Onu parle de “plusieurs dizaines de milliers de viols ” depuis le 15 mai 1999. Ou encore ce massacre de plus de cent jeunes hommes d’origine lari qui avaient été invités par le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) à quitter Kinshasa pour rejoindre Brazzaville. On peut citer ce reportage du journal Le Monde (daté du 26 février 2000) qui, lui-même, cite le père d’un rescapé : “ Des soldats congolais, rwandais et tchadiens ont jeté dans le feu des personnes encore vivantes. Des soldats traumatisés ont raconté dans les églises ce qu’ils avaient fait. […] En avril, mai et juin, tous les jours, une trentaine de jeunes hommes étaient tués sur le parapet du pont du Djoué, les corps basculaient directement dans la rivière. ”… P. Yengo : Je ne comprends pas comment on peut penser qu’un Président de la République qui fait venir au Congo des troupes angolaises (qui rendent forcément des comptes à Eduardo Dos Santos, le Président angolais), des éléments de l’armée tchadienne (qui doivent donc rendre des comptes à Idriss Déby), comment ce Président pourrait ne pas être tenu pour responsable des actes commis par ces mêmes soldats sur son territoire quand, notamment, ils violent des concitoyennes !

– 1998, guerre + France – La Françafrique, le plus long scandale de la République, François-Xavier Verschave (Survie), survie.org

Chapitre sur Tchad : p155, Intraitable docteur Bono. + Page 311-312-313 : … Le Nouvel observateur  du 25 septembre (Note R*E 1997). Citant l’opposition tchadienne, l’hebdomadaire indique que l’armée de l’air française mettrait des avions de transport militaire à la disposition des soldats tchadiens, envoyés au Congo pour combattre aux côtés de Sassou Nguesso. Les appareils décolleraient d’Abéché (Tchad) où la France a ses aises…

* * *


– 3.3 Massacres et crimes contre l’humanité

– 4 décembre 2013, crimes contre l’humanité : Habré + Déby – La liste des responsables des services de sécurité à transférer à Dakarnamo (sur site pro-Habré), zoomtchad.com

… Peut-il y avoir un procès Habré au Sénégal sans l’ensemble des fonctionnaires des services de sécurité ? Les ONG ont proposé aux juges des CAE de les tromper en leur faisant croire qu’ils seront des témoins. Qui Idriss DEBY va t- il sacrifier ? Liste du convoi du voyage « aller sans retour » vers Dakarnamo, (tableau) Identité / Responsabilité sous le régime d’Hissein Habré / Responsabilité actuelle sous le régime d’Idriss Deby …

– 3 décembre 2013, crimes contre l’humanité Habré et Déby – HRW : « La Plaine des Morts » : Tchad : Le régime de Hissène Habré a commis des atrocités systématiques, nouvel ouvrage sur les abus massifs perpétrés sous l’ancien dictateur tchadien, hrw.org

… P77 : Alors que la France affiche une neutralité officielle dans le combat que se livrent Idriss Déby et Hissène Habré, l’administration américaine continue de porter assistance à Habré. Trois jours avant sa chute, la consigne est toujours « Nous allons aider Habré » et de lui fournir de l’équipement militaire comme des quantités importantes de munitions, des fusils-mitrailleurs, et des fusils de base ainsi que des sommes d’argent79. … P125 Idriss Déby Itno fut Commandant en chef des FANT de 1983 à 1985. P293 Devant l’échec de sa nouvelle stratégie et le retour aux armes de plus en plus massif des CODOS, Hissène Habré décida rapidement de reprendre le contrôle du Sud une fois pour toutes. Les événements du 17 septembre 1984 achevèrent de convaincre les CODOS encore indécis de reprendre les armes. A la ferme de Déli, près de Moundou, dans la préfecture du Logone Occidental, une cérémonie de ralliement de combattants CODOS Logtand et CODOS Espoirs tourna au massacre. Des centaines de CODOS désarmés en attente de réinsertion ainsi que des civils furent sommairement exécutés par les FANT. La répression de l’opposition au Sud, tant politique que militaire fut particulièrement violente. De juin 1984 jusqu’au début de l’année 1985, avec une intensité inouïe au mois de septembre 1984, elle visa non seulement les CODOS, mais surtout la population civile, et en particulier les cadres administratifs et politiques soupçonnés de complicité avec les rebelles. … P297 : Jean Bawoyeu Alingué579, opposant politique de l’époque, devenu président de l’Assemblée nationale en 1990, évoqua également cette répartition qui permettait aux différentes ethnies du Nord de dominer les différentes régions du Sud et de les considérer comme leur propriété. Selon lui, les missions envoyées au Sud par Hissène Habré, et entre autres celle de Mahamat Itno, son ministre de l’Intérieur, n’étaient pas des missions de pacification telles que présentées car des crimes étaient commis sur leur passage.… P299 : Pour maîtriser le Sud, la répression fut l’œuvre conjointe de la Garde présidentielle (aussi connue comme la Sécurité présidentielle), de l’armée nationale (les FANT dont le Commandant en chef était Idriss Déby Itno), de la police (la Sûreté nationale), de la BSIR et de la DDS. Il est souvent avancé que c’était la Garde présidentielle qui était en charge des opérations. Toutefois, les hiérarchies et les liens entre ces différents organes, s’ils répondaient bien tous de Habré, pouvaient changer d’une situation à une autre et le Commandant en chef des FANT était aussi connu pour donner des instructions à la BSIR et à la Garde présidentielle concernant les opérations contre les CODOS583 (Par exemple, dans une archive DDS intitulée « Rapport de Mission analyse sur la situation sur le terrain au Sud du Pays, 12 septembre 1984 » et adressée au directeur de la DDS, l’auteur écrit « A midi, le COMCHEF, en l’occurrence Idriss Déby envoie un message qui dit que les éléments de la Brigade Spéciale d’Intervention Rapide doivent rester pour la protection de l’aéroport de Sarh. […] Le COMCHEF a envoyé un message qui ordonne aux éléments de la Sécurité présidentielle de bouger sur MOISSALA pour aller en renfort aux Forces Légales ».… p342 : Dans un entretien accordé au quotidien français Le Figaro le 21 novembre 1984, l’actuel président du Tchad Idriss Déby et Chef d’état-major de l’armée tchadienne à l’époque, « ComChef », revient ouvertement sur les exactions commises dans le sud du Tchad : « Le Président Habré m’a envoyé au sud où les Libyens et les hommes du GUNT se livrent au pillage et perpètrent des massacres […]. C’est une lutte sans cadeau où nous appliquons une justice expéditive et exemplaire» (680 Le Figaro, entretien réalisé par Pierre Darcourt, 21 novembre 1984.). … P367 : Déby, l’actuel président du Tchad, une personnalité importante de la communauté zaghawa, devint le Chef d’État-major de l’armée tchadienne en 1983, un an après la prise de pouvoir de Hissène Habré et ce, jusqu’en 1985. Après un séjour en France où il suit des cours à l’École supérieure de guerre puis aux Cours supérieur interarmées, Idriss Déby revient au Tchad et devient Conseiller spécial à la défense et à la sécurité de Hissène Habré en 1987.… P601 : En réaction à l’un des pires massacres, le meurtre de civils à bilan définitive dans le sud du Tchad en juillet 1985, les deux officiers directement responsables auraient vraisemblablement été exécutés, bien que les informations se contredisent quant à savoir comment et pourquoi. Selon une information du Département d’Etat des Etats-Unis, « deux officiers du FANT responsables du massacre de Ngalo avaient été exécutés à la suite d’un ordre du Président Habré. […] Le châtiment des officiers responsables du massacre de Ngalo fut un signe important du sérieux du [gouvernement tchadien] pour traiter ce problème »1317. Selon le Commandant en chef des FANT de l’époque, l’actuel président du Tchad Idriss Déby Itno, il fut celui qui a ordonné l’exécution des deux officiers à Ngalo sous les yeux de plusieurs chefs de canton1318. Déby aurait ensuite arrêté Mahamat Fadil et Mahamat Bidon, deux hommes connus pour leur rôle dans la répression dans le Sud, pour les mener devant Habré. Ce dernier aurait alors ordonné leur libération en disant à Déby que « pour avoir le pouvoir politique, il [faut] des gens sûrs, capables de se salir les mains »1319. Cette anecdote relatée par Idriss Déby Itno peut probablement lui permettre de se dédouaner du rôle qu’il a pu jouer dans la répression au sud du Tchad comme « ComChef » des FAN aux côtés de la Garde présidentielle et de la DDS. D’après un journaliste français, Déby aurait été relevé de ses fonctions de commandant par Hissène Habré après que la France se soit plainte des exactions commises dans le Sud. Habré l’aurait alors écarté en l’envoyant en France pour qu’il y suive des études militaires1320. Cette thèse pourrait suggérer que Habré tenait Idriss Déby Itno responsable (ou cherchait à l’utiliser comme bouc-émissaire) des actes commis dans le Sud. A l’exception des deux officiers exécutés pour le massacre de Ngalo cependant, il ne semble pas exister de preuve indiquant que Hissène Habré aurait puni quiconque pour les atrocités décrites dans cet ouvrage. …p638 (contexte liant Sud et Libye) : 1984 5 nov. Nouvelles exactions contre des civils par des FANT à Balkabra (34 kilomètres de Moundou). Le gouvernement de Habré se refuse à prendre des sanctions contre leurs auteurs 1415. 7 nov. Le dernier convoi des troupes françaises de l’opération Manta quitte N’Djaména pour le Cameroun. Néanmoins, une centaine d’hommes sous le commandement du lieutenant-colonel Monty restent pour poursuivre la formation des FANT. Bilan de l’opération Manta : 13 morts, 1 Jaguar abattu, 1 mirage touché1416. … 19 nov. Hissène Habré, Charles Hernu et le général Lacaze s’entretiennent longuement sur diverses options parmi lesquelles l’envoi éventuel d’un nouveau contingent français pour faire face à la présence libyenne dans le nord du Tchad1423. 20 nov. Le Parti socialiste français décide d’envoyer une mission d’information au Tchad, afin d’examiner sur place la situation dans le sud du pays 1424.  ..

– 22 novembre 2013, crimes contre l’humanité Habré et Déby – 12émeSession de l’Assemblée des Etats Parties au Statut de Rome de la Cour pénale internationale, La Haye, Me Sidiki Kaba garantit un procès juste et équitable dans l’affaire Habré, www.gfm.sn

… Le Ministre de la Justice a assuré l’engagement du Sénégal à garantir un procès juste et équitable dans le respect des droits de la défense et la protection du personnel des Chambres africaines extraordinaires, des suspects, des accusés, des victimes, des experts, des parties civiles, mais également des témoins au procès. .. Le Ministre a enfin appelé à l’adoption par l’Assemblée d’une Résolution spécifique sur la protection des témoins, qui seraient une étape décisive dans la consolidation de la justice pénale internationale. ..

– 14 novembre 2013, crimes contre l’humanité Habré et Déby – AFP: Affaire Habré: le Sénégal et le Tchad souhaitent un procès radio-télévisé, panafricain.com

Le Sénégal et le Tchad souhaitent un procès radio-télévisé pour l’ex-président tchadien Hissène Habré réfugié depuis 1990 à Dakar où il devrait être jugé notamment pour crimes de guerre, a affirmé mercredi le ministre sénégalais de la Justice, Sidiki Kaba. « Nous avons pu approcher nos partenaires techniques » concernant l’organisation du jugement de M. Habré, « si procès il doit y avoir, nous voulons que ce procès soit radio-télévisé », a déclaré Sidiki Kaba devant la presse en présence de son homologue tchadien, Jean-Bernard Padaré, en visite au Sénégal. « Nous allons voir quels sont les organes de presse ici, au niveau du Sénégal, et les organes de presse au niveau du Tchad qui vont être chargés de cette transmission. Parce que la question fondamentale, c’est l’appropriation de ce procès aussi bien par les Sénégalais que par les Tchadiens », a ajouté M. Kaba, dont les propos ont été diffusés par la radio publique sénégalaise RTS. ..

– 24 octobre 2013, crimes contre l’humanité Habré et Déby – Affaire Hissène Habré: Reed Brody demande à Idriss Déby de s’expliquer sur le fameux « Septembre noir », leuksenegal.com

Le conseiller juridique et porte-parole de l’Ong américaine Human Right Watch (Hrw), Reed Brody, très engagé aux côtés des victimes tchadiennes, en faveur de la tenue du procès contre Hissène Habré, a demandé, dans un entretien avec le journal l’Enquête, à ce que l’actuel président tchadien Idriss Déby s’explique sur les atrocités commises par l’armée tchadienne alors qu’il en était le commandant. « Idris Déby est impliqué dans le dossier (Habré). Il était le commandant en chef de l’armée pendant un moment particulièrement meurtrier qu’on appelle « Septembre noir ». A ce titre, il faut qu’il s’explique. Il faut que sa participation soit examinée. Je pense que le fait qu’il ait été commandant en chef, physiquement en 1984 et 1985, l’oblige à s’expliquer sur ces faits. Maintenant, on ne peut pas mettre sur le même pied l’exécutant qu’aurait été Idriss Déby, d’une part, et le chef suprême qu’était Hissène Habré d’autre part« , a affirmé M. Brody.

– 24 octobre 2013, crimes contre l’humanité Habré et Déby – Interview de Reed Brody d’Human Rights Watch par Enquête Plus, le 24 octobre 2013enqueteplus.com

… Je crois que l’accord de coopération judiciaire qui a été passé entre le Tchad et le Sénégal permet aux enquêteurs sénégalais de faire eux-mêmes l’enquête au Tchad. Et ils ne sont pas dans l’obligation de se faire accompagner par des autorités tchadiennes. Je crois qu’il y a possibilité pour eux de rencontrer des témoins et victimes qui le souhaitent de leur propre chef, sans la présence des autorités tchadiennes. C’est un choix qui leur est offert. .. Les juges ont la possibilité d’entendre des personnes soit par visioconférence, soit en les invitant ici au Sénégal. Pour les personnes qui pourraient être considérées sensibles, je pense qu’il y a des démarches à suivre. .. Ce sont les CAE qui le feront. Ce n’est pas aux victimes et témoins de le faire. Il y a déjà des témoins qui ont été invités ici à Dakar et auditionnés. Cette possibilité est offerte au tribunal. .. DéIdrissby est impliqué dans le dossier. Il était le commandant en chef de l’armée tchadienne pendant un moment particulièrement meurtrier qu’on appelle communément «Septembre noir». A ce titre, il faut qu’il s’explique. Il faut que sa participation soit examinée. Je ne dis pas qu’il a commis des actes ou non. Mais je pense que le fait qu’il ait été commandant en chef et souvent dans le sud du pays, physiquement en 1984 et 1985, l’oblige à s’expliquer sur ces faits. Maintenant, on ne peut pas mettre sur le même pied l’exécutant qu’aurait été Idriss Déby, d’une part, et le chef suprême qu’était Hissène  Habré d’autre part. Il faut aussi savoir que Idriss Déby a été écarté de tous les pouvoirs décisionnels en 1985, puis envoyé par Hissène Habré à Paris. Il était physiquement écarté du Tchad. Quand il est revenu en 1987, je crois, il n’était que conseiller sans pour autant avoir de pouvoir décisionnel. Sa responsabilité comparée à celle de Hissène Habré est infime. La responsabilité de Habré, d’après les documents de la police politique (Direction de la Documentation et de la sécurité, DDS), NDLR), et les témoignages des anciens membres de cette structure, est écrasante. Il faut savoir que l’instrument principal de répression au Tchad a été cette DDS qui était créée par Hissène Habré. Elle était mise sous sa propre autorité. Elle ne rendait compte qu’à lui. Les directeurs de la DDS étaient des parents et des proches de Habré… Il était à un moment conseiller militaire et sécuritaire. Mais il n’avait jamais de pouvoir décisionnel. Il n’était jamais dans la chaîne. Si vous parlez aux anciens de la DDS, si vous regardez les documents de la DDS, vous ne verrez jamais, jamais, son nom. Nous, nous avons des milliers de documents de la DDS, et le nom de Idriss Déby n’y figure nulle part. Par contre, celui de Hissène Habré y figure systématiquement. D’après des témoignages tirés des documents en 1987, quand il y avait malaise chez l’ethnie Hadjarai et que certains ont formé un groupe armé d’opposition, c’est Hissène Habré qui a mis en place une commission spéciale pour l’interrogation et la répression des Hadjarai. Et c’est cette commission qui a supervisé l’arrestation, la torture et même l’expulsion des Hadjarai. Le 1er avril 1989, quand Idriss Déby, Hassan Djamous et Mouhamed Itno rompent avec Hissène Habré et prennent le maquis, ce dernier met en place une nouvelle commission pour la traque des Zagawas. Cela a abouti à des arrestations, dans plus de quarante localités, ordonnées par le président de la République. .. Non je ne dis pas qu’il est intouchable ! D’ailleurs une des raisons de ce procès, c’est de lancer un avertissement à Idriss Déby et pour dire à ceux qui ont le pouvoir actuellement qu’il y a des limites, que votre prédécesseur est en train d’être jugé pour avoir dépassé ces limites. Gare à vous si vous dépassez ces limites vous aussi ! Ce procès est délicat pour Idriss Déby à plusieurs titres. Ce n’est pas seulement dû à son implication personnelle dans le régime de Hissène Habré, c’est parce que quand vous êtes un Président autocrate, c’est mauvais pour vous que votre prédécesseur soit jugé. .. Je pense que c’est un Président qui utilise souvent des méthodes peu démocratiques. .. Je crois que Sidiki Kaba que je connais très bien est conscient des enjeux et de l’importance, surtout pour lui, de mener à bien cette procédure. Je pense justement que le fait qu’il ait été l’avocat des victimes de Hisssène Habré va l’obliger à aller jusqu’au bout dans la recherche d’un procès totalement équitable pour prouver qu’il n’a pas ce préjudice-là. Je pense que ce procès sera un précèdent seulement dans la mesure où c’est équitable. Si les défenseurs des droits de l’Homme y sont aussi impliqués, c’est pour créer un précèdent : montrer que les simples victimes et militants peuvent traduire en justice un dictateur et que l’Afrique est capable de juger les crimes commis sur sa terre. Ces précédents seront totalement viciés si le procès n’est pas équitable. Ce que nous voulons c’est qu’à la fin de ce procès, l’opinion sénégalaise, tchadienne, africaine et internationale puisse dire : voilà des victimes qui ont réussi à obtenir justice. Mais si les droits de Hissène Habré sont violés, s’il n’a pas les voies de la défense, nous ne l’accepterions pas ! … Non, je pense que les avocats de Hissène Habré font comme tous les dictateurs quand la justice finit par les rattraper. Ils disent : ‘’ah non ! c’est l’Europe’’, ‘’ah non ! le tribunal n’est pas légitime’’, ‘’ah non ! c’est moi la victime’’. Ils font tout sauf regarder les faits. Je voudrais que ces avocats répondent sur les milliers de morts. Je voudrais qu’ils répondent aux informations contenues dans les documents de la DDS qui démontrent la participation personnelle de Hissène Habré. Je voudrais qu’ils répondent sur la peine de mort aux alentours de N’Djaména, qu’ils répondent sur l’archipel des prisons de la DDS. Ils veulent déplacer le débat, ils veulent parler de l’Occident, des Français, de Idriss Déby… Le procureur en a cité cinq (complices) je crois et a demandé leur inculpation. Il pourrait y en avoir d’autres à la fin de l’instruction. Il faut savoir que les statuts des Chambres africaines extraordinaires parlent de poursuivre le ou les principaux responsables. Habré peut être seul ou avec cinq, dix ou quinze dix autres personnes mais pas 100. On n’a pas le budget pour cela. Le statut des CAE a repris une formule déjà utilisée au Tribunal pénal international pour la Sierra Léone…

– 7 octobre 2013, crimes contre l’humanité : Habré et Déby – Dakar : 6 inconnus s’introduisent dans la cellule du Président Hissein Habré. Le Ministre de la Justice Sidiki Kaba impliqué (Communiqué des avocats d’Habré), zoomtchad.com + La DGSE française dans la cellule du président HABRE avec la complicité de Sidiki KABA (sur site pro-Habré), letchadanthropus-tribune.com

– 30 septembre 2013, crimes contre l’humanité : Habré et Déby – Jean Bernard Padaré : l’avocat qui construit scientifiquement la perte d’Idriss Deby ITNO, ndjamena-matin.com

… Sous le prétexte d’une conspiration, par ailleurs demeurée improbable jusqu’à ce jour,  presqu’une demi-douzaine de députés, ont été arrêtés, atrocement interrogés dans les services de la police politique, puis jetés en prison, sur son ordre. Sans même qu’ait été procédée, comme le prescrit la loi,  la levée préalable de leur immunité parlementaire. .. Ces journalistes ont été  arrêtés puis  emprisonnés sans autre forme de procès. Le plus pathétique étant que la majorité de ces communicateurs  embastillés en vrac et au pas de charge étaient, il n’y a pas bien longtemps,  ses amis ou des collaborateurs de son journal. .. il a mis tous les moyens en marche pour traquer Makaila Nguebla … L’avocat d’hier, devenu ministre aujourd’hui,  a par ailleurs humilié et sommairement expédié en prison des officiers supérieurs de l’armée, et même des caciques du MPS, le parti d’Idriss Deby, sous le perfide prétexte de la fameuse « conspiration » imaginaire. Autant de  tonitruantes manœuvres qui ont réinstallé le spectre du viol permanent du Droit et des droits fondamentaux des citoyens au Tchad. Au total, le Tchad aura ainsi vécu, ces trois derniers  mois, une infernale pluie de tracasseries, d’arrestations, de détentions illégales et même d’internements dans des geôles secrètes. Le tout opéré en toute illégalité sur hautes instructions du ministre de la justice, ramenant ainsi le pays aux heures les plus torrides de son Histoire. .. Conséquence : l’image de tortionnaire, de tyran et de dictateur d’Idriss Deby a repris toute sa place dans la conscience et le subconscient collectif national et international. Et comme si tous ces repoussants excès  ne suffisaient pas, le même Padaré s’est mêlé de remettre en marche et même d’accélérer la procédure judiciaire – pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre  –  contre Hissein Habré qui était en exil depuis plus de 20 ans au Sénégal. Occasion qui a servi le prétexte aux autorités de ce pays de se saisir de l’ancien chef d’état tchadien comme d’un vulgaire malpropre, et de le placer sans ménagement sous les verrous. Et du coup, les observateurs les plus froids de la politique africaine se sont mis à se poser de profondes questions sur l’opportunité même de ce fameux procès contre Hissein Habré. Car au moment où ce dossier s’ouvrira, si les magistrats qui en auront la charge se montrent un tant soit peu impartiaux, ils se trouveront bien incapables, à la vérité,  de juger et de condamner Hissein Habré tout seul en maintenant Idriss Deby à distance. Ce serait de la magie judiciaire. .. Padaré n’ignore pas que durant les huit ans de règne d’Hissein Habré, Idriss Deby avait occupé d’importantes fonctions très à côté de celui-ci pendant cinq ans. Il ignore encore moins que les anciens responsables de la DDS  qu’il fait inculper et emprisonner aujourd’hui à tour de bras dans la perspective de les présenter devant le tribunal comme les exécutants des basses œuvres d’Habré, avaient continué d’officier à de hauts postes de responsabilité dans ce même office après la prise du pouvoir par Deby. Interpelés aujourd’hui pour avoir servi Hissein Habré pendant moins de temps qu’ils ne l’ont fait pour Deby, que ne pourraient-ils pas vomir devant le tribunal au moment de leur comparution pour se venger ? A l’aide de quelles voltiges juridiques ou par le biais de quelles contorsions procédurales pourrait-on juger et condamner Habré sans évoquer ou associer Deby dans la responsabilité de la plupart des actes posés en huit ans de règne? .. Ce qui pourrait plonger le procès dans le cocasse cas de figure de l’accusateur transformé en complice ou en coauteur au cours des débats. N’est-ce pas ce que rechercherait secrètement Padaré ? … l’actuel chef de l’Etat tchadien a longtemps été le chef d’état-major de son prédécesseur avec la haute main sur  l’armée, les services de renseignements et  la police politique ? … il existe une multitude de charniers et fosses communes un peu partout dans ce pays où chaque région  compte de multiples sites ayant servi de champs de bataille. Après les combats, les morts  –  soldats comme civils victimes des dégâts collatéraux –  étaient enterrés sur place. .. non-lieu comme conclusion de l’enquête menée par la commission gouvernementale tchadienne pour ce qui concerne la disparition du leader politique Ibni Oumar Saleh ? Cette ordonnance tombée comme un sale cheveu dans la soupe, juste avant que les enquêteurs mis en mission par le parquet de Dakar n’arrivent à N’Djamena, a fait l’effet d’une véritable provocation à l’endroit de ces investigateurs qui ne sont obnubilés que par la recherche forcenée du moindre élément pouvant constituer même seulement un début de preuve. .. en février 2008, Jean Pierre Padaré avait été le premier avocat commis par la famille Ibni pour obtenir la vérité sur sa disparition. .. En reconnaissant explicitement dans cette ordonnance que c’étaient bel et bien des militaires de la garde présidentielle qui avaient enlevé l’homme politique, mais qu’il s’est avéré impossible de les identifier, Padaré savait très bien que cette sorte de demi-aveu n’aurait aucun sens et qu’à la limite il couvrirait la justice tchadienne de ridicule. Donnant l’impression que le Tchad se moquait du monde entier. .. Pour tout dire, Jean Bernard Padaré est en train de réussir  le formidable exploit d’enfoncer Idriss Deby au propre comme au figuré dans des pièges qui devraient bien le ferrer et le perdre. Cet avocat devenu  ministre grâce à d’acrobatiques contorsions est en train de réussir là où tous les politico militaires ont échoué : piéger Deby et le trainer devant la justice internationale avec son propre consentement. Et le moins qu’on puisse dire est que, pour le moment, il se débrouille plutôt bien dans sa subtile logique !

– 25 septembre 2013, crimes contre l’humanité: Habré et Déby – Mme Habré répond à Sidiki Kaba : « Vous inaugurez votre fonction par l’injure », leral.net

Dans une contribution parue dans la presse de ce jour, elle accuse le Garde des Sceaux d’avoir été nommé pour liquider son mari. « Nommé ministre de la Justice, votre casting s’est uniquement fait sur l’affaire Habré, autant dire que le contrat sur la liquidation du Président HH est la priorité du gouvernement de Macky Sall. C’est le n°1 sur la feuille de route de votre ministère et sur l’agenda politique du président de la République du Sénégal ; exécuté avant celui relatif à la réduction de la durée du mandat présidentiel », écrit la dame. S’exprimant sur l’affaire Habré quelques jours après sa prise de fonctions, Me Sidiki Kaba a déclaré que « le Sénégal a une occasion historique de rendre une justice exemplaire ce qui sera un procès historique parce qu’il démontrera sans doute que l’Afrique a sa propre capacité de juger ce bourreau sur son propre continent et non dans le froid de Belgique ». ..

– 20 septembre 2013, crimes contre l’humanité Habré et Déby – Le Procureur Sénégalais Mbacké Fall accusé de complicité avec Déby, sur un site très pro-Habré : derniereminute.sn

«Lorsque Hissein Habré était au pouvoir, c’est Idriss Déby qui était le responsable de la sécurité. Moi j’étais chargé des relations internationales dans l’équipe de Habré. Quand il y’avait des problèmes au Sud, Idriss Déby était Chef d’Etat major des armées. Tout ce qui est massacre au Sud du Tchad c’était Idriss Déby lui-même. S’il y a quelqu’un qui doit être poursuivi sur le plan international c’est bien sûr Idriss Déby. La justice Tchadienne est manipulée par Idriss qui cherche à faire des règlements de comptes politiques. Idriss Déby a perdu la raison». Ces propos sont de Mahamat NOURI, Président de l’Union des Forces pour la Démocratie et le Développement  (UFDD). Cette déclaration tenue sur les ondes de la RFI résume l’affaire Hissein Habré, indique dans un communiqué reçu à la rédaction de www.derniereminute.sn, le Forum Civile tchadien. .. « Le procureur Sénégalais Mbacké FAL avait lors d’un point de presse déclaré : «Le président Déby n’a rien fait». Aujourd’hui, si ce même Déby dit qu’il est prêt à témoigner dans le procès. Cela prouve à suffisance, la complicité entre ces deux hommes ». ..

– 20 septembre 2013, crimes contre l’humanité : Habré et Déby – Communiqué du Forum civil tchadien, letchadanthropus-tribune.com

… Où sont les experts médicolégaux indépendants  qui devront identifier les corps dans les charniers ? Qui va s’occuper de la datation des corps ? Comment prouver si tel corps a été enterré durant les guerres avant l’accession d’Habré au pouvoir ou pendant son règne de 1982 à 1990 ? Comment faire la différence entre les corps des Tchadiens et des soldats Libyens morts dans les combats avant 1982 ?  Comment identifier les corps des personnes tuées dans les années 70, lorsque 11 groupes rebelles lourdement armés s’affrontaient dans la capitale ? Que faire des frères, des sœurs de Habré et des musulmans tués au Sud par les hommes de Malloum et de Kamougué ? Attention…Par ailleurs, le président Déby a fait main basse sur les ressources du pays. Le peuple du Tchad vit la peur au ventre à cause des enlèvements, des disparitions d’opposants et des exécutions sommaires impunies. Au Tchad, il n’existe pas de journaux privés, ni de radios privés encore moins de télévision privée. Il n’ya jamais eu de marche, de mobilisation de l’opposition ou de la société civile. Le dictateur Déby n’est pas la voix autorisée pour parler au nom du Peuple Tchad qu’il  terrorise depuis plus de deux décennies. .. Nous disons oui pour un procès juste et équitable. Mais dans ces conditions, il est impossible pour le Sénégal d’organiser un procès neutre et sincère. La mise en scène est prête pour condamner Habré à vie par l’avocat de ses ennemis Me Sidiki KABA Ministre de la Justice, nommé par Mme Aminata TOURE actuel premier Ministre ordonnateur des dépenses pour l’organisation du procès Habré …

– 18 septembre 2013, crimes contre l’humanité (Habré et Déby) – Sidiki Kaba : « Si le Président Déby se dit qu’il est prêt à venir témoigner… », leral.net

… « Si le Président Déby se dit qu’il est prêt à venir témoigner, les magistrats sénégalais tireront les conséquences de son témoignage. En ce moment-là, nous pouvons dire que le procès aura mis en scelle l’ensemble des personnes, des protagonistes qui sont présumés être responsables des crimes qui ont été commis de la période du mois de juin 1982 au mois de décembre 1990 qui correspond au règne de 8 ans de Hissène Habré comme président de la République du Tchad », a-t-il dit dans Le Populaire.

– 17 septembre 2013, crimes contre l’humanité: Habré et Déby – Affaire Hissène Habré : Me Sidiki Kaba promet un procès juste et équitable, leral.net

… Me Sidiki Kaba a à nouveau rappelé le défi auquel notre pays fait face avec le jugement de l’ancien président de la République du Tchad au Sénégal. Il a indiqué à ce titre qu’il s’agit pour la justice sénégalaise d’honorer la confiance placée en elle par l’Afrique et le reste du monde. C’est même une fierté pour le Sénégal, selon lui, de juger pour la première fois sur le continent, un ancien chef d’Etat accusé de crimes de guerre et tortures. Tous les droits de la défense seront donc respectés pour la bonne tenue du procès, assure-t-il. ..

– 17 septembre 2013, crimes contre l’humanité: Habré et Déby – Sidiki Kaba : « Le procès de Hissène Habré sera historique », dakaractu.com

« L’Etat du Sénégal est un Etat de droit, l’Afrique a confiance en la Justice sénégalaise et en ses magistrats », a-t-il soutenu devant des journalistes, mardi à Dakar, au terme d’une visite à la Cour suprême et au Conseil constitutionnel. Il a assuré que l’Etat sénégalais veillera à ce que ce procès se passe dans « les meilleures conditions d’un procès juste équitable où tous les droits de la défense seront respectés ». « Il appartiendra aux juges, au regard des éléments de preuve dont ils disposent, d’inviter toutes les personnes témoins, victimes, complices ou toutes les personnes qui sont présumés avoir participé aux crimes reprochés à l’ancien chef de l’Etat tchadien soient devant les juridictions sénégalaises », a souligné le ministre. Sur la disponibilité affichée par l’actuel président du Tchad, Idriss Deby, se disant prêt à témoigner, Sidiki Kaba a fait valoir que « les magistrats sénégalais tireront les conséquences de ce qu’ils entendront de son témoignage ». « En ce moment-là, nous dirons que ce procès aura mis en selle l’ensemble des protagonistes qui sont présumés être responsables des crimes commis de la période de juin 1982 au mois de décembre 1990 correspondant au règne de Hissène Habré comme chef de l’Etat du Tchad », a-t-il ajouté.

– 13 septembre 2013, crimes contre l’humanité: Habré et Déby – Instruction de l’affaire Habré : 1.097 plaignants ont été auditionnés à N’Djaména (communiqué), seneweb.com, lire le communiqué : chambresafricaines.org

La Chambre africaine extraordinaire chargée d’instruire l’affaire Hissène Habré a déclaré vendredi avoir auditionné 1.097 personnes s’estimant victimes de l’ex-président tchadien et une trentaine de témoins, lors d’une récente mission effectuée à N’Djaména (Tchad). En vue de l’exécution de la Commission rogatoire internationale (CRI) sur l’affaire Habré, la Chambre africaine extraordinaire d’instruction du dossier s’est, sous la conduite de son coordonnateur Jean Kandé, rendue dans la capitale tchadienne, entre le 20 août et le 2 septembre, annonce un communiqué de la Cellule de communication des Chambres africaines extraordinaires. .. La Brigade spéciale d’intervention rapide (BSIR) et le siège de l’ex-Direction de la documentation et de la sécurité (DDS) ont été visités par les membres de la Chambre africaine extraordinaire d’instruction, selon le communiqué. A N’Djaména, les membres de la commission d’instruction ont eu des « échanges qui ont permis d’harmoniser les points de vue sur les modalités d’exécution de la Commission rogatoire internationale ». .. Jean Kandé et ses collègues ont aussi procédé à la « délocalisation des archives de la DDS, de l’enceinte de la présidence vers les locaux du Pool judiciaire, en vue de leur exploitation ». .. Mais, « les sites supposés abriter des charniers n’ont pas pu être visités en raison de l’hivernage qui a rendu les routes impraticables dans ces endroits », annonce le communiqué. Il explique que « la mission a tout d’abord eu une série d’entretiens avec les autorités judiciaires tchadiennes, notamment le procureur général près la cour d’appel de N’Djaména et les membres du Pool judiciaire chargé de l’exécution de la Commission rogatoire internationale » au Tchad. Jean Kandé et les membres de sa délégation ont aussi rencontré les représentants des associations de victimes, en l’occurrence Me Jacqueline Moudeina, pour le compte de l’Association tchadienne de la promotion et de la défense des droits de l’homme (ATPDH) et le docteur Zakaria Fadoul Khidir, pour l’Association des victimes de crimes et répression politique (AVCRP).  Selon le texte, ils ont aussi rencontré Outman Moussa, président d’un regroupement d’associations tchadiennes de défense des droits de l’homme. D’autres missions, dont les dates restent à préciser, seront effectuées au Tchad, dans le cadre de la phase d’instruction de l’affaire Hissène Habré, annonce le communiqué, citant M. Kandé.

NB: Attention aux discours pro-Habré de certains sites opposants à Déby.

– 7 septembre 2013, Crimes contre l’humanité : Habré et Déby – Affaire Habré: Idriss Déby mis en cause par l’ex président de la commission d’enquête sur les crimes au Tchad, leral.net

Mahmat Hassan AKbar est l’ancien président de a commission d’enquête sur les crimes au Tchad durant le règne de Hissène Habré. Selon l’enquêteur, la responsabilité de l’actuel président tchadien est engagé sur les crimes commis dans son pays durant cette période. .. Mahmat Hassan Akbar reconnaît la responsabilité de l’actuel président du Tchad dans les assassinats qu’il y a eu durant le règne de Hissène Habré entre 1982 et 1990. « Déby a commis des crimes en tant que ministre de la Défense », a t-il déclaré à l’envoyé spécial du journal le Quotidien à N’Djamena. D’après le rapport d’enquête, plus de 40.000 tchadiens ont été tués ou portés disparus durant la présidence de Hissène Habré. ..

– 29 août 2013, crimes contre l’humanité : Habré et Déby – Audition à Ndjamena sur fond de rivalités : La guerre des «victimes» de Habré, , lequotidien.sn, repris par tchadpages.com

… Elles ont gagné ensemble la bataille pour le procès de l’ex-Président du Tchad, Hissène Habré. Mais, les associations des victimes se livrent entre elles un âpre combat : Il s’agit d’une véritable guerre entre les dirigeants des différents mouvements de défense des présumées victimes de la répression de l’ex-homme fort de Ndjamena. Les pionniers comme Clément Abaifouta, et Zakaria Fadoul Kitir qui dirigent respectivement l’Association des victimes des crimes de Hissène Habré (Avrchh) et l’Association des victimes des crimes et répressions politiques au Tchad qui se sont investi depuis le début en 1991, craignent que d’autres récupèrent les fruits de leurs sacrifices. Ils soupçonnent le président de la cellule  de réseaux des associations de défense des droits de l’homme, Outman Mossa, une association née il y a seulement trois ans d’enrôler de fausses victimes pour se faire de l’argent. «Nous ne savons pas sur quelles bases cet homme là travaille. Et cela ne rend pas la tâche facile parce qu’en fin de compte, nous ne savons pas exactement ce qu’elles font et quelles sont leurs motivations. Moi personnellement, il y a des gens que je ne connaisse pas et qui se disent des victimes. J’ai beaucoup de doutes sur le militantisme de certains. Et j’ai peur que leurs agissements entachent notre démarche», souligne Clément Abaifouta, très anxieux. Interpellé sur cette question, le président l’Avcrp, Zakaria Fadoul Kitir, avance lui aussi les mêmes inquiétudes. «C’est vrai qu’il y a des victimes très louches. Elles ont entendu qu’il y aurait des indemnisations et elles sont venues s’inscrire disant que j’ai perdu un tel. Des fois, elles vous disent j’ai perdu des millions. Comment des gens peuvent-ils se promener avec autant d’argent  sur eux au moment de leur arrestation», s’interroge ce professeur d’université. Lui soutient avoir perdu 7 frères durant le régime de Hissène Habré. .. Face-à-face avec les Opj : L’Avcrp repêchée de justesse Des personnes regroupées dans l’Association des victimes des crimes et répressions politiques au Tchad, (Avcrp), la première association créée après la chute de Habré, ont failli ne pas se faire auditionner. Cette association ne s’était pas attachée les services d’un avocat et ne savait pas qu’elle devait se constituer partie civile. Du coup, les Opj ont renvoyé ces membres à la prochaine mission.  Niet catégorique de Zakaria Fadoul. «Je ne savais pas qu’il fallait qu’on se constitue partie civile. En plus nous n’étions même pas informés de l’arrivée de la commission rogatoire à Ndjamena», soutient-il. Il a fallu d’âpres négociations. Finalement Zakaria Fadoul a saisi Dakar et a pu mettre la main sur deux avocats sénégalais (Mes Fatimata Sall et Yaré Fall) qui ont rédigé la constitution de partie civile. Ce n’est que le samedi 24 Aout, quatre jours après le début des auditions, que les membres de son association ont pu être entendus par les Opj.

– 27 août 2013, crimes contre l’humanité Habré et Déby Affaire Habré – Olivier Bercault, consultant à Human rights watch : L’homme qui a découvert la documentation de la DDS, lequotidien.sn

… Cet homme, qui enquêtait sur l’affaire Habré depuis 2000, a été certainement très heureux de tomber sur des milliers de documents en souffrance au siège de la Dds, des années durant, sans que personne ne s’en aperçoive, même les autorités tchadiennes, dit-il. Ces documents, rangés en piles sur 1m 20, précise le consultant, occupaient presque tout le sol d’une des pièces qui composent le bâtiment de la Dds, abandonné depuis la chute du régime de Habré. Ces documents «compromettants» ont levé un coin du voile sur «l’appareil répressif mis en place par l’ancien homme fort du Tchad» actuellement en détention à Dakar pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et tortures. Ces pièces ont aussi permis à de nombreuses victimes d’avoir des renseignements sur des pa­rents portés disparus. ..

– 6 août 2013, Crimes contre l’humanité – Recherche des preuves contre Hissein Habré : Un officier de l’armée française met les futurs enquêteurs en garde contre le mélange des charniers au Tchad, ndjamena-matin.com

– 30 juillet 2013, crimes contre l’humanité Habré et Déby – version Déby: Commission d’enquête sur les crimes et détournements commis par l’ex-Président, ses co-auteurs et/ou complices, trial-ch.org

Une Commission d’Enquête du Ministère tchadien de la Justice, établie par le Président Déby, a ainsi accusé, en 1992, le gouvernement Habré de 40 000 assassinats politiques et de torture systématique. La plupart des exactions auraient été perpétrées par la police politique de Habré, la Direction de la Documentation et de la Sécurité (DDS), dont les directeurs ne rendaient des comptes qu’à Hissène Habré et appartenaient tous à sa propre ethnie, les Goranes. .. Bibliographie : AMNESTY INTERNATIONAL, « Tchad – L’héritage Habré » (2001), pour une analyse de la Commission d’Enquête, HRW, Les victimes de Hissène Habré toujours en attente de justice, Les crimes et détournements de l’ex-Président Habré et de ses complices, Rapport de la Commission d’Enquête Nationale du Ministère tchadien de la Justice, Éditions L’Harmattan (1993), La plainte, ainsi que tous les documents juridiques sur l’affaire Habré peuvent être consultés sur le site de Human Rights Watch

– 25 juillet 2013, crimes contre l’humanité : Habré et Déby – Questions – Réponses sur l’affaire Hissène Habré, fidh.org/

Quelles sont les charges retenues contre lui ? Hissène Habré a été inculpé le 2 juillet 2013 devant les Chambres africaines extraordinaires au sein des juridictions sénégalaises (ci-après Chambres africaines extraordinaires) pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et torture, qui auraient été commis pendant sa présidence au Tchad. .. Hissène Habré est-il le seul individu qui peut être poursuivi devant les Chambres africaines extraordinaires ? La compétence des Chambres africaines extraordinaire n’est pas limitée à Hissène Habré. Elle n’est limitée que dans le temps et l’espace. Leur but est de poursuivre les principaux responsables des crimes dont elles ont la compétence. Ainsi, cinq autres individus ont été inculpés le 2 juillet 2013 : Saleh Younous et Guihini Korei, deux anciens directeurs de la Direction de la Documentation et de la Sécurité, Mahamat Djibrine dit « El Djonto », l’un des « tortionnaires les plus redoutés du Tchad », Zakaria Berdei, ancien conseiller spécial à la sécurité de la présidence, et Abakar Torbo, ancien régisseur du service pénitencier. ..

– 18 juillet 2013, crimes contre l’humanité: Habré et Déby – Comment juger Habré sans son principal sbire Idriss Déby ? Celui qui exécutait les prisonniers à bout portant et le principal auteur des massacres du Sud ?, tchadpages.com

– 16 juillet 2013, crimes contre l’humanité: Habré et Déby – Togo : Faure est-il encore fort de ses amis ? à propos de Sidiki Kaba, qui deviendra ministre de la justice du Sénégal début septembre 2013, regardexcentrique.wordpress.com

… Sidiki Kaba et un avocat sénégalais, qui a été président de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH) entre 2001 et 2007. La presse togolaise d’opposition l’accuse d’être depuis 2007 un conseillé de Faure Gnassingbé sur les droits humains passant régulièrement à Lomé[34]. .. [34] 18.10.12, Liberté, R. Kédjagni, Sidiki Kaba, Président d’honneur de la FIDH, désormais complice du pouvoir de Faure Gnassingbé, liberte-togo.com

– 4 juillet 2013, crimes contre l’humanité : Habré et Déby – Affaire Habré: Le film d’un deal à coup de milliards tourné au Sénégal par Déby, Obama et Macky, sur un site très pro-Habré, derniereminute.sn

… Estimé à plusieurs milliards de nos Francs cet argent serait destiné à faire taire des personnes influentes ainsi que des associations et mouvements qui soutenaient jusqu’ici Habré. Comme l’a dit son épouse, même une certaines presse a bénéficié de cet argent « sale » provenant du pétrole Tchadien et appartenant à tout le peuple Tchadien, mais utilisé par un Déby pour trahir son ancien patron (Habré). .. Autre révélation, celle du ministre de la justice qui avait dit : « Idriss Deby a débloqué 2 milliards’. Je rappelle que du temps de Wade, il avait déjà débloqué 2 milliards. Et le beau frère de poursuivre, « ça fait 4 milliards. Les 2 milliards versés sous Wade ont disparu comme l’a dit Cheikh Tidiane Sy, ancien ministre de la justice. Il a dit que le Dage du ministère la Justice a fait disparaître 500 millions. Ce n’est pas 500 millions, ce sont 2 milliards qui sont partis. .. Ce dossier serait piloté par Obama qui vient pour sa part de s’offrir une bonne partie du pétrole Tchadien au détriment de la France qui contrôlait l’or noir. ..

– 3 juillet 2013, crimes contre l’humanité: Habré et Déby – Affaire Habré: le procureur Mbacké Fall va devoir appeler à la barre les députés Kebzabo et Yorongar témoins du « Septembre noir », un massacre de cadres sudistes perpétré en 1984, tchadpages.com, Note R*E source 2008: tchadenligne.com

Suite à l’interpellation de l’ex-chef d’Etat Hissein Habré et son placement en garde à vue à Dakar, le président Idriss Déby a fait le 1er juillet 2013 une sorte de « déclaration à la nation » dans laquelle il demande aux Tchadiens de se rappeler que « en 1978 et 1979, quand [Hissein Habré] était Premier ministre sous feu Général Malloum, il avait massacré des ethnies entières à Aramkolé, des ethnies arabes, parmi lesquelles les Erigates et les Ouled id. Les rescapés ont fui et sont allés au Soudan, d’où ils ne sont jamais revenus. […] à la même période, il avait massacré des érudits musulmans, de grands Imams du Tchad ». De nouvelles charges donc, jamais invoquées jusque-là ni par l’Etat tchadien ni par les victimes présumées, mais que Déby essaie de faire peser sur l’ancien chef d’Etat qui, faut-il le préciser, n’est poursuivi que pour les faits commis durant son règne de juin 1982 à décembre 1990. .. Mais le constat le plus surprenant, c’est que dans sa déclaration à la nation, Idriss Déby occulte totalement le fameux « septembre noir », un massacre de populations du sud du pays en 1984. Or, selon plusieurs sources indépendantes, pour l’ancien journaliste Saleh Kebzabo, Idriss Déby Itno est responsable desdits massacres. Il explique pourquoi et comment : « Dès la prise du pouvoir [par Hissène Habré, ndlr] en 1982, Déby va connaître une ascension fulgurante: commissaire aux armées et à la sécurité du parti-Etat et, surtout, « comchef » des FANT. C’est à ce poste qu’il va s’illustrer et marquer la mémoire des sudistes qui l’ont subi de la manière la plus tragique qui soit. Les milliers de familles endeuillées dans la répression aveugle et sanglante de 1984 qui a généré le « septembre noir », c’est lui; la liquidation de centaines de cadres sudistes, c’est encore lui, jusqu’à la pacification totale du sud. Ces années noires lui colleront à jamais à la peau et il en éprouvera un complexe qui va marquer ses relations avec les sudistes.» De la même façon, Amnesty International considère que « Idriss Déby lui-même a été, jusqu’en 1989, l’un des piliers du régime ». Le « témoignage à charge » du député Yorongar Ngaléjy donne avec force détails des éléments accablants contre l’actuel chef de l’Etat durant le règne d’Hissein Habré. .. Le procureur Mbacké Fall vient de déclarer que Idriss Déby « n’est pas concerné pour le moment ». Ce qui signifie qu’il le sera assurément si, au fil des investigations, des indices graves ou concordants rendent vraisemblable sa participation au massacre de septembre 1984, notamment.

– 2 juillet 2013, crimes contre l’humanité: Habré et Déby – Affaire Habré | Idriss Déby occulte « septembre noir » …. …. et tente de « réviser » les charges retenues contre l’ancien homme fort de N’Djamena, tchadoscopie.com

… dans sa déclaration à la nation, Idriss Déby occulte totalement le fameux « septembre noir », un massacre de populations du sud du pays en 1984. Or, selon plusieurs sources indépendantes, pour l’ancien journaliste Saleh Kebzabo, Idriss Déby Itno est responsable desdits massacres. Il explique pourquoi et comment : « Dès la prise du pouvoir [par Hissène Habré, ndlr] en 1982, Déby va connaître une ascension fulgurante: commissaire aux armées et à la sécurité du parti-Etat et, surtout, « comchef » des FANT. C’est à ce poste qu’il va s’illustrer et marquer la mémoire des sudistes qui l’ont subi de la manière la plus tragique qui soit. Les milliers de familles endeuillées dans la répression aveugle et sanglante de 1984 qui a généré le « septembre noir », c’est lui; la liquidation de centaines de cadres sudistes, c’est encore lui, jusqu’à la pacification totale du sud. Ces années noires lui colleront à jamais à la peau et il en éprouvera un complexe qui va marquer ses relations avec les sudistes.» De la même façon,  Amnesty International considère que « Idriss Déby lui-même a été, jusqu’en 1989, l’un des piliers du régime ». Le « témoignage à charge » du député Yorongar Ngaléjy donne avec force détails des éléments accablants contre l’actuel chef de l’Etat durant le règne d’Hissein Habré. La question se pose donc de savoir si, dans sa déclaration du 1er juillet 2013, Idriss Déby est-il involontairement resté taisant sur le massacre de nos compatriotes sudistes durant ce septembre 1984 ou bien s’agit-il d’une tentative de diversion destinée à brouiller les pistes des investigations judiciaires qui viennent seulement de commencer et qui risquent d’emporter tous les ex-collaborateurs du « régime Unir » ? Le procureur Mbacké Fall vient de déclarer que Idriss Déby « n’est pas concerné pour le moment ». Ce qui signifie qu’il le sera assurément si, au fil des investigations, des indices graves ou concordants rendent vraisemblable sa participation au massacre de septembre 1984, notamment.

– 2 juillet 2013, crimes contre l’humanité Habré et Déby – Affaire Habré : Un budget de 4.695.907.261 Fcfa prévu pour une procédure de 27 mois, seneweb.com

… La durée totale du procès de Hissène Habré sera de vingt-sept (27) mois. Quinze (15) mois sont prévus pour l’instruction, sept (7) mois pour le procès en première instance et cinq (5) mois pour le procès en appel, note l’Obs. .. Les juges des Chambres africaines extraordinaires, assistés des enquêteurs de leur choix, vont mener sur le territoire tchadien des actes d’enquête et d’investigation nécessaire. Durant l’instruction, quatre juges, deux greffiers et deux Officiers de police judiciaire se déplaceront en Belgique pour une durée de 7 jours. Ils se rendront ensuite au Tchad pour 15 jours, à trois reprises. Deux procureurs accompagneront les juges d’instruction au Tchad et en Belgique. Cent vingt-cinq (125) témoins sont attendus au Sénégal. Ils séjourneront chacun au Sénégal pour une durée de 7 jours.

– 15 juin 2013, crime contre l’humanité : El Béchir – La procureure de la CPI, Mme Bensouda dénonce un manque de coopération du Tchad pour l’arrestation du Président Oumar El-Béchir, tchadpages.com

Le bureau du procureur auprès de la Cour pénale internationale (CPI) accuse le Tchad de violations répétées de son obligation de coopérer avec la Cour en vue de l’arrestation du président soudanais Omar el-Béchir sous le coup de deux mandat d’arrêt, apprend-on jeudi. ..

– 10 juin 2013, crimes contre l’humanité Habré et Déby – Bandoum Bandjim, un ancien bourreau de la DDS De Habré prêt à venir témoigner contre l’ancien Président, rewmi.com

– 18 mai 2013, crimes contre l’humanité: Habré et Déby – Quand Déby traque, emprisonne et exécute des Tchadiens au nom du Sénégal et des Chambres Africaines, dakaractu.com

… C’est le mardi 14 mai que Mahamat Djibrine dit « El Djonto » a été arrêté sur demande du procureur de Ndjiaména. Hier jeudi 16 mai, une vingtaine de personnes étaient convoquées à Ndjamena. À l’issue de ces auditions, huit (08) ont été illégalement arrêtées au nom du Sénégal et des CAE. Ceci est le début d’un feuilleton de chasse aux sorcières au Tchad. Le mandat d’arrêt concerne Mahamat Nouri, l’ancien leader de l’UFDD (Union des forces pour la démocratie et le développement, rébellion, ndlr), Bichara Idriss Haggar, ancien membre du bureau politique, Bandjim Bandoum, ancien gendarme, et Abakar Torbo. Il vise aussi Guihini Korei, un ancien directeur général de la DDS. Tous sont des opposants qui gênent le dictateur Déby qui utilise le dossier Habré pour les éliminer. Depuis le 1er mai, après l’annonce d’une tentative de déstabilisation au Tchad, la justice a mis une dizaine de personnalités en détention, civils et militaires, parmi lesquels quatre députés. Bichara Idriss Haggar, directeur de l’Ecole nationale de l’administration et membre du comité central du parti de Habré est aussi dans le collimateur des autorités Tchadiennes qui profitent de ce faux coup d’Etat et de l’affaire Habré pour liquider des opposants. L’un des principaux opposants, Saleh Kebzabo, avait lui aussi été officiellement convoqué par la justice. Mais le chef de file de l’UNDR (Union nationale pour le développement et le renouveau) en Afrique du Sud pour une session du Parlement panafricain. Sur la « RFI », Saleh Kebzabo s’exprime pour la première fois depuis le début de cette vague d’arrestations. Il affirme que cette affaire est montée de toutes pièces par le pouvoir pour régler ses comptes avec l’opposition, et se dit prêt à rentrer au Tchad, même s’il encourt le risque d’être « emprisonné », voir « éliminé ». .. Le procureur des Chambres africaines Mbacké Fall et le Gouvernement du Sénégal ferment leurs yeux sur les violations graves des droits de l’homme au Tchad perpétrées par Déby, qui utilise l’affaire Habré, comme arme de liquidation d’adversaires politiques au nom du Sénégal.

– 15 mai 2013, crimes contre l’humanité Habré et Déby – Bandoum Bandjim (ex DDS sous Habré) : « Au Tchad, tout le monde était suspect sous Hissène Habré », jeuneafrique.com

– 8 février 2013, crimes contre l’humanité: Habré et Déby – Collectif des ressortissants Tchadiens indignés – Dakar (les pro-Habré au Sénégal) : Répertoire des assassinats d’Idriss Deby (non exhaustif) repris avec les photos corrigé le 18 juillet 2013 sur juliette.abandokwe.over-blog.com

… [liste d’assassinats]…  Guera en 1991 : repli des fidèles de Maldom (Colonels Kaffine et Garboubou) dans le Guera après le prétendu coup d’Etat du 13 octobre 1991 contre Idriss Deby, la GP (Garde Présidentielle) investit la région, il s’en suit un véritable génocide … Boudouloum et Goré en 1992 : répression des populations de ces localités sous prétexte de lutter contre la rébellion dirigée par le Colonel Moïse Kété et le Capitaine Laokin Bardé Frison (plus tard arrêtés et assassinés à la table de négociation). Gniguilim et Chokoyane en 1993 : attaque de la rébellion armée du RDL dirigée par le Capitaine Mahamat Nour Abdelkerim (ancien ministre de la défense de Deby) dans ces deux agglomérations, la GP intervient depuis Ndjaména et réprime sauvagement les populations civiles accusées d’avoir jubilé avec les rebelles : 80 morts. Ndjaména 1993: manifestation à Ndjaména des ressortissants de Gniguilim et Chokoyane qui protestent contre la répression sauvage des populations civiles. La manifestation déraille, des commissariats ont été pris d’assaut, des policiers tués. La GP d’Idriss Deby intervient et mate dans le sang la manifestation, une centaine de morts. Certains achevés dans leur lit d’hôpital tandis que d’autres sont descendus de l’ambulance qui les transportait vers l’hôpital. Ndjamena, 2 et 3 février 2008: plus de 2.000 morts parmi les population civiles dans les combats à Ndjaména entre les rebelles venus de l’Est et les forces d’Idriss Deby soutenues par la France et des mercenaires (Ukrainiens, Mexicains, Sud Africains) qui pilotent les hélicoptères de combat. Idriss Deby avait déclaré sur les ondes de RFI avoir donné l’ordre de tirer sur tout attroupement. Des armes chimiques ont été utilisées contre les rebelles. Le rapport du département américain sur ces évènements de février 2008 a fait état de 297 exécutions imputées aux forces gouvernementales. 2005 – 2010 : Exécution sommaire des prisonniers de guerre à l’Est du Tchad. Les groupes ethniques qui composent la rébellion sont particulièrement ciblés. La Croix-Rouge et toutes les ONG  humanitaires, les forces de la MINURCAT, de l’EUFOR, les ONG des droits de l’homme et les chancelleries présents au Tchad durant cette période charnière ont fermé les yeux sur ces dérives criminelles des forces de défense d’Idriss Deby.

– 1er février 2013, crimes contre l’humanité : Habré et Déby – Procès Hissene HABRE : Les chambres africaines démarrent leurs activités le 8 février, lesoleil.sn

– 23 août 2012, crimes contre l’humanité : Habré et Déby – Sénégal : l’instruction du procès Habré peut commencer, rfi.fr

… L’accord a été signé à Dakar entre l’Union africaine et la ministre sénégalaise de la Justice, Aminata Touré. Il porte formellement sur la création d’un tribunal spécial pour juger l’ex-président tchadien. Des chambres africaines extraordinaires seront créées au sein des juridictions sénégalaises. ..

– 22 juillet 2012, crimes contre l’humanité: Habré et Déby – Communiqué des forces vives tchadiennes en exil : Sénégal: Le procès Habré doit se faire avec Idriss Deby comme témoin, dakaractu.com

… Néanmoins, pour nous, forces vives tchadiennes en exil, opposées au pouvoir central d’Idriss Deby, il urge de rappeler aux autorités de Dakar, qu’elles ne doivent perdre de vue que le procès Habré ne peut se tenir sans l’actuel président du Tchad qui fût durant les huit (8) ans, de son règne, le Commandant en Chef de l’armée tchadienne, le conseiller sur la question de sécurité et des renseignements du régime déchu. Nous saisissions cette occasion pour informer l’opinion nationale, internationale et les partenaires du Sénégal, qui s’activent autour de ce procès très médiatisé que l’actuel Président Tchadien, Idriss Deby ne peut évacuer en aucune manière sa lourde responsabilité dans les graves atrocités commises à l’encontre des populations civiles de la zone méridionale lors des événements funèbres et douloureux connus de tous les Tchadiens appelés « septembre noir de 1984. » .. Au regard de cette situation pénible que le peuple tchadien est entrain de subir sous Idriss Deby, nous suggérons aux autorités sénégalaises de bien vouloir prendre en considération nos profondes préoccupations pour exiger à ce qu’Idriss Deby soit interpellé comme témoin non négligeable de ce procès historique et politique à multidimensionnel.

– 22 juillet 2010, crimes contre l’humanité: El Béchir – L’UE enjoint le Tchad d’arrêter Omar Al-Bachir, lemonde.fr

La chef de la diplomatie de l’Union européenne, Catherine Ashton, a exhorté jeudi 22 juillet le Tchad à remplir ses obligations légales et à arrêter le président soudanais Omar Al-Bachir, présent sur son territoire et recherché par la Cour pénale internationale (CPI). ..

– 9 mars 2010, crimes contre l’humanité : Déby et Habré – Forum national des droits de l’homme au Tchad, makaila.over-blog.com

Note R*E: L’avocat sénégalais a été signalé comme l’un des participants de ce forum mais aucune trace n’a été retrouvée sur le net de ce passage à Ndjaména du futur ministre de la justice sénégalais.

plusieurs organisations qui œuvrent  pour les  droits de l’homme au plan sous-régional et international, sont conviées par les autorités tchadiennes afin de participer à ce forum dont le mobile dominant, est destiné, principalement, à redorer le blason au régime en place et convaincre l’opinion publique internationale que le Tchad est respectueux  des instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme mais aussi à démentir les allégations soutenues par l’opposition et autres voix discordantes au pouvoir central et solitaire d’Idriss Deby. ..

– 3 février 2010, crimes contre l’humanité Habré + déby – Human Rights Data Analysis Group  (HRDAG, Groupe d’analyses statistiques de droits de l’homme, Benetech): Violations de droits de l’homme par l’Etat tchadien sous le régime de Hissène Habré, hrdag.org

– Septembre 2009, crimes contre l’humanité – Amnistie : « Disparitions forcées au Tchad », amnesty.fr

… Les disparitions forcées : une pratique récurrente. Les disparitions forcées continuent d’être une méthode utilisée par les forces de sécurité tchadiennes afin de semer la terreur parmi la population et d’intimider les opposants politiques réels ou supposés. Ce fut le cas en avril 2006 lorsque les groupes d’opposition armés ont attaqué la capitale N’Djamena. Lors des affrontements, 14 militaires et des civils, soupçonnés d’avoir participé à l’attaque, ont été arrêtés puis ont disparu. On est toujours sans nouvelles d’eux… Les autorités françaises savaient dès le 3 février 2008 qu’Ibni Mahamat Saleh avait été arrêté et où il se trouvait. Elles ont nié avoir une quelconque information à ce sujet tout en poussant à la mise en place de la Commission.

– 25 février 2009, crimes contre l’humanité Déby: Ndjaména + RCA : Gouvernement USA: Bureau of Democracy, Human Rights, and Labor, 2008 Country Reports on Human Rights Practices, state.gov

… Security forces committed politically motivated killings and officially sanctioned extrajudicial killings of suspected criminals. Use of excessive force resulted in deaths. Security forces continued to kill civilians during apprehension and while in custody and killed demonstrators. The government did not prosecute or punish members of the security forces who committed killings, although it established a commission of inquiry during the year to investigate abuses that occurred between January 28 and February 8 (see section 1.g.). According to Human Rights Watch, the military killed civilians and burned villages in the Central African Republic (CAR) in support of nomadic Peuhls who drive their cattle across land used by farmers in CAR. For example, witnesses stated that on February 29, the military destroyed several villages in the area of Maitoukoulou, CAR. On June 29, security forces used excessive force in response to a confrontation in Kouno during which supporters of Sheikh Ahmet Ismael Bichara reportedly attacked security forces. Approximately 72 persons were killed during the confrontation, including an estimated 68 supporters of Bichara and four gendarmes. Bichara had earlier called for a « holy war » against the government and declined to negotiate with religious leaders from the High Council for Islamic Affairs (a government-sanctioned, nongovernmental body). Security forces detained Bichara, and he remained detained without charge at year’s end. .. There were no developments regarding the numerous reported 2006 and 2007 killings by security forces. .. No action was taken in reported 2006 or 2007 cases of security force abuse. .. g. Use of Excessive Force and Other Abuses in Internal ConflictsThe February 2-3 rebel attack on N’Djamena and the government counterattack resulted in civilian deaths and the displacement of approximately 30,000 persons to Cameroon, and additional persons to Nigeria. Although most returned to the country by year’s end, an estimated 14,000 remained in Cameroon. The government declared a state of emergency from February 14 to March 15 that limited civil liberties including freedom of speech, movement, assembly, and the press. A curfew remained in place for N’Djamena and the six principal departments in the center and east of Chad from February 7 to March 15. On April 2, a government decree established a Commission of Inquiry to examine disappeared persons and other abuses that occurred from January 28 to February 8–the period before, during, and after the attack. The commission released a report on August 5 that stated that 977 persons including civilians, ANT, and rebels were killed, 1,758 injured, 34 raped, and 380 detained in N’Djamena and the provinces; however, there were no indications by year’s end that the government took judicial action against those responsible. The government issued a reply to the commission’s report and established an interministerial committee to look into the commission’s findings. .. The commission of inquiry found that during the February rebel attack on N’Djamena, the government’s aerial bombardment of rebel positions in civilian areas killed and injured civilians and caused large-scale civilian displacement. On February 2, in Arded Djoumal, 25-year-old student Ibrahim Moussa Korbol was reportedly shot and killed during the attack on N’Djamena. On February 2 and 3, gunfire and bombs from government helicopters killed numerous civilians including in the N’Djamena neighborhoods of Abena, Blabline, Chaguoua, and Diguel. Security forces continued to kill persons suspected of collaborating with rebel forces. On February 3, in the Mardjanedaffack neighborhood of N’Djamena, security forces reportedly killed two persons of the Ouddai ethnic group, accusing them of complicity with rebels. On February 23, in the N’Djamena eighborhood of Farcha, soldiers reportedly arrested and beat Adam Hassan and Bineye Mahamat, who were suspected of collaborating with rebels. They were found dead the following day. On February 6, near Farcha, soldiers reportedly killed three unidentified persons appearing to be of the Gorane ethnicity.

– 27 juillet 2008, crimes contre l’humanité Habré + déby – « septembre noir « , c’est lui ; la liquidation de centaines de cadres sudistes, c’est encore lui » Idriss Deby, Extrait de l’article de Saleh Kebzabo sur le régime de Deby, tchadenligne.com

Dès la prise du pouvoir (Par Habré, ndlr) en 1982, Déby va connaître une ascension fulgurante : commissaire aux armées et à la sécurité du parti-Etat et, surtout,  » comchef  » des FANT. C’est à ce poste qu’il va s’illustrer et marquer la mémoire des sudistes qui l’ont subi de la manière la plus tragique qui soit. Les milliers de familles endeuillées dans la répression aveugle et sanglante de 1984 qui a généré  » septembre noir « , c’est lui ; la liquidation de centaines de cadres sudistes, c’est encore lui, jusqu’à la pacification totale du sud. Ces années noires lui colleront à jamais à la peau et il en éprouvera un complexe qui va marquer ses relations avec les sudistes. ..

– 26 juin et 17 août 2008, crimes contre l’humanité – chapitre 2 du livre « Tchad, le procès d’Idriss Déby » de N. Yorongar (Introduction), yorongar.com

Depuis quelque temps, Idriss Déby consulte d’éminents juristes à travers le monde dans le seul but de se tirer d’affaire dans le procès du couple Déby-Habré à Dakar dont il est, d’ailleurs l’accusé principal et les charges qui pèsent sur lui dans les enlèvements du 3 février 2008 suivis de la mort d’Ibni Oumar Mahamat Saleh. Tous ces juristes de renommée internationale y compris ses propres conseillers juridiques et des magistrats tchadiens lui disent que seul le jugement d’Hissein Habré par contumace à N’Djaména est la seule voie pour lui d’échapper à ce procès de Dakar et brouiller les charges des enlèvements du 3 février. Ces experts en droit pénal le roulent dans la farine en invoquant l’autorité de la chose jugée pour justifier la comédie judiciaire du 15 août 2008 à N’Djaména. Or la juridiction sénégalaise qui est une juridiction spéciale établie par un accord international dans le cadre de l’Union Africaine reste et demeure toujours compétente pour juger ce couple quelle que soit le verdict de cette farce judiciaire. Pour éclairer vos lanternes, nous avons publié et nous publions, ci-après, les extraits du livre de Ngarlejy Yorongar intitulé : Le Tchad, le Procès d’Idriss Déby, témoignage à charge, Editions l’Harmattan, 2003. ..

– 7 novembre 2006, crimes contre l’humanité : CPI – Le Tchad devient le 104e État partie au Statut de Rome, icc-cpi.int

Le Tchad accède au Statut de Rome Le 1er novembre 2006, le Tchad a déposé son instrument de ratification au Statut de Rome. Le 1er janvier 2007, le Statut entrera en vigueur pour le Tchad qui deviendra alors le 104e État partie.

– 2004, crimes contre l’humanité : Déby + France – Idriss Déby, un criminel contre l’humanité soutenu par la France : Repères, juliette.abandokwe.over-blog.com, reprise le 27 septembre 2013 d’un article ancien non daté vers 2004 de pressafrique.com

… 1er décembre 1990. Le tyran et criminel contre l’humanité Hissène Habré est chassé du pouvoir par la France officiellement en raison de son refus de mettre en place un multipartisme préconisé par François Mitterrand au sommet de la Baule. Officieusement parce qu’il a voulu renégocier les accords dits de coopération signés avec la France depuis la fausse indépendance et fermer toutes les bases de l’armée coloniale française sur le sol national. Pour la France cela est inacceptable et son ex-protégé doit quitter le pouvoir. (Alwihda ) … Idriss Déby prend donc le pouvoir, soutenu par le régime de Khartoum, avec l’aide de la France qui maintient son dispositif militaire . Accompagné de l’officier de la DGSE Paul Fontbonne, il conquiert N’Djaména sans guère rencontrer de résistance. Hissène Habré s’enfuit avec les liquidités publiques. La Commisson d’enquête sur ses crimes et exactions, présidée par le magistrat Mahamat Hassan Abakar, dénombrera 40 000 personnes tuées ou disparues de 1982 à 1990. Une grande partie des troupes d’Hissène Habré ayant participé au massacre furent dirigées personnellement par l’actuel Président Idriss Déby alors chef d’Etat major des armées. (Dossier Noir de la politique africaine de la France N°13 éd. l’Harmattan, Paris, 1999). Idriss Déby après avoir été, jusqu’en 1989, l’un des piliers du régime de Hissène Habré est porté donc au pouvoir par la France avec l’aide de la DGSE. .. Janvier 1993. Le gouvernement annule ou allège une grande partie des mesures du plan d’assainissement. Dans la région du Lac et dans le Sud, exactions des forces armées : 246 personnes tuées, 22 villages brûlés et pillés dans le Logone oriental. En avril 1993, 203 personnes égorgées par la garde républicaine à Kouhou Goré. En juin 1993, assassinat de M’bailao Mianbé, Directeur du Secrétariat Permanent à la Réinsertion des militaires déflatés. Le 6 août 1993, une manifestation fut réprimée à la roquette et à l’arme automatique à N’Djaména, des blessés achevés par les soldats dans les ambulances. Au moins 41 personnes ont trouvé la mort et 150 autres ont été blessées. Les soldats français stationnés au Tchad se sont limités à porter secours aux blessés. Fin 1993, Amnesty International dressait le bilan amer des trois premières années du régime Déby :  » La terreur règne toujours. On continue de repêcher des cadavres dans les eaux du Chari, le fleuve qui arrose N’Djaména. Plus de 800 personnes ont été exécutées de façon extra-judiciaire. […] Quels que soiet ses mots d’ordre, le gouvernement de Idriss Déby utilise aujourd’hui les méthodes de répression dont il disait vouloir débarrasser son pays à l’époque où il luttait contre le régime de Hissène Habré. Les assassins, les tortionnaires, les ravisseurs qui sévissent au Tchad appartiennent aux forces de sécurité de Idriss Déby « . .. Juin 1994 : Paul Fontbonne s’en va après être resté le  » conseiller-Présidence  » DGSE de Déby, de décembre 1990 à juin 1994 ; des officiers français  » encadrant  » la  » Garde républicaine  » et l’armée Septembre 1994  » Expédition punitive  » de la Garde républicaine dans le Logone, au Sud : tueries, pillages, tortures. La Garde républicaine continue d’être impliquée dans des assassinats politiques et des massacres. La Ligue tchadienne des droits de l’homme a ainsi dénoncé, en septembre 1994,  » 72 heures d’expédition punitive et de politique de terre brûlée  » dans le Logone, au Sud. «  Le bilan des atrocités, des tueries, des pillages en règle et des tortures  » serait  » indicible « . En février 1995, massacres des populations de Goré (Logone oriental) et une commission d’enquête évalue le nombre des victimes à 247 morts et à des dizaines de blessés. .. Août 1996, assassinat à N’djamena, de Bichara Digui à N’djamena, le Président tchadien est mis en cause. 10 Septembre 1996. Rapport d’Amnesty International sur le Tchad : « Les autorités françaises ne peuvent pas ignorer que les véhicules tout-terrain, le carburant, les moyens de transmission et les menottes livrés au titre de l’AMT [Assistance Militaire Technique] ont été détournés de leur fonction initiale pour exécuter et torturer. Manifestement, dans le cadre de l’AMT, la question des droits de l’homme n’a pas sa place. Cela a été confirmé à la délégation d’Amnesty International à N’Djamena en avril 1996 par les autorités françaises qui ont affirmé que ce sujet n’était pas traité par les instructeurs ». 10 Octobre 1996. dans un rapport sur le Tchad, Amnesty International constate la banalisation de la torture et notamment le recours à l’arbatachar. .. 30 Octobre 1997, Déby envoie ses troupes massacrer les FARF ralliées dans leur coordination de Moundou. Laokein Bardé est seul, ou presque, à pouvoir s’échapper. On assassine des personnalités locales, on moleste l’évèque, on enlève des enfants, on tue les parents. Interdits d’inhumation, des corps sont livrés aux cochons. (Agence Reuters, 01.11.1997). ..

– septembre 2003, crimes contre l’humanité: Habré et Déby – Tchad le procès d’Idriss Déby, Témoignage à charge (chapitre 2), Ngarlejy Yorongar, Postface de François-Xavier Verschave, présentation : yorongar.com, Chapitre 2 yorongar.com + suite: yorongar.com, livre : editions-harmattan.frChapitre

Chapitre 2 : …1. IDRISS DEBY ITNO : UN TUEUR EN SERIE (SEPTEMBRE 1984): Revenons à l’avènement d’Hissein Habré en 1982 pour mieux situer la responsabilité personnelle d’Idriss Déby dans la tragédie tchadienne, une litanie de tueries, de massacres, de carnages, de crimes de guerre et contre l’humanité.

Sous le régime d’Hissein Habré: Au retour de missions à l’intérieur du Tchad, comme chef de mission ou sous la direction d’une autre personnalité (Ali Salim, Djimet Togo, etc.), je suis chargé de rédiger les rapports sur les drames quotidiens et les affres que vivent les populations. À chacune de ces occasions, je n’hésite pas à attirer l’attention de Hissein Habré sur les carnages et les massacres massifs et collectifs des populations civiles sans défense. Je lui rappelle souvent qu’en tant que militant des droits de l’Homme, je ne puis en tolérer les violations. Ainsi, en 1984, avec Mme Fatimé Kimto, membre du Bureau politique de l’UNIR, ministre des Affaires sociales et de la Condition féminine, je proteste énergiquement contre une série d’actes de génocide connue sous le nom de « Septembre noir » – une appellation que j’utilise pour qualifier les massacres de ce mois-là, au Sud et ailleurs au Tchad, mais surtout pour désigner Idriss Déby qui en est le responsable. Bien que légitime, notre réaction provoque l’ire des collègues contre Mme Fatimé Kimto et moi-même. Jusqu’à son départ pour l’École de guerre de Paris, Idriss Déby ne m’adresse plus la parole. Comme relaté précédemment, c’est en tant que COMCHEF des FAN puis des FANT, membre du premier cercle du pouvoir et de la DDS, et/ou en tant que responsable de la Sécurité, qu’ldriss Déby s’est rendu personnellement coupable d’actes répétés de génocide, de crimes de guerre et contre l’humanité.

Une haine noire et féroce envers les populations du Sud [2] : Non sans avoir auparavant organisé des massacres génocidaires chez les Arabes du Batha, du Salamat, et les populations du Chari-Baguirmi, Idriss Déby va procéder au Sud à l’une des purifications ethniques et religieuses les plus féroces de l’histoire trouble du Tchad. En pèlerinage à La Mecque, Hissein Habré confie théoriquement son intérim de chef de l’État à Gouara Lassou, ministre des Affaires étrangères et Secrétaire exécutif de l’UNIR [3]. Durant cet intérim, Idriss Déby va, sous la férule de ses combattants, déclencher l’un des terribles épisodes génocidaires de sa politique d’extermination des cadres administratifs et politiques du Sud, de nettoyage ethnique et de terre brûlée. Alors qu’il se trouve à Bardaï, il se fait déposer à Sarh par avion militaire français à la suite d’une tension entre l’armée et les ex-éléments rebelles de M. Tokinon ralliés au gouvernement quelques semaines plus tôt. De Sarh à Moundou, en passant notamment par Danamadji, Maro, Ngalo, Moissala, Koumra, Bédjondo, Goundi, Békamba, Bédaya, Doba, Goré, Béboudja, Mbaïbokoum [4], Bessao, et de Moundou à Bongor en passant par Déli, Mbaïnarmar [5], Krim-Krim, Bénoye, Kélo, Laï, Donomanga, Gounou-Gaya, Pala, Léré, Fianga, etc., c’est une litanie d’actes de génocide qu’accomplit, en ce mois de septembre 1984, le COMCHEF Idriss Déby contre les populations chrétiennes ou animistes de cette région. Le Conseil de commandement et de défense de la Force mobile d’intervention (CCD/FMI) des rebelles, dirigé par Tokinon, décide de rallier le gouvernement à Sarh, à la suite d’un accord âprement négocié, six mois durant, avec la délégation menée par le ministre d’État Djidingar Dono Ngardoum. Mais Idriss Déby, Brahim Itno et les leurs ne voulaient pas la paix, qui compro¬mettrait leurs perspectives d’avantages financiers et matériels. Ils ont donc systématiquement saboté les accords intervenus entre les rebelles et le gouvernement. Ses parents, ses frères et lui-même se sont partagé et continuent de se partager le Sud [6]. C’est ainsi que les éléments de l’armée, dirigés par son demi-frère Mahamat Brahim Itno, ministre de l’Intérieur, provoquent les hommes de Tokinon, pourtant mis à la disposition du gouvernement pour être intégrés dans l’armée régulière. Vu l’atmosphère, Tokinon et ses hommes se retirent de la ville de Sarh et disparaissent en brousse pour éviter un affrontement aux conséquences incalculables. Aussitôt informé de ce retrait, le COMCHEF Idriss Déby [7] se fait déposer à Sarh pour y déclencher le tristement célèbre « Septembre noir » (1984). Déby fait de Sarh son QG, il renvoie à N’Djaména son adjoint, le commandant Ganembang Zamtato, afin d’avoir les mains libres pour se débarrasser, sans témoin, de ces cadres Sara, de ces populations chrétiennes et animistes appelées généralement « kirdi » [8]. Ordre est donné de tuer les hommes, des garçons et même des bébés de sexe masculin. C’est ce qui s’est passé à Ndila (Koumra). Une mère avait laissé ses deux enfants, dont un de deux ans, pour aller chercher du bois en brousse, non loin du village : à son retour, elle a retrouvé ses deux enfants égorgés par les hommes d’Idriss Déby qui passaient par-là pour arracher les cabris. Il en est de même à Bourou (canton Béboro), Dorro, Waraï, Bara, etc.

Voici quelques exemples qui témoignent de cette folie meurtrière d’Idriss Déby : À Sarh : Sur une vingtaine de fonctionnaires, chefs de service, seuls deux échappent à cette folie meurtrière [9]. Sont égorgés et leurs suppliques enregistrées sur cassettes audio par Idriss Déby Itno : MM. Tories, Dimanche Ndilyo ; Ngarari Yamassoum, inspecteur principal de la douane et frère aîné de l’actuel Premier ministre Nagoum Yamassoum ; Madjiadoum Meouro, commissaire central ; Raymond Mata, ingénieur des Eaux et Forêts ; Ngartébaye, officier de police ; Jacques Madingar Dopélé, surveillant du CEG ; Ngongoto Philippe, inspecteur de la Jeunesse et des Sports ; Oumar Matho, professeur de mathématiques ; Djasrabaye Bandounam, élève en terminale au lycée Ahmed Mangue à Sarh ; Jacques Nadoum, agent administratif en service à la Préfecture ; Djimet Nadour, inspecteur sanitaire ; Kelly, agent au Centre de sous-ordonnancement (CSO) du budget ; le Dr Ndem, médecin-chef, parce qu’il avait osé enterrer son grand frère tué ; Tordebaye, président du Tribunal de première instance de Sarh ; Manade, magistrat ; un agent technique des Télécommunications internationales du Tchad (TIT), Rimastade, agent des TIT ; Madjirangué Tatola (ex-Rémy), journaliste en service à la Société tchadienne des textiles (STT) ; François Nanguerkouma ; Moussa Boukar, commerçant ; Traoré Baba, commerçant ; Abdoulaye Mallah, commissaire de police en service à la STT ; Yaro Rangbana, chef de quartier haoussa ; Tolnan, instituteur en mission à Moissala pour le compte du COMCHEF Idriss Déby lui-même ; Jean Ngueita, instituteur et chef de protocole à la préfecture du Moyen-Chari ; Madalgagué ; Kaga, chef du personnel, Djimadoum Mianro, cadre, et Saria, agronome, tous de la Société nationale sucrière du Tchad (SONASUT) ; Bandigyo, agent à la SOCOPAO ; le commissaire de la ville de Maro ; Gilbert Masrangar ; Pikas, dessinateur ; Adoum Bémam, commis greffier ; Ngabou Ngrengar, inspecteur de l’enseignement ; Rikam Koulo, frigoriste à la STT ; le directeur de l’École normale de Sarh ; Morille, étudiant venu de Dakar, etc. Pour avoir pleuré parce que son petit frère, M. Ngartébaye, est égorgé, Mme Madjiré Mamadou faillit être égorgée à son tour, n’eût été l’intervention de son beau-frère, le capitaine Béchir Haggar, commandant de la Zone militaire de Sarh. Elle a fui à Garoua au Cameroun pour sauver sa vie. En une semaine, 80 personnes ont été égorgées sur ordre d’Idriss Déby. À Moissala : Seront égorgés : Djiraibé Guidja, sous-préfet ; Daiasra Tatola, ancien combattant (handicapé physique), égorgé devant son frère Madjirangué Tatola pourtant en mission officielle pour le compte d’Idriss Déby lui-même ; Djimtola, chef de canton ; plusieurs jeunes, dont un infirmier de Seymour, venu soigner et alimenter des enfants, etc. La plupart des villages de la sous-préfecture de Maro et du canton Bouna sont systématiquement incendiés et les populations massacrées, etc. À Koumra : Sont notamment égorgés et leurs cris enregistrés : MM. Etienne Rimadjal, commerçant ; Orner Djimadoumbaye, instituteur responsable sportif et membre du protocole de la sous-préfecture de Koumra ; M. Israël, gestionnaire de l’hôpital Seymour ; le chef de canton de Goundi ; Emile Djimoko Baba, Moïpart et Ngarogna Ndoumana, chefs de Poste administratif res¬pectivement de Bédjondo, Békamba et Goundi ; Benoît Djimingar, chef de canton de Békamba ; Nandoumabé, cultivateur, et son compagnon, abattus alors qu’ils circulaient tranquillement à bicyclette, etc. À Doba : Sont égorgés : la plupart des chefs de service et des chefs traditionnels dont Alladoum, maire de la ville ; Gangdongar Ngarnguinam, chef du canton (grand frère de Ngarnguinam Ngarlem, actuellement directeur-adjoint de cabinet d’Idriss Déby), et toute la garde cantonale ; Samuel Mbaïndodjim, chef de secteur d’élevage ; Gilbert Mouarom, juge coutumier ; Mouaguidbé ; Mme Nassoukoum, une vieille femme impotente, originaire de Dédaye, brûlée vive dans sa case. Les populations de Doba se rappellent encore aujourd’hui des exploits meurtriers et macabres accomplis par Idriss Déby. À Béboudja : Le COMCHEF Idriss Déby fait rassembler dans le bureau du sous-préfet l’ex-rebelle Célestin Nabasngar et ses « codos » [10], ralliés au gouvernement. Puis, sous prétexte de les intégrer dans l’armée régulière, il les massacre. À Moundou : Sur ordre de Déby, le préfet Joseph Madjimbang rassemble à Déli près de 500 codos ralliés au gouvernement sous prétexte de les intégrer dans l’armée, les fait encercler et massacrer. Les sous-préfets et notables invités à cette cérémonie d’intégration sont soit arrêtés et égorgés, soit précipités en plein vol de l’avion à bord duquel Idriss Déby se déplace : André Goldoum, sous-préfet de Mbaïnarmar ; Dr Mandekor Barack, dentiste ; Julien Djérang, ancien député, etc. D’autres innocents tels René Mbaïbet, sous-préfet de Bénoye ; Gaïngar, agent vulgarisateur agricole et notable de Moundou ; Gaston Ndoldoum, homme d’affaires, etc. sont arrêtés et égorgés, de même que la plupart des chefs de service à l’huilerie de la CotonTchad : Moussa Djadimadji, directeur ; Yamalbaye, chef de piste cotonnière, un agent de service du parc automobile, Nadoum Logongue, garde national (GNNT), Laurent Doumiandjé, Bernard Boudouban, policier, Laoukein Djétanwa, paysan, Gabriel Tandoh, paysan, Manassé Bédoum, chauffeur, Jérôme Békaouel, cuisinier, Naienkal Natanael, etc. Un jour, Idriss Déby demande à Hassan Kolingar de recruter ses protégés à la CotonTchad, notamment comme chef de piste cotonnière. M. Kolingar lui répond que tous les postes sont pourvus en ce moment précis et qu’il faut attendre qu’ils se libèrent. Pressé d’obtenir les postes pour les siens, Idriss Déby enlève et exécute certains chefs de service de la CotonTchad, dont celui de la piste cotonnière. À Kélo : Idriss Déby veut rééditer le traquenard de Moundou, mais informés de ce qui s’est passé à Béboudj’a et Dell, les codos rassemblés par le sous-préfet Sylvain Djingambaye en vue de leur « intégration » aux FAN disparaissent dans la nuit en forêt. Au petit matin, le COMCHEF accuse le sous-préfet d’avoir vendu la mèche. Celui-ci est torturé, émasculé et égorgé. Il en est de même de Mahamat Beissala et ses compagnons passés par les armes ou l’acide. Comme nous le verrons plus loin, le témoin gênant de ce carnage à Kélo, le Dr Paul Laoukein Mbaïnodjiel Keytoyo, chef d’usine de la CotonTchad, paiera de sa vie ce qu’il a vu et vécu ce jour là à sa résidence [11]. À Laï : Accueilli par le préfet, Idriss Déby tient une réunion sans désemparer de 17 heures à 7 heures du matin avec, outre le préfet, le commandant de brigade, le commandant de la Sécurité présidentielle (SP), le commissaire central, M. Issa Djibrine, le chef de service de la Surveillance du territoire (ST), le commandant de la gendarmerie, le chef de service de la DDS, M. Djoug-Djoug, etc. Une liste de cadres civils et militaires, originaires de la région ou pas, est dressée au cours de cette réunion à la demande d’Idriss Déby, qui ordonne leurs arrestations et massacres à partir de 21 heures. Ainsi vont être, entre autres, égorgés ou enterrés vivants pour économiser les balles [12] : le maire Jonas Dangle [13] et son frère Kaïndi, chef de quartier Taba ; Kéba Yamarké, chef du garage administratif ; Mbang Youssouf, inspecteur de l’enseignement élémentaire ; Djimaldongar, gestionnaire du Fonds de développement et d’action rurale (FDAR) ; Sabour, chef du secteur vétérinaire ; Dounia Nganaïmbala et Djimaldongar Djimong, tous deux agents techniques d’élevage ; Bétoubana, agent technique d’assainissement ; Maoubé Mendeng, secrétaire principal de police ; Sigwéyé Dono ; Bagaou Chaguen ; un débile mental, etc. Plusieurs autres personnes sont arrêtées, torturées et égorgées au bord du fleuve Logone, juste en face du secteur vétérinaire. D’autres sont extraits des prisons de la gendarmerie et du commandement de la zone militaire, ligotés, conduits à Ninga, aspergés d’essence et brûlés vifs devant l’église à l’entrée de ce village. Entre autres MM. Kédjé, adjudant en retraite de la Garde nationale et chef de canton de Tchoua ; un adjudant en retraite de la gendarmerie ; le capitaine Djapa ; Ngarnaltam dit Terrerapide ; Michel, un joueur de balafon ; un vulgarisateur à l’OMVSD ; Mme Sara Ngarorbé, vendeuse de bière à domicile, etc. Quant à MM. Loatikita, directeur technique de l’Office de mise en valeur de Sadégui-Déressia (OMSVD) [14], et Jean Kemkoï, chef de canton de Béré, à Mme Khamissa et plusieurs autres cadres, ils sont conduits à Ninga où ils sont exécutés un à un par Idriss Déby en personne en route pour N’Djaména – à la tête d’un convoi de quinze véhicules avec remorques remplis de riz, de petit mil blanc, de moutons, de cabris, de matériaux de cons¬truction qu’il a pillés de Sarh à Laï. De toutes ces personnes sommairement exécutées, seul Oumar dit Yéyé [15], tailleur de son état a échappé. Les chefs des cantons de la sous-préfecture de Bessao arrêtés, jetés en prison à Doba et transférés vers N’Djaména périssent également à Ninga – à l’exception de M. Gaïngar, chef de canton de Komé-Ndolébé (sous-préfecture de Béboudja), sauvé in extremis par un samaritain présent au moment de ces forfaits à Laï. Il en est de même d’André Mougnan Laring [16] de la CotonTchad, et de Ngaradji de l’OMVSD. Idriss Déby ordonne à ses tueurs à gage d’incendier ce village avant de continuer son chemin vers N’Djaména par Ba-llli. Tout cela se passe après des fouilles générales à Laï, ordon¬nées par Idriss Déby. La plupart des hommes, femmes et enfants arrêtés sont rassemblés devant la prison centrale. Les musulmans sont ensuite séparés des chrétiens et des animistes : c’est la purification ethnique et religieuse. Les bourreaux décident de tuer le maximum de « kirdi » (chrétiens et animistes), mais le préfet Abdérahman Kari s’y oppose. Menacé à son tour par Idriss Déby, celui-ci se résigne. Il mourra, plus tard, de chagrin. Les bras d’Idriss Déby dans ce nettoyage ethnique et religieux s’appellent Djoug-Djoug, Baganguem, Batablang, Christophe Samafou Gag, Maradas Salomon, etc.

PURIFICATION DES « KIRDI » EN 1982 . À Moundou : Idriss Déby a pratiqué une véritable boucherie humaine en cette année 1982 avant d’ordonner l’arrestation de l’avocat Ousman Touadé, ancien conseiller de Malloum, qui depuis lors est porté disparu. Âgé de 29 ans, son fils Christian Jacques Aimé Mouadjoum Touadé était venu du Japon, où il travaillait, pour rendre visite à sa mère à Sarh. Il a disparu, en mars 1984, entre N’Djaména et Sarh. Il aurait été arrêté, torturé et sommairement exécuté.  À Kélo : Idriss Déby ordonne l’arrestation du lieutenant Déring, ancien ministre, qui est également porté disparu. Quand j’interviens auprès d’Hissein Habré pour la libération, d’André Goldoum, du Dr Barack Abbo Nassour Mandekor, de Julien Djérang, de Sylvain Djingambaye… il me répond qu’ils n’ont pas été transférés à N’Djaména par Idriss Déby, tandis que Barack Gaïngar, vulgarisateur agricole, le sous-préfet René Mbaïbé, le commerçant Gaston Ndoldoum, ancien président de l’Assemblée nationale… sont morts en prison. Seul Michel Ndougaba a été libéré. À Laï : mort sur commande des « kirdi », dont le colonel Alafi et consorts En 1982, Idriss Déby donne pour instruction ferme à K. Ahmet d’enlever le colonel Alafi Maurice Kouladoumngar Ngonmbaye, ancien chef d’État-major de l’armée tchadienne [17]. Ce que fait Ahmet, à bord d’une Land Rover de l’hôpital de Laï. Le colonel Alafi est à table à son domicile en compagnie de son garde du corps. Les deux sont enlevés, conduits au lycée de Laï, à l’OMVSD et en brousse où ils sont torturés et achevés à coups de gourdins. Idriss Déby interdit formellement leur inhumation. Six mois durant, il oblige les militaires à prendre la garde nuit et jour aux alentours des restes des deux corps pour éviter qu’ils ne soient nuitamment enterrés. Jusqu’en 1983, les ossements du colonel Alafi et de son garde du corps jonchent le sol du bas-fond où ils ont été tués, près du fleuve Logone. Quand le chef de bataillon Zamtato Ganembang, adjoint de Déby, et moi-même obtenons d’Habré une inhumation digne d’un officier du rang d’Alafi, il ne reste que le squelette. Les restes d’Alafi et de son garde du corps sont enterrés à Hamakara [18]. Après cet acte humanitaire, l’avion ramenant Ganembang à N’Djaména, saboté sans doute à Sarh, manque de le tuer non loin de son village Kim. Venant de Moundou pour Bongor, où il est attendu pour une réunion avec les éléments de l’Armée nationale tchadienne (ANT) hostiles à Kamougué, le COMCHEF Idriss Déby se livre également à son sport favori à Gounou-Gaya, Pala, Léré, Fianga et à Bongor au Mayo-Kebbi… : la purification ethnique et religieuse. Les tables et bancs des écoles et collèges où logent les tueurs de Déby sont transformés en bois de chauffe.

GÉNOCIDE DES POPULATIONS HADJERTAÏ (1983-1985) À N’Djaména : Des massacres de Hadjéraï originaires du Guéra et des vagues d’arrestations sont opérés dans les milieux des fonctionnaires et cadres des sociétés privées. Ainsi, pour libérer le poste de directeur technique de la Société tchadienne d’eau et d’électricité (STEE) pour un membre du clan, M. Kossi Ngagué est tué en prison. Pour libérer le poste qu’occupé M. Tochem (en réalité Tossem) à la Commission du bassin du Lac-Tchad, celui-ci est envoyé en prison. Heureusement, il réussit à s’évader. Etc. Le cas de Jeannot Ngadi Nadjioroum, chef de service des Douanes (routes), illustre les pratiques qui ont cours. Il est arrêté parce qu’il est un témoin gênant. Le directeur des Douanes, Guihini, est accusé d’avoir détourné plus de six milliards de F CFA au détriment du Trésor2. En ma qualité de secrétaire d’État à l’Inspection générale et au Contrôle d’État, j’ai demandé et obtenu sa destitution. Mis à ma disposition pour les enquêtes, Guihini va s’en prendre au témoin n° 1, Jeannot Ngadi Nadjioroum, sur le point de déposer contre lui. J’ai en effet demandé aux services compétents de le convoquer et de l’entendre pour démonter le mécanisme qui a permis le détournement d’une somme aussi importante. Guihini, qui est du premier cercle du pouvoir, voit venir le danger. Il utilise la brigade spéciale d’intervention rapide (BSIR) de la DDS pour faire arrêter Jeannot Ngadi Nadjioroum et le jeter en prison sous pré¬texte d’intelligence avec l’ennemi. De son cachot, ce dernier envoie le lieutenant Moïse Nodji Ketté, un des responsables de la BSIR, me demander de le prendre sous ma protection et de le faire entendre rapidement, car il est en danger de mort. Mais Moise Ketté n’a pas fait la commission à temps. Au moment où il est en train de me transmettre la demande de Jeannot Ngadi Nadjioroum, la Radiodiffusion nationale tchadienne (RNT) annonce le décès de ce dernier. J’apprendrai plus tard qu’il a été atrocement torturé. Selon Ketté lui-même, Guihini lui a enfoncé dans le ventre une branche de nimier pour lui broyer les intestins. Quand je me plains auprès d’Hissein Habré de cette barbarie, il démet, en plus de Guihini, Moise Ketté Nodji et Mahamat Bidon de la BSIR. Il convoque son directeur de cabinet, le secrétaire d’État aux Finances, son conseiller économique et financier et moi-même. En notre présence, il ordonne au directeur de la Documentation et de la Sécurité d’arrêter Guihinietdele tenir à ma dispositionpourenquêtesur les milliards qu’il a empochés. Il lui demande en outre, de mettre des agents à ma disposition pour ma protection. J’ai catégoriquement refusé cette offre. À la sortie de cette réunion, le directeur de la Sécurité passe me voir au bureau et me dit ceci : « C’esf du bluff. Il ne faut pas croire ces gens-là. Vous avez bien fait de refuser l’offre de protection. Il ne faut jamais prendre les paroles d’Hissein Habré ou du clan pour de la monnaie comptant quand il s’agit des membres du clan ou de la famille… »Ceci se vérifie puisque, quelques mois plus tard, Guihini est nommé directeur de la DDS. Comme nous allons le voir dans les pages qui vont suivre, Idriss Déby fait massacrer les populations civiles dans les sous-préfectures de Mongo, Mangalmé, Bitkine et Melfi (Guéra), d’Aboudeia, Haraz-Manguegne et Amtiman (Salamat), d’Ati, Djédah, Oumhadjer (Batha), dans la préfecture du Ouaddaï, du Chari-Baguirmi, etc. Aucune région du Tchad n’est épargnée par cette folie meurtrière. Idriss Déby : après les « kirdi » du Sud, à moi les Hadjéraï du Guéra… Tous les Hadjéraï cités ci-après, à titre d’exemples, ont été tués – dans leurs maisons, leurs champs, dans les rues ou les prisons, etc. ..

– septembre 2003,  Crimes contre l’Humanité + corruption + élections + répression – Tchad le procès d’Idriss Déby, Témoignage à charge (sommaire), Ngarlejy Yorongar, Postface de François-Xavier Verschave, yorongar.com,livre : editions-harmattan

I. De Tombalbaye à Hissein Habre (1960-1990)
1. Pourquoi renverser Tombalbaye ?
2. L’opération “Koro” (1975)
3. Tandem Habré-Déby : coupable de crimes contre l’humanité (1979)
4. Chasser Hissein Habré du pouvoir : une obsession…
II. « Septembre noir » alias Idriss Déby Itno : un génocidaire, psychopathe ou tueur invétéré…
1. Idriss Déby Itno : un tueur en série (septembre 1984)
2. L’opposition aux tueries…
III. Déby : un pillard-trafiquant a la tête de l’Etat
1. Les confidences d’Hassan Fadoul Kittir
2. Le détournement des aides taiwanaise et allemande
3. Le pillage de la société cotonnière du Tchad
4. Le trafic international de fausse monnaie
5. Le trafic international de drogue
6. Le trafic international de mercenaires
7. Le trafic d’esclaves
8. Les trafics et rapts de gamines
IV. Le pétrole, la banque mondiale et l’instrumentalisation du génocide
1. Un projet pétrolier rendu opaque par les courtisans…
2. Le Tchad : un eldorado africain
3. L’or noir et la corruption
4. Les revenus pétroliers serviront à la criminalisation
5. Pétrole : silence Idriss Déby Itno tue…
6. La FORELLI, plusieurs fois partie civile
7. Les escadrons de la mort (1996-1997)
8. Les tueurs à gage d’Idriss Déby Itno… (1998)
9. Les commandos des tueurs à l’assaut des militants…
10. Interpellation du Premier ministre…
V. Pour la véracité et la confirmation des faits : le rapport accusateur du cst… (1993)
VI. Idriss Déby Itno : une dictature et des elections sur mesure
1. Charte nationale : une tartufferie grossière
2. Élections au Tchad : version Idriss Déby Itno
3. Fraudes électorales (1996-1997)
4. Idriss Déby Itno décrété élu par ses soutiens extérieurs
5. Le truquage annoncé des élections… (2001-2002)
VII. Mes séjours en prison (1990-2001)
1. En prison comme en liberté, j’accuse
2. L’état des lieux des persécutions subies

– 15 juillet 2002, crimes  contre l’humanité Déby + France – procès Verschave – Déby+Bongo+Nguesso – La Cour d’appel valide le « sérieux » de cet ouvrage qui dénonce, entre autres, la criminalité des Sassou Nguesso, Déby et Bongo !, survie.org

Denis Sassou Nguesso, Idriss Déby et Omar Bongo avaient intenté en 2000 un procès pour offenses à chefs d’État contre l’auteur et l’éditeur du livre Noir Silence (François-Xavier Verschave, président de l’association Survie, et Laurent Beccaria, gérant des éditions des Arènes). En 2001, ils avaient perdu en première instance. Sur la forme : le Tribunal avait estimé que le délit invoqué était contraire à la Convention européenne des Droits de l’homme. Les plaignants et le parquet avaient fait appel. .. La 11e Chambre de la Cour d’appel de Paris s’est prononcée le 3 juillet 2002. Sur le délit d’offense, elle n’a pas admis l’argument du Tribunal – validé pourtant par un arrêt récent de la Cour européenne des Droits de l’homme. Mais elle a relaxé les accusés sur le fond (« la bonne foi ») – un jugement sans précédent à ce niveau. Une déroute pour les plaignants (même s’ils se sont pourvus en cassation). Une grande victoire pour les peuples congolais, tchadien et gabonais, pour les démocrates de ces pays et les victimes de ces régimes. .. Il est désormais possible de qualifier Denis Sassou Nguesso de « dictateur », auteur de « crimes contre l’humanité », et d’évoquer sa « complicité » dans l’attentat contre le DC10 d’UTA ; de dire qu’Idriss Déby « entretient soigneusement sa réputation de tueur, par des carnages réguliers », de signaler son « irrésistible attirance » vers « le pillage de l’État, la mise à sac des populations averses et leur « terrorisation » », d’écrire qu’il est « goulu de transactions illégales ». L’on peut qualifier Omar Bongo de « parrain régional », son régime de « démocrature prédatrice », perpétuée par la fraude électorale. Sans parler de toutes les accusations précises que ces trois potentats ont préféré ne pas relever.

– 2002, Crimes contre l’humanité Déby + France – Noir Chirac, de François-Xavier Verschave (Survie), p223-237 : chapitre Tchad : Légitimer le frère Déby, bourreau des Tchadiens, survie.org

p230 (février 97): Un an plus tard, alors que les forces rebelles sudistes ont acceptés une offre de paix, le régime déchaîne de nouveaux massacres. Stationné tout proche, un contingent de soldats français ne bronche pas (10 : Thomas Sotinel, Le Monde, 23.5.1998). Le Collectif des associations des droits de l’homme  et de la non-violence écrit dans un mémorandum : « … Nous sommes face à une armée d’occupation qui accomplit une mission bien définie en vue de fragiliser certaines régions et exterminer des communautés toutes entières. (11 : Situation dans le Moyen-Chari et les 2 Logones, mars 1998, p2 et 8). » … Amnesty : « … la DDS a été remplacée par l’Agence Nationale de Sécurité (ANS), placée directement sous la responsabilité du président ». … Comme la DDS, L’ANS « recherche, torture et exécute les opposants » écrit de son côté la FIDH. Elle commet ses basses œuvres jusque dans le sous-sol de la présidence. La France a contribué (avec l’Egypte, l’Irak et le zaïre) à l’entrainement et à l’équipement de la DDS » accuse Amnesty … « La DDS faisait (…) partie d’un réseau Mosaïque … » Des opposants tchadiens ont été tués au Cameroun et en Centrafrique, d’autres arrêtés ou enlevés au Togo…

– 4 mars 2002, crimes contre Humanité Déby – Gouvernement USA: 2001 Country Reports on Human Rights Practices, state.gov

In late 2000, presidential security forces reportedly executed nine prisoners of war from the northern Movement for Democracy and Justice in Chad (MDJT) rebel group, including agronomist Yaya Labadri, who had been taken prisoner during an engagement with government forces. There is unlikely to be any action taken in several past extrajudicial killings. Cases involving rebels killed by government forces remain unresolved, including the January 2000 murder of 25 Toubou men related to rebel leader Togoimi …

– Octobre 2001, crimes contre l’Humanité Habré et Déby – Amnesty : Tchad, L’héritage Habré, amnesty.org

… Dans son rapport, rendu public en mai 1992, après 17 mois de travail, la Commission a déclaré : « Il serait honnête d’attirer l’attention du lecteur sur le fait que cette enquête ne couvre en réalité qu’une infime partie de ce qui a été commis par la dictature Habré. Ni le temps qui a été imparti à la Commission, ni les moyens mis à sa disposition, ni la disponibilité des victimes n’ont permis d’accomplir un travail exhaustif. »  La Commission a établi un bilan de 3 806 personnes, dont 26 étrangers, mortes en détention ou exécutées extrajudiciairement pendant la période 1982-1990, et a calculé que le bilan pourrait atteindre les 40 000 morts. Elle a recensé 54 000 détenus (morts et vivants) pendant la même période. La Commission a estimé que le travail qu’elle a effectué ne représentait que 10 p. cent des violations et crimes commis sous Habré. Le rapport de la Commission constituait une accablante mise en accusation du gouvernement d’Hissène Habré, coupable selon les enquêteurs, de « massacres généralisés et d’actes d’une effroyable sauvagerie », perpétrés le plus souvent sur des civils non armés. La Commission a constaté également que d’anciens agents de la DDS, coupables de violations des droits humains, avaient échappé à toute sanction et que nombre de ces personnes avaient été intégrées et placées dans l’armée, la gendarmerie et le Centre de recherche et de coordination des renseignements (CRCR), qui a remplacé la DDS. La Commission a fait un certain nombre de recommandations destinées à défendre les droits humains et à garantir un État de droit. Elle a demandé que les anciens de la DDS soient immédiatement exclus du CRCR. Elle a recommandé de placer en détention préventive, en attendant leur jugement, tous les anciens membres de la DDS ayant enfreint la loi, ainsi que la mise en place d’une Commission nationale des droits de l’homme. Jusqu’à aujourd’hui, la plupart des recommandations de la Commission sont restées lettre morte, à l’exception de l’instauration d’une Commission nationale des droits de l’homme. En avril 1996, lors de sa visite au Tchad, Amnesty International a soulevé la question de la non-traduction dans les faits du rapport de la Commission d’enquête avec les autorités gouvernementales et a également demandé aux autorités si des enquêtes allaient être menées quant aux violations commises depuis l’arrivée au pouvoir du général Déby. Un des ministres rencontrés par la délégation d’Amnesty International a répondu que le rapport de la Commission d’enquête était très contesté au sein du gouvernement et que si des sanctions devaient être prises, ce serait tout le Tchad qui devrait être jugé. .. En 1993, Amnesty International a mobilisé ses sections et ses membres à travers le monde pour faire campagne contre les violations au Tchad. Un rapport ‘Le cauchemar continue’ publié en avril 1993, portait sur les violations des droits humains commises depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement d’Idriss Déby, ainsi que sur le lourd héritage des gouvernements précédents. En dépit des promesses d’Idriss Déby et de l’optimisme avec lequel la chute d’Hissène Habré avait été accueillie, la situation des droits humains demeurait très préoccupante et, en 1995 elle s’est détériorée encore plus. Des représentants de l’organisation se sont rendus de nouveau au Tchad en 1994, et en 1996 où ils ont enquêté notamment sur les exactions commises par les forces armées gouvernementales et également, dans des zones de conflit, par des groupes d’opposition armés. L’organisation a noté de nouveau que la pratique systématique de l’impunité est l’un des principaux facteurs qui contribuent à la persistance des violations des droits humains. Elle a également dénoncé le rôle négatif joué par certains pays étrangers, dont la France et les États-Unis, dans le soutien de la répression aveugle commise par les forces gouvernementales. .. Les forces armées et des membres de la Garde présidentielle dirigés par le commandant Idriss Déby, l’actuel président du Tchad à l’époque chef d’état-major de l’armée, se sont déployés dans le sud au début du mois de septembre 1984(15) et auraient été en grande partie responsables de la reprise massive de tueries. Mahamat Fadil, ancien directeur de la Sûreté nationale, à la tête d’une équipe de la DDS, la police politique principale, aurait dirigé des opérations à Sarh, capitale de la préfecture du Moyen-Chari, contre des opposants au gouvernement. Au vu de ces renseignements, il semble fort probable que des cadres des forces de sécurité étaient au courant de l’ampleur des massacres auxquels se sont livrées les forces gouvernementales en septembre 1984, et que ces massacres étaient en fait perpétrés sous leurs ordres. Ainsi, le 27 septembre 1984, au moins 80 combattants ayant déposé les armes plusieurs mois auparavant en échange d’une amnistie et de sommes d’argent ont été exécutés extrajudiciairement par des troupes gouvernementales à Déli (Logone-Occidental). Vingt et un employés d’une ferme d’État, dont son directeur, Belingar Djimibaye, ont été exécutés extrajudiciairement aussi à cette même date. Des administrateurs civils et des chefs de communautés ont été abattus sur le simple soupçon d’avoir encouragé des activités antigouvernementales dans leur région. Une cinquantaine de dirigeants politiques ou chefs de communauté, dont beaucoup de la ville de Sarh, ont été exécutés de façon extrajudiciaire par les forces gouvernementales ou ont « disparu » dans le sud du pays en septembre 1984. .. De nombreuses personnes soupçonnées de collaboration avec le MOSANAT dans la région de Guéra ont été tuées après avoir été faites prisonnières à la faveur de la répression anti-insurrectionnelle de juin et juillet 1987, puis de décembre 1988. Dans ces régions, de nombreuses personnes auraient été brûlées vives en public, en juillet et août 1987, après leur arrestation par les forces gouvernementales. .. III L’IMPUNITÉ D’HABRÉ DEVIENT L’IMPUNITÉ DE DÉBY Malgré les promesses d’Idriss Déby de mettre fin aux violations des droits humains, peu de temps après son arrivée au pouvoir, les mêmes pratiques, les mêmes violations, voire les mêmes auteurs sont réapparus. Quelques mois à peine après son arrivée au pouvoir, meurtres et arrestations massives furent de nouveau signalés dans le pays et on reparlait de torture et de « disparitions » dans les même centres de détention où naguère avaient retenti des cris des opposants à Hissène Habré. Cette section vise à illustrer les types de violations des droits humains commises depuis l’arrivée au pouvoir d’Idriss Déby, et le lien entre ces violations et l’impunité dont ont bénéficié les auteurs des violations commises dans le passé… Le fait que des gouvernements étrangers ont continué à fournir des armes sans tenir compte des violations a certainement contribué aux abus qui ont été commis depuis 1990, et l’impunité dont ont bénéficié la plupart des agents de l’État, qui auraient été impliqués dans les violations commises sous Habré, a été un autre facteur déterminant. .. certains responsables de la DDS, mis en cause par la Commission d’enquête, soupçonnés d’être responsables d’exécutions extrajudiciaires et de tortures, travaillent encore à l’ANS. Il n’est alors guère étonnant que l’ANS ait répété les pratiques héritées de la DDS et du CRCR et qu’elle soit elle-même souvent accusée de violations des droits humains. Depuis 1990, les forces de sécurité tchadiennes ont été impliquées dans des centaines d’exécutions extrajudiciaires et d’autres atteintes aux droits humains telles que des « disparitions », des actes de torture dont des viols. À la connaissance d’Amnesty International, aucun membre des forces de sécurité n’a été traduit en justice pour ces crimes. .. Comme ce fut le cas avec Hissène Habré, Idriss Déby se trouva très vite confronté à une opposition armée. Comme sous Hissène Habré, la réaction des autorités a largement consisté à lancer des représailles contre la population civile. En août 1992, une centaine de personnes soupçonnées d’être favorables à un groupe armé d’opposition qui avait lancé une attaque ont été massacrées par l’armée tchadienne dans la ville de Doba. Le massacre a duré plusieurs jours. Six lycéens et une petite fille de six ans, Mingue Oudaya, ont été tués … En janvier 1993, au moins 45 civils ont également été tués dans la ville de Gore et ses environs. Il s’agissait apparemment de représailles faisant suite à des offensives menées par des opposants armés dans la région. En août 1994, à la suite d’une embuscade organisée contre des militaires par les Forces armées pour la République fédérale (FARF), un groupe d’opposition armé présent dans le Sud et dirigé par Laoukein Bardé, la Garde républicaine a obligé les habitants de plusieurs villages du Logone-Occidental à se rassembler, avant de choisir une trentaine de civils, y compris au moins deux enfants, et de les tuer. En octobre 1997, au moins 80 personnes soupçonnées d’une façon arbitraire de soutenir les FARF ont été tuées par les forces de sécurité à Moundou. En mars 1998, plus de 100 personnes ont été tuées dans les préfectures de Logone-Occidental et Oriental, dont 16 chefs de village, fusillés par les forces de sécurité en raison de la présence présumée des groupes d’opposition armés. .. L’arbatachar consiste à attacher les bras de la victime dans le dos, au niveau des coudes (ce qui pousse le torse en avant), puis à ficeler les pieds et les bras ensemble. .. Par leur action ou leur soutien, notamment en matière de transferts d’équipements, d’armes, de compétences militaires, de sécurité et de police, certains pays, dont la France et les États-Unis, ont encouragé les violations des droits humains au Tchad. Ces pays ont eu une influence capitale au Tchad depuis les années 1980. .. Selon d’anciens agents de la DDS, la France, par le biais de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), informait les services d’Hissène Habré des déplacements des opposants tchadiens à l’étranger. .. La Commission d’enquête mise en place par le gouvernement d’Idriss Déby a indiqué que les États-Unis fournissaient aux forces de sécurité d’Hissène Habré des moyens de transport, des armes, des vêtements et du matériel de communication, tandis que la France, l’Égypte, l’Irak et le Zaïre contribuaient au financement, à l’entraînement et à l’équipement de la DDS, avec qui ils échangeaient aussi des informations. Toujours selon la Commission d’enquête, les États-Unis auraient accordé à la DDS, en 1988, une aide mensuelle de cinq millions de francs CFA pour ses dépenses de carburant et la rémunération de ses agents. .. La DDS faisait partie également d’un réseau baptisé « Mosaïque », qui regroupait les services de sécurité de la Côte d’Ivoire, d’Israël, du Tchad, du Togo, de la République centrafricaine, du Zaïre et du Cameroun. Mosaïque, qui a été financé par les États-Unis, avait pour objectif de faciliter les échanges d’informations, la mise sur pied d’opérations conjointes et la surveillance des opposants aux gouvernements. Des opposants au gouvernement tchadien ont été tués au Cameroun et en République centrafricaine. D’autres ont été arrêtés ou enlevés du Togo ou du Cameroun et détenus ou tués à N’Djaména. .. Devant un tel niveau apparent d’alliance et de coopération avec les forces de sécurité, il est impossible de croire que les gouvernements étrangers qui ont soutenu Hissène Habré n’étaient pas au courant des graves violations commises par les forces de sécurité tchadiennes. Lorsque la Commission d’enquête a publié son rapport au mois de mai 1992, aucun des pays mentionnés n’a, semble-t-il, cherché à nier l’implication de ses agents dans les violations des droits humains commises quand Hissène Habré était au pouvoir. .. Entre 1991 et novembre 1994, le Tchad a été le premier bénéficiaire de l’aide militaire française en Afrique.

– 13 mai 2001, crimes  contre l’humanité Déby + France – procès Verschave – Déby+Bongo+Nguesso – Noir Procès de François-Xavier Verschave, mai 2001, 400 pages, survie.org

– 11 mars 2001, crimes contre l’humanité Déby + France – procès Verschave – Déby+Bongo+Nguesso – 11 mars 2001, 11/03 Compte-rendu des trois journées d’audience du procès intentés par trois Chefs d’Etat contre François-Xavier Verschave auteur de NOIR SILENCE et de son éditeur (28 février, 6 et 7 mars 2001), ardhd.org

Mardi 6 mars à 13 h 30 : la plainte d’Idriss Déby était à l’ordre du jour. : Le principal enjeu de ce procès était de montrer qu’Idriss Déby est bien un « assassin invétéré », qu’il a commis plusieurs crimes contre l’humanité, notamment lors de septembre noir en 1984 et dans les deux Logones, de novembre 1997 à mars 1998. Accessoirement, nous avons aussi démontré l’implication de son régime dans le faux-monnayage. Témoins de la défense : 1. Ngarléjy Yorongar, Ancien haut fonctionnaire international. Député fédéraliste. Maintes fois arrêté et torturé. A évoqué : – L’implication d’Idriss Déby dans une affaire de meurtre ( dès « le lycée »).  – “Septembre noir” et le rôle d’Idriss Déby dans ce massacre ainsi que son caractère ethnique. – Les massacres dans le Sud entre dans les deux Logones, de novembre 1997 à mars 1998, leur caractère ethnique, le rôle d’Idriss Déby dans ces massacres. – Les membres de sa famille assassinés.  – Comment Idriss Déby s’est arrangé, avec sa famille, pour faire main basse sur la rente pétrolière et sur les autres rentes tchadiennes. – Le pillage des cotonculteurs.  – Les trafics (fausse monnaie, drogue, armes) dans lesquels sont impliqués Idriss Déby et sa famille.  – Ses longs mois d’emprisonnement. – Déby et la France. 2. Marie-Hélène Aubert, Députée Verte. Membre de la Commission des Affaires étrangères. Enseignante. A présidé la mission d’information sur le rôle des compagnies pétrolières. S’est rendue au Tchad à ce titre. A évoqué : – Le régime tchadien, en matière de prédation et de droits de l’homme. – L’aggravation de la situation du fait de l’enjeu du pétrole. – Le rôle de la France dans la prévention ou la facilitation des crimes économiques et politiques du régime Déby. – Comment Idriss Déby s’est arrangé, avec sa famille, pour faire main basse sur la rente pétrolière et sur les autres rentes tchadiennes. – Son opinion sur le combat mené par Ngarléjy Yorongar. – Ce qu’elle pense du travail de Survie, et de Noir silence. 3. André Barthélémy, Militant associatif, président d’Agir ensemble pour les droits de l’Homme. L’un des meilleurs connais­seurs de la réalité des droits de l’homme en Afrique. Il a effectué plusieurs missions au Tchad. Il y compte beaucoup d’amis parmi les défenseurs des droits de l’Homme, si exposés en ce pays. A évoqué : – Ce qu’il sait des crimes d’Idriss Déby, sous Hissène Habré et depuis 1990, tout spécialement les assassinats et la pratique de la torture. – Les persécutions des défenseurs des droits de l’Homme notamment le sort de son ami assassiné Me Behidi. – Le jeu de la France à la commission de l’ONU sur les droits de l’Homme lorsqu’il s’agit du Tchad. – Ce qu’il pense du travail de Survie sur le Tchad, et en général. 4. Koti Yacoub Hisseine, 53 ans. Administrateur civil. Ancien secrétaire d’État à l’Agriculture. Président du Conseil national pour le redressement du Tchad. Venu témoigner depuis le Bénin, où il est exilé. A évoqué : –Les assassinats et tortures commis par Idriss Déby, les membres de sa famille et ses affidés. – Les massacres commis par Idriss Déby à N’Djaména en 1980 et dans les Logone en 1984. –D’autres massacres à caractère ethnique ou clanique commis depuis 1990. 5. Dobian Assingar, Président de la Ligue tchadienne des Droits de l’Homme. A évoqué : – “Septembre noir”, le rôle d’Idriss Déby dans ce massacre et son caractère ethnique. – Le massacre des ressortissants du Ouaddaï durant l’été 1993, et la « mise à sac » concomitante. – Le massacre « indicible » d’août 1994 dans le Logone occidental. – Les massacres dans le Sud entre dans les deux Logones, de novembre 1997 à mars 1998, leur caractère ethnique. – Le pillage des cotonculteurs. – Les autres exactions du régime.  – Le traitement réservé aux défenseurs des droits de l’Homme. – La qualification d’Idriss Déby d’« assassin invétéré ». – Ces qu’il pense du travail de Survie, et de Noir silence. 6. Issa Karam Ibrahim 28 ans. Capitaine de l’armée tchadienne. Ancien membre du Groupement de sécurité présidentielle. A évoqué : – Les assassinats et tortures commis par Déby ou ses fidèles dont il a été témoin. – La répression de début 1998 dans les Logones. – La mort le chef rebelle Laokein Bardé ? – L’implication du clan Déby dans le trafic de fausse monnaie. – La raison de sa décision de témoigner. 7. Antoine Bangui, 67 ans. Ancien ambassadeur, puis leader du Mouvement pour la Rénovation du Tchad, emprisonné durant 3 ans sous Tombalbaye. Fonctionnaire international (UNESCO) jusqu’en 1993. L’un des leaders de l’opposition démocratique. A publié à L’Harmattan Tchad : Élections sous contrôle ? A évoqué : – “Septembre noir”. – Les massacres dans les deux Logones, de novembre 1998 à mars 1999. Leur caractère ethnique. – Les crimes contre l’humanité commis par le régime d’Idriss Déby entre 1990 et 1997. – Idriss Déby assassin invétéré. – Déby et l’argent public. Le remplacement à la BTD de l’intègre Constance Djerang Kobo par Idriss Outman. – La France et la démocratie au Tchad. – Ce qu’il pense du travail de Survie, et de Noir silence. 8. Pius Njawe, 43 ans. Fondateur et directeur du Messager (Douala, Cameroun). L’un des plus célèbres journalistes africains, lauréat de nombreux prix internationaux. “Héros mondial de la liberté de la presse” (mai 2000, Institut international de presse). Embastillé par Paul Biya entre décembre 1997 et octobre 1998. Enseigne pour quelques mois le journalisme dans une université américaine. A évoqué : – Le rapport à son incarcération avec l’enjeu du pétrole tchadien. Comment il a payé pour avoir démystifié le discours de la « démocratie apaisée », au Cameroun, au Tchad et en Afrique francophone. – Idriss Déby « assassin invétéré » et complice d’un trafic de fausse monnaie. – Comment la France peut soutenir des régimes comme ceux de Paul Biya et d’Idriss Déby. – En tant qu’Africain et journaliste, ce qu’il pense des ouvrages de F.X. Verschave. La partie civile n’a pas présenté de témoins.

– 8 mars 2001, crimes contre l’humanité Déby + France – procès Verschave – Déby+Bongo+Nguesso – la «bonne foi» en question, rfi.fr

… Lors de la deuxième audience, une dizaine de témoins étaient ainsi cités à comparaître. Parmi eux, le député Ngarléjy Yorongar, opposant irréductible au président Idriss Déby, qui s’est livré à un réquisitoire en bonne et due forme contre l’homme fort de N’Djamena. Forte de cette vingtaine de témoignages, la défense a protesté de sa bonne foi en réitérant ses principales accusations de crimes contre l’humanité contre Denis Sassou N’Guesso, de corruption envers Omar Bongo et de fausse monnaie contre le tchadien Idriss Déby.

– 6 mars 2001, crimes contre l’humanité : Déby – Issa Karam Ibrahim ancien capitaine de l’armée tchadienne demandeur d’asile en France au procès FX Verschave contre Déby, Noir Procès, FXVerschave, mai 2001, survie.org

Issa Karam Ibrahim : J’étais commandant de compagnie et j’ai travaillé à la Sécurité présidentielle pendant trois ans (jusqu’au) 9 avril 2000… Nous sommes partis à Sarh, dans le Sud du Tchad, quand des Français ont été pris en otage. Le commandant Karim Nassour nous a fait part de l’ordre du Président de la République de tuer toutes les personnes se trouvant sur notre chemin si nous ne retrouvions pas les otages. Nous avons regroupé les habitants d’un village, sauf les vieux qui n’arrivaient pas à se lever, et nous leur avons demandé ce qu’ils avaient vu. Ils nous ont répondu qu’ils n’avaient rien vu. Nous avons ensuite brûlé leurs cases et les avons tués. M. Monfort, Président : Combien de personnes avez-vous tuées à cette occasion ? I. K. Ibrahim : Deux cents à trois cents personnes. .. Certaines ont été passées par les armes, et d’autres ont été attachées jusqu’à ce qu’elles meurent. .. il s’agissait de membres de la famille de Mahamoud Nahor. Ils ne nous auraient pas dit où il se trouvait si nous n’avions pas tué. .. Nous aurions nous-mêmes été tués si nous avions refusé de le faire. C’était un ordre du Président de la République ; nous n’avions pas le choix. Me Comte : Le témoin a-t-il participé à d’autres patrouilles de ce genre, dans le cadre de recherches de renseignements qui ont débouché sur des tueries dans les villages ? I. K. Ibrahim : Oui. Me Comte : S’agissait-il à chaque fois d’ordres provenant du Président ? I. K. Ibrahim : Oui, car nous faisions partie de la Sécurité présidentielle. .. Me Comte : Je voudrais savoir si le témoin a vu de près des actes répréhensibles commis par des officiers supérieurs, ou même peut-être par le Président ? I. K. Ibrahim : Oui… Abbas Koty a été tué à midi, et son corps a été jeté devant la prison de la Maison de la République. Il a ensuite été coupé en morceaux, mis dans un sac et jeté dans le fleuve. M. Monfort, Président : Qui a dit qu’il fallait faire cela ? I. K. Ibrahim : Le Président de la République. M. Monfort, Président : Étiez-vous présent à ce moment-là ? I. K. Ibrahim : Oui. Me Comte : Avez-vous d’autres exemples de ce genre à nous donner ? I. K. Ibrahim : Non. Me Bourdon : Avez-vous souvenir, Monsieur Ibrahim, d’avoir entendu parler d’un ordre consistant à attaquer M. Assingar ? I. K. Ibrahim : Oui… L’ordre nous a été donné de le tuer. .. M. Monfort, Président : Ceux qui vous donnaient ces ordres étaient-ils des officiers qui dirigeaient la Garde présidentielle ? I. K. Ibrahim : Oui. M. Monfort, Président : Disaient-ils eux-mêmes avoir un ordre du Président de la République ? I. K. Ibrahim : Oui. Me Bourdon : Que pouvez-vous nous dire sur la prison – dont un certain nombre de témoins ont parlé – qui serait située dans les sous-sols du Palais présidentiel ? Avez-vous été témoin d’opérations qui auraient eu lieu dans ces sous-sols, qui auraient conduit à la torture et à l’exécution d’une ou de plusieurs personnalités ? I. K. Ibrahim : Il existe en effet une prison qui s’appelle “Galaxie ”. Les politiques arrêtés y sont torturés. M. Monfort, Président : Cette prison se trouve-t-elle dans le Palais du Président de la République ? I. K. Ibrahim : Oui, au sous-sol. .. M. Monfort, Président : Quel est l’effectif de la Garde présidentielle ? I. K. Ibrahim : Elle compte environ 300 personnes.

– 6 mars 2001, crimes contre l’humanité : Déby – Koti Yacoub Hisseine au procès FX Verschave contre Déby, Noir Procès, FXVerschave, mai 2001, survie.org

Koti Yacoub Hisseine : Idriss Déby était chef d’état-major des Forces armées du Nord le 15 décembre 1980. J’assurais la présidence du Conseil de commandement des Forces armées du Nord, avec Hissène Habré. Nous ramenions nos forces à la base, au moment de notre repli. Nous sommes sortis de N’Djamena, afin de rassembler nos troupes pour prendre la route. Idriss Déby était présent, mais il est retourné en arrière. Au bout d’un certain temps, j’ai regardé ma montre, m’inquiétant de l’absence du chef d’état-major. J’ai repris ma voiture, et je suis arrivé au niveau de la Radiodiffusion nationale tchadienne. J’ai croisé le chef d’état-major Idriss Déby, et je lui ai demandé pourquoi il avait pris du retard. Il m’a répondu qu’il avait tué les vingt-cinq prisonniers de guerre libyens détenus au domicile de Hissène Habré. En 1984, une mission a été confiée à M. Idriss Déby, chef d’état-major, qui s’est fait assister par son cousin germain Brahim Mahamat Itno, son aide de camp (aujourd’hui responsable des Renseignements généraux). On nous a alertés, à N’Djamena, à propos d’une division au sein de l’armée, à propos d’un massacre commis contre des codos (commandos rebelles sudistes), qui s’étaient ralliés dans le but d’être intégrés dans l’armée. Une commission parrainée par le ministre de l’Intérieur, Brahim Itno et Idriss Déby avait été mise en place afin de réintégrer ces codos dans l’armée, dans le cadre des accords signés avec le gouvernement tchadien. Mais ils ont été assassinés par Idriss Déby lui-même dans leur camp de regroupement. L’adjoint de Déby, Hissène Hamita, a déploré cette action. J’étais parti en mission pour étudier la situation sur place. Hissène Habré, qui effectuait le Pèlerinage à la Mecque, était absent à cette période. L’autre fait que je souhaiterais évoquer concerne l’assassinat d’Abbas Koty, ancien compagnon de lutte d’Idriss Déby qui fut son chef d’état-major en 1989-1990. .. le 22 octobre 1993… Idriss Déby était chef d’état-major en 1984. C’est lui qui a pris la responsabilité de tuer ces personnes. Le chef d’état-major adjoint y était opposé. J’ai été dépêché pour tenter de convaincre Déby de ne pas massacrer les civils et le ramener avec moi à N’Djamena.

– 6 mars 2001, crimes contre l’humanité : Déby – Antoine Bangui, politicien tchadien, au procès FX Verschave contre Déby, Noir Procès, FXVerschave, mai 2001, survie.org

Me N’Thepe : Que vous rappellent les massacres dans les Logone occidental et oriental de novembre 1998 et mars 1999, et comment pourriez-vous les qualifier ? Antoine Bangui : Dans les deux régions, que j’étendrais même au Moyen-Chari, les populations ont vécu un véritable cauchemar. Le degré d’horreur est inimaginable pour ceux qui ne sont pas habitués à connaître ces régimes de répression. Que dois-je en penser ? J’éprouve sincèrement un sentiment d’horreur, car j’ai compris que ceux qui ont commis ces massacres l’ont fait au mépris total des populations. Pendant un certain temps personne n’a été au courant, pas même la Radio nationale tchadienne. .. Certains de mes parents en ont été victimes. Par exemple, en 1993, soixante dix-huit personnes ont été tuées le même jour dans le village de Kouh. Mes parents m’en ont parlé quand je suis retourné en vacances au Tchad. De même, ce qui s’est passé en 1995 au Ouaddaï est quasiment inimaginable. En effet, vous me demandez de parler uniquement de deux régions, mais le Ouaddaï a également connu un cauchemar de cet ordre. Pour ne citer qu’un exemple très précis, en août 1993, dans un village, des agents des forces de l’ordre – c’est-à-dire habillés en tenue militaire, avec des fusils d’assaut – ont fait irruption dans un marché hebdomadaire et tué quatre vingt personnes, sans parler des blessés, alors que ce marché rassemblait hommes, femmes et enfants ! De même, en 1999, au motif que des rebelles avaient attaqué la ville d’Abéché, les forces gouvernementales ont répliqué, mais elles n’ont annoncé que trente et un morts quand il a fallu dresser le bilan. Or, quand une commission d’enquête réunissant plusieurs organisations de défense des droits de l’homme s’est rendue sur les lieux, il s’est avéré que plus de deux cent quarante personnes étaient décédées. Pour en revenir à la région du Logone, le cas très précis que nous avons connu est celui du village de Goré. Le chef de canton et ses chefs de village ont été supprimés dans la même journée… Dans un pays qui se dit démocratique, supposons que l’ordre de tuer n’ait pas été donné par le pouvoir, mais que des exactions soient connues du Président : il devrait prendre toutes les dispositions pour que justice soit faite. .. Si vous me demandez si Idriss Déby est à la source de tous les assassinats, je peux vous répondre qu’au Tchad, rien ne peut se faire sans que le Président de la République ne soit au courant, d’autant plus que nous vivons sous un régime présidentiel fort. Il est le seul à pouvoir donner des ordres. ..

– 6 mars 2001, crimes contre l’humanité : Déby + sous-développement et pétrole – MH Aubert au procès FX Verschave contre Déby, Noir Procès, FXVerschave, mai 2001, survie.org

MH Aubert : … (la) Mission d’information (parlementaire) chargée d’étudier “ le rôle des compagnies pétrolières dans la politique internationale et son impact social et environnemental ”, a débuté en octobre 1998. .. rapport, qui est paru en octobre 1999. .. toile de fond l’affaire Elf, pour laquelle nous avions demandé une commission d’enquête parlementaire, qui nous avait été refusée. .. Nous avons néanmoins décidé de reprendre le sujet de l’imbrication entre les activités pétrolières et la politique étrangère de la France, et nous avons choisi, pour le préciser et l’illustrer, de nous intéresser à un projet qui était à l’étude à l’époque et qui a, depuis, été approuvé par la Banque mondiale. Il s’agit du projet d’oléoduc Tchad-Cameroun, qui consiste à exploiter les ressources pétrolières du bassin de Doba, au Tchad, et à les acheminer, via le Cameroun, grâce à un pipe-line de 1 000 kilomètres, jusqu’à la côte camerounaise. .. Nous avons auditionné toute une série de personnes et nous sommes rendus au Tchad en février 1999. À N’Djamena, nous avons rencontré, les représentants des associations locales, le Premier ministre ainsi que les ministres traitant de ce sujet, qui nous ont donné leur point de vue sur la question. De même, nous avons rencontré des associations de défense des droits de l’homme à l’ambassade de France, et nous nous sommes rendus, début février 1999, dans la région de Moundou, au sud du Tchad. Cette visite nous a énormément impressionnés, mes collègues et moi-même, ainsi que l’administratrice qui nous accompagnait, étant donné le dénuement total et la pauvreté terrible de cette région. Du fait de notre rencontre avec un certain nombre de représentants d’associations locales, le climat de peur était palpable et nous étions extrêmement mal à l’aise. Certaines des personnes que nous avons rencontrées nous ont exposé une série d’exactions (massacres, assassinats, tortures et rackets) commises par l’armée tchadienne et la garde républicaine, aggravées par la perspective de l’exploitation pétrolière. Nous avons recueilli des témoignages de ce type par dizaines. J’en ai apporté avec moi une série, que nous avions conservés précieusement et que j’ai retrouvés dans les archives de notre Mission. Ils corroborent ce qui vous a sans doute déjà été indiqué par M. le député Yorongar, et qui vous sera sans doute répété. Il s’agit de faits extrêmement précis, notamment d’octobre 1997 à mars 1998, qui font état de massacres et d’exactions de toutes sortes absolument monstrueux. Il existe manifestement un lien entre la perspective d’exploitation du pétrole et l’aggravation de cette situation. .. essayer de comprendre pourquoi il existe une interaction entre ce type de projet, soutenu par des institutions internationales et par nos gouvernements, et le sort que connaissent les populations locales, qui est totalement révoltant. .. Chaque association et chaque témoin nous a remis un certain nombre de documents que nous avons évoqués dans notre rapport. Je voudrais en citer quelques extraits. M. Jean-François Bayart, directeur du Centre d’études et de recherches internationale (Ceri), que nous avons auditionné et dont le témoignage est incontestable dans ce domaine, tient les propos suivants : “ Si le pétrole se met à couler au Tchad et à remplir les caisses de l’État, il deviendra un élément décisif de la guerre civile larvée dans le Sud. Tout indique que la bande au pouvoir du Président Idriss Déby capterait à son strict profit la rente pétrolière, les populations du Sud ne connaissant que la répression et les armes. Des dissidences pourraient se développer dans le sud du Tchad si le pétrole venait à y être exploité. .. ” .. Je voudrais également citer des rapports qui nous ont été remis par bon nombre d’associations, comme Amnesty International, la Ligue des droits de l’homme et la Ligue tchadienne des droits de l’homme, en insistant sur des éléments relatifs à la répression d’octobre 1997 : “ À défaut de neutraliser les éléments des Farf [la rébellion des Forces armées de la République fédérale], les forces gouvernementales ont emporté d’importantes sommes d’argent et des objets de valeur. L’armée tchadienne, ou ce qui en tient lieu, a exercé une terreur sur la population par des actes de barbarie : retrait des blessés de l’hôpital suivi de leur exécution, poursuite, arrestation et liquidation physique de toute personne portant un jeans ou ayant les cheveux ébouriffés (rastas), interdiction aux parents d’enlever les corps des victimes durant les trois premiers jours des événements, harcèlement des militants des droits de l’homme et des médias, utilisation de techniques de liquidation maintes fois décriées telles que l’arbatachar, les noyades, l’absorption d’acide ou de soude caustique” Je fais référence à un document du collectif des associations des droits de l’homme signé du chef de mission Benam Manadiyam. La liste provisoire des victimes fait état de cinquante-huit (58) personnes tuées. Des femmes ont été violées, agressées, blessées ou tuées, beaucoup d’innocents ont été arrêtés, torturés et déportés. Nous avons aussi beaucoup d’éléments et de listes concernant les événements de mars 1998, qui évoquent l’arrestation, la torture et l’assassinat de centaines de personnes… Nous avions donc demandé au Quai d’Orsay – c’est un exemple parmi d’autres – de nous transmettre les télégrammes diplomatiques concernant cette période. Nous n’avons reçu aucune réponse et nous sommes finalement vu opposer une fin de non-recevoir, qui n’était même pas écrite. Nous nous sommes heurtés à un mur d’indifférence et surtout de silence, et n’avons de ce fait obtenu aucune information précise de la part du ministère. Nous avons le sentiment que, lorsqu’il s’agit de pétrole et de l’Afrique, il n’est pas possible d’obtenir des informations de la part de nos institutions, ce que je trouve totalement anormal. .. Les aspects ethniques sont un élément d’analyse par rapport à la situation dans le pays, mais le mal-développement, la pauvreté, la corruption, l’absence totale de l’État de droit, l’oppression des populations et la rivalité (plutôt clanique qu’ethnique, puisque des “ bandes ” sont au pouvoir) me paraissent poser davantage problème… nous avons rencontré le Premier ministre et quelques ministres, qui semblaient d’ailleurs très peu concernés par le sujet. Ils parlaient essentiellement des recettes procurées par le pétrole et nous n’avons obtenu que des réponses très évasives quand nous avons évoqué certaines questions. Ils nous ont parlé de rébellion à mater, sachant qu’apparemment d’autres problèmes se posent au Nord avec la rébellion menée par M. Togoïmi. Ils ont évoqué une sorte de climat d’insécurité récurrent en faisant preuve d’indifférence vis-à-vis de la situation des populations.

– 6 mars 2001, crimes contre l’humanité : Déby – Dobian Assingar  au procès FX Verschave contre Déby, Noir Procès, FXVerschave, mai 2001, survie.org

Dobian Assingar : … Idriss Déby, qui avait chassé Hissène Habré, le dictateur, va faire comme lui : les arrestations arbitraires, les exécutions sommaires et le viol systématique des femmes sont le lot quotidien. .. Des personnes sont massacrées dans plusieurs régions du Tchad et notamment dans le Logone occidental, dans le Logone oriental et à N’Djamena même, les populations de cette région ayant fait l’objet de la répression. Vous trouverez ici des photos de personnes qui ont été exécutées de façon extrajudiciaire, de femmes violées et de personnes abattues par les forces de l’ordre et torturées au sein des services de sécurité de l’État. Des personnes ont été abattues en pleine rue, dont le vice-président de la Ligue tchadienne des droits de l’homme, pour avoir dénoncé ces exactions. Les sévices corporels infligés aux citoyens ne se comptent plus. Des photos sont publiées régulièrement par la Ligue tchadienne des droits de l’homme pour attirer l’attention du Président la République ainsi que celle de l’opinion nationale et internationale. Les principaux auteurs des violations des droits de l’homme sont en fait des éléments des forces de sécurité qui disent répondre aux seuls ordres du chef de l’État. Ils ne sont pas inquiétés. Ils agissent en toute impunité. Les organisations de défense des droits de l’homme, dont celle que je préside, ont eu à rencontrer plusieurs fois le chef de l’État pour attirer son attention sur les massacres perpétrés. Il a toujours promis de sanctionner et de faire juger leurs auteurs, mais il ne l’a jamais fait. Idriss Déby sait ce qu’il se passe. Il donne des ordres, et peut être considéré comme responsable de fait des massacres et des crimes commis. On ne peut pas dire aujourd’hui qu’Idriss Déby ne sait pas ce qu’il se passe au Tchad. Il encourage l’impunité la plus totale : aucun des militaires ou des éléments des forces de sécurité mis en cause n’a été traduit en justice. En fait, tout ceux qui osent dénoncer les exactions et massacres sont systématiquement persécutés, comme je l’ai été moi-même. J’ai échappé à maintes reprises aux tentatives d’élimination physique par les forces de sécurité. En 1995, j’ai fait l’objet d’une tentative d’enlèvement en plein Palais de justice. De même, lorsque j’ai été opéré en 1997, les forces de sécurité sont venues me chercher sur mon lit d’hôpital. Elles n’ont pas pu m’atteindre et ont exécuté la sentinelle qui se trouvait à la porte. En mars 1998, ma maison a été attaquée de nuit, toujours par les forces de sécurité. J’avais reçu auparavant plusieurs appels téléphoniques anonymes qui me menaçaient. De plus, j’ai été blessé, ainsi que mon épouse qui a dû subir une opération. Puisque la tentative avait échoué, Idriss Déby a ensuite envoyé chez moi trois véhicules, et j’ai été emmené de Moundou, où je me trouvais, à N’Djamena, afin que je le rencontre dans son jardin, à Mara. Il m’a dit : “ Que me voulez-vous ? Vous me cassez les pieds ! ” Je lui ai répondu que nous ne voulions rien d’autre que faire en sorte que la population vive en paix. Il m’a rétorqué, pour tenter de me récupérer : “ C’est peut-être parce que je n’ai pas de conseiller en matière de droits de l’homme que je commets des exactions, mais j’ai l’intention de créer un ministère des Droits de l’homme. À vous de me dire si vous êtes tenté. ” Je lui ai répondu : “ Monsieur le Président, je ne vous demande ni poste ni argent. Je demande simplement la paix pour les populations. ”Ce qui m’a le plus marqué sont les viols des femmes. Il est inadmissible que les forces de sécurité, qui écument les villages, demandent à un père de famille de coucher avec sa fille et l’exécutent s’il refuse. C’est horrible. Le cas qui m’a le plus marqué est le viol collectif d’une petite fille de 14 ans par des membres des forces de sécurité. Nous l’avons emmenée à l’hôpital dans le cadre des soins que la Ligue des droits de l’homme prodigue aux femmes victimes de viol. Elle a été soignée, mais le médecin nous a indiqué qu’elle était porteuse du virus du sida. .. Ce sont les forces de sécurité, des éléments de la garde présidentielle, qui se déplacent sur le terrain pour commettre ces exactions, en mission. On ne peut pas dire que les membres de la garde présidentielle n’en font qu’à leur tête, au point de se rendre eux-mêmes dans les villes et villages commettre des crimes. Il en va de la responsabilité du chef, Idriss Déby, qui les autorise à le faire. On ne peut pas dire qu’il s’agit d’éléments incontrôlés ou de bavures.

– 6 mars 2001, crimes contre l’humanité : Déby – André Barthélémy (président de l’association Agir ensemble pour les droits de l’homme) au procès FX Verschave contre Déby, Noir Procès, FXVerschave, mai 2001, survie.org

André Barthélémy : … Nous avons pu établir que le 11 mars 1998, dans la sous-préfecture de la région du Logone occidental, le chef traditionnel du canton de Goré a été convoqué par le sous-préfet, ainsi que quinze autres chefs de village, pour ce qu’il pensait être une réunion de travail. Les chefs de canton sont toujours très disciplinés au Tchad. Ils ont attendu le sous-préfet, et ont vu arriver à sa place trois camions militaires dans lesquels ils ont été embarqués avant d’être fusillés au bord du fleuve Logone. Tous sauf le chef de canton, qui a assisté à la mort de ses collègues et à celle du remplaçant de l’un d’eux. Le chef du canton de Goré, pour sa part, a été ramené dans son village, où il a été installé sur son siège officiel pour être tué. Nous pouvons nous demander pourquoi avoir tué des chefs de village, dont plusieurs étaient âgés. En fait, c’était dans le but – réponse qui a été corroborée par d’autres faits à d’autres endroits – de terroriser la population. Le chef de village est un chef traditionnel. Il représente aux yeux du peuple non seulement une certaine sagesse, mais aussi un rempart. Le tuer est une façon de montrer à la population qu’elle n’a plus de protection, plus rien n’étant respecté ni respectable. Cela s’est reproduit par la suite. Encore plus récemment, l’année dernière, quand une nouvelle rébellion a éclaté dans la même région, l’on a à nouveau assisté à la mort de chefs de village, même si ce n’était pas de façon aussi massive ni aussi orchestrée. Pour répondre à votre question, le moins que l’on puisse dire est que le Président Déby ne manifeste aucun respect pour la vie humaine, ces tueries répétées semblant être à ses yeux un moyen de gouverner – ce qui, il faut le reconnaître, lui a permis de rester au pouvoir depuis dix ans. .. concernant le Tchad, des personnalités politiques ainsi que des militants des droits de l’homme ont disparu et des villages entiers ont été rasés sans que les responsables n’aient jamais été arrêtés. Ce qui est particulier, dans le cas du Tchad, c’est que les assassins des personnalités et les coupables de massacres collectifs ne sont jamais retrouvés, alors que vous avez cité des cas d’exception. L’on n’arrête jamais personne au Tchad, ce qui est très différent.

– 6 mars 2001, crimes contre l’humanité : Déby – FX Verschave au procès contre Déby, Noir Procès, FXVerschave, mai 2001, survie.org

Me Comte : Vous avez posé une question à M. Verschave, Monsieur le Président, qui à mon avis est au cœur de ce procès et concerne les trois plaignants. Je voudrais que M. Verschave s’en explique clairement. Vous avez demandé si les reproches qui lui sont faits, dans les passages incriminés, remontent tous au Président, sachant que nous sommes ici au cœur de la jurisprudence française en matière de chefs d’État étrangers. Je voudrais que M. Verschave soit très clair, qu’il nous fasse une description du type de régime auquel nous avons affaire ici, et qu’il nous explique pourquoi il estime que le sommet maîtrise ce qui se passe aux différents niveaux du pouvoir. Il est essentiel d’en arriver à cette question, y compris sur le plan de la jurisprudence française. FXV : Le régime de M. Déby est basé essentiellement sur la terreur mise en place à la fois par une police politique, qui torture, et par un certain nombre de milices (gardes, forces d’intervention rapides, etc.) ethniques et claniques. Nous retrouvons à la tête de ces milices un certain nombre de personnages qui sont des proches ou des parents du clan de M. Déby, comme son frère ou son oncle, d’ailleurs mort récemment au combat dans le Nord. M. Monfort, Président : En déduisez-vous par là même que M. Déby tient les rênes de ce pouvoir et que, au-delà de ses oncles, cousins ou frères qu’il a pu placer aux affaires, il occupe véritablement tous les niveaux de l’échelle, ou existe-t-il au contraire des féodalités indépendantes ? FXV : On peut parler de féodalité à certains endroits, comme pour le régime Mobutu, mais l’on a affaire dans le cas de M. Idriss Déby à une brutalité assez nue. M. Monfort, Président : Nous nous sommes demandé la fois précédente comment concevoir que des viols aussi nombreux puissent être imputés à un chef d’État qui ne les a pas nécessairement ordonnés ou couverts et qui n’est peut-être même pas au courant. Le problème est le même concernant des assassinats, des meurtres et des comportements physiques extrêmement violents. La question est de savoir en quoi le chef d’État tchadien peut en endosser la responsabilité. FX : Des questions seront à poser aux témoins, mais certains passages clés des pièces que nous avons fournies évoquent notamment les massacres qui ont eu lieu dans les deux Logone en 1997 et 1998. Or M. Déby était alors physiquement présent, comme lors de “ Septembre noir ”. Il était au commandement, et un certain nombre de témoins parleront des meurtres commis directement par lui. Ce n’est pas seulement quelqu’un qui laisse faire, ce qui serait déjà beaucoup. J’ai cité des rapports, datant de 1992 et 1993, qui dénoncent des viols systématiques et des massacres. Le fait qu’ils se répètent indéfiniment prouve que M. Déby n’a pas vraiment envie de changer son mode d’exercice du pouvoir.

– 23 février 2001, Gouvernement USA: 2000 Country Reports on Human Rights Practices, state.gov

… Officially sanctioned extrajudicial killings of suspected criminals by police, customs officers, and gendarmes continued, although some members of the security forces, who committed such acts, were taken into custody for judicial adjudication.  Units of the armed forces were responsible for the extrajudicial killings of suspected members of the northwestern rebellion in the Tibesti. In January a relative of an advisor to rebel leader Togoimi reported that police killed 25 Tabou men, including a relative of Togoimi, after arresting them (see Section 1.d.). According to human rights groups, in May the armed forces arrested and killed four persons, Sougui Mahamat Taher, Chaha Bougar, Ali Bakai Boursa, and Sougou Allatchi Tollymi in Zouar (Borkou-Ennedi-Tibesti).  They were suspected of being supporters of the MDJT.  At year’s end, there had been no government investigation of the incident and no action taken against the personnel involved. In May Le Temps newspaper reported that 8 armed Republican Guards kidnaped 10 persons, including 7 soccer players, from a public park in N’Djamena.  The Republican Guards killed a 20-year-old man by breaking his neck.  The others of those kidnaped received serious injuries; they were beaten by the Republican Guards.  There were no reports of legal action against the Republican Guards involved. .. During the year, approximately 10,000 government armed forces engaged in sporadic battles with 1,000 to 2,000 insurgents in the Tebesti region in the northwest part of the country.  Both government and insurgent forces suffered heavy casualties, including members of the leadership.  On July 17, the Government suffered heavy casualties when the insurgents seized a major base.  At year’s end, the fighting intensified, and there were heavy casualties on both sides.  Throughout the year, members of the Tibesti rebellion reported that members of the army committed human rights abuses and killed suspected collaborators among the civilian population. Landmines laid by government, foreign, and rebel forces in previous years caused several deaths and injuries during the year. .. A relative of an advisor to the rebel Togoimi reported that the police arrested him and 25 other Toubou men in April.  The person is now free, but he reported credibly to a human rights group that the other 25 men were killed.

– 23 février 2000, Crimes contre Humanité Déby – Gouvernement USA: 1999 (+1998) Country Reports on Human Rights Practices, state.gov

… According to widespread credible reports, fraud, vote-rigging, and local irregularities marred both the 1996 presidential election, which Deby won, and the 1997 legislative elections in which members of the MPS won 65 of 125 seats in the National Assembly. The Government remained unable to exert effective control over the northwestern region of the country where former Defense Minister Youssouf Togoimi began a rebellion in October 1998. … The Government’s human rights record remained poor, and there continued to be serious problems in many areas. The Government limited citizens’ right to change the government. State security forces continue to commit extrajudicial killings, and they torture, beat, abuse, and rape persons. Prison conditions remain harsh and life threatening. Security forces continued to use arbitrary arrest and detention. Although the Government detains and imprisons members of the security forces implicated or accused of criminal acts, it rarely prosecutes or sanctions members of the security forces who committed human rights abuses. The Government also did not prosecute or punish security force personnel accused in previous years of killings, rape, torture, and arbitrary arrest and detention. The Government released jailed opposition Deputy Ngarlejy Yorongar, opposition party leader Yaya Batit and over 200 other prisoners in February; however, it still held political detainees, and lengthy pretrial detention remained a problem. The judiciary remained subject to executive interference and was unable to provide citizens with prompt trials. Security forces used illegal searches and wiretaps and monitored the contents of private mail. The Government at times restricted freedom of speech and of the press. It threatened the private press with judicial action if independent newspapers continued to publish interviews and statements by rebel leader Youssouf Togoimi. The Government at times limited freedom of assembly, religion, and movement and interfered with the operations of human rights groups. Societal discrimination against women remained common. Violence against women also is believed to be common, and female genital mutilation (FGM) remained widespread. Both official and societal ethnic and regional discrimination remained widespread; northerners, and in particular members of President Deby’s Zaghawa ethnic minority, continued to dominate key positions in the public sector. There also were instances of forced labor, including forced child labor. Child labor is a problem. Serious armed conflict between the Government and rebels in the Tibesti continued. .. In March a local human rights group in the Logone Oriental discovered a common grave containing three unidentified corpses of persons who allegedly died at the hands of security forces from Moundou. Throughout the year, members of the Tibesti rebellion reported human rights abuses and the killing of suspected collaborators among the civilian population by members of the army. During March a human rights group verified four deaths in Zouar that were attributed to the army. In July Hemchi Dogori, a gendarme implicated in civilian massacres in the two Logones in 1993, opened fire on a group of villagers in Gourma near Faya Largeau. Nine persons were wounded, including two pregnant women, and one 81-year-old man was killed.

– 10 février 2001, crimes contre l’humanité Déby + France – procès Verschave – Déby+Bongo+Nguesso – Manifestation à l’occasion du procès pour  » offense à Chef d’État étranger « , ardhd.org

Extraits de la lettre d’Idriss Déby au ministre des Affaires étrangères :  » […] Je me contenterai de vous dénoncer les offenses que j’ai relevées contre ma personne. En page 153, l’auteur, après avoir rappelé des événements dans lesquels j’aurais soi-disant pris une part criminelle, pose la question suivante :  » n’entretient-il pas soigneusement sa réputation de tueur, par des carnages réguliers  » ? – en pages 154  » l’irrésistible attirance de Déby et des chefs de son groupe tribal, les Zaghawas, vers le pillage de l’Etat, la mise à sac des populations « adverses » (celles du Sud surtout) et leur « terrorisation ». – en page 161  » mais l’été 1998 a plus fortement illustré encore la décomposition criminelle de ce pouvoir installé par la DGSE. Une énorme affaire de faux monnayage a émergé par les proches du Président Déby avec peut-être des ramifications hexagonales « . – en page 166, il est imputé au lobby français pro-Déby, s’agissant de ma personne,  » de transformer un assassin invétéré (depuis le Lycée) en Chef d’Etat légitime « . – en page 397, je suis associé à un autre dirigeant africain dans les termes suivant  » les dictateurs africains les moins fréquentables, tels Sassou Nguesso et Idriss Déby, goulus de transactions illégales.  » – en page 443, en compagnie d’autres dirigeants africains, je suis accusé de  » perpétuer leurs dictatures criminelles « . – en page 480, je suis traité, avec Monsieur Abdelkader Kamougué de  » larrons en foire ». […] En pages 162, 163 et 164, Monsieur François-Xavier VERSCHAVE décrit un trafic de faux billets et laisse croire aux lecteurs qu’y seraient impliqués mes proches :  » par pure coïncidence, l’incontournable ami de Déby et Sassou Nguesso, Pierre Aïm seraient en relations d’affaires avec Idriss Outman, le Directeur de la Banque Tchadienne de Développement, suspect de couvrir des trafics en tous genres. Le petit frère d’Idriss Outman, Abakar travaillerait pour Aïm à MONACO » ; une semblable imputation figurait déjà en page 69 : « le faux monnayage a droit de citer en Françafrique, grâce notamment au régime « frère » du tchadien Idriss Déby et de feu le nigérien Baré Maïnassara « . […] En tant que de besoin, et ce n’est pas pour moi une consolation, j’attire votre attention sur le fait que la France n’est pas en reste dans cette somme d’accusations. L’auteur, non content de dénigrer le Tchad en s’attaquant à son dirigeant, critique violemment la politique d’amitié et de coopération poursuivie entre nos deux pays. Le chapitre 17 débute ainsi  » la France et son armée sont de plus en plus gênés pour intervenir directement dans les conflits africains. Alors, elle considère l’armée tchadienne formée ou déformée par leurs soins, comme un réservoir de combattants « . En page 69, à propos de divers événements, l’on lit  » c’est l’armée française qui assure la logistique, comme on dit pudiquement, c’est à dire amène les tueurs à pied d’œuvre « . L’auteur ne craint pas de reprocher à Monsieur le Président de la République française, Monsieur Jacques CHIRAC, de me recevoir, ainsi en page 634 :  » Quant à Jacques CHIRAC, il trouvait tout normal, fin juillet 1998, de donner l’accolade à son collègue Déby sur le perron de l’Elysée « . En page 166, ce même reproche, formulé implicitement, vise Monsieur le Premier Ministre, Monsieur Lionel JOSPIN :  » par ce joli coup ; Déby se pose en pacificateur. Lionel JOSPIN le reçoit en Juin 1997. Il avalise là « démocratisation du Tchad » « . Les exemples pourraient être multipliés où Monsieur François-Xavier VERSCHAVE s’attache à souiller la France, son premier dirigeant, son gouvernement, au motif pris des relations qu’ils entretiennent avec le Tchad et donc avec moi-même, présenté comme un dictateur criminel et affairiste. […]

– 2000, crimes  contre l’humanité Déby + France – Noir silence, François-Xavier Verschave, éd. Les Arènes

p. 154-171: chapitre 8 ‘Tchad, pétrole et dictature’ :… liquidation physique … exemples : décembre 1990 commandant Demtita Ngarbaroum… pendant les premières années de règne du MPS, des centaines de djamenois sont abattus en pleine rue… octobre 91 : des centaines de militaires et de civils sont massacrés en plein jour … janvier 92 Maître Behidi vice président LTDH assassiné… février 92  Mamadou Bissou mitraillé… 1992 : série ininterrompue de massacres, de viols, d’incendies de villages dans la région de Logone et la zone méridionale en général, sous prétexte de la lutte contre les mouvements armés qui opèrent dans cette région… 1992 : 220 tchadiens membres réels ou supposés du MDD enlevés au Nigéria, tués à petit feu après tortures dirigées par déby lui-même… Août 1993 : entre 150 et 300 ressortissants de Ouaddaï massacrés à la mitrailleuse  en plein N’djaména… octobre 1993 colonel Abbas Koty abattu. .. Déby ne s’est-il pas ‘révélé’ en 1979, lors des massacres ethnistes de N’Djaména ? N’a-t-il pas orchestré le ‘septembre noir’ de 1984 où des rebelles ralliés (les codos) furent massacrés avec quantité de civil ? Fin 1990, l’officier de la DGSE Paul Fontbonne convainc Paris d’un scénario de renversement du dictateur Hissène Habré : il s’agit de lui substituer … Idriss Déby… Selon Yorongar, il passe un marché avec Elf… Déby aurait produit de l’introduire dans le consortium concessionnaire du pétrole tchadien… L’armée française ouvre grand les portes… Le passage de kalachnikov entre Hissène Habré et Idriss Déby se déroule sans trop de casse. Le premier, trop irritant, trop ostensiblement cruel, est chassé comme par réaction à un accès de démangeaison. Le second bénéficie quelque temps du lourd passif de son prédécesseur – qu’il avait pourtant férocement servi lors des massacres du « septembre noir », en 1984. Ses conseillers français s’efforcent de lui construire un apparat démocratique à travers une Conférence nationale souveraine (1993), puis une élection présidentielle truquée (1996), avec un impressionnant soutien logistique de l’armée tricolore. Mais rien ne pouvait tempérer l’irrésistible attirance de Déby et des chefs de son groupe tribal, les Zaghawas, vers le pillage de l’État, la mise à sac des populations « adverses » (celles du Sud, surtout) et leur « terrorisation ». Un cocktail de criminalité économique et politique dont le bilan, au bout de neuf ans, rivalise avec celui du régime Habré. .. Pétrole … Elf… Banque Mondiale… Début 1999… Shell et Elf annoncent l’intention de se retirer du consortium … pétrole et gaz au large de l’Agola plus rentable… dinars de Bahrein… p165 : 246 personnes tuées dans la région des 2 Logone en janvier 93 selon Amnesty… En septembre 1994, toujours dans le Logone, la LTDH dénonce « 72 heures d’expédition punitive et de politique de terres brûlée » … bilan … indicible… le 30 octobre 1997, Déby envoie ses troupes massacrer les FARF ralliés… on assassine au passage des personnalités locales… 5000 gardes républicains répandent la terreur… ils continuent les assassinats… Le 10 février 1998, le docteur Mahamout Nahor enlève 4 français … vite libérés… les ratissages font 57 victimes, en majorité des civils. Les militaires tchadiens sont appuyés par des éléments de l’opération Epervier et un hélicoptère français… Nombre des fonctionnaires chargés de la torture sous Hissène Habré ont été maintenus ou réintégrés sous Idriss Déby… le Quay d’Orsay déploie chaque année des trésors de lobbying pour épargner au cher déby la sollicitude de la Commisssion des droits de l’homme de l’ONU… Jusqu’en octobre 1998, une vingtaine d’agents de la DGSE entrainent la Garde républicaine. A Paris, les officiers passés au Tchad… un lobby considérable… une source crédible d’opposition, bien renseignée, affirme que certains très hauts officiers francais auraient perçu un montant non négligeable, prélevé sur les pécules de démobilisation… pour fermer les yeux sur le détournement du reste… Des massacres du ‘septembre noirs’ de 1984 à ceux de l’automne-hiver 1997-1998, c’est l’armée française qui assure la logistique, comme on dit pudiquement, c-a-d qui amène les tueurs à pied d’œuvre. Pendant la besogne, les instructeurs ou conseillers français qui les accompagnent regardent ailleurs… 30 octobre 1997 lors d’un massacre… un détachement de militaires français tout proche « est resté stationnés »… général Huchon… Rwanda… 1997… gauche Plurielle… Richard…  on maintient Déby parce que son régime apparaît comme le meilleure garant de la présence française… Josselin…Idriss Déby sait ménager de ses principaux parrains : Khartoum, Tripoli, l’Etat-major français, les pétroliers, les constructeurs du futur pipe-line. ..

p479 : Chapitre 24 : ‘Figures africaines de la résistance’. Yorongar l’inépuisable : Quand le pétrole est là, rares sont les députés qui refusent de passer à la pompe. Au Tchad, le truquage des élections législatives de 1996 les a rendus plus rares encore. Il était difficile d’écarter Ngarléjy Yorongar : il a été élu dès le premier tour avec plus de 80 % des voix, dans la circonscription dite des « 300 puits », sur le bassin pétrolier de Doba. Tandis que la plupart des opposants se rendaient au banquet de la « démocratie apaisée », Yorongar s’est retrouvé quasi seul à dénoncer le vol gigantesque que préparaient les compagnies pétrolières, dont Elf, avec la complicité d’Idriss Déby et de ses affidés. Je ne vais pas rappeler ici les mécanismes de ce vol, les innombrables déductions du prix de vente qui ne laissent finalement qu’une misère au budget tchadien, d’ailleurs en partie gagée ou hypothéquée. Quant à la population de la zone pétrolière, c’est tout juste si on lui laisse les miettes de cette misère. La délégation locale qui est allée visiter les Ogonis au Nigeria a vu la pollution et les autres dégâts causés par l’exploitation des hydrocarbures. Elle s’est fait raconter la répression de ce peuple. Au sud du Tchad, la répression a devancé l’exploitation. Histoire de bien mater les habitants, ces gêneurs potentiels. Tout cela, le parlementaire Yorongar a pris la liberté de le dire devant l’Assemblée nationale, de le documenter abondamment, avec une précision pointilleuse, et d’en aviser le monde entier – j’exagère à peine – par le canal des ONG et du courrier électronique. Il se trouve que beaucoup d’ONG, soucieuses d’environnement et/ou des droits de l’homme, étaient déjà en alerte sur la situation au Tchad et au Cameroun. Le nouveau projet pétrolier y compromet des écosystèmes fragiles, il risque surtout de contribuer à renforcer des dictatures archi-corrompues. Ce député qui parle fort et loin, voilà qui est insupportable. Surtout quand il explique comment Elf a cadeauté les deux généraux « finalistes » du scrutin présidentiel de 1996, le président de l’Assemblée, Abdelkader Kamougué, et le chef de l’État, Idriss Déby.  » Diffamation ! « , accusent à l’envi les deux anciens « rivaux », qui s’entendent désormais comme larrons en foire. Après moult péripéties juridiques – car Yorongar sait jouer les procéduriers -, le trouble-fête est condamné à trois ans de prison. La levée de son immunité parlementaire a été acquise par un chantage : ou les députés la votaient, ou l’Assemblée était dissoute, et les récalcitrants ne retrouveraient pas leur siège. Le lecteur du chapitre sur le Tchad a une idée de la manière dont Idriss Déby et ses sbires respectent le droit à la vie. Même si Yorongar est quelque peu protégé par sa notoriété, il a déjà, avant d’être élu, été dix fois arrêté, plusieurs fois torturé. Ce haut fonctionnaire, au Tchad ou dans une organisation internationale, n’est pas un novice en politique. Pour avoir participé aux tentatives de renversement de la dictature d’Hissène Habré, il a dû se réfugier au Burkina. Rentré au pays après la prise de pouvoir d’Idriss Déby, fin 1990, il s’est vu proposer, affirme-t-il, le poste de Premier ministre. Non seulement il a refusé, mais il a protesté contre les premiers massacres commis par la soldatesque. Plusieurs fois interpellé, il est libéré grâce à l’intervention, entre autres, du socialiste Guy Labertit. En février 1992, le vice-président de la Ligue tchadienne des droits de l’homme, Joseph Behidi, est assassiné. L’ambassadeur de France Yves Aubin de Messuzière excuse ainsi le régime :  » Les bavures existent partout, même en France « . Yorongar va donc en parler au sous-secrétaire d’État américain Herman Cohen. Il dénonce aussi les tueries dans plusieurs localités du Sud. Lors d’un raid effectué par les soudards du régime, sa belle-sœur a été abattue à bout portant, et sa nièce blessée. L’intervention auprès du Yankee n’est pas appréciée, Yorongar est arrêté. Faute de charges, il est libéré par le directeur de la Police judiciaire, Hisseine Djibrine, contre l’avis du conseiller technique français. Ce directeur est limogé. En mai 1992, le ministre des Travaux publics Abbas Koty convoque l’ambassadeur d’Allemagne Steapan pour lui dire de transmettre à son ami Yorongar qu’il  » n’est pas plus important que ceux qui sont abattus comme des chiens « . Malheureusement pour ce ministre, porte-parole de la hargne de Déby, il sera lui-même l’année suivante  » abattu comme un chien  » par le régime, alors qu’il avait misé sur la bonne foi présidentielle. En 1994, Yorongar est de nouveau arrêté. Amnesty-Australie interpelle le Quai d’Orsay via l’ambassade d’Australie à Paris. Le Quai questionne l’ambassadeur Messuzière, qui dissuade Paris d’intervenir, au prétexte que Yorongar serait le vrai chef de la rébellion armée du Sud ! Pendant le scrutin présidentiel de 1996, Yorongar est arrêté et torturé par le sous-préfet de Bebedjia, puis transféré et séquestré à N’Djamena. Au bout de treize jours, le procureur général Ngarta signe l’ordre de sa mise en liberté. Il est relevé de ses fonctions. En mai 1998, Idriss Déby profère publiquement à la radio une succession de menaces à l’encontre du député Yorongar. Il le qualifie de  » Satan  » (Iblis), dont il promet d’avoir la tête. C’est qu’une formidable synergie s’est établie entre les propos de Yorongar et l’action de dizaines de milliers de militants en Europe ou en Amérique, qui se mettent à interpeller les représentants de leurs gouvernements à la Banque mondiale au sujet du pipeline. Le jeu brutal du Président-général tchadien en est grippé, les royalties du pétrole et du futur oléoduc ne cessent, tel un mirage, de s’éloigner de sa besace. Beaucoup ont payé de leur vie d’avoir résisté à Déby. Cela n’arrête pas Yorongar. On l’arrête, donc :  » Le 30 mai 1998, je dois me rendre à Bruxelles, […] [invité par les] députés Verts du Parlement européen. Le chargé d’affaires de l’ambassade d’Allemagne et le délégué de l’Union européenne se proposent respectivement de m’accompagner à l’aéroport et de mettre la voiture à ma disposition alors que j’étais séquestré à mon domicile par des agents de l’ANS [service de « sécurité »]. Ceux-ci ont été fortement déconseillés de m’aider par l’ambassade de France. Ce qui fait dire que l’ambassade de France cogère mon arrestation 2″.. Après un simulacre de procès, Yorongar est expédié dans la sinistre geôle de N’Djamena. Il y est constamment menacé, comme tant d’autres opposants, d’un empoisonnement ou d’une exécution sommaire  » en cours d’évasion « . Il proteste contre les conditions de ses codétenus, à peine nourris. La plupart ne sont pas soignés. La prison centrale de N’Djamena  » est un grand mouroir « , écrit-il. Un vieillard aveugle continue d’être emprisonné alors qu’il a purgé sa peine. Certains sont incarcérés depuis cinq ans sans être jugés. En trois mois, au moins six détenus ont été abattus à bout portant, ou pour tentative d’évasion. La torture est fréquente. Plusieurs en meurent, comme le docteur Nana Deman. Des prisonniers torturés, dont un lycéen, affirment l’avoir été par Idriss Déby en personne, dans les cellules des Renseignements généraux.  » Ce qui se passe ici à la Maison d’arrêt est à l’image de la République de famille, du clan et des courtisans 3″. La pression monte cependant pour la libération de Yorongar. La Banque mondiale, très motivée sur le projet pétrolier Tchad-Cameroun, comprend qu’un tel prisonnier catalyse les oppositions. Elle ne veut pas d’un martyr. L’Union interparlementaire, basée à Genève, prend le dossier en main et intervient efficacement. À Paris, les députés Verts interpellent le ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine, qui se félicitait de l’influence française sur le régime tchadien, au chapitre des droits de l’homme… En juillet 1998, Idriss Déby vient rencontrer Jacques Chirac à l’Élysée. Il est gêné par la découverte d’un énorme trafic de faux billets, dont une partie a été convoyée à Paris par l’un de ses proches 4. L’Élysée veut conserver au Tchad un dispositif militaire étoffé, sans être harcelé de questions sur le sort de Yorongar. Un accord intervient : Paris « arrange » l’affaire de fausse monnaie et maintient ses troupes, Déby libère Yorongar à condition que celui-ci démissionne de son mandat et disparaisse de l’horizon politique. Informé du deal élyséen, Yorongar le refuse. Cela mécontente aussi Matignon et le Parti socialiste, qui ne veulent pas de vagues avec Chirac sur le Tchad. Ce « nègre » est trop intransigeant, il est  » dangereux « , il ne tient pas assez compte, décidément, des  » intérêts de la France  » 5. Dans la continuité de son prédécesseur Messuzière, l’ambassadeur Janier approvisionne Paris d’argumentaires anti-Yorongar. Le 17 octobre 1998, le journaliste de L’Expansion Thierry Fabre rend visite au député emprisonné. Il est expulsé pour sa peine, et son appareil photo détruit. Le 29 octobre, toute visite à Yorongar est interdite, y compris celle de son médecin, alors qu’il souffre de typhoïde. Le même jour, le responsable du collectif de ses avocats, Me Zassino, manque d’être poignardé par le capitaine Idriss, oncle du président Déby, qui commande la garde de la prison. Le 13 novembre, trois représentantes d’ONG européennes et tchadienne veulent visiter le détenu, avec une représentante de l’ONU. Elles sont refoulées avec une barre de fer. Le 17 novembre, deux consultants de la commission des Nations unies pour les droits de l’homme, venus rencontrer Yorongar, sont menacés de mort par le capitaine Idriss 6. La position de la Banque mondiale est intenable. Son message devient tout à fait explicite : pas de pétrole si Yorongar reste en prison. Déby doit céder. Yorongar est libéré le 3 février 1999, accueilli par la ferveur populaire. À une délégation de sa région, le président tchadien fait quand même savoir :  » Je vous le libère, mais sachez que j’ai les moyens de le faire taire. À vous de le faire taire « . Le 3 septembre 1999, le beau-frère de Yorongar, Laoukein Mbainodjiel Keitoto, est retrouvé assassiné. Quelques semaines plus tard, avant la venue d’une délégation de la Banque mondiale à Abéché, Idriss Déby aurait déclaré :  » Si le pétrole ne coule pas, Yorongar et beaucoup de Tchadiens vont mourir 7″. Le 18 novembre, le commandant du régiment de Bebedjia se présente au domicile du chef de canton pour lui demander de transmettre ce message au député :  » Si Yorongar tient son meeting [prévu le surlendemain], soit il est mort, soit je suis mort… 8″. Si la dictature de Déby doit tomber, et elle tombera, la résistance de Yorongar aura compté pour beaucoup. Au prix de quel engagement !

– 7 novembre 1996, crimes contre l’humanité Habré et Déby – Survie : ‘N’Djaména : Déby, entre Mobutu et tchador’ : survie.org

… C’est que la tribu du Président, les Zaghawas du Darfour soudano-tchadien, a envahi le Tchad, déléguant plusieurs dizaines de milliers d’hommes dans les forces armées et sous l’uniforme (très relatif) de la  » Garde républicaine « . ..  Fin 1993, Amnesty International dressait le bilan amer des trois premières années du régime Déby :  » La terreur règne toujours. On continue de repêcher des cadavres dans les eaux du Chari, le fleuve qui arrose N’Djaména. Plus de 800 personnes ont été exécutées de façon extra-judiciaire. […] Quels que soient ses mots d’ordre, le gouvernement de Idriss Déby utilise aujourd’hui les méthodes de répression dont il disait vouloir débarrasser son pays à l’époque où il luttait contre le régime de Hissein Habré. Les assassins, les tortionnaires, les ravisseurs qui sévissent au Tchad appartiennent aux forces de sécurité de Idriss Déby « . Amnesty souligne d’ailleurs que  » nombre d’agents de l’Etat ayant ordonné des exécutions sommaires sous Hissein Habré ont été maintenus ou réintégrés à des postes de responsabilité. Idriss Déby lui-même a été, jusqu’en 1989, l’un des piliers du régime de Hissein Habré « . Le Centre de Recherche et de Coordination des Renseignements (CRCR), la police politique mise en place par Idriss Déby, a remplacé la sinistre Direction pour la Documentation et la Sécurité (DDS) d’Hissein Habré. «  L’actuel CRCR a directement recruté ses membres parmi les agents de cette DDS. Les structures sont identiques et les « méthodes de travail » sont les mêmes (65) ». La Garde républicaine continue d’être impliquée dans des assassinats politiques et des massacres. La Ligue tchadienne des droits de l’homme a ainsi dénoncé, en septembre 1994,  » 72 heures d’expédition punitive et de politique de terre brûlée  » dans le Logone, au Sud.  » Le bilan des atrocités, des tueries, des pillages en règle et des tortures  » serait  » indicible « . Même la  » déflation  » des forces armées, démesurées (46 500 hommes), a des effets pervers : les 13 000  » déflatés  » ont bien souvent utilisé leur pécule de départ pour acheter… une arme, et rejoindre des bandes qui, telles les  » grandes compagnies « , mènent des guerres locales, pour leur propre compte ou au service du mieux offrant (66).

– 1990-1995: crimes contre l’Humanité Déby – Début d’inventaire dans ‘Idriss Deby Itno – Biographie’, afrique-express.com

… Au fil du temps, le « régime Déby » commettra lui aussi bon nombre de violations des droits de l’homme, dans la lignée du précédent régime. N’Djaména est sévèrement épinglée dans le rapport 1994 d’Amnesty International. Parmi les faits notoires, arrestations arbitraires d’opposants sans jugement, liquidation dans l’ombre, le tout sur fond de guerre entre clans rivaux. A titre d’exemple, le 13 octobre 1991, une « tentative de putsch » voit le départ de son ancien bras droit, le colonel Maldom Abbas, soutenu par une dizaine de responsables politiques et militaires appartenant pour la plupart à l’ethnie Hadjarai. Il s’agissait d’un premier conflit de partage du pouvoir, entre les Hadjarai (l’ethnie du colonel Maldom Abbas) et les Zaghawas (ethnie d’Idriss Deby). A l’époque, plusieurs centaines de militaires Hadjarai avaient déserté l’armée. En janvier 1992, Maldom Abbas, libéré, a été propulsé à la présidence du Conseil provisoire de la République. Tous n’auront pas la même chance : Abbas Koty Yacoub, arrêté le 22 octobre 1993 fut exécuté par des membres de la Garde républicaine, sous les yeux de ses proches, selon Amnesty, sans qu’il oppose la moindre résistance. On le soupçonnait de préparer…un coup d’Etat. Abbas Koty Yacoub était pourtant rentré à N’Djaména à la suite d’un accord avec le gouvernement, garantissant la libre circulation des membres de son mouvement.
En février 1992, l’armée contrôlée par les Zaghawa mène une sévère répression en terre « sudiste », à tel point que Paris lance un coup de semonce en annonçant le retrait de sa couverture aérienne au Tchad, mise en place dans le cadre du dispositif de protection Epervier. Ce même mois de février le vice-président de la Ligue tchadienne des droits de l’homme, Me Joseph Behidi, est mystérieusement assassiné. En février 1992 toujours, le Nigeria extrade vers le Tchad 278 opposants tchadiens dont beaucoup étaient membres du MDD (Mouvement pour la Démocratie et le Développement) dirigé par Moussa Madela. La Ligue tchadienne des Droits de l’homme n’a pu que constater la disparition – sans procès ni jugement – de plusieurs d’entre eux. Août 1993, répression violente d’une manifestation à N’Djaména : au moins 41 morts…Février 1995, sévère répression contre les populations de Goré dans le Logone oriental…

– 21 avril 1993, crimes contre l’humanité Déby – Amnistie: Tchad: Amnesty International demande l’ouverture d’une enquête exhaustive sur les massacres perpétrés par l’armée dans le Sud en 1993, amnesty.org

Amnesty International continue de recevoir des informations selon lesquelles l’Armée nationale tchadienne (ANT) se livre à des massacres dans les environs de Goré, une ville du sud du pays. L’Organisation s’inquiète, car en dépit de la visite dans la région de responsables gouvernementaux venus de la capitale, en mars 1993, des membres de l’ANT? en particulier des membres de la Garde républicaine ? se livrent à de graves violations des droits de l’homme, notamment à des exécutions extrajudiciaires, et ce en toute impunité. Amnesty International prie le gouvernement de donner des ordres pour que cessent immédiatement ces exécutions illégales, de demander à une commission d’enquête indépendante de se rendre dans la région afin de recueillir tous les renseignements concernant ce qui s’est passé, et de traduire en justice quiconque aura violé les droits de l’homme. Depuis janvier 1993, de nombreuses informations sont parvenues à Amnesty International selon lesquelles des soldats de l’armée régulière se sont rendus responsables d’homicides arbitraires, de « disparitions » et ont incendié des greniers à blé et des maisons dans la préfecture du Moyen-Chari et dans celle de Logone-Oriental, dans le sud du pays. Ces violences, qui rappellent les événements survenus à Doba le 17 août 1992 (et dont Amnesty International a parlé en octobre de la même année dans un rapport intitulé Tchad. Exécutions extrajudiciaires à Doba , Index AI : AFR 20/12/92) auraient commencé après que l’armée eut tenté, sans succès, de capturer les dirigeants d’un groupe armé d’opposition, le Comité de sursaut national pour la paix et la démocratie (CSNPD) ; à la tête de ce groupe se trouve le lieutenant Moïse Ketté, ancien officier et ancien haut responsable du Mouvement patriotique de salut (MPS), la formation au pouvoir. Les insurgés du CSNPD se sont lancés dans une campagne de violence contre le gouvernement de puis février 1992. .. D’après la Ligue tchadienne des droits de l’homme (LTDH), ces massacres ont commencé vers le 21 janvier 1993, lorsque 45 civils, au moins, ont été tués par des membres de la Garde républicaine dans la ville de Goré, à l’extrême sud du pays, et dans les villages avoisinants. Un pasteur protestant, Matthieu Ndotoloum, figurait parmi les victimes. En février, quatre soldats de l’ANT et un autre pasteur, Jacques Diedje, ont été arrêtés dans les environs de Doba, apparemment parce qu’ils étaient soupçonnés d’entretenir des liens avec le CSNPD. Le pasteur, qui aurait été violemment passé à tabac, est décédé le 22 février des suites de ses blessures. On ignore où se trouvent les quatre militaires dont les noms et grades sont les suivants : Sérayohim Doyo, lieutenant; Hassane Kabo, sous-officier; Ndouba Njadimadje, sergent-chef; enfin, Joachim Nojihorkem Mbailaou, sous-lieutenant. Selon certains témoignages, la Garde républicaine aurait totalement incendié plusieurs villages de la région et, le 23 février, des témoins ont vu des soldats abattre quatre hommes non armés près de Goré. Ces quatre hommes étaient des Peuls, une ethnie dont l’activité consiste habituellement à élever des troupeaux dans cette région. Au même moment, quatre femmes de cette ethnie ont été emmenées par des soldats. Elles ont depuis « disparu ». La violence dirigée contre les civils et les arrestations de civils soupçonnés d’entretenir des liens avec le CSNPD ont continué en mars 1993. Une déclaration faite par le CSNPD en République centrafricaine signale que le 16 mars, des soldats de l’armée régulière ont ouvert le feu sur le village de Bebou, à l’aide d’armes lourdes et de roquettes, faisant 26 morts. À la suite de ces massacres, les habitants ont massivement quitté leur région, et environ 15 000 réfugiés du sud du Tchad se trouveraient actuellement en République centrafricaine. Le 25 mars, Moussa Ben Moussa, un infirmier accusé d’être en contact avec le CSNPD, a été arrêté à Moundou et transféré à N’Djamena : on pense qu’il est détenu au secret dans l’enceinte du palais présidentiel, sans avoir été déféré aux autorités judiciaires régulières. La sécurité de cet homme inspire de graves craintes. ..

– Avril 1993, crimes contre l’Humanité : Déby – Amnesty : Le cauchemar continue, amnesty.org

Irène Rémadji n’avait que deux ans et demi lorsque des soldats ont abattu sa mère, Yogueade Augustine, en février 1992, dans le quartier de Walia (N’Djamena). La jeune mère portait son enfant attaché dans le dos et venait juste d’arriver dans la capitale pour rendre visite à sa sœur, lorsque le camion à bord duquel elle se trou­vait avait été arrêté par des militaires. Sous la menace de leurs fusils, ceux-ci avaient ordonné aux passagers de descendre du véhicule, puis avaient ouvert le feu sur eux sans qu’il y ait eu la moindre provocation. .. Ce jour-là, les rebelles auraient attaqué un commis­sariat de police dans le quartier de Chagoua (N’Djamena). Les forces de sécurité ont ensuite massacré des dizaines de personnes. La plupart des victimes étaient des civils non armés, originaires du sud du Tchad mais n’ayant pas participé aux ac­tions des rebelles. Quelque 38 corps ont été repêchés dans le Chari aux portes de la capitale, sept autres cadavres étant découverts plus tard dans la brousse. .. Le 17 août 1992, des soldats des forces régulières, et notamment des membres de la Garde républicaine, un corps d’élite, s’en sont pris à la population de Doba, ville du sud du Tchad, tirant sur les gens dans la rue, dans les maisons et dans les champs. Plus d’une centaine de civils non armés, dont des enfants, ont été abattus. Cette opération a également fait de nombreux blessés. ..

– 30 novembre 1992, crimes contre l’Humanité : Déby – Amnesty : Chad: fear of torture / extrajudicial execution: Mahamat Khaled, Mahamat Issak and at least 13 other suspected or known members of the Mouvement pour la Democratie et le Developement (MDD), amnesty.org

… In February 1992, Amnesty International learned that more than 200 Chadian nationals had been forcibly returned from the capital of Nigeria’s Borno State, Maiduguri, to N’Djamena, where they were held in detention. Many of them were blindfolded and tortured during the transfer to Chad and the subsequent interrogation in Chad by members of Chad’s security forces. They were kept in cramped cells and starved; at least three of them died as a result of torture or extrajudicial execution (see UA 139/92, AFR 20/08/92 of 5 May 1992). ..

– 21 octobre 1991, crimes contre humanité Déby – Amnesty, appel : Maldom Baba ABBAS and unspecified number of his suspected support, amnesty.org

… members of the Chadian security forces have carried out extrajudicial executions of unarmed civilians in the Chadian capital, N’Djamena, and other parts of the country. These extrajudicial executions were reportedly carried out following an alleged attempt on 13 October 1991 by a section of the Chadian armed forces to overthrow President Idriss Deby. Maldom Bada Abbas, the Vice-President of the ruling Mouvement patriotique du salut (MPS), Salvation Patriotic Movement, and the Minister of Interior and Security was apparently suspected of masterminding the coup attempt and was arrested together with an unspecified number of his suspected support. Reports from N’Djamena, and supported by the Chadian Human Rights League, say that government soldiers killed many civilians and arrested others solely because they came from Maldom Bada Abbas’ Hadjeraï ethnic group. The Chadian authorities have said that at least 40 people were killed and several dozen others were injured during the incident. In recent months Amnesty International has received reports that some people who had been arrested by members of the Chadian security forces were subjected to torture and other forms of cruel, inhuman or degrading treatment. The organization is concerned that those arrested in recent days may also be ill-treated in custody.

– Septembre 1984 + 6 mars 2001, crimes contre l’humanité : Habré et Déby : « septembre noir » – Dobian Assingar au procès FX Verschave contre Déby, Noir Procès, FXVerschave, mai 2001, survie.org

D. Assingar : En 1997, les violations des droits de l’homme avaient atteint un tel paroxysme que j’avais accepté de tenir le rôle de médiateur entre les forces rebelles du Sud et le gouvernement, au titre de la prévention des conflits. Malheureusement, les accords ont été violés très vite, et les forces de sécurité sont allées attaquer des éléments rebelles qui s’étaient ralliés, en pleine ville de Moundou – où l’on trouve toujours des fosses communes. Plus de 150 personnes y ont été tuées, en majorité des civils. On a fait boire de l’acide à certaines personnes, et beaucoup l’ont payé de leur vie, dont le chef du canton de Goré. .. M. Déby n’a pas fait d’efforts pour réprimer ou sanctionner les auteurs des crimes commis. Il les a cautionnés. Lors des événements qui ont eu lieu en 1997 et 1998, plus de 500 morts ont été dénombrés dans les deux Logone. Vous vous représentez ce que cela signifie ? Des populations entières ont été massacrées, et des villages brûlés. Or Idriss Déby n’a rien fait, en tant que chef, pour arrêter cela. .. Je comprendrais les exactions qui ont été commises si deux camps militaires s’affrontaient armes à la main, car nous pourrions parler d’une situation de guerre. Mais il s’agit de l’exécution de populations civiles innocentes, sans armes et sans défense, ce qui est scandaleux. .. C’est un régime de terreur. On s’attaque aux civils parce qu’une rébellion sévit dans la région, afin de décourager toutes les personnes qui tenteraient de se révolter ou de s’opposer aux pratiques du pouvoir. .. Il (Déby) a tenté de me récupérer, comme il tente de le faire avec toutes les personnes qui osent le défier, comme avec les autres défenseurs des droits de l’homme qui ont encore la force et le courage de dénoncer. Il a voulu utiliser les moyens de l’État, l’argent, pour me convaincre d’accepter de faire comme tout le monde, ce que j’ai refusé. .. Il (Déby) est responsable, un pays sans justice et sans État de droit étant appelé à disparaître : les personnes font ce qu’elles veulent, et les criminels sont encouragés à en faire davantage. Je ne pense pas que ce soit ce que nous recherchons pour notre pays. .. Le vice-président de la Ligue tchadienne des droits de l’homme, l’avocat Joseph Behidi, a été assassiné en pleine rue le 16 février 1992.

– Septembre 1984 + 6 mars 2001, crimes contre l’humanité : Habré et Déby – N. Yorongar et D.Assingar au procès FX Verschave contre Déby, Noir Procès, FXVerschave, mai 2001, survie.org

Yorongar : … En 1984, il (Déby) était en mission au Bardaï lorsque a éclaté une échauffourée entre l’armée tchadienne et des rebelles ralliés au gouvernement. Il s’est alors fait déposer par un avion militaire français à Sarh pour y procéder à un génocide en règle, et je pèse mes mots. Je ne m’étendrai pas sur cette période. Toutefois, la liste des victimes, tous des cadres de cette région, est longue. À Sarh, il a fait égorger les médecins, administrateurs et cadres de conception technique, ou les a fait tuer par bastonnade – pour économiser des munitions. C’est depuis ce jour que l’on parle de “ Septembre noir ”. Après cela, il s’est rendu successivement à Moïssala, Koumra, Maro, Doba, Laï, Bebedjia, Moundou, etc., pour y massacrer les cadres et les populations de confession chrétienne. Je vais évoquer deux faits pour illustrer ceci. Quand il arrive à Doba, il fait rassembler à Bebedjia, à 3 kilomètres de là, les rebelles ralliés au gouvernement sous le fallacieux prétexte de les intégrer à l’armée régulière. Ne se doutant de rien, ces rebelles se sont réunis dans le bureau du préfet de Bebedjia. Or, une fois à Bebedjia, Idriss Déby prend son arme, ouvre le feu sur ces malheureux rebelles et les massacre tous. Le lendemain, à Deli (à 30 kilomètres de Moundou), il fait regrouper 400 rebelles ralliés au gouvernement, sous le même prétexte qu’à Bebedjia. Ils seront massacrés de la même façon. Ceux qui échapperont à ce carnage, en se faisant passer pour morts, pourront vous raconter cette tragédie. Avant de quitter Moundou, il fait procéder à l’arrestation massive des cadres, qu’il fera tuer en chemin. Tandis que le Dr Barack Mandekor, le député Julien Djerang et le sous-préfet André Goldoum seront poussés de l’avion à bord duquel ils avaient embarqué en compagnie de Déby. Une fois à Kelo, il fait massacrer d’autres rebelles ralliés regroupés sur sa recommandation. Il exécutera froidement quelques cadres, dont le sous-préfet Sylvain Djingamabaye. .. M. Déby tue par plaisir, non parce qu’une personne est un opposant. Les deux personnes qu’il a jetées dans le vide avaient offert leurs services pour amener les rebelles à se réconcilier avec le gouvernement. Il les a fait massacrer. Depuis cette date, pas une seule année ou un seul mois ne s’écoule sans que M. Déby fasse massacrer les populations tchadiennes. Mon association a porté plainte à plusieurs reprises contre les auteurs de ces crimes, mais cela n’a jamais abouti. Par exemple, en 1995, M. Déby a fait encercler la région de Moundou, où il s’est lui-même rendu. Les militaires qu’il avait envoyés massacrer les populations à 35 kilomètres de Moundou ont éventré une pauvre femme enceinte encore vivante, extrait le bébé de son corps et l’ont égorgé. Voilà ce qu’est Idriss Déby… Autant Hissène Habré tuait dans les prisons, autant Idriss Déby tue, personnellement, sur la place publique. .. La DDS d’Hissène Habré a été récupérée et mise à la disposition de Déby sous l’appellation d’ANS : Agence nationale pour la sécurité. Déby connaît la DDS pour l’avoir utilisée au temps de Habré. C’est une police politique redoutable… exclusivement sous ses ordres. Aucun ministre, qu’il soit de la Défense ou de l’Intérieur, n’a de droit de regard sur l’ANS. Elle est dirigée pour l’essentiel par ses parents, et notamment par ses frères, cousins et neveux. .. M. Déby s’en prend aux membres de ma famille pour casser ma résistance. Certains de mes parents ont été massacrés, et leurs villages brûlés. Mes tantes, mes oncles, mes cousins ont été passés par les armes. .. Beaucoup de mes parents ont payé de leur vie, ou dans leur chair, ma résistance. ..D. Assingar : … Je n’en dirai pas plus sur “ Septembre noir ” qu’Idriss Déby lui-même. Il a indiqué à maintes reprises aux médias internationaux qu’il était un soldat, et qu’il n’avait fait que suivre les ordres du chef de l’époque, à savoir Hissène Habré. Il reconnaît en fait qu’il a agi et tué, mais en tant que soldat, en obéissant à des ordres. ..

– 7 juin 1982, crimes  contre l’humanité Habré et Déby – Déby entre dans N’Djamena avec Hissein Habré, chassant du pouvoir Goukouny Weddeye. Idriss Deby est commandant en chef des Forces Armées du Nord (FAN).

* * *


– 3.4 Liberté de la presse

– 9 novembre 2013, Liberté de la presse – Idriss Déby: «Sans la presse, le monde est comme un corps sans âme», maliactu.net, Note R*E: la réhabilitation internationale de Déby passe aussi par la discussion sur 1% de ses crimes, les plus récents et les moins pires, sans considération pour son bilan de 23 ans, c-a-d les 99% restants à occulter volontairement.

Samory Ngaradoumbé, le directeur de publication de l’hebdomadaire L’Observateur, est l’un des derniers à avoir eu des démêlés avec la justice. Il est également le secrétaire général de l’Association des éditeurs de la presse privée du Tchad. «Nous avons entendu avec ravissement les propos du président Déby, selon lesquels « un monde sans presse est comme un corps sans âme », commente Samory Ngaradoumbé. Je vous assure, ça nous rassure ici au Tchad et surtout dans le milieu de la presse indépendante, dans la mesure où ces trois dernières années, il y a eu un durcissement du pouvoir envers les médias privés libres. ..

– 18 octobre 2013, liberté de la presse – Samory Ngaradoumbé de «L’observateur» : Il est interdit de parler de la Grande Muette, rsf.org

– 16 octobre 2013, liberté de la presse – le journaliste de «L’observateur» inculpé, rfi.fr

… Son inculpation fait suite à la publication d’un article faisant état d’une tentative de mutinerie dans une garnison du nord du Tchad. Des faits fermement démentis par les autorités militaires du pays. Le journaliste Samory Ngaradoumbé encourt une peine de six à douze mois de prison, a indiqué à RFI le procureur de la République. ..

– 1er octobre 2013, liberté de la presse – entretien du blogueur tchadien Makeila Nguebla sur Télésud (vidéo)makaila.over-blog.com

– 29 août 2013, liberté de la presse – RSF: Un directeur de journal condamné à deux ans de prison avec sursis (Moussaye Avenir de la Tchiré), fr.rsf.org

Reporters sans frontières proteste contre la condamnation, le 29 août 2013, du trésorier de l’Union des journalistes tchadiens (UJT) et directeur de publication du journal Abba Garde, à deux ans de prison avec sursis et à une amende d’un million de francs CFA (1 500 euros). Moussaye Avenir de la Tchiré a été jugé coupable par le tribunal de première instance de N’Djaména d’ »incitation à la haine et au soulèvement populaire ». Le journaliste attend sa remise en liberté pour la fin de la journée, presque quatre mois après son incarcération le 7 mai 2013. « Si nous sommes soulagés de la libération de Moussaye Avenir de la Tchiré, sa condamnation, tout comme celles de ses deux confrères Eric Topona et Jean Etienne Laokolé, trahit l’intention des autorités tchadiennes d’intimider les acteurs de l’information et d’imposer l’autocensure chez leurs critiques. N’oublions pas que ces trois hommes ont croupi dans leurs cellules pendant plus de 100 jours dans l’attente d’une audience avec un juge. Nous demandons à nouveau l’abandon de toutes les charges retenues à l’encontre des trois journalistes ainsi que l’annulation de cette amende excessive », a déclaré Reporters sans frontières. ..

– 21 août 2013, liberté de la presse – Eric Topona et Jean Laokelé « condamnés pour les faire taire », afrik.com

… Le journaliste Eric Topona et le blogueur Jean Laokolé accusés de complot début mai à l’encontre du Président se sont vus condamnés à une peine de trois ans de prison avec sursis. .. Le secrétaire général de l’Union des Journalistes Tchadiens (UJT) et ancien journaliste de la radio nationale Eric Topona a été emprisonné le 6 mai. Jean Etienne Laokolé, auteur, activiste, blogueur et travailleur humanitaire tchadien, a été incarcéré le 22 mars. .. Selon Reporters sans frontières, ces trois journalistes « ne sont pas des comploteurs » mais « des acteurs de l’information indépendants ou proches de l’opposition qui assurent une couverture critique de la situation au Tchad ». ..

– 14 août 2013, liberté de la presse – RSF lance une pétition pour les journalistes emprisonnés à N’Djaména, fr.rsf.org

– 20 juin 2013, liberté de la presse – Reporters sans frontières empêchée de se rendre à N’Djaména, fr.rsf.org

Reporters sans frontières dénonce avec la plus vive énergie le comportement des autorités tchadiennes qui, par des manœuvres dilatoires, viennent de faire échouer une mission de l’organisation à N’Djaména. Le responsable du Bureau Afrique de RSF devait se rendre au Tchad du 20 au 25 juin 2013 pour s’entretenir avec des journalistes tchadiens, rendre visite à ses confrères emprisonnés (Eric Topona, Moussaye Avenir de la Tchiré et Jean Laokolé) et être reçu par certaines autorités de l’Etat. Sa demande de visa n’a pas abouti, pour un prétexte fallacieux. ..

– 6 juin 2013, liberté de la presse – Déjà un mois de détention pour les journalistes Eric Topona et Moussaye Avenir de la Tchiré, fr.rsf.org

Reporters sans frontières adresse un message de soutien et de solidarité aux journalistes Eric Topona et Moussaye Avenir de la Tchiré, ainsi qu’à l’écrivain et blogueur Jean Laokolé, tous trois détenus dans le camp d’Amsinene, à Ndjaména. Les deux premiers ont été arrêtés par les autorités tchadiennes les 6 et 7 mai 2013 tandis que le troisième est emprisonné depuis le 22 mars dernier. L’organisation réitère sa demande en faveur de leur libération immédiate. ..

– 9 mai 2013, liberté de la presse – RSF : Un nouveau journaliste arrêté à Ndjaména, un blogueur réfugié au Sénégal expulsé vers la Guinée, fr.rsf.org

Reporters sans frontières dénonce la vague d’arrestations sans précédent de journalistes et collaborateurs de médias orchestrée depuis quelques jours par les autorités tchadiennes. Deux nouveaux acteurs de l’information sont désormais menacés : après le journaliste Eric Topona, secrétaire général de l’Union des journalistes tchadiens (UJT) et le blogueur Jean Etienne Laokolé, tous deux détenus, c’est au tour de Moussaye Avenir de la Tchiré, directeur de publication du journal Abba Garde et trésorier de l’Union des journalistes tchadiens et du blogueur tchadien en exil à Dakar, Makaila Nguebla, de subir les foudres des autorités. Ces dernières tentent d’obtenir l’extradition vers le Tchad de Makaila Nguebla, qui a déjà été expulsé, dans la nuit du 7 au 8 mai, vers la Guinée-Conakry. Moussaye Avenir de la Tchiré a lui été arrêté le 7 mai au soir. Il serait poursuivi pour « incitation à la haine et au soulèvement populaire ». ..

– 6 mai 2013, liberté de la presse  + répression des opposants – le secrétaire général de l’Union des journalistes tchadiens incarcéré, rfi.fr

Eric Topona, secrétaire général de l’Union des journalistes tchadiens, s’était vu convoqué à 8h, au palais de justice, lundi 6 mai. Il en est ressorti encadré par les gendarmes et inculpé pour atteinte à l’ordre constitutionnel. Le journaliste Eric Topona, fils d’un opposant politique, est actuellement détenu à la maison d’arrêt d’Amsinene, dans la banlieue de Ndjamena. Il est poursuivi dans le cadre des suites de l’affaire Jean Laokolé, un jeune blogueur, également fils d’opposant, accusé de diffamation et lui aussi en prison. ..

– 6 mai 2013, liberté de la presse  + répression des opposants – Un journaliste arrêté après sa convocation au palais de justice, fr.rsf.org

… Selon les informations récoltées par RSF, Eric Topona a été convoqué par le juge d’instruction du 3ème cabinet pour une « affaire le concernant ». Le journaliste est actuellement détenu, sous mandat de dépôt, à la maison d’arrêt d’Amsinene dans la banlieue de N’Djamena. Il a été inculpé pour « atteinte à l’ordre constitutionnelle ». Son arrestation intervient alors que le blogueur Jean Etienne Laokolé, est détenu depuis le 22 mars 2013. Les deux hommes ont contribué à la publication en ligne d’un citoyen tchadien en exil, Le blog de Makaïla, qui est très critique du gouvernement. Eric Topona a déjà fait l’objet, en 2012, de menaces que des médias locaux avaient alors attribué à des officiels. Le 24 juin 2012, à N’Djaména, le journaliste avait été renversé par une moto. ..

– 31 décembre 2012, liberté de la presse – Intimidations, poursuites et enlèvements : fin d’année inquiétante pour la presse tchadienne, fr.rsf.org

Adam Ali Adam, journaliste du N’Djamena Al Djadida, a été enlevé le 15 décembre 2012 à Khartoum (capitale du Soudan) où il effectue des études universitaires. Au cours de ces derniers mois, le jeune homme avait été ciblé par des menaces en raison de ses écrits sévères à l’égard du gouvernement. Ses proches n’ont plus aucune nouvelle de lui depuis sa disparition. Sa localisation et l’identité de ses ravisseurs restent inconnues, mais des rumeurs circulent sur son extradition vers N’Djaména. Plusieurs incidents ont visé l’équipe rédactionnelle du très populaire bi-mensuel Abba Garde après la publication d’un numéro particulièrement critique envers le président du groupe parlementaire du Mouvement patriotique du salut (MPS), actuellement au pouvoir. Le directeur de publication du magazine, Moussaye Avenir de la Tchiré, a reçu pendant plusieurs jours des menaces téléphoniques avant de les voir se concrétiser par l’enlèvement de l’un des journalistes de sa rédaction, Franck Mbaidje Mbaidogotar. Ce dernier a été kidnappé le 26 décembre 2012 par des hommes portant l’uniforme de la gendarmerie, qui l’ont sévèrement battu avant de le relâcher. Le journaliste a plusieurs phalanges fracturées. Deux jours plus tard, plusieurs individus non identifiés se sont introduits de nuit au domicile de Moussaye Avenir de la Tchiré. Contacté par RSF, le journaliste affirme que les intrus avaient été envoyés par des hommes politiques, vraisemblablement pour l’assassiner. Moussaye Avenir de la Tchiré fait fréquemment l’objet de pressions et de menaces de la part d’hommes politiques en raison de la liberté d’opinion qu’il accorde à ses rédacteurs. En juin dernier, il faisait partie d’un groupe de journalistes tchadiens qui s’affirmaient menacés par Jean-Bernard Padaré, ministre des Affaires foncières et du domaine. Un mois plus tard, il faisait l’objet d’une tentative d’enlèvement. Jean-Claude Nékim, directeur de publication du journal indépendant N’Djaména Bi-Hebdo, fait toujours l’objet de poursuites judiciaires pour avoir relayé dans son journal une pétition « contre la mal-gouvernance » et « l’arbitraire du pouvoir Deby » et pour avoir par la suite publié une caricature de son procès. ..

– 5 octobre 2012, liberté de la presse – Au Tchad, acharnement judiciaire contre N’Djamena Bi-Hebdo, cpj.org

– 19 septembre 2012, liberté de la presse – RFI : Au Tchad, trois syndicalistes et un directeur de journal condamnés pour diffamation, rfi.fr

… dix-huit mois de prison avec sursis pour trois syndicalistes. Quant au directeur de la publication de N’Djamena Bi-Hebdo, il est condamné à 12 mois de prison avec sursis pour diffamation, mais surtout le journal est suspendu pour trois mois. Tous les quatre étaient accusés de diffamation et d’incitation à la haine raciale. A l’origine de ce procès, la publication d’une pétition dénonçant l’accaparement des ressources du Tchad par la famille du président de la République. ..

– 4 juin 2010, liberté de la presse – soulagement après le rejet par les députés d’un projet de loi sur la presse encore trop répressif, fr.rsf.org

– 19 août 2010, liberté de la presse – RSF demande à Deby de ne pas promulguer la nouvelle loi sur la presse, lemonde.fr, communiqué RSF : Adoption d’une loi sur la presse encore trop répressive, fr.rsf.org

… Le 18 août, une nouvelle loi sur la presse a été adoptée par l’Assemblée nationale à 82 voix pour, 2 voix contre et 11 abstentions. Celle-ci supprime les peines de prison pour les délits de presse (diffamation et injures) ainsi que le délit d’offense au chef de l’Etat, figurant dans l’ancienne loi. Mais des peines d’emprisonnement de six mois à un an, des amendes de 100 000 à 1 million de francs CFA (150 à 1 500 euros) ainsi que des suspensions de parution de six mois sont introduites pour des « crimes » comme l’incitation à la haine raciale ou ethnique et l’apologie de la violence. « Cette dernière disposition n’est pas assez claire et laisse la place à des interprétations extensives qui peuvent se retourner contre les journalistes » … Jean-Claude Nekim : « L’introduction de la nouvelle peine de suspension de parution des journaux est une condamnation à mort pour la presse. »

* * *


– 3.5 Répression et assassinats d’opposants

– 6 octobre 2013, répression des opposants – Injustice/Défection: L’interview exclusive à Tchadanthropus du fonctionnaire des Affaires étrangères du Tchad, Mr Mahamat Taher Ali Nanaye. (Voir Vidéo, ne fonctionne pas ?), letchadanthropus-tribune.com

Mr Mahamat Taher Ali NANAYE, fonctionnaire au ministère des Affaires étrangères du Tchad, a quitté le navire du régime d’Idriss Deby, à cause des multiples injustices qu’il a constatées au quotidien et sur sa modeste personne. Il y a juste 6 mois, cet homme a subi la torture dans l’enceinte de la police politique (ANS) du régime. Il a été enlevé de sa voiture, battu, menotté, et jeté en pâture dans une cour, puis enfermé dans une cellule sans la moindre explication. Pendant 5 jours, il a été laissé avec des blessures aux bras, sur les jambes, et des ecchymoses partout. ..

– 4 octobre 2013, répression des opposants – Une insécurité criarde, silence on Nous tue, ndjamena-matin.com

… Les dernières victimes du système répressif de Deby sont Monsieur Christian Ngardoum Mornondé, l’ex Directeur National de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) et Maitre Abaye Khauswe Menwa, Vice-président de la Chambre des Huissiers du Tchad. Cependant l’assassin de Me Abaye et celui du trésorier de Mongo l’an dernier est connu par les gendarmes, un certain Saleh Hassan Bergou. Il est un ancien gendarme et complice des généraux DG sortants et actuels de la gendarmerie nationale mais l’auteur n’est jamais inquiété de son forfait car il a une assurance sure. ..

– 20 septembre 2013, répression des opposants – Coordination des Partis Politiques pour la Défense de la Constitution (CPDC): Communiqué de presse, tchadactuel.com, tchadpages.com

un pays candidat au conseil de sécurité de l’ONU ne peut pas continuer à s’illustrer dans les violations repétées des droits de l’homme et dans la déstabilisation des pays voisins comme c’est le cas en République Centrafriaine d’autres part

– 11 septembre 2013, répression des opposants, La Raddho inquiète sur le sort d’un syndicaliste tchadien en exil à Khartoum, rfi.fr

La Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho) s’inquiète du sort de Djibrine Assali Hamdallah. L’ancien secrétaire général de l’Union des syndicats tchadiens, contraint à l’exil à Khartoum depuis 2008, a été arrêté par les autorités soudanaises, il y a deux semaines. Depuis, il est détenu à huis clos et sa famille n’a plus de nouvelles de lui. La Raddho redoute que Karthoum n’extrade Djibrine Assali Hamdallah vers Ndjamena. Depuis le 15 janvier 2010, date de l’accord entre le Tchad et le Soudan, plusieurs opposants et rebelles tchadiens ont été arrêtés par le gouvernement d’Omar el-Béchir et remis aux autorités tchadiennes. ..

– 5 septembre 2013, répression des opposants + liberté de la presse – Bruxelles: audition au Parlement Européen du blogueur tchadien Makaila Nguebla (lettre du continent), makaila.over-blog.com

Le journaliste et blogueur tchadien Makaila Nguebla, s’en est violemment pris au régime d’Idriss Deby lors d’une audition de prés d’une heure, le 28 août devant la commission du développement, de l’Union Européenne à Bruxelles Il était invité par la présidence de cette commission, l’europ-députée Eva Joly. Actuellement demandeur d’asile provisoirement basé en France, Makaila Nguebla a notamment dénonce les violations des droits de l’homme dont se rendait coupable, selon lui, l’Agence Nationale pour la Sécurité (ANS), la gestion clanique du pouvoir ou encore le pillage des ressources pétrolières. Il a également évoqué la récente condamnation à trois (3) ans de prison avec sursis du Secrétaire général de l’Union des journalistes tchadiens (UJT), Eric Topona et de l’écrivain Jean Laokolé. ..

– 4 septembre 2013, répression des opposants – levée de l’immunité des députés Lama Tchindébé et Saleh Kebzabo : Quand le parlement dit NON à l’exécutif: Le paradoxe tchadien (Le Pays), fr.africatime.com

– 2 septembre 2013, répression des opposants – Le Parlement tchadien examine les demandes de levée de l’immunité parlementaire de deux députés, rfi.fr

… Le député Saleh Kebzabo, lui, est poursuivi par le parquet pour diffamation et atteinte à l’autorité judiciaire. La commission en charge du dossier conclut : « Du fait du défaut de qualité du demandeur, des vices de procédure constatés et de la mauvaise qualification des faits, la demande de l’immunité parlementaire du député Saleh Kebzabo est irrecevable ». ..

– 6 août 2013, répression des opposants – Disparition d’Ibni Oumar Mahamat Saleh : Le non lieu qui enfonce définitivement Idriss Deby et son régime, mact-chad.com

– 1er août 2013, répression des opposants + France – Les fils d’Ibni Oumar Mahamat Saleh entendus à Paris (Lettre du Continent), tchadonline.com

La juge d’instruction française Emmanuelle Ducos a procédé, le 18 juillet, aux auditions d’Hicham Ibni Oumar et de Mohamed Ibni Oumar Saleh dans le cadre de la plainte que ces derniers ont déposée l’an dernier pour « enlèvement et séquestration, tortures et actes inhumains » concernant leur père, Ibni Oumar Mahamat Saleh. Ce dernier, fondateur du Parti pour les libertés et le développement (PLD) et principale figure de l’opposition tchadienne, a disparu à N’Djamena en février 2008. Il s’agit des premières auditions en France dans cette affaire à rebondissements que la justice tchadienne a, pour sa part, classée le 25 juillet. La juge Ducos avait débuté son enquête malgré l’opposition du parquet. Fin juin, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris a donné raison à la magistrate, considérant que les critères juridiques étaient réunis pour autoriser ses investigations. Magistrate au pôle « génocide et crimes contre l’humanité » du TGI de Paris, Emmanuelle Ducos travaille sur ce dossier avec son confrère David de Pas. Elle envisage de se rendre prochainement au Tchad, pour entendre notamment les principaux suspects désignés dans cette plainte. La plupart appartiennent à la famille ou au cercle rapproché du président tchadien Idriss Deby. Ces deux juges viennent de s’illustrer pour avoir renvoyé devant la cour d’assises de Paris l’ancien officier de l’armée rwandaise Pascal Simbikangwa pour « complicité de génocide ».

– 26 juillet 2013, répression des opposants – le gouvernement réclame la levée d’immunité de deux députés, rfi.fr

– 26 juillet 2013, répression des opposants – Disparition de Ibni Oumar Mahamat Saleh : la justice tchadienne prononce un non-lieu, jeuneafrique.com

Après quatre années d’instruction, la justice tchadienne a décidé de prononcer un non-lieu dans l’affaire des personnes disparues – dont le chef de la principale coalition de l’opposition Ibni Oumar Mahamat Saleh – lors d’une offensive rebelle parvenue jusqu’aux portes du palais présidentiel à N’Djamena en février 2008. La justice tchadienne jette l’éponge. Faute d’avoir pu « identifier les auteurs, coauteurs et complices » dans l’affaire des personnes disparues lors d’une offensive rebelle de février 2008 à N’Djamena, la justice a rendu une ordonnance de non-lieu dont l’AFP a obtenu copie le jeudi 25 juillet. Dans ce document, la justice souligne toutefois « l’implication incontestable des forces gouvernementales » dans la « détention illégale » de Lol Mahamat Choua, même si l’enquête « n’a pas permis de citer nommément le ou les commanditaires ». L’opposant avait recouvré la liberté quelques semaines plus tard avec une autre figure de la politique tchadienne, Ngarléji Yorongar. .. Dans leur ordonnance de non-lieu, les magistrats affirment de facto s’être heurtés à un mur de silence pendant quatre ans, .. En avril 2012, la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), la Ligue tchadienne des droits de l’Homme (LTDH) et l’Association tchadienne pour la promotion et la défense des droits de l’Homme (ATPDH) avaient fustigé « l’impunité » dont bénéficiaient responsables civils et militaires dans ce dossier. ..

– 25 juillet 2013, répression des opposants – nouvelle impasse dans la procédure sur la disparition de l’opposant Ibni Oumar Saleh, rfi.fr

– 12 juillet 2013, répression des opposants – Un vent répressif s’abat sur le Tchad, la-croix.com

Au côté des troupes françaises de retour du Mali, un détachement des armées malienne et tchadienne (ainsi que des unités des dix pays africains engagés au Mali) défilera sur les Champs-Élysées, dimanche 14 juillet. Une consécration pour le Tchad, qui a envoyé au Mali 2 000 soldats combattre auprès des Français dès le mois de janvier. Cependant, l’heure n’est pas aux réjouissances dans ce pays. La peur d’être arrêté, emprisonné, éliminé par les agents du président Idriss Déby domine les esprits depuis des semaines. Arrestations d’opposants, villes quadrillées par l’armée, population contrôlée, surveillée et fouillée à tout moment, le climat est particulièrement tendu. .. Cette fois, tout a commencé, avec la nouvelle d’un « coup d’État manqué », le 1er  mai. Ce jour-là, les forces de sécurité ont investi une concession où Moussa Tao Mahamat, un ancien chef rebelle, participait à une réunion politique. Selon les autorités, il se préparait un coup d’État. Bilan de l’opération selon Amnesty International : huit morts, de nombreux blessés et une trentaine de jeunes gens arrêtés. Au cours de cette intervention, les forces de sécurité auraient trouvé la liste des membres du futur gouvernement putschiste. Cinq députés – Saleh Makki, Malloum Kadre, Gali Gatta Ngothé, Ngarlejy Yorongar et Routouang Yoma Golong  – sont arrêtés par les forces de l’ordre entre les 1er et 7 mai. Un sixième, Saleh Kebzabo, leur échappe car il est à l’étranger. .. Le 2 mai, au tour de l’armée d’être touchée. Trois officiers supérieurs – le directeur de la justice militaire, le général David Ngomine Beadmadji ; le gouverneur de la région de Salamat, le colonel Ngaro Ahidjo ; le général Assie Assoue – sont arrêtés. Les journalistes n’échappent pas à cette vague. Deux sont arrêtés, Éric Topona, le secrétaire général de l’Union des journalistes tchadiens (UJT), Moussaye Avenir de La Tchiré, rédacteur en chef du journal Abba Garde. Un mois plus tôt, le 30 mars, le blogueur Jean Laoukolé avait été jeté en prison. « Aujourd’hui, les jeunes gens de la réunion politique, les journalistes et un député sont toujours en prison. Les autres sont en liberté provisoire. Mais ils savent qu’ils peuvent être arrêtés à tout moment », s’inquiète Christian Mukosa.  « Menaces de coup d’État, rumeurs selon lesquelles les mouvements rebelles se réorganisent, peur d’une attaque islamiste… Idriss Déby en profite pour museler son opposition », constate à son tour Florent Geel, du bureau Afrique de la FIDH. Idriss Déby « tout puissant » depuis l’intervention au Mali:  « En aidant la France au Mali, Idriss Déby a gagné le droit, à ses propres yeux, de faire le ménage avec son opposition, analyse Valentin Baldal. Il se sent tout-puissant. Il pense qu’il peut agir comme il veut, quand il veut et contre qui il veut. Ce climat d’impunité soulève la crainte des gens. Personne n’ose critiquer ouvertement le président. » Le journaliste de Radio FM Liberté, Blaise Djimadoum Ngarngoune, le confirme, de N’Djamena, à visage découvert: « La situation des droits de l’homme n’a jamais été très brillante au Tchad, mais depuis que l’armée tchadienne s’est engagée au Mali, le président Déby se croit tout permis. Les journalistes travaillent avec une épée de Damoclès sur la tête. Beaucoup de mes camarades ont très peur d’être arrêtés s’ils évoquent la corruption, la confiscation de la manne pétrolière par le régime… Alors, ils préfèrent s’autocensurer, éviter les sujets qui fâchent. » …

– 22 mai 2013, répression des opposants – Makaila et les autres victimes d’Idriss Déby et des compromissions franco-tchadiennes, survie.org

… Le « crime » qui a valu son expulsion à Makaila ? Avoir supposément incité les jeunes (et les moins jeunes) tchadiens à renverser le régime. Fin mars, ce blogueur connu au Tchad pour son engagement et sa capacité à dévoiler des scandales sur la corruption et la répression au Tchad se trouvait au Forum Social Mondial de Tunis où il a pris l’initiative d’organiser une conférence de presse sur la situation au Tchad à laquelle il a invité un représentant de Survie à s’exprimer. .. Outre ses activités à Tunis, la DST sénégalaise, documents à l’appui, a reproché à Makaila ses contacts avec des journalistes et blogueurs actuellement emprisonnés au Tchad, Eric Topona et Moussaye Avenir de la Tchiré, arrêtés le 6 mai et Jean Laokolé, détenu depuis le 23 mars. Makaila et ses confrères sont les cibles d’une vaste chasse aux sorcières lancée par la dictature qui a pris de l’ampleur avec le dévoilement début mai par le régime d’une supposée tentative de déstabilisation qui s’est soldée par l’arrestation d’une dizaine de personnalités politiques et militaires, dont certaines ont été détenues sans éléments probants par les Renseignements généraux tchadiens, dans des conditions qui ont suscité la colère de leurs avocats. Le député d’opposition Gali Gatta NGothé figure parmi les inculpés, lui qui il y a un an avait échappé à un complot du régime contre sa personne lui ayant valu une période de détention pour « délit de braconnage ». .. C’est dans ce contexte extrêmement tendu au Tchad que plusieurs médias français ont relayé le projet des autorités françaises de faire défiler les troupes tchadiennes le 14 juillet, sur les Champs Elysées. ..

– 17 mai 2013, répression des opposants – Coalition au Sénégal pour le blogueur Makaïla Nguebla, expulsé vers la Guinée, rfi.fr

… Tous sont unis pour le retour du blogueur : Amnesty International, la Raddho, la Ligue des droits de l’homme, la fédération internationale des journalistes, RSF, le Réseau des Blogueurs, le Congad. Ensemble, ils ont créé le Dale, la coalition Droit d’Asile et liberté d’expression. ..

– 17 mai 2013, répression des opposants – Malgré le risque d’arrestation, l’opposant Saleh Kebzabo se dit prêt à rentrer au Tchad, koaci.com

– 17 mai 2013, répression des opposants – Quatre mandats d’arrêt internationaux émis contre d’anciens proches d’Habré au Tchad, lemonde.fr

– 15 mai 2013, répression des opposants – Espionnage, détentions, pressions : peur tchadienne sur internet, fr.africatime.com

Espionnage électronique : Les circonstances de leur arrestation montrent la fébrilité du régime au regard de ce qui touche aux communications électroniques. Dans le cas Jean Laokolé, qui bloguait sous un nom de plume différent sur la plateforme de Makaila, dévoiler son anonymat requerrait d’espionner depuis le Tchad les communications électroniques envoyées par Makaila. Il en va de même pour Eric Topona, dont les communications électroniques ont également été mises sur table d’enregistrement. Nous en voulons pour preuve les e-mails échangés par ces trois personnes, qui leur ont été signifiés et présentés à la fois par les autorités tchadiennes et les autorités sénégalaises. Il est de ce point de vue étonnant d’imaginer un ministre de la Justice qui voyage avec dans sa serviette, des copies d’e-mails interceptés frauduleusement. Qui est l’Amésys tchadien, du nom de cette entreprise française qui donna au régime de Tripoli les moyens d’espionner électroniquement et même de reconstituer le réseau des opposants du « guide » ? Nous l’apprendrons peut être un jour, peut être jamais. Note R*E: selon une information reçue par R*E, la surveillance serait faite au Tchad par l’état israélien, comme au Togo : sipri.org p7 : « There are strong indications that Israel is a significant supplier of arms to Chad. .. Unofficial sources continue to report that Israel is involved with the supervision of tele-communication interception in Chad… »

– 11 mai 2013, répression des opposants + liberté de la presse – Expulsé du Sénégal vers la Guinée, le blogueur tchadien Makaila Nguebla se livre, afrik.com

Le Tchadien Makaila Nguebla, activiste des droits de l’homme et journaliste-blogueur, a été expulsé le 7 mai dernier du Sénégal où il vivait depuis 2005 vers la Guinée. .. La tentative ces derniers jours de déstabilisation du régime d’Idriss Deby aurait-elle un lien avec l’expulsion du blogueur par les autorités sénégalaises ? En tous cas, les évènements se sont enchaînés très rapidement pour le Tchadien qui a été pris de court. « Je précise que j’ai été convoqué à la Direction de Surveillance du Territoire (DST) de Dakar deux jours après la visite de travail du ministre tchadien de la Justice à Dakar, a déclaré Makaila Nguebla. Et, au cours de cette visite, ce ministre a rencontré les autorités de plus haut niveau dont le Président Macky Sall. Je me dis franchement que tout a été planifié à ce moment là. Puisque quand j’étais dans les locaux de la Direction de Surveillance du Territoire (DST), le Directeur de cette direction recevait au téléphone des ordres d’un responsable de la présidence Sénégalaise. »

– 9 mai 2013, répression des opposants – FIDH + LTDH + APTDH : vague de répression sur fond de tensions militaires, fidh.org

Le 1er mai 2013, les autorités tchadiennes ont annoncé avoir déjoué « une conspiration » dont les instigateurs auraient été arrêtés à la caserne de Gassi, une division de blindés de la garde présidentielle à la sortie sud de Ndjamena, et à proximité de l’église évangélique 22 dans le 7e arrondissement de Ndjamena. Selon les informations disponibles, ces arrestations auraient donné lieu à des combats entre soldats de la garde présidentielle, des militaires et des civils, qui auraient causé entre 3 et 8 morts selon les versions ainsi qu’une quinzaine de blessés. Une vingtaine de personnes auraient été arrêtées au cours de ces interventions et dans les jours qui ont suivi, notamment l’ancien rebelle, Moussa Tao Mahamat. Le nombre exact de personnes arrêtées le 1er mai n’a, à ce jour, pas été rendu public. Le soir du 1er mai, le député d’opposition Saleh Makki de la Coordination des partis politiques pour la défense de la Constitution (CPDC) était arrêté chez lui. En l’espace de quelques jours, ce sont deux députés, deux généraux et un colonel qui ont été arrêtés : il s’agit du général Weiding Assi Assoue, ancien ministre de la défense et ex-chef d’État major, du général David Beadmadji Gomine, directeur de la justice militaire, qui a depuis été libéré pour raison de santé mais demeure inculpé et du colonel Ahidjo, actuel Gouverneur du Salama ; ainsi que de Mahamat Malloum Kadre, député du Mouvement patriotique du salut (MPS, le parti du président Déby) et le député Saleh Makki. .. A l’issu des auditions, les députés Gali Gata Ngoté et Routouang Yoma Golom ont été inculpés de « complot et d’atteinte à l’ordre constitutionnel » et incarcérés. Le député Ngarjely Yorongar a quant à lui été libér et reste à la disposition de la justice en tant que témoin. Saleh Kebzabo est toujours en dehors du pays. .. Le 8 mai 2013, la justice a de nouveau reporté au 14 mai prochain, le procès en appel des trois membres de l’Union des Syndicats du Tchad (UST), MM. François Djondang, Michel Barka et Younous Mahadjir, respectivement secrétaire général, président et vice-président de l’UST, condamnés en première instance pour « incitation à la haine ethnique ». Le 18 septembre 2012, la Chambre correctionnelle de citation directe du Tribunal de première instance de N’Djamena les avait condamné à 18 mois de prison avec sursis et une amende de 1,5 millions de francs CFA (environ 2 290 euros) pour « incitation à la haine ethnique » à la suite d’une pétition de l’UST datée du 1er septembre 2012 qui protestait notamment contre « la cherté de la vie » et « la paupérisation de la population », imputées à la mauvaise gestion et la corruption des autorités (voir fidh.org).

– 7 mai 2013, répression des opposants – quatre députés convoqués par la police judiciaire, rfi.fr

Suite à la tentative présumée de déstabilisation au Tchad, au moins sept personnes ont déjà été arrêtées. La police judiciaire a fait une descente aux domiciles de deux députés d’opposition, Saleh Kebzabo et Gali Gata Ngoté. Selon plusieurs sources au Parlement tchadien, le ministère de la Justice a demandé à l’Assemblée de permettre l’audition par la police judiciaire de quatre députés. .. Il y a d’abord Saleh Kebzabo, président de l’UNDR (l’Union nationale pour le développement et le renouveau) et chef de file de la CPDC (Coordination des partis politiques pour la défense de la Constitution). Il n’est pas présent dans le pays, il est au Parlement africain, l’organe consultatif de l’Union africaine. Mais ce mardi matin aux environs de 9h15, le directeur de la police judiciaire et trois commissaires sont passés chez lui sans expliquer le motif. Même chose chez Gali Gata Ngoté, lui aussi député et membre de la CPDC. Lui aussi était absent car il était à l’Assemblée. Ces deux descentes ont provoqué beaucoup d’inquiétude dans les rangs de l’opposition. Au même moment, le ministère de la Justice déposait une lettre au Parlement pour demander à ce que quatre députés, Saleh Kebzabo, Gali Gata Ngoté, mais aussi Ngarjely Yorongar, le président du parti FAR, l’autre grand parti d’opposition, et l’ancien ministre Routouang Yoma Golom puissent être entendus par la police judiciaire.

– 3 mai 2013, répression des opposants – Tchad: Qui veut poignarder Déby dans le dos?, linfodrome.com

– 2 mai 2013, répression des opposants – le régime dit avoir déjoué une tentative de déstabilisation ayant fait plusieurs morts, lemonde.fr

– 2 mai 2013, répression des opposants – La liste des personnes arrêtés pour le présumé…, jeune-tchad.over-blog.com

La liste des personnes arrêtés pour le présumé tentative de coup d’État d’hier. Saleh Deby Itno Directeur général de la douane serait arrêté, Le professeur Khalil Alio enseignant chercheur à l’université de N’Djamena, Le général Weding Assi Assou, Le général Goumine Directeur de la justice militaire, Le députés Mahamat Malloum Kadre du MPS, Le député Mahamat Saleh Macky de l’opposition, Le député Saleh Kebzabo lui qui serait sur la liste aurait pris la fuite hier à 19h vers le Cameroun.

– 26 avril 2013, répression des opposants – communiqué Forces Vives en Exil : Instabilité gouvernementale au Tchad : un revanchard au Ministère de la Justice !makaila.over-blog.com

… Nous sommes beaucoup plus préoccupés par la nomination de Jean Bernard Padaré au Ministère de la Justice,  un département qui se distingue par son  manque d’indépendance au Tchad. ..

– 5 mars 2013, répression opposants: Ibni Oumar Mahamet Saleh – Survie : Déby redevient fréquentable, l’impunite de ses crimes demeure, survie.org

L’affaire Ibni Oumar Mahamet Saleh, du nom de cet opposant tchadien disparu il y a cinq ans est emblématique de l’impunité des crimes commis par le régime tchadien. Une impunité qui menace d’être renforcée par les négociations diplomatiques qui ont amené à l’intervention tchadienne au Mali. … La commission d’enquête tchadienne créée sous la pression internationale, dépourvue de moyens suffisants, n’a jamais pu aller au bout de son travail, le pouvoir tchadien s’étant empressé d’enterrer ses conclusions, publiées en juillet 2008, en créant un un « comité de suivi » uniquement composé de proches de Déby. L’élimination d’Ibni par le pouvoir tchadien ne fait pourtant aujourd’hui aucun doute. Une rencontre de commémoration a été organisée à Paris, dans un amphithéâtre de Sciences Po, le 1er février dernier, par le comité de soutien à Ibni et sa famille, avec la participation du sénateur Jean- Pierre Sueur, de nombreux opposants tchadiens et de membres d’ONG (Amnesty International, ACAT) qui suivent attentivement ce dossier. Un point sur les démarches en cours et les obstacles rencontrés a été établi par les participants. S’il y a peu à attendre de la commission de suivi tchadienne, qui ne s’est réunie qu’une fois, l’instruction des plaintes déposées par la famille d’Ibni auprès du TGI de Paris suit son cours. La présence à établir d’un capitaine de police français sur les lieux de détention d’Ibni, pourrait s’avérer déterminante pour la suite de l’enquête, étant donné les réticences du tribunal de grande instance de Paris à enquêter sur un dossier jugé trop « tchadien ». L’armée française doit parler L’activisme du sénateur Jean-Pierre Sueur et du député Gaëtan Gorce a également beaucoup contribué a faire progresser cette affaire. En janvier 2012, les deux parlementaires demandaient au procureur de police de Paris de saisir la Cour pénale internationale sur cette affaire. Jean-Pierre Sueur est par ailleurs le promoteur d’une loi visant à faire supprimer les verrous rendant ineffective la compétence extra-territoriale des juges français à l’égard des auteurs de crimes contre l’humanité, crimes de guerre et génocides et qui devrait être soumise au Sénat dans les prochaines semaines. Des démarches répétées auprès de l’Elysée et des ministères ont conduit à la déclassification d’une partie des télégrammes diplomatiques échangés au cours de la détention d’Ibni. Pour certains observateurs, la connaissance précise par l’armée française de ce qui s’est passé à N’Djamena durant cette détention est évidente. Un colonel de l’armée française, Jean-Marc Gadoullet, se serait trouvé aux côtés d’Idriss Déby pendant les opérations. Il recevra quelques mois plus tard la Légion d’honneur des mains de Nicolas Sarkozy (avant de refaire surface il y a un peu plus d’un an dans des aventures barbouzardes au Mali). Si les enregistrements des communications interceptées par le renseignement mili­ taire français permettraient probablement de connaître les faits et leurs responsa­ bles, il demeure à ce stade difficile d’obtenir leur déclassification, selon Jean-Pierre Sueur, interrogé à ce sujet au cours de la conférence de Sciences-Po. .. Si certains élus français, comme Jean-Pierre Sueur osent encore affirmer qu’« il n’y a jamais aucun intérêt supérieur, diplomatique ou stratégique, qui fasse qu’un pays comme la France puisse accepter de cautionner les violations des Droits de l’homme », c’est loin d’être la ligne empruntée par la diplomatie française, qui a fait le choix d’oublier la nature répressive, criminelle et clanique de certaines troupes africaines qu’elle est allée chercher pour combattre au Mali.

– 4 février 2013, répression des opposants (Ibni Oumar Mahamat Saleh) – Affaire IBNI, « Nous allons continuer » par Gaëtan Gorce (sénateur PS), tchadenligne.com

Cinq années au fond sans véritable espoir, comme si la vie d’un homme comptait pour rien. Rien face au sentiment d’impunité d’un triste (mais enrichi) dictateur africain parmi d’autres. Rien face à la cynique paresse de dirigeants ne voyant guère l’intérêt de s’encombrer d’un dossier sans issue qui empoisonnerait les relations avec un régime que la France a elle-même mis en place. L’affaire malienne en témoigne : qui voudrait aujourd’hui, 5 ans après les faits, chercher des poux dans la tête au seul chef d’État africain qui ait dépêché ses troupes aux cotés de nos soldats engagés au Sahel ? Et pourtant nous allons continuer…

– 1er février 2013, répression opposants (Ibni Oumar Mahamat Saleh) – Amnesty : Justice pour le dirigeant de l’opposition «disparu» il y a cinq ans, amnesty.fr

– 17 décembre 2012, répression des opposants – Syndicats et partis politiques interdits de participer aux obsèques de Gustave Mbailaou, letchadanthropus-tribune.com

Mbailaou Gustave Bétar est décédé en prison alors qu’il purgeait une peine de 3 mois d’emprisonnement ferme pour n’avoir pas su contenir un fou rire au prononcé du verdict sévère du Tribunal correctionnel de N’Djamena du 18 septembre 2012 à l’encontre de ses collègues, leaders syndicaux, et du Directeur de publication de N’Djamena Bi-Hebdo. Le procureur général près la Cour d’appel de N’Djamena a beau expliqué que le syndicaliste emprisonné serait décédé de varicelle, personne au Tchad ne croit à cette version, pas même les journalistes de la télé Tchad qui ont tout fait pour ne pas faire un gros plan sur les photos de l’intéressé dont on dit qu’il avait le visage complètement défiguré.

– 4 décembre 2012, répression des opposants + France – Communiqué de JP Sueur et GGorce (sénateurs), Amnesty International et de l’action des chrétiens contre la Torture (ACAT) : La France doit continuer d’exiger la vérité sur la disparition de l’opposant tchadien Ibni Oumar Mahamat Saleh, gorce.typepad.fr

– 10 novembre 2012, répression des opposants – Le fantôme d’Ibni hante l’Elysée (La lettre du Continent), letchadanthropus-tribune.com

… En réaction à la plainte déposée en mai par les deux fils de l’opposant – Hicham Ibni Oumar, de nationalité française, et Ibni Oumar Mohamed Saleh, le parquet a botté en touche en demandant aux parties civiles de revoir leur copie en requalifiant les faits. Ces réquisitions ont totalement dérouté leurs avocats, ces derniers évoquant même un« abîme de perplexité ». Témoignages et documents à l’appui, cette plainte défendue par le cabinet Bourdon, Voituriez & Burget a été motivée par les faits réprimés par le code pénal d’enlèvement et de séquestration accompagnée de torture et de traitements inhumains. Mais pour le parquet, qui va jusqu’à évoquer le « décès » de l’opposant, « il ne ressort pas de la plainte que les faits de torture et de traitements inhumains soient réellement dénoncés ». En outre, « les parties civiles ne peuvent valablement soutenir qu’elles sont les victimes directes des traitements inhumains ». Par ailleurs, le parquet estime « qu’il n’est pas permis de disposer d’éléments suffisants justifiant de la présence des deux fils en France à ce jour ». Pour rejeter les arguments du parquet, les avocats s’appuient sur une jurisprudence constante en France selon laquelle les proches d’une victime sont considérées comme victimes elles-mêmes. Dans leurs observations, les mêmes robes noires rappellent que l’un des fils d’Ibni Oumar Mahamat Saleh est français, ce qui justifie à leurs yeux la compétence des juridictions hexagonales à juger cette affaire. Enfin, le code pénal français n’impose pas qu’une victime doive posséder un domicile en France dès l’instant où elle dispose de la nationalité de ce pays…

– 19 septembre 2012, répression des opposants – Amnesty : Le harcèlement judiciaire visant les opposants politiques et les journalistes doit cesser, amnesty.fr

– 19 septembre 2012, répression des opposants – OMCT + FIDH : Condamnation de trois membres de l’Union des Syndicats du Tchad (UST), fidh.org

L’Observatoire a été informé par la Ligue tchadienne des droits de l’homme (LTDH) de la condamnation de membres de l’Union des Syndicats du Tchad (UST), dont MM. François Djondang, Michel Barka et Younous Mahadjir, respectivement secrétaire général, président et vice-président de l’UST. Selon les informations reçues, le 18 septembre 2012, la Chambre correctionnelle de citation directe du Tribunal de première instance de N’Djamena a condamné MM. Djondang, Barka et Mahadjir à 18 mois de prison avec sursis et une amende de 1,5 millions de francs CFA (environ 2 290 euros) pour « incitation à la haine ethnique ». Cette condamnation fait suite à une pétition de l’UST datée du 1er septembre 2012 qui protestait notamment contre « la cherté de la vie » et « la paupérisation de la population », imputées à la mauvaise gestion et la corruption des autorités (voir rappel des faits). ..

– 10 septembre 2012, répression des opposants – trois syndicalistes et un journaliste inculpés pour une pétition contre le régime – Challenges, tchadactuel.com

– 14 mai 2012, répression opposants : Gali Ngoté Gata – le juge Emmanuel Dekembé suspendu par le ministre de la Justice, rfi.fr

Au Tchad, le juge qui a libéré le député de l’opposition Gali Ngoté Gata, condamné en mars pour corruption et complicité de braconnage de phacochères, puis libéré, est suspendu pour violation du secret des délibérations et devrait être traduit devant le Conseil supérieur de la magistrature. ..

– 8 mai 2012, répression des opposants – Harcèlement judiciaire à l’encontre de M. Deuzoumbe Passalet, omct.org

… Selon les informations reçues, M. Daniel Deuzoumbé Passalet a reçu par l’intermédiaire de son avocat une convocation du parquet général le mercredi 9 mai 2012. Cette convocation s’inscrit en suivi des poursuites pour « dénonciation calomnieuse » dans le cadre desquelles M. Deuzoumbé avait été arrêté en décembre 2011, avant d’être relaxé au bénéfice du doute. Le procureur de la République avait fait appel de cette décision (cf. rappel des faits)…

– 24 avril 2012, répression des opposants – le député Gali Ngoté Gata voit sa condamnation annulée en appel (libéré le 24 avril), rfi.fr

La cour d’appel de Moundou a annulé la procédure visant le député d’opposition Gali Ngothé Gatta, condamné en première instance à un an de prison pour corruption et complicité de braconnage. La défense, l’opposition politique au Tchad et plusieurs organisations internationales dont le Parti socialiste français ont dénoncé depuis le début un procès politique, estimant que le braconnage de phacochère était un prétexte. ..

– 14 mars 2012, répression opposants + France – Survie – Tchad : un député incarcéré pour « braconnage », un président criminel accueilli à Marseille, survie.org

Alors que la répression contre les opposants se poursuit au Tchad, quatre ans après la disparition d’Ibni Oumar Mahamet Saleh, Idriss Déby est accueilli triomphalement à Marseille par Nicolas Sarkozy. Les promesses de rupture avec la Françafrique du président-candidat tombent définitivement à l’eau. Le député d’opposition tchadien Gali N’Gothé Gatta a été arrêté le 4 mars par les forces de défense et de sécurité de son pays et placé en garde à vue. Jugé le 6 mars pour braconnage et tentative de corruption, il a été condamné à un an d’emprisonnement ferme malgré des vices de forme dans la procédure et surtout, en dépit de son immunité parlementaire. .. Le harcèlement des parlementaires est une technique récurrente du pouvoir tchadien, comme l’atteste la procédure de levée de l’immunité parlementaire qui pèse sur un autre député tchadien, Saleh Kebzabo. ..

– 9 mars 2012 – répression opposants (Ibni Oumar Mahamat Saleh) + France – La colère épistolaire du ministre tchadien de la Justice, blogs.lexpress.fr

… Datée du 10 février et signée par le Garde des Sceaux, Abdoulaye Sabre Fadoul, cette missive de trois pages est adressée via l’ambassade tchadienne à Paris aux sénateurs socialistes Gaëtan Gorce (Nièvre) et Jean-Pierre Sueur (Loiret), lequel préside en outre la Commission des lois de la Haute Assemblée. Voilà près de quatre ans que les deux élus français plaident inlassablement pour que la vérité éclate quant aux circonstances de la disparition de l’opposant Ibni Oumar Mahamat Saleh, selon toute vraisemblance enlevé et « liquidé », accidentellement ou pas, par les forces loyales à Idriss Déby Itno, chef d’Etat alors en butte à l’offensive de colonnes rebelles parvenues en février 2008 jusqu’au cœur de N’Djamena. A l’évidence, le rédacteur de ce courrier supporte mal l’activisme du tandem sénatorial et le soutien qu’il apporte à la famille du disparu. ..

– 8 mars 2012, répression opposants – affaire Gali NGOTHE GATTA: conférence de presse des députés de l’opposition, makaila.over-blog.com

– 8 mars 2012, répression opposants – le député de l’opposition Gali Ngoté Gata condamné à un an de prison ferme, rfi.fr

– 6 mars 2012, répression opposants (Ibni Oumar Mahamat Saleh) + France – Communiqué de Gaëtan Gorce : courrier reçu du Ministre de la Justice tchadien, gorce.typepad.fr

Gaëtan Gorce vient d’interpeler le Garde des Sceaux, ce soir au Sénat, sur le courrier qui lui a été directement adressé, ainsi qu’à Jean-Pierre Sueur, Président de la Commission des Lois, par le Ministre de la Justice tchadien à propos de l’affaire Ibni Oumar Mahamat Saleh. Voici 4 ans que les deux parlementaires se battent pour obtenir la vérité sur les conditions de la disparition et de la mort probable de ce défenseur des droits de l’homme qui était le premier opposant au Président Déby, dont on n’a plus de nouvelles depuis le 3 février 2008. Au mépris des engagements pris par le gouvernement tchadien auprès de la Communauté Internationale (en particulier auprès de l’Union Européenne et de l’Organisation Internationale de la Francophonie), le Ministre de la Justice du Tchad accuse les deux parlementaires de chercher à intimider les juges tchadiens et les invite à cesser « toute interférence ». Ce type d’intervention directe, d’un gouvernement étranger, auprès de parlementaires d’un autre État pour les empêcher d’accomplir leur mission, est à la fois inédit et inacceptable. Il convient en effet de souligner que la disparition d’Ibni avait fait, voici deux ans, l’objet d’un vote à l’unanimité de l’Assemblée Nationale, exigeant la poursuite et l’approfondissement de l’enquête. La démarche tchadienne est manifestement motivée par le souci de détourner l’attention de l’inertie dont fait preuve la Justice tchadienne qui n’a pas progressé d’un pouce dans ce dossier depuis l’été 2008, conduisant la famille à déposer plainte auprès du Parquet de Paris au chef de torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. L’interpellation de Gaëtan Gorce visait également à placer le gouvernement français devant ses responsabilités. Il lui paraît en effet opportun que le chef de l’Etat, qui a malheureusement souhaité accueillir le Président tchadien à Marseille lundi prochain, et qui s’était engagé à obtenir le règlement de cette affaire, profite de cette occasion pour rappeler à Idriss Déby Itno ses obligations au regard de la Communauté internationale.

– 6 mars 2012, répression opposants (Ibni Oumar Mahamat Saleh) + France – Le dictateur Tchadien est à Paris, invité personnel de M. Sarkozy, lepartidegauche.fr

… Idriss Déby Itno est au pouvoir depuis 21 ans, Deux longues et terribles décennies durant lesquelles,le peuple tchadien a souffert dans une indifférence quasi-totale, les affres d’une des dictatures les plus implacables en Afrique. Frauduleusement réélu » avec le seul soutien de la France de Sarkozy l’an dernier, Idriss Déby Itno, continue les actes de répression. Assassinats des défenseurs des droits de l’homme ou des leaders politiques dont les plus emblématiques sont les meurtres de Me Joseph Behidi, Président de la Ligue Tchadienne des Droit de l’Homme le 16 février 1992 et du Prof. Ibni Oumar Mahamat Saleh, Secrétaire Général du PLD et Porte Parole de la Coordination des Partis Politique pour la Défense de la Constitution (CPDC) en février 2008, modification de la Constitution et fraudes électorales pour pérenniser son pouvoir, musellement de la presse, arrestations arbitraires, exécutions extra judiciaires, détournement des deniers publics, mercenariat etc. Un climat politique exécrable doublé logiquement dans ces conditions, d’une situation socio économique insoutenable. Aujourd’hui, il s’en prend encore aux opposants qui continuent à se battre! Le député de l’opposition Gali Ngoté Gata placé en garde à vue pour complicité de braconnage !!! Avant c’est l’immunité parlementaire dont la levée est demandée de Saleh Kedzabo de l’Union Nationale Pour la Démocratie et le Renouveau, candidat d’opposition à la dernière présidentielle.

– 1er Mars 2012, répression opposants (Ibni Oumar Mahamat Saleh) + France – question de M. Gaëtan Gorce, sénateur, au Ministère des affaires étrangères français :  » Suites de l’enquête concernant la disparition de l’opposant tchadien Ibni Oumar Mahamat Saleh « : senat.fr

– 9 février 2012, répression opposants (Ibni Oumar Mahamat Saleh) + France – Tchad : après quatre années d’impunité, la famille d’Ibni Oumar Mahamat Saleh dépose plainte en France, amnesty.fr

Quatre ans après l’enlèvement à son domicile à N’Djamena  – la capitale du Tchad – de l’opposant Ibni Oumar Mahamat Saleh par des éléments des forces de sécurité tchadiennes, sa famille, assistée par son avocat Maître William Bourdon, a décidé de déposer une plainte en France avec constitution de partie civile pour enlèvement, séquestration, torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Cette plainte a été déposée le 7 février 2012 devant le tribunal de grande instance de Paris. Elle est l’aboutissement logique d’une défaillance de la justice tchadienne. L’ACAT-France et Amnesty International France soutiennent l’initiative de la famille d’Ibni Oumar Mahamat Saleh dans leur quête de vérité et de justice. Ces deux associations ont, à de nombreuses reprises ces dernières années, interpellé les autorités tchadiennes et françaises pour que toute la lumière soit faite sur cette disparition forcée. ..

– 7 février 2012, répression opposants (Ibni Oumar Mahamat Saleh) + France – Compte-rendu de la conférence de presse : disparition de Ibni Oumar Mahamat Saleh, gorce.typepad.fr

En présence de nombreux membres de la famille et d’amis du disparu, ainsi que du secrétaire général adjoint du Parti pour les Libertés et la Démocratie, Jean-Pierre Sueur, Président la Commission des Lois du Sénat, et moi-même avons tenu une nouvelle conférence de presse à l’occasion du 4ème anniversaire de la disparition de l’opposant tchadien Ibni Oumar Mahamat Saleh, dont on est sans nouvelles depuis le 3 février 2008. L’avocat de la famille, William Bourdon, ainsi que les associations ACAT (Association des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture) et Amnesty International étaient présents à nos côtés. Au-delà du rappel de notre solidarité avec la famille Saleh, ce fut également l’occasion de renouveler notre engagement au service de la vérité dans une affaire que la justice et le pouvoir tchadiens s’efforcent de faire oublier. Cette attitude nous oblige à de nouvelles initiatives afin de donner un nouvel élan à l’enquête : – Le Procureur de la République, M. François Molins, a été saisi du dossier par nos soins afin d’examiner la possibilité de demander à la Cour Pénale Internationale d’enquêter pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre, selon les articles 5, 7 et 8 du Statut de Rome ; – Un courrier va être adressé à M. Alain Juppé, Ministre des Affaires Étrangères, lui demandant de saisir, au nom de l’État français, le Comité contre la Torture défini par la Convention contre la torture de New-York en 1984, ratifiée par le Tchad ; – Une plainte va être déposée auprès du Conseil des Droits de l’Homme, organe intergouvernemental du système des Nations Unies, au nom des crimes de guerre commis par le gouvernement tchadien lors des événements de février 2008. Ces différentes démarches ont pour but d’amener le gouvernement tchadien à respecter les engagements qu’il a lui-même pris de faire toute la vérité sur cette affaire, au moment où la Commission d’enquête indépendante rendait ses conclusions, en juillet 2008.

– 3 février 2012, répression opposants (Ibni Oumar Mahamat Saleh) + France – Survie : Ibni Oumar Mahamat Saleh : une disparition couverte depuis 4 ans ? : survie.org

– 29 décembre 2011, répression des opposants: Deuzoumbé Passalet – Tollé au sujet de l’arrestation de Dezoumbé, journaldutchad.com

Quelques organisations internationales de défense des Droits de l’homme se prononcent. C’est le cas de l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, programme conjoint de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) qui dans un communiqué sont préoccupés par cette arrestation. Le document indique que l’arrestation de M. Deuzoumbé Passalet, président de l’organisation de défense des droits de l’Homme « Droits de l’Homme sans frontières » (DHSF) arbitraire. Le document précise que le 19 décembre 2011, M. Daniel Deuzoumbé Passalet a été convoqué au bureau du procureur de la République, afin d’être interrogé au sujet de la déclaration qu’il avait faite la veille, 18 décembre 2011, sur Radio France internationale (RFI) au sujet de l’enlèvement de l’épouse d’un défunt chef du village Mata-Léré. Au cours de l’interview, M. Deuzoumbé Passalet avait dénoncé le blocage de l’instruction dans l’assassinat de ce chef de village en septembre 2011 et le fait que l’épouse de ce dernier aurait été enlevée par les forces de sécurité afin de l’empêcher de retirer une plainte pour «fausse accusation» qu’elle avait déposée contre le dirigeant de l’opposition et membre du Parlement Saleh Kebzabo, en relation avec l’assassinat de son mari. Suite à son audition par le procureur de la République, M. Deuzoumbé Passalet a été transféré à la police judiciaire et placé en garde à vue, sur la base d’accusations de «dénonciation calomnieuse».

– 20 décembre 2011, répression des opposants: Daniel Deuzoumbe Passalet – un défenseur des droits humains arrêté au tchad, amnesty.org

19 décembre, Daniel Deuzoumbe Passalet, président de Droits de l’homme sans frontières (DHSF), organisation tchadienne de défense des droits humains, a été arrêté. Il a été inculpé de « dénonciation calomnieuse » à la suite d ‘ une interview radiophonique datant du 18 décembre. ..

– 16 mai 2011, répression des opposants: Yorongar – attentat manqué contre Yorongar à Kélo, makaila.over-blog.com

– 26 avril 2011, répression opposants (Ibni Oumar Mahamat Saleh) + France – communiqué de JP Sueur, sénateur français – Déclassification des documents diplomatiques concernant la disparition de l’opposant tchadien Ibni Oumar Mahamat Saleh, jpsueur.com

Suite à une intervention de Jean-Pierre Sueur en séance publique, le Gouvernement «fait droit» à la demande de déclassification des documents diplomatiques concernant la disparition de l’opposant tchadien Ibni Oumar Mahamat Saleh, ancien étudiant et docteur de l’Université d’Orléans. Jean-Pierre Sueur est intervenu en séance publique au Sénat le 26 avril au sujet des conditions de la disparition en février 2008 d’Ibni Oumar Mahamat Saleh, militant tchadien des droits de l’homme, ancien recteur, ancien ministre, docteur en mathématiques de l’Université d’Orléans, au moment où une offensive était menée par des rebelles contre la capitale du Tchad. Il a rappelé que la commission d’enquête « sur les évènements survenus en République du Tchad du 28 janvier au 8 février 2008 et leurs conséquences » mise en place le 2 avril 2008 avait mis en évidence « l’implication des plus hautes autorités militaires Tchadiennes » et considéré que « dès lors se pose la question du rôle du Chef de l’État dans la chaîne de commandement ». Cette Commission avait en outre recommandé la création d’un Comité restreint de suivi pour poursuivre l’enquête. Il a demandé au Gouvernement de faire part au Sénat des informations dont il dispose quant à l’évolution de cette enquête et des initiatives qu’il a prise pour que la vérité soit enfin connue et les responsabilités établies dans la disparition d’Ibni Oumar Mahamat Saleh. Il a enfin demandé « étant données les relations privilégiées entretenues par la France avec le Tchad, notamment au travers du dispositif « Epervier » et la présence avérée durant les évènements de février 2008 de fonctionnaires français auprès des plus hautes autorités tchadiennes, […] de bien vouloir ordonner la déclassification des documents diplomatiques publiés et échangés par l’Ambassade de France au Tchad, le Ministère des Affaires étrangères et le Ministère de la Défense pendant le mois de février 2008 afin de permettre au Parlement de disposer de toutes les informations utiles sur le déroulement des évènements au cours desquels s’est joué le sort de M. Ibni Oumar Mahamat Saleh »…

– 23 avril 2011, répression des opposants – Arrestation de M.Kanabe Passalé à Pala: l’UNDR élève la protestation, makaila.over-blog.com

– 1er juillet 2010, répression des opposants: Ibni Oumar Mahamat Saleh – Disparition d’Ibni : le Tchad accepte la participation d’experts internationaux au suivi de l’enquête, rfi.fr

… le Tchad a-t-il cédé sous la pression ? Notamment celle des députés français qui fin mars ont voté à l’unanimité une résolution appelant Paris à pousser les autorités tchadiennes à se conformer à leurs engagements vis à vis de la commission d’enquête ? Pas du tout répond en substance Abderamane Djasnabaille, le ministre tchadien des Droits de l’homme … Pour l’heure, l’enquête des magistrats tchadiens est au point mort. ..

– 11 février 2010, répression des opposants – Ibni Oumar Mahamat Saleh: Une piste !makaila.over-blog.com

… Nous venons d’apprendre par une source digne fois qu’il risque d’y avoir un rebondissement dans l’affaire de la disparition de IBNI Oumar Mahamat Saleh. En effet, selon la source,  le colonel Jean Marc MARILL actuel attaché de défense de l’ambassade de France au Tchad (photo) menace de donner sa version des faits. .. Il attribut sans réserve la mort de IBNI à Idriss Déby et son conseiller militaire français, le colonel Jean Marc GADOULLET. Ce dernier est un militaire français, .. chargé de l’encadrement de la DGSSIE (sécurité présidentielle) officiellement dans le cadre de l’accord de coopération militaire franco-tchadien. Il dit en outre que la mort de IBNI n’a rien d’accidentelle. il serait mort parait-il pendant un interrogatoire musclé conduit par cet officier français et Déby

– 3 février 2010, répression des opposants (Ibni Oumar Mahamat Saleh) + France – France-Tchad: un silence de mort, lexpress.fr

… Deux parlementaires qui n’ont cessé, depuis l’enlèvement de la figure de proue de l’opposition non armée au clan Déby, d’interpeller l’Elysée -y compris par courrier à deux reprises- et le Quai d’Orsay. « Voilà deux ans que l’on collectionne les réponses lénifiantes de Bernard Kouchner, soupire le premier nommé. Ce n’est plus acceptable. Il faut en finir avec la conspiration du silence. Moralement responsable, la France ne peut se rendre complice de telles pratiques. Qu’elle dise au plus vite tout ce qu’elle sait. »  Et à l’évidence, l’ancienne puissance coloniale en sait long. Du fait, a minima, des liens étroits tissés avec la hiérarchie militaire tchadienne depuis le déploiement du dispositif Epervier (février 1986), et de l’ « intimité » patente entre Idriss Déby et les services de renseignements hexagonaux. C’est ainsi qu’un officier de liaison bien de chez nous oeuvre à ses côtés à la présidence. Il faudrait une candeur de perdreau de l’année pour imaginer que ce conseiller couleur kaki, très au fait des mouvements de la fameuse « GP », ignorait tout de l’expédition fatale à Ibni Oumar Mahamat Saleh. ..

– 22 octobre 2009, répression des opposants – FIDH + OMCT : Tentative d’assassinat à l’encontre de M. Michel Barka (Union syndicale du Tchad (UST)) et actes de surveillance à l’encontre de M. Massalabaye Tenebaye(Ligue tchadienne des droits de l’Homme (LTDH)), omct.org

– 5 mars 2009, répression des opposants: Ibni Oumar Mahmat Saleh – Le Tchadien disparu qui embarrasse la France (Canard Enchainé, Jean-François Julliard), tchadenligne.com

La France a-t-elle fermé les yeux sur l’enlévement et la  disparition, au Tchad, d’un des chefs de l’opposition? Et Cela au moment où Paris sauvait le régime du président Déby d’une attaque rebelle? A l’occasion du premier anniversaire de cette disparition, c’est l’accusation que lancent parents et amis d’Ibni Oumar Mahmat Saleh, ex-« candidat» à l’élection présidentielle, Un avis partagé par divers acteurs ou témoins des événements de février 2008, consultés par « Le Canard ». Allié de Déby, Paris considère celui-ci comme un rempart face à l’islamisme soudanais et aux horreurs du Darfour. .. anecdote inédite, survenue la veille de la visite de Sarkozy au Tchad, le 27 février 2008, soit trois semaines après l’échec de l’attaque rebelle. « J’ai une bonne nouvelle, lance Sarko aux journalistes qui vont l’accompagner. Yorongar (autre opposant dont on est sans nouvelles) est vivant. – Comment le savez-vous? « , demande un confrère. Réponse : « Par une interception de sécurité (une écoute) sur son téléphone. Oups !Je n’aurais pas dû vous dire ça. Ne l’écrivez pas …  » Une fois arrivé à N’Djamena, le président français s’exprimera sur la disparition d’Ibni Oumar (dont Carla va alors rencontrer l’épouse) et réclamera la constitution d’une commission d’enquête internationale. Mais il ne donnera aucune suite au rapport de ladite commission qui incrimine la garde présidentielle, évoque le rôle d’officiers français et cite le témoignage de Yorongar affirmant avoir vu un policier français appelé  au chevet d’Ibni mourant. Autre indice troublant de l’activité des grandes oreilles françaises, cet aveu de Bruno Foucher, ambassadeur à N’Djamena, le 5 février 2008, surlendemain de l’arrestation d’Ibni et des autres: « Je sais qu’il y a eu collusion entre des opposants politiques et les rebelles.  » Pour l’hebdo « Jeune Afrique  » (24/2), la révélation de  cette supposée «collusion » (réfutée par les rebelles eux mêmes)  est d’origine tricolore: « Selon de bonnes sources, Déby aurait décidé de faire arrêter [les opposants] à la suite d’une information émanant, entre autres, des services d’écoute de l’armée française. » Même sans auxiliaires en plomberie, nos militaires avaient d’autres moyens de savoir. Deux officiers français, les colonels Jean-Marc Gadoullet et Jean-Marc Marill, jouent le rôle de très proches conseillers du chef de l’Etat tchadien et  l’ont assisté jusque dans le palais présidentiel encerclé, le 3 février 2008, lorsque les agences de presse annonçaient: « Ndjamena est tombée.  » « Comme eux, confie un membre de la commission d’enquête, nombre de militaires français de N’Djamena diabolisent l’opposition et glorifient Déby. » D’ailleurs, dès le début de l’attaque, la sécurité du président tchadien, à qui Paris a proposé une « exfiltration », était en tête des priorités françaises. Pour les autres, malgré les appels des familles « raflées », pas question de se précipiter. Ainsi Hervé Morin, ministre de la Défense, déclarait, le 5 février 2008, à Paris: «Laissez-nous vingt-quatre ou quarante-huit heures avant que nous n’abordions ces questions.  » Message bien reçu par les ravisseurs d’Ibni. Conclusion d’un témoin des événements: « Comme dans l’affaire Ben Barka, les barbouzeries françaises n’auront servi qu’à consolider un régime de terreur et de corruption.  » Les coups de pouce de Sarko n’ont donc pas de contrepartie démocratique?

– 28 octobre 2008, répression opposants (Ibni Oumar Mahamat Saleh) + France – Senat du 28 octobre 2008, Responsabilités dans la disparition d’un militant tchadien des droits de l’homme, question de JP Sueur à Alain Joyandet, senat.fr

– 29 septembre 2008, répression opposants (Ibni Oumar Mahamat Saleh) + France – 12 associations interpellent les députés et les sénateurs pour établir les responsabilités dans la disparition de M. Saleh et susciter un débat parlementaire sur la politique de la France au Tchad, survie.org

… Par le présent courrier, nous vous demandons d’en faire de même et vous prions d’exhorter le Président Nicolas Sarkozy à établir comme une priorité de la politique de la France au Tchad l’identification et la traduction devant la justice des auteurs et commanditaires de la disparition de M. Saleh. D’autre part, compte tenu du rôle de la France et de son armée dans ce pays depuis des années et tout particulièrement au cours des évènements de février 2008, (la Commission d’enquête rapporte ainsi que « le président (M. Idriss Déby) a également fait état de la présence de deux officiers de l’armée française à la Présidence » le jour de l’arrestation des opposants), il apparaît nécessaire qu’un véritable débat parlementaire soit organisé au sein du Parlement sur la présence française au Tchad. ..

– 5 septembre 2008, répression opposants (Ibni Oumar Mahamat Saleh) + France – Survie : Tchad. Disparition d’Ibni : la France face à ses compromissions, survie.org

– 21 juillet 2008, répression des opposants – Rapport de la LTDH : « Quand le pays sombre dans le chaos »: Rapport sur les droits humains suite aux évènements des 2 et 3 février 2008 à N’djamena et leurs conséquences – Février-Juin 2008, fidh.org

– 6 mars 2008, répression des opposants: Yorongar – Arrivé à Paris, l’opposant tchadien Yorongar va « très mal », lepoint.fr

… Ngarlejy Yorongar avait créé la surprise au scrutin de 2001, en ravissant la vedette à cinq opposants plus en vue que lui et en arrachant la deuxième place, avec 16,35 % des voix. Ce chrétien protestant qui conserve une réputation sulfureuse d’homme « solitaire » et « populiste » avait dénoncé des fraudes, assurant avoir battu Idriss Déby. Il accuse d’ailleurs ce dernier de l’avoir « jeté en prison » à 14 reprises et de l’avoir fait « battre » ou « torturer ». Député du Logone Oriental, région où se trouvent les puits de pétrole de Doba, Ngarlejy Yorongar est connu pour s’être érigé contre la « braderie » du brut tchadien par les autorités.

– 29 février 2008, répression opposants – Le masque est tombé, survie.org/billets-d-afrique

Le voyage du président français Nicolas Sarkozy au Tchad ce 28 février n’aura servi à rien sauf à cautionner l’enlèvement et la probable élimination physique de représentants de l’opposition démocratique par le régime Déby. La France, qui essaie de faire croire le contraire (mais n’y arrive pas), se rend ainsi une nouvelle fois complice de la dictature tchadienne et fait déjà voler en éclat les promesses du discours du Cap prononcé par le président français ce même 28 février. ..

– 28 février 2008, répression opposants – commission d’enquête mais aucune nouvelle sur les opposants disparus, afp.google.com

M. Sarkozy avait émis le souhait que la commission dirigée par le président de l’Assemblée nationale tchadienne, Nassour Ouaïdou, comprenne des représentants de la Commission européenne, de la France et de la Croix-Rouge. Mais, jeudi, le Comité international de la Croix rouge (CICR) a opposé une fin de non-recevoir limpide. « Nous ne participerons pas à cette commission. Cela va à l’encontre de nos principes de neutralité, d’impartialité et d’indépendance », a déclaré à l’AFP Anna Schaff, porte-parole du CICR à Genève. Au cours de la bataille de N’Djamena, la rébellion tchadienne a été à deux doigts de renverser Idriss Deby, auquel Paris a apporté un soutien décisif en contribuant à son réarmement tout en lui fournissant des renseignements sur les positions des assaillants et en protégeant l’aéroport de la capitale. Moins d’un mois après l’attaque, Nicolas Sarkozy, venu renouveler son soutien à son allié tchadien, n’a guère obtenu d’éclaircissements sur le sort des deux opposants disparus. M. Deby s’est borné à évoquer les 400 « disparus ou morts » civils causés par les combats, sans préciser clairement dans quelle catégorie il rangeait le député fédéraliste Ngarlejy Yorongar et le porte-parole de la principale coalition d’opposition Ibni Oumar Mahamat Saleh. ..

– 18 février 2008, répression opposants : Mahamat Lol Choua, Ngarlejy Yorongar et Ibni Oumar Mahamat Saleh – La FIDH exige des informations sur les disparitions des opposants politiques, fidh.org

– 3 février 2008, répression des opposants – disparition Mahamat Lol Choua, Ngarlejy Yorongar et Ibni Oumar Mahamat Saleh

– 6 mars 2001, répression des opposants – Yorongar au procès FX Verschave contre Déby, Noir Procès, FXVerschave, mai 2001, survie.org

N. Yorongar : Je n’ai pas été torturé personnellement dans le Palais présidentiel car, comme je l’ai indiqué à l’avocat qui est à côté de moi, je suis devenu un alibi. En revanche, M. Maldom Bada Abbas (qui avait été l’adjoint d’Idriss Déby dans le maquis jusqu’à N’Djamena) a été arrêté et atrocement torturé par le Président en personne, et enfermé dans le sous-sol de son Palais. J’ai, heureusement, réussi à le localiser. J’ai ainsi pu alerter des organisations internationales des droits de l’homme afin de lui épargner la vie. Idriss Déby torture et tue personnellement. C’est la vérité.

– 25 mars 1998 (1998-1999) + 6 mars 2011, répression des opposants – Yorongar : FX Verschave au procès contre Déby, 6 mars 2001, Noir Procès,  FXVerschave, mai 2001, survie.org

FXV : … Je tiens à vous indiquer, par rapport à notre premier témoin – car je ne sais pas s’il voudra le faire –, que M. Yorongar, qui explique depuis des années ce qui se passe dans son pays, a été menacé de mort, torturé à plusieurs reprises et emprisonné longuement. Il m’est arrivé à cette période de rencontrer le vice-président de la Banque mondiale, chargé de l’Afrique et donc du projet de pipeline tchado-camerounais, notamment pour évoquer le cas de M. Yorongar. Il m’a répondu : “ C’est très simple. Nous avons dit au président Déby et à M. Chirac qu’il n’y aurait pas de pétrole si M. Yorongar mourait, la Banque mondiale ne finançant plus le projet. ” M. Yorongar est donc encore en vie. Cependant, entre-temps, on a, le 25 mars 1998, égorgé six de ses neveux et apparentés. Le 19 juillet 1999, l’un de ses cousins, professeur de philosophie à l’Université, Adrien Mallo Behom, a été assassiné par deux éléments enturbannés circulant à moto, qui ressemblaient étrangement aux gardes de M. Déby. Le 3 septembre 1999, le beau-frère de M. Yorongar, Laoukein Mbainodjiel Keitotot, a disparu de son domicile pour être retrouvé deux jours plus tard au cimetière chrétien de Walya, le crâne défoncé, brûlé au visage, au thorax et aux parties génitales. Le 17 septembre, le neveu de M. Yorongar était arrêté par des militaires, émasculé, égorgé et immolé à deux kilomètres de sa ferme. Ce sont des pratiques insupportables qui ressemblent à celles de la mafia. On laisse vivant M. Yorongar, mais sa famille est assassinée. .. (plusieurs pages après) Yorongar : … le plus grand scandale concerne les dinars du Bahreïn, dont des échantillons m’ont été fournis par un parent de M. Déby. En 1998, soupçonné d’avoir vendu la mèche à la police française au sujet du rôle joué par Hassan Fadoul Kitir dans l’affaire des faux dinars de Bahreïn, M. Armand Grah a failli le payer de sa vie. .. Il paraît qu’il a disparu depuis que je suis sorti de prison. Seul Idriss Déby sait s’il est mort ou s’il est en vie. Les faux billets sont une réalité au Tchad. Combien de coffres-forts de la Banque centrale de N’Djamena en sont-ils remplis ? Au moins neuf billets sur dix sont faux, et il est de notoriété publique que le premier d’entre les Tchadiens, Idriss Déby, est un trafiquant de fausse monnaie. Heureusement, toujours chevaleresque, la France continue à soutenir le franc CFA, qui n’a plus de valeur…

– 16 Février 1992, répression opposants – Assassinat du Président de la Ligue tchadienne des Droits de l’Homme, Joseph Behidi, laltdh.org

…Ni la police, ni la gendarmerie ne sont en mesure 17 ans après, de présenter à la justice le ou les assassins de Me Joseph BEHIDI. Le gouvernement de Jean ALINGUE BAWOYEU, sonné par les événements, avait engagé en son temps, une enquête qui est restée sans suite jusqu’à ce jour. .. Il en de même pour tous les présumés témoins dont cinq ont miraculeusement disparus des services de sécurité où ils étaient gardés. Tous auraient affirmé savoir où se trouvait la voiture du défunt emportée par ses assassins avant de se rétracter. La dernière piste brouillée par les services de sécurité, est celle d’un Lycéen du nom A…   qui aurait vu le supposé assassin suivre Me BEHIDI par deux fois. Il dit être capable de le reconnaître, mais malheureusement il a aussi disparu miraculeusement dans conditions non élucidées. ..

* * *


– 3.6 État de droit, justice, droits humains

– 31 octobre 2013, État de droit, justice, droits humains – Examen Périodique Universel du Tchad, à l’ONU à Genève : avant projet du groupe de travail : upr-info.org. (upr-info.org, + vidéo Tchad matin durée 2h52 : upr-info.org)

Human Rights Council Working Group on the Universal Periodic Review. Draft report of the Working Group on the Universal Periodic Review – Chad. 31 octobre 2013.  troika to facilitate the review of Chad: Benin, Ecuador and the United Arab Emirates… La délégation a, ensuite, souligné la création, en 2005, d’un Ministère des droits de l’homme et a énuméré plusieurs conventions et traités signés et ratifiés par le Tchad en 2009… plusieurs textes nationaux ont été adoptés et d’autres sont en cours d’adoption tels que le Code des personnes et de la famille, le Code pénal, le Code de procédure pénale, le 4 Code civil, le Code de procédure civile, le Code de protection de l’enfant et le Code de conduite du bon soldat tchadien…  missions de vérification de l’âge des soldats menées conjointement par le gouvernement et les Nations Unies dans des zones de sécurité et de défense; …. En ce qui concerne les délits de presse, la délégation a relevé que la loi du 31 novembre 2010 avait dépénalisé de tels délits. La liberté de la presse est garantie par plusieurs mécanismes juridiques et institutionnels mis en place par le gouvernement. Il est cependant demandé aux journalistes d’exercer leur métier sans inciter à la haine ou à la violence les citoyens. .. des sanctions à l’égard des auteurs de mutilations génitales féminines (MGF) ont été prévues dans ce projet. .. le Tchad, avec l’appui de l’Union européenne, avait entrepris une réforme profonde de la justice par l’intermédiaire du Programme d’Appui à la justice (PRAJUST). Elle a mentionné, entre autres, la construction de bâtiments abritant les tribunaux; la création d’une maison des avocats pour assister les justiciables démunis; la construction et la réhabilitation de plus de dix centres de détention; le lancement d’une campagne d’information et de sensibilisation de la population sur l’accès au droit et à la justice; la prise de mesures concrètes pour la réinsertion sociale des détenus; la création d’une Ecole nationale de formation judiciaire ( dont une filière chargée de la formation des administrateurs, des surveillants et gardiens des maisons d’arrêt) et la relecture de tous les codes existants, notamment du projet de Code pénal. .. La délégation a souligné que, même si des progrès sensibles avaient été réalisés, beaucoup restait à faire en raison de difficultés de tous ordres, notamment, les pesanteurs socio-culturelles, les moyens financiers limités et le manque de ressources humaines qualifiées. Cependant, en dépit de toutes ces difficultés, le Tchad s’engage à redoubler d’effort et à mettre tous les moyens dont il dispose pour faire de la promotion et protection des droits de l’homme la priorité des priorités du gouvernement. B. Interactive dialogue and responses by the State under review. During the interactive dialogue, 73 delegations made statements. Recommendations made during the dialogue are to be found in section II of the present report. ..  Revenant sur les mentions faites dans les interventions à loi sur la presse, la délégation a mentionné à nouveau qu’il n’y avait pas de loi définitive et que si la loi de 2010 s’avérait inadaptée sur certains aspects et, dans le cadre d’une concertation avec les acteurs concernés, des modifications pouvaient être envisagées… La délégation a également souligné les problèmes de résistances coutumières et traditionnelles eu égard aux droits des femmes et des enfants. Si une législation dans ce domaine a été retardée, c’est parce qu’il convient de travailler sur les mentalités avant de promulguer des lois. Les mesures législatives doivent être la traduction d’une volonté populaire. S’agissant des événements de février 2008, la délégation a noté que le problème était judiciaire et que les autorités tchadiennes avaient fourni les moyens pour que la justice puisse faire, en toute indépendance, des investigations. ..

– 29 octobre 2013, État de droit, justice, droits humains – Examen Périodique Universel du Tchad, à l’ONU à Genève: vidéo séance publique : webtv.un.org, Le rapport sera rédigé par la Troïka pour le Jeudi 31 octobre

… recommandations France  : … enfants soldats… enfants … peine de morts… disparitions forcées, tortures, … prison … code pénal… liberté d’opinions … femmes et filles … Réponses Ministre Raoul Gong Laouna à l’ensemble des questions de tous les pays:  enfants soldats : vérification « Nous n’avons plus d’enfants soldats« . presse : « loi de 2010, … modifications si utiles… la presse libre est nécessaire dans une démocratie » … peine de mort : facile de faire loi mais ce n’est pas simple … coutumes, excisions : facile de faire loi, mais travail en amont doit être fait par rapport à la volonté populaire … février 2008: ‘le gouvernement a donné les moyens »… « indépendance de la justice »… genre, violence, éducation (chatiment corporel) : « tout est en réforme actuellement » … santé : 13% du budget consacré en 2013 à la santé à public, merci à Cuba avec 47 médecins tchadiens actuellement au Tchad + la formations des médecins à Cuba … Conclusion :… la volonté politique ne fait pas défaut au Tchad … avec le reste du monde, nous viendrons à bout de nos problèmes…  nous comptons sur votre solidarité agissante… pour que à la prochaine séance d’évaluation, … nous ayons des constats plus alléchants à proposer à la face du monde.

– 29 octobre 2013, État de droit, justice, droits humains – Examen Périodique Universel du Tchad, à l’ONU à Genève, upr-info.org + 2e page upr-info.org, + vidéo Tchad matin durée 2h52 : upr-info.org, 31 octobre 2013: avant projet du groupe de travail : upr-info.org.

DATE OF REVIEW29 October 2013, 14:30 – 18:00, Date of first review: 5 May 2009 UPR Info document: List of all recommendations (French) made in 2009 to Chad and its responses. Check also our database: Recommendations received by Chad + Recommendations made by Chad

La troika est constituée du Bénin, des Émirats Arabes Unis et de l’Équateur.
Rapport National: a_hrc_wg.6_17_tcd_1_chad_f.pdf
Compilation des informations de l’ONU: a_hrc_wg.6_17_tcd_2_chad_f.pdf
Résumé des informations de la société civile: a_hrc_wg_17_tcd_3_chad_f.pdf
Contributions des ONG:

. AI – Amnesty International E
. CHR – Centre for Human Rights, University of Pretoria E
. CSInt. – Child Soldiers International E
. GIEACPC – Global Initiative to End All Corporal Punishment of Children E
. HRW – Human Rights Watch E
. RSF-RWB – Reporters Without Borders International E
. FIACAT + ACAT Tchad: JS1 – Joint Submission 1 F

Questions écrites préliminaires: advance_questions_tcd_upr17.pdf + advance_questions_tcd_add.1_upr17.pdf

NB : Explications sur le processus EPU : upr-info.org/-UPR, nouvelles_modalites_epu_second_cycle : … Le résultat de chaque examen est un « document final » listant les recommandations faites à l’État examiné qu’il devra mettre en œuvre avant l’examen suivant. L’EPU est un cycle complet qui comprend 3 étapes clés : 1) L’examen du la situation des droits de l’homme du pays examiné ; 2) La mise en œuvre, entre deux examens (4,5 ans), par l’État examiné des recommandations reçues et des engagements volontaires pris ; 3) Le bilan, lors de l’examen suivant, de la mise en œuvre de ces recommandations et engagements et du suivi de la situation des droits de l’homme dans le pays depuis l’examen précédent…

– 24 octobre 2013, État de droit, justice, droits humains – AFP : Amnesty dénonce « une répression violente de toute critique, jeuneafrique.com

… L’organisation de défense des droits de l’Homme Amnesty International dénonce « la répression violente de toute forme de critique par le gouvernement » au Tchad, dans un rapport publié jeudi. « Les homicides, disparitions forcées, placements en détention illégale et arrestations arbitraires de détracteurs du gouvernement sont beaucoup trop fréquents au Tchad et doivent cesser« , demande l’organisation dans ce rapport intitulé « Au nom de la sécurité? Arrestations, détention et restrictions à la liberté d’expression au Tchad ». Le régime du président Idriss Déby Itno « fait tout ce qu’il peut pour réduire au silence quiconque ose le critiquer », accuse le rapport, relevant qu’à son arrivée au pouvoir en 1990 après avoir renversé « le tristement célèbre » régime d’Hissène Habré, M. Déby s’était « engagé à mettre un terme aux violations des droits humains, mais la situation a continué de se détériorer ». « Des centaines de personnes – dont des députés de l’opposition, des journalistes et des universitaires – sont détenues illégalement au Tchad, souvent sans inculpation et dans des conditions déplorables », selon la même source. L?organisation pointe également le comportement des membres des forces de l’ordre: « les policiers et les membres des forces de sécurité ne respectent absolument pas les droits humains et jouissent d’une impunité totale ». Amnesty demande que « des enquêtes approfondies, indépendantes et impartiales soient ouvertes dans les plus brefs délais sur toutes les allégations de torture et d’autres mauvais traitements et que les responsables présumés soient traduits en justice ».

– 24 octobre 2013, État de droit, justice, droits humains – Au nom de la sécurité ? : arrestations, détentions illégales, la répression contre ceux qui critiquent le gouvernement doit cesser, amnesty.fr, rapport du 24 octobre 2013: « Au nom de la sécurité ? » Arrestations, détention et restrictions à la liberté d’expression au Tchad, amnesty.org

Le nouveau rapport d’Amnesty International, intitulé « Au nom de la sécurité ? Arrestations, détention et restrictions à la liberté d’expression au Tchad », donne des preuves de la répression violente de toute forme de critique par le gouvernement et des restrictions à la liberté d’expression dans le pays… Le régime d’Hissène Habré, dans les années 1980, était tristement célèbre pour ses méthodes répressives visant à réduire au silence quiconque s’opposait au gouvernement. À son arrivée au pouvoir, en 1990, le président Idriss Deby Itno s’est engagé à mettre un terme aux violations des droits humains, mais la situation a continué de se détériorer. En mai 2013, une tentative de coup d’État présumée a été réprimée par les forces de sécurité, qui ont ouvert le feu sans discrimination sur un groupe de personnes semble-t-il non armées qu’elles accusaient d’être impliquées. Trois à huit personnes ont été tuées par balle. Les forces de sécurité ont ensuite arrêté et incarcéré la plupart des blessés, leur refusant l’accès immédiat à des soins médicaux. Après cette tentative de coup d’État, un certain nombre d’opposants politiques, dont Mahamat Saleh Makki, député et président du Parti pour l’unité et la reconstruction (PURE), ont été interpellés. Par la suite, ils ont été inculpés de « complot, atteinte à l’ordre constitutionnel et complicité d’assassinat ». Le rapport de cette Commission a conclu à la responsabilité du gouvernement tchadien dans les arrestations arbitraires, la détention illégale et la disparition forcée d’un certain nombre de personnes, comme le dirigeant de l’opposition Ibni Oumar Mahamat Saleh, dont on reste sans nouvelles à ce jour. Amnesty International demande que des enquêtes approfondies, indépendantes et impartiales soient ouvertes dans les plus brefs délais sur toutes les allégations de torture et d’autres mauvais traitements et que les responsables présumés soient traduits en justice. Une trentaine se trouve toujours en détention. Malgré les demandes d’informations formulées par les familles et les organisations de défense des droits humains, dont Amnesty International, on ignore toujours où se trouvent bon nombre d’entre eux.

Rapport : …La plupart de ces arrestations et incarcérations sont l’œuvre des services de sécurité et de la police1. Les autorités tchadiennes invoquent souvent des raisons de sécurité pour justifier les vagues d’arrestations et d’incarcérations qui ont régulièrement lieu dans le pays. .. Ce rapport s’appuie principalement sur les conclusions d’une mission de recherche menée par Amnesty International au Tchad en juin 2013, ainsi que sur les informations recueillies par la suite dans le cadre d’entretiens et d’échanges avec diverses sources, dont des représentants des autorités tchadiennes et des avocats de victime… Ce rapport se réfère également à des informations obtenues lors des précédentes missions de recherche d’Amnesty International au Tchad, notamment sous la présidence d’Hissène Habré (de 1982 à 1990). ..Peu après sa prise du pouvoir lors d’un coup d’État militaire en décembre 1990, le président Idriss Déby Itno a promis le changement et la fin des violations des droits humains et autres violences qui étaient monnaie courante sous Hissène Habré. Par exemple, il a accepté de créer une commission d’enquête, qui s’est penchée sur ces violations et a publié un rapport à leur sujet. Cependant, les graves violations des droits humains ont très vite repris au Tchad, notamment les arrestations massives, la détention illégale, les exécutions extrajudiciaires, les disparitions forcées, la torture et les restrictions à la liberté d’expression. La plupart des arrestations arbitraires et des mises en détention illégales sont l’œuvre de la police et de l’Agence nationale de sécurité (ANS). La situation des droits humains a continué de se détériorer, et les auteurs de violations jouissent toujours d’une impunité quasi totale – même lorsqu’ils sont connus. Les recherches et analyses d’Amnesty International sur la situation au Tchad sous Idriss Déby Itno montrent que la plupart des arrestations et mises en détention arbitraires ou illégales sont survenues dans des périodes de crise politique ou lorsque des informations ou des rumeurs annonçaient une attaque imminente des groupes d’opposition armés31. Despersonnes soupçonnées d’être opposées au gouvernement ou ayant critiqué l’action des autorités ont été sévèrement punies ; arrêtées, elles ont été emprisonnées dans des conditions très difficiles. Certaines sont mortes en détention ou ont été victimes de disparitions forcées. .. Les arrestations, déjà courantes à cette époque, sont devenues massives en avril 2006, après une attaque menée contre N’Djamena par une coalition de groupes d’opposition armés. Une deuxième vague d’arrestations a eu lieu en novembre 2007. Elle a visé principalement des membres de l’ethnie tama, dont certains étaient soupçonnés d’appartenir au Front uni pour le changement démocratique (FUC) – une coalition de groupes d’opposition armés. Les personnes arrêtées ont été détenues dans des lieux tenus secrets pendant des années. Une troisième vague d’arrestations a suivi en février 2008, après l’attaque de la capitale par une autre coalition de groupes d’opposition armés. Enfin, une quatrième vague a eu lieu en mai 2013, à la suite d’un coup d’État présumé mis en échec par les forces de sécurité tchadiennes le 1er mai. Les arrestations et mises en détention qui ont eu lieu pendant ces périodes d’insécurité ont entraîné la disparition forcée de plusieurs dizaines de personnes… A. RECOMMANDATIONS AU GOUVERNEMENT TCHADI… B. RECOMMANDATIONS AUX MEMBRES DE LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE ET AUX DONATEURS.ARRESTATIONS ARBITRAIRES ET DÉTENTIONS ILLÉGALES Apporter une assistance au gouvernement pour enquêter sur les cas d’arrestation arbitraire et de détention illégale et veiller à ce que les responsables de l’application des lois, notamment les membres de la police et des services de sécurité, impliqués dans ces violations soient suspendus de leurs fonctions en attendant les conclusions des investigations ; Accorder une aide financière et technique à la réforme de la justice et du secteur de la sécurité au Tchad, tout particulièrement en vue de garantir le respect, la protection et la promotion des droits humains dans le cadre de leurs fonctions par la police et les services de sécurité, notamment les membres de l’Agence nationale de sécurité (ANS) ; Aider le gouvernement tchadien pour la formation des responsables de l’application des lois, et notamment la police, la gendarmerie et les membres de l’ANS, aux droits humains, à l’état de droit et au respect des procédures légales pour l’arrestation et le placement détention d’individus ; Veiller à ce que la représentation au Tchad du Haut-Commissariat aux droits de l’homme des Nations unies dispose d’un mandat permettant à son personnel d’inspecter les prisons et les autres centres de détention, y compris les cellules de la police et les centres de détention des services de sécurité, et de rédiger des rapports à ce sujet ; Veiller à ce que le Programme d’appui à la justice au Tchad (PRAJUST) de l’Union européenne et du gouvernement tchadien, démarré en 2009 pour une durée de cinq ans, soit renouvelé en 2014 et que son mandat soit étendu à d’autres aspects, par exemple la formation et le renforcement des capacités de la police, de la gendarmerie et des membres des services de sécurité dans le cadre de leur participation dans les secteurs de la justice et de l’état de droit ; Encourager le gouvernement tchadien et l’aider à faire en sorte qu’une prison respectant les normes internationales soit construite à N’Djamena pour réduire les cas de détention illégale par la police et le surpeuplement des centres de détention de la police dans la ville. DISPARITIONS FORCÉES Veiller à ce que le gouvernement tchadien ouvre des enquêtes indépendantes sur le cas des personnes mortes ou disparues pendant leur détention par la police, la gendarmerie ou les forces de sécurité, qu’il traduise en justice les responsables de tels agissements selon une procédure équitable ne pouvant déboucher sur une condamnation à mort, et qu’il octroie des réparations, y compris une indemnisation juste aux victimes ; Demander aux autorités tchadiennes de revoir leur décision de juillet 2013 et de rouvrir l’enquête sur le cas d’Ibni Oumar Mahamat Saleh, dirigeant de l’opposition, et de révéler le lieu de détention de toutes les victimes de disparition forcée à N’Djamena en avril 2006 et en février 2008 ; Exhorter les autorités tchadiennes à ratifier la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées, qu’elles ont signée le 6 février 2007, et à accepter la compétence de son comité pour recevoir des communications présentées par des personnes et des plaintes ainsi que des plaintes visant un autre État partie. LIBERTÉ D’EXPRESSION Veiller à ce que le gouvernement tchadien s’abstienne de restreindre la liberté d’expression en dénonçant les cas d’intimidation et de harcèlement de personnes ou de groupes, notamment de journalistes, d’opposants politiques, de défenseurs des droits humains et de syndicalistes, et faire en sorte que la question soit abordée par le dialogue et lors de réunions avec les autorités ; Demander aux autorités de prendre des mesures idoines pour enquêter sur les attaques contre des journalistes, des opposants politiques, des défenseurs des droits humains et des syndicalistes et veiller à ce que les responsables de tels agissements soient traduits en justice dans le cadre de procès conformes aux normes internationales d’équité et ne pouvant déboucher sur une condamnation à mort. Étendre l’assistance technique et financière accordée aux journalistes et aux médias et aider le gouvernement dans le processus de rédaction d’une loi sur les médias en veillant à ce que ses dispositions protègent la liberté d’expression et la liberté de la presse ; Veiller à ce que les donateurs et toutes les ambassades étrangères soutiennent publiquement l’action des défenseurs des droits humains et des journalistes au Tchad et que les ambassades des pays de l’Union européenne le fassent conformément aux Orientations de l’Union européenne concernant les défenseurs des droits de l’homme. C. RECOMMANDATIONS AUX ORGANISATIONS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE …

– 20 octobre 2013, État de droit, justice, droits humains – vaste remaniement ministériel de Déby (nouveau gouvernement le 17 octobre), afrik.com

… Premier ministre Joseph Djimrangar Dadnadji … Ministre conseiller à la Présidence de la République : Adrien Beyom Mallo. Affaires étrangères et Intégration africaine : Moussa Faki Mahamat. Intérieur et Sécurité publique : Abderahim Bireme Hamid. Finances et Budget : Bedoumra Kordje. Ministre délégué à la présidence de la République chargé de la Défense nationale, des Anciens combattants et victimes de guerre : Bénaindo Tatola. Postes et nouvelles technologies de l’information : Daoussa Deby Itno. Infrastructures et Transports : Adoum Younousmi. Justice, garde des sceaux : Jean Bernard Padaré.

– 30 septembre 2013, Etat de droit, justice, droits humains – Interview Daniel Deuzoumbé Président des Droits de l’Hommes Sans Frontière (DSHF), makaila.over-blog.com

… la traite au Tchad est l’une des choses qui nous choque le plus. comment comprendre que des tchadiens qui se sont enrichis sur le dos du contribuable tchadien puissent se permettre d’acheter les enfants d’autres tchadiens afin de les soumettre à l’esclavage? pour ceux qui ne le savent pas encore, il faut leur dire que certains tchadiens pour la plus part des colonels proches du pouvoir au Tchad qui se sont enrichis ont réussi en même temps à appauvrir les autres concitoyens. comme ils ont beaucoup d’argent, ils possèdent de grands troupeaux des bœufs, des moutons et des chameaux pour lesquels ils ont besoin des gardiens. les mêmes ont aussi des tracteurs avec lesquels ils labourent de grandes surfaces de terre pour lesquelles ils ont besoin de la main d’oeuvre moins chères ou même gratuites pour les récoltes. bien entendu, les machines au Tchad ne récoltent pas encore. il faut alors pour cela se tourner vers les enfants des pauvres qui vivent pour la plus part au Sud du Tchad. ces gens ne peuvent pas asservir les enfants de leur région ni des régions limitrophes. .. le gouvernement tchadien est classé sur la catégorie 2 par le congrès américain, c’est à dire un pays qui pratique la traite et qui ne fait pas d’efforts pour l’arrêter. ainsi, d,ici peu de temps le Congrès américain va sanctionner le Tchad avec toutes les conséquences que cela engendrera. surtout que cela fait quatre bonnes années que le Tchad figure sur cette liste des pays à moindre efforts dans la lutte contre la traite. Ce qui surprend encore c’est le silence du système des Nations Unies dans ce chapitre de lutte contre la traite des personnes en particulier celle des enfants. .. le conflit éleveurs agriculteurs suit le même cheminement que la traite. Puisque vous et moi savons que les vrais propriétaires de ces troupeaux qui dévastent nos champs sont les colonels et les généraux proches du pouvoir qui jouissent d’une impunité de fait plus forte que celle des députés et des ambassadeurs. il y’ a certainement un conflit d’intérêt. les propriétaires sont soit des commandants des brigades de la gendarmerie, sous-préfets, préfets ou même gouverneur. comment voulez vous que les bergers de ces gens ne sentent pas eux mêmes commandants des agriculteurs ou leur  gouverneur? .. Au Tchad, les défenseurs des droits de l’homme travaillent bien entendu dans un contexte particulièrement difficile mais il faut reconnaitre que personne n’a été empêché ces deux dernières années de faire son travail. Cependant, si vous n’êtes pas courageux, vous ne pouvez rien faire. .. Donc, les défenseurs des droits humains peuvent s’ils le jugent utiles dénoncer toutes les violations des droits de l’homme comme ils veulent. Le problème est d’attendre parfois les représailles qui peuvent ou ne pas venir directement du gouvernement ou des individus dans l’Etat sous forme de règlement de compte. .. la question de la liberté de la presse s’est considérablement dégradée ces deux dernières années. tout a commencé par la poursuite judiciaire lancée contre le journal N,Djamena Bi. Hebdo qui a été lourdement condamné. comme si cela ne suffisait pas, on n’est passé aux arrestations et détention pendant un peu plus de trois mois des journalistes Eric Topona, Mousseye Avenir de la Tchiré et le bloggeur et écrivain Jean Laoukolé. En fait, tous ces journalistes sont des anciens collaborateurs de l’actuel Ministre de la Justice. ils se sont séparés pas dans des bons termes. le Ministre a très mal pris leurs départs d’un journal qui pourrait être sa propriété. il continue même à poursuivre Avenir de la TChiré en justice. le blogueur quant à lui a le malheur d’être le neveu d’un opposant que ce Ministre combat jours et nuits. c’est tout cela qui nous fait dire ensemble avec vous que cela est un acharnement basé sur un simple règlement de compte et non sur la loi de la République. .. Dans ce contexte des violations graves, systématiques et flagrantes des droits de l’homme le Tchad veut non seulement être membre non permanent du Conseil de sécurité mais veut aussi être élu membre du conseil des droits de l’homme. .. la démarche du gouvernement tchadien n’est pas cohérente. c’est pour nous une façon de nier l’évidence et une négation de la cause des victimes des violations des droits de l’homme. .. la liberté d’expression n’existe pas au Tchad. Alors, comment vous allez demander aux media publics de couvrir nos activités? Ca c’est trop demander…

– 6 septembre 2013, Etat de droit, justice, droits humains – rapport DHSF Violations des droits de l’Homme au Tchad, 2012-2013, « Vers la dégradation avancée des violations des droits de l’homme et de la limitation de la liberté d’opinion et d’expression », dhsf-afrique.org, rapport complet : dhsf-afrique.org

Introduction web : Ces cas nous permettent de dire qu’à la veille de l’examen périodique Universel (EPU) de la situation des droits de l’homme au Tchad, de son éventuelle candidature pour être membre non permanent du Conseil de sécurité de l’Onu (si cette rumeur se confirme) , que le Tchad vit des violations graves, systématiques et flagrantes des droits de l’homme. Rapport complet : … Traite des personnes et en particulier celle des enfants au Tchad

– 2-4 septembre 2013, Etat de droit, justice, droits humains – ONU Examen périodique universel: pré-session à Genève: déclaration Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture section du Tchad (ACAT-TCHAD), fiacat.org

… 1. Torture et conditions de détentions 2. Impunité 3. Disparition forcée …

– 10 août 2013, Etat de droit, justice, droits humains – L’Etat joue à cache-cache sur les conditions inhumaines de vie en prison, Communiqué de la Convention tchadienne pour la défense des droits humains, pambazuka.org

– 31 juillet 2013, Etat de droit, justice, droits humains – ONU : Suggestions de recommandations aux États qui seront soumis à l’Examen périodique universel lors de sa 17e session (21 octobre – 1er novembre 2013), amnesty.org

Tchad p 23 : Recommandations au gouvernement du Tchad :  Disparitions forcées, … Violence liée au genre, … Recrutement et utilisation d’enfants soldats : ordonner clairement à tous les responsables militaires de cesser immédiatement de recruter, d’enrôler à nouveau et d’utiliser des mineurs âgés de moins de 18 ans, de libérer tous les enfants actuellement enrôlés et de coopérer pleinement avec l’UNICEF et avec les autres acteurs engagés dans la démobilisation et la réinsertion des enfants soldats ; veiller à la mise en œuvre rapide et complète du plan d’action signé par le gouvernement et par les Nations unies en juin 2011, ainsi que de la feuille de route qui l’accompagne, et prendre des mesures à l’encontre des responsables militaires qui ne les respectent pas, conformément aux dispositions des résolutions 1539 (2004) et 1612 (2005) du Conseil de sécurité. Conditions carcérales, … Morts en détention :…  Torture et autres mauvais traitements …  Arrestations et détentions arbitraires :…  Attaques contre les défenseurs des droits humains : faire en sorte que les défenseurs des droits humains puissent faire leur travail librement, que des mesures soient prises pour enquêter sur toutes les menaces et attaques dont ils sont la cible et que les auteurs présumés de ces actes soient déférés à la justice pour être jugés dans le respect des normes internationales d’équité des procès.  Liberté d’expression : respecter et faire respecter le droit à la liberté d’expression et protéger les journalistes, les défenseurs des droits humains et les opposants politiques contre le harcèlement et les manœuvres d’intimidation fondés sur l’exercice de leurs droits fondamentaux ; s’abstenir d’utiliser le système judiciaire pour intimider et harceler des journalistes ; supprimer les dispositions de la proposition de nouvelle loi sur les médias qui pourraient porter atteinte à la liberté d’expression et à la liberté de la presse. Expulsions forcées :…  Harcèlement des opposants politiques : cesser d’utiliser le système judiciaire pour réduire au silence les syndicalistes, les journalistes et les autres opposants politiques exprimant des opinions dissidentes ; garantir la protection de tous ceux qui critiquent le système politique ou les autorités contre toute forme de harcèlement ou d’intimidation. Ratification et mise en œuvre des normes internationales relatives aux droits humains : … Peine de mort :…

– 20 mars 2013, Etat de droit, justice, droits humains – Tchad : Communication d’Amnesty International en vue de l’Examen périodique universel d’octobre-novembre 2013, amnesty.org

… Dans cette communication rédigée en vue de l’Examen périodique universel (EPU) concernant le Tchad, prévu en 2013, Amnesty International examine la manière dont ont été mises en œuvre un certain nombre de recommandations acceptées par ce pays lors de son précédent EPU(2009). L’organisation conclut que l’État concerné ne s’est guère mobilisé pour appliquer ces recommandations. Amnesty International exprime par ailleurs sa préoccupation face aux mutations dont font l’objet contre leur gré certains juges, à un projet de loi sur les médias qui limite la liberté d’expression et au mandat de la Commission nationale des droits de l’homme, qui n’est pas conforme aux Principes de Paris. Concernant la situation sur le terrain en matière de droits humains, Amnesty International est préoccupée par les disparitions forcées, les violences contre les femmes et les enfants, les enfants soldats, les conditions d’emprisonnement inacceptables, les décès en détention, la torture et les mauvais traitements, les arrestations et détentions arbitraires, les agressions contre les défenseurs des droits humains, les menaces visant des journalistes et des opposants et les expulsions forcées. LE PRÉCÉDENT EXAMEN ET SES SUITES Lors de son premier EPU, en mai 2009, le Tchad a accepté un certain nombre de recommandations importantes, s’engageant notamment à ratifier plusieurs instruments internationaux relatifs aux droits humains pour pouvoir mettre en œuvre les recommandations de la Commission nationale d’enquête concernant les événements survenus à N’Djamena en février 2008, visant à ce que les responsables présumés des abus commis entre le 28 janvier et le 8 février 2008 (dont la disparition d’Ibni Oumar Mahamat Saleh) soient traduits en justice; à améliorer les conditions de détention, en s’assurant de leur conformité avec l’Ensemble de règles minima pour le traitement des détenus; à garantir la liberté de la presse et à abroger la nouvelle Loi sur la presse; et à renforcer la protection des femmes et des filles vivant dans des zones de conflit ou abritant des réfugiés. Nombre de ces recommandations n’ont malheureusement pas été appliquées par le Tchad. Le pays n’a par exemple ratifié aucun des huit instruments internationaux relatifs aux droits humains qu’il s’était engagé à ratifier lors de son premier examen. Il en a certes signé certains, fin 2012 – dont le Protocole facultatif se rapportant à la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants –, mais ils n’ont toujours pas été ratifiés. Le Tchad n’a pas non plus pris les mesures nécessaires pour traduire en justice les responsables d’atteintes aux droits humains. Les autorités n’ont pas cherché, concrètement, à faire la lumière sur le sort des disparus, ni à traduire en justice ceux qui seraient soupçonnés d’avoir joué un rôle dans les disparitions. Rien n’a été fait, notamment, pour traduire en justice les responsables de la disparition du dirigeant d’opposition Ibni Oumar Mahamat Saleh, qui a disparu après avoir été arrêté chez lui par des membres des forces de sécurité, le 3 février 2008. En outre, les autorités n’ont guère fait d’efforts pour améliorer les conditions de vie en prison, pour garantir le respect de normes minima relatives au traitement des détenus, pour assurer la liberté de la presse ou pour renforcer la protection des droits des femmes et des filles… LE CADRE NATIONAL DE PROTECTION DES DROITS HUMAINS Le Parlement tchadien a adopté en janvier 2013 une loi modifiant la Constitution. Aux termes de ce nouveau texte, le président de la République peut désormais muter les juges de la Cour suprême sans avoir besoin d’obtenir au préalable leur consentement. Le chef de l’État peut également cumuler dorénavant ses fonctions avec d’autres responsabilités de premier plan, ce qui estompe la séparation des pouvoirs. Un projet de révision de la loi sur la presse a été examiné par le Parlement fin 2012. S’il venait à être adopté, il limiterait encore un peu plus la liberté d’expression. En août 2010, une loi sur la presse a été adoptée qui prévoyait des peines d’un à deux ans d’emprisonnement, des peines d’amende et une suspension de parution pendant une période pouvant atteindre trois mois en cas d’ «articles incitant à la haine tribale, raciale ou religieuse» ou qui «tolèrent la violence» … LA SITUATION EN MATIÈRE DE DROITS HUMAINS SUR LE TERRAIN …

– 5 mars 2013, Etat de droit, justice, droits humains – Rapport annuel 2013 de l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme (OBS) : Violations du droit des ONG au financement – du harcèlement à la criminalisation, fidh.org

– Février 2013, Etat de droit, justice, droits humains – ONU Examen périodique universel: Contribution au deuxième Examen du Tchad de FIACAT et Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture section du Tchad (ACAT-TCHAD), fiacat.org

– 6 février 2013, Etat de droit, justice, droits humains – Tchad : Justice et Liberté pour les Maliens… et pour les Tchadiens (par Abdelkerim Yacoub Koundougoumi ), cncd-tchad.com

Le gouvernement du Tchad vient de déposer sur le bureau de l’Assemblée nationale, ce 9 janvier 2013, un projet de révision constitutionnelle dont l’objet principal est la suppression du minimum de garantie requise à la crédibilité de tout système judiciaire moderne: l’inamovibilité, et l’indépendance des Juges du Siège.  Ceux-ci seront désormais nommés et placés sous la tutelle du ministre tchadien de la Justice,  l’Exécutif. De manière accessoire, la révision constitutionnelle porte sur les incompatibilités de la fonction de Chef de l’État. Après avoir organisé de manière constitutionnelle la perpétuité de la magistrature suprême en supprimant de la constitution la limitation des mandats présidentiels en 2004, un nouvel article de la Constitution tchadienne viendra parapher cet édifice qui institutionnalise la tyrannie en renvoyant de manière définitive les citoyens de ce pays au temps du parti unique : le président aura désormais la faculté de présider également le parti au pouvoir le « Mouvement Patriotique du Salut ». Le propos n’est pas de prétendre que la justice tchadienne était mieux administrée avant et que cette réforme constitutionnelle la dégraderait. Il est de montrer que nous avons affaire à un des plus iniques  systèmes judiciaires de la planète et que lorsque le glaive de la justice sera remis entièrement entre les mains de celui qui condamne et exécute, elle deviendra  plus tyrannique pour le citoyen tchadien. Cette Justice connaît et a à connaître de nombreux cas de prisonniers politiques. Le lugubre chapelet des arrestations  à caractère politique ou détentions dites de droit commun qui déguisent des motifs politiques, est long.  Amnesty International dénonçait déjà l’efficacité de cet appareil sensé rendre la Justice, mais qui opprime. Dans son rapport de 2012 cette organisation non gouvernementale a condamné l’utilisation du système judiciaire pour le harcèlement des journalistes, des syndicalistes, des opposants politiques et autres membres de la société civile tchadienne.

– 30 octobre 2012, Etat de droit, justice, droits humains – Attaques et actes d’intimidation à l’encontre de Mme Jacqueline Moudeina et de M. Dobian Assingar, fidh.org

L’Observatoire a été informé par la Ligue tchadienne des droits de l’homme (LTDH) et l’Association tchadienne de promotion et de défense des droits de l’Homme (ATPDH) d’attaques et actes d’intimidation intervenus aux domiciles de Mme Jacqueline Moudeina, présidente de l’ATPDH, et de M. Dobian Assingar, président d’honneur de la LTDH. Selon les informations reçues, le 19 octobre 2012 à 19h11, Mme Jacqueline Moudeina a été victime d’une attaque et du vol du véhicule de l’ATPDH par des individus armés non identifiés alors qu’elle se trouvait devant son domicile. Ces faits sont intervenus quelques jours après qu’elle eut officiellement reçu le Prix Nobel Alternatif à N’Djamena. Mme Moudeina a immédiatement saisi les services de l’Etat chargés de la sécurité. ..

– 18 octobre 2012, Etat de droit, justice, droits humains + élections – 2012 Index of African Governance (IIAG):
http://www.moibrahimfoundation.org/downloads/2012-IIAG-data-report.pdf,
http://www.moibrahimfoundation.org/downloads/2012-IIAG-summary-report.pdf

Page 3 classement Afrique : Tchad classé 50e sur 52, noté 33 sur 100, avant RDC (33/100) et Somalie (7/100),

– 10 septembre 2012, Etat de droit, justice, droits humains – Amnesty : Tchad. La vie de prisonniers est mise en danger par des conditions de détention épouvantables, amnesty.org, rapport : AFR 20/007/2012 « Tchad. « Nous sommes tous en train de mourir ici. » Les violations des droits humains dans les prisons » (lien direct : amnesty.org)

Au Tchad, la vie de nombreux prisonniers est mise en danger par des conditions de détention épouvantables. Les chercheurs d’Amnesty International sont allés dans six établissements pénitentiaires. Ils ont ensuite rédigé un rapport… Rapport : Les conditions de détention dans les prisons tchadiennes sont si déplorables qu’elles s’apparentent à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Les cellules sont fortement surpeuplées. Par ailleurs, la nourriture et l’eau sont impropres à la consommation et manquent parfois. Les détenus dépendent de leur famille et de leurs amis pour obtenir des provisions supplémentaires et des produits de première nécessité. Par conséquent, ceux qui n’ont personne ou sont détenus loin de leur domicile sont contraints de se passer de ces compléments. Les enfants, y compris les fillettes, sont détenus avec les adultes. La plupart des prisonniers sont en fait des prévenus qui, pour certains, attendent leur procès depuis plusieurs années. Dans la majorité des prisons tchadiennes, les services médicaux sont inexistants. Les délégués d’Amnesty international ont constaté que, dans plusieurs prisons visitées, de nombreux détenus avaient besoin de soins médicaux et présentaient des maladies et inflammations cutanées qui n’étaient pas traitées. Les détenus atteints d’une maladie contagieuse grave, comme la tuberculose, de maladies sexuellement transmissibles ou du VIH courent des risques particuliers. Des émeutes ont éclaté à plusieurs reprises du fait de ces conditions épouvantables et des prisonniers ont été abattus par des gardiens. Les moyens affectés aux prisons, déjà limités, sont ponctionnés par les pots de vin et la corruption. ..

– 3 août 2012, Etat de droit, justice, droits humains + élections – Classement Freedom House 2012 : Tchad classé dans les 16 « pires des pires » régimes mondiaux : Tchad = page 11, freedomhouse.org

– 4 avril 2012, Etat de droit, justice, droits humains – Quatre ans après, la FIDH toujours sceptique sur la situation des droits humains au Tchad, rfi.fr

… Selon Florent Geel, responsable Afrique de l’organisation internationale, beaucoup des réformes promises au Tchad pour assurer justice et respect des droits de l’homme n’ont pas abouti : « La réforme de la justice était une priorité depuis 2005 et n’a toujours pas été réalisée, réforme du code pénal, réforme du code de procédure pénal. Les auteurs des violations des droits de l’homme de février 2008 n’ont pas été inquiétés. Il n’y a eu aucun procès. Des gens utilisent leur fonction et leur poste pour rester à l’abri des poursuites. Il faut que les tribunaux soient réellement indépendants et puissent juger les auteurs de violation des droits de l’homme ». La FIDH profite donc de la présence à Ndjamena de la Haut commissaire adjoint aux Nations unies, Kyung-Wha Kang pour lui demander d’interpeller les autorités tchadiennes au sujet des réformes promises et également sur le sort de l’opposant Ibni Oumar Mahamat Saleh, disparu en 2008. ..

– 2 avril 2012, Etat de droit, justice, droits humains – Tchad : « 4 ans après les évènements de février 2008 : l’impunité plombe les espoirs de réformes », fidh.org, + rapport(+ rfi.fr) + recommandations.

La FIDH et ses organisations membres au Tchad, la LTDH et l’ATPDH publient un rapport de situation, quatre ans après la tentative de prise de pouvoir par les rebelles armés et la répression gouvernementale qui s’en est suivie, dont la disparition forcée de l’opposant politique, Ibni Oumar Mahamat Saleh. Nos organisations estiment que peu d’avancées concrètes ont été réalisée par les autorités tchadiennes pour mettre en œuvre les recommandations de la Commission nationale d’enquête qui avait conclu à la responsabilité des autorités dans les nombreuses violations des droits de l’Homme perpétrées à la suite de l’attaque rebelle. Alors que la Haut-Commissaire adjoint des Nations Unies aux droits de l’homme, Madame Kyung-Wha Kang, est en visite au Tchad, nos organisations appellent le gouvernement à faire plus et mieux, notamment pour faire juger les auteurs de violations des droits de l’Homme, pour réformer la justice et le secteur de la sécurité, et élucider le sort d’Ibni Oumar Mahamat Saleh. .. Quatre ans après les faits, la FIDH, la LTDH et l’ATPDH font le point sur la mise en œuvre des 13 recommandations formulées pour éviter que l’État tchadien ne se rende responsable de nouvelles violations graves des droits de l’Homme. Jugement des responsables gouvernementaux, indemnisations des victimes, suppression des prisons secrètes et contrôle des lieux de détention officiels, réforme de la justice et du secteur de la sécurité, ouverture du jeu démocratique et gouvernance, etc : où en sont les actions et les réformes du gouvernement pour éviter un nouveau « février 2008 » ? « Le bilan est plus que mitigé » a déclaré Souhayr Belhassen, présidente de la FIDH. « Personne n’a voulu dire ce qu’était devenu Ibni Oumar Mahamat Saleh, aucun responsable gouvernemental ou de l’armée n’ont été inquiétés et les réformes institutionnelles n’avancent pas réellement comme elles le devraient. Le Tchad a bien adopté quelques instruments internationaux de protection des droits de l’Homme dont il faut se féliciter et quelques projet de réformes ; il joue un rôle, jusqu’à présent positif pour le jugement d’Hissène Habré ; mais le verre demeure plus vide que plein » a-t-elle regretté. Le rapport « 4 ans après : l’impunité plombe les réformes » revient sur la mise en place difficile d’une commission nationale d’enquête indépendante, l’action gouvernementales pour la mise en œuvre des 13 recommandations de la Commission, et la stagnation de la lutte contre l’impunité des auteurs des violations de février 2008 tout comme des ex-agents de la police secrète sous le régime d’Hissène Habré, la DDS.

Extrait rapport p17: Si la disparition d’Ibni Oumar Mahamat Saleh a été très médiatisée, bien peu sont ceux qui se souviennent de ces 136 prisonniers de guerre, exhibés comme prise de guerre et comme preuve que la situation était revenue sous le contrôle des forces loyalistes, à la presse et à la télévision nationale, le 13 février 2008. A cette occasion, le ministre de la Sécurité publique de l’époque, M. Mahammat Bachir, avait ajouté que les 136 rebelles capturés à N’Djamena lors des opérations de fouilles seraient présentés à la justice. Ils ont depuis lors disparu.


p31-33: Recommandations – La FIDH, l’ATPDH et la LTDH recommandent:

Au Gouvernement tchadien : 1 – Sur la lutte contre l’impunité des auteurs des crimes commis en janvier-février 2008 : Encourager la manifestation de la vérité concernant l’implication et la responsabilité des éléments de l’Armée nationale tchadienne (ANT), du Mouvement pour la justice et l’équité (JEM), des responsables gouvernementaux et tous autres agents de l’État dans la perpétration des violations des droits de l’Homme lors des événements de janvier-février 2008, notamment des viols, exécutions sommaires et disparitions; et encourager la traduction de ces responsables en justice; Traduire en justice les éléments rebelles qui se seraient rendus responsables de violations des droits de l’Homme lors des événements de janvier-février 2008, notamment des viols, exécutions sommaires et disparitions; Elucider le sort des personnes disparues au cours des événements. 2 – Sur la ratification et l’application des conventions et la réforme du système judiciaire et pénitentiaire : Poursuivre la réforme du Code pénal et du Code de procédure pénale en conformité avec les engagements internationaux et régionaux pris par l’État en matière de protection des droits de l’Homme et introduire notamment la criminalisation des mutilations génitales, de l’inceste, de viol conjugal et du harcèlement sexuel; Poursuivre les efforts engagés afin d’améliorer substantiellement les conditions de détention; Transposer en droit interne les dispositions du Statut de Rome; Faire une déclaration en vertu de l’article 34.6 du Protocole à la Charte africaine établissant la Cour africaine des droits de l’Homme et des Peuples afin d’autoriser les individus et les ONG à saisir directement la Cour; Ratifier le Protocole à la Charte africaine relative aux droits des femmes en Afrique (Protocole de Maputo); Prendre les décrets d’application de la loi n° 06/PR/2002 du 15 avril 2002 interdisant les mutilations génitales féminines, les mariages précoces et les violences domestiques et sexuelles, et prendre toutes les mesures pour son application compris ériger ces interdictions en crimes punissables dans le Code pénal; Promulguer les décrets et ordonnances permettant aux autorités judiciaires l’accès et le contrôle de tous les lieux de détentions civils, administratifs et militaires; 3 – Sur le droit à la justice des victimes du régime Hissène Habré : Maintenir la volonté de voir Hissène Habré jugé dans les meilleurs délais au Sénégal et le cas échéant en Belgique, notamment devant les instances de l’Union africaine où le Tchad en tant que pays le plus concerné par le jugement de l’ex-président dictateur devrait voir sa position suivie; Poursuivre le soutien et le financement des actions de mémoire et de justice en faveur des victimes du régime d’Hissène Habré notamment par un programme de médecine légale et d’anthropologie légale permettant l’exhumation et l’identification des victimes du site d’Hamral-Goz. 4 – Sur les droits fondamentaux: Amender la loi n°17 afin de supprimer les délits de presse; Affirmer le respect du droit à la vie en abolissant la peine de mort, comme recommandé par le Groupe de travail de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples sur la question de la peine de mort en Afrique. 5 – Sur les principes démocratiques : Appliquer les dispositions de la Charte africaine sur la démocratie, les élections et la gouvernance pour garantir l’organisation d’élections libres et transparentes. Mettre en œuvre les engagements pris à l’occasion de l’Examen périodique universel des Nations unies en mai 2009. Sur la réforme des forces armées et de sécurité. Procéder à l’éviction («veting») de la fonction publique et de l’Administration, selon un processus transparent et conforme à la loi, de tous les membres de l’Armée nationale tchadienne (ANT) ou de tous autres agents de l’État ayant commis des crimes et des violations des droits de l’Homme lors des événements de janvier-février 2008, et engager contre eux des poursuites pénales en s’assurant que les conditions du droit à un procès équitable soient garanties. 6 – Sur l’appui et la réforme des institutions : Établir une Commission nationale des droits de l’Homme en conformité avec les Principes de Paris régissant les Institutions nationales des droits de l’Homme. L’actuelle Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH), établie par la Loi no. 031/PR/94 du 9 Septembre 1994 n’étant pas fonctionnelle et demeurant rattachée au Bureau du Premier Ministre, n’est pas en conformité avec les Principes de Paris régissant les Institutions nationales des droits de l’homme. Du fait du dysfonctionnement de la Commission, le Ministère des droits de l’Homme se retrouve comme la seule institution de l’état en charge des droits de l’homme et exerçant parfois des fonctions qui seraient normalement dévolue à la Commission comme les investigations des cas de violations des droits de l’homme. Apporter un appui et les ressources nécessaires pour la mise en œuvre du Plan d’action sur les droits de l’homme et au ministère des Droits de l’homme afin de lui permettre de remplir pleinement son mandat.

Aux autorités judiciaires tchadiennes : Poursuivre les enquêtes ouvertes, aux fins d’inculper et de juger les auteurs et responsables présumés des crimes perpétrées pendant les événements de février 2008, dans des conditions respectueuses du droit à un procès équitable; Poursuivre les enquêtes ouvertes, aux fins d’inculper et de juger les auteurs et responsables des graves crimes commis sous le régime d’Hissène Habré par les agents de la Direction de la documentation et de la sécurité (DDS);

À la communauté internationale : Continuer d’appuyer tous les efforts visant à créer une culture de droits de l’homme au Tchad ainsi que ceux destinés à renforcer les capacités des institutions nationales de protection des droits de l’homme, ainsi que la société civile. Continuer d’insister auprès des autorités sur l’impérieuse nécessité de mettre en œuvre et ce de manière effective toutes les recommandations du rapport de la Commission d’enquête et celles formulées dans ce rapport; Apporter un appui technique et financier pour la mise en œuvre du Plan d’Action Nationale et pour la reforme de la Commission nationale des droits de l’Homme; Appuyer les efforts du Gouvernement de mettre sur pied des institutions veillant au respect de l’état de droit à l’est du Tchad; Appuyer les efforts du Gouvernement du Tchad visant à éradiquer le recrutement dans l’armée des enfants ainsi que toute initiative appropriée pour leur réintégration sociale; Assister les efforts du Gouvernement visant à consolider la paix et la sécurité et l’autorité de l’état à l’est du Tchad;

A l’Union européenne: Poursuivre l’accompagnement des autorités tchadiennes et notamment le soutien aux réformes des secteurs de la sécurité, de la justice, de la gouvernance et de l’État de droit en contre-partie d’avancées substantielles dans ces secteurs et à échéances régulières; Prévoir dans l’accord de partenariat entre l’UE et le Tchad une clause de conditionnalité de respect des droits de l’Homme et Soutenir les projets de la société civile en matière de droits de l’Homme, notamment dans les domaines prioritaires de la sensibilisation des populations et des forces de sécurité, de l’accompagnement juridique et judiciaire, de la lutte contre l’impunité, de la défense des droits des femmes, et de la promotion et la défense des défenseurs des droits de l’Homme.

– Mi-2011 ?, Etat de droit, justice, droits humains – Rapport LTDH analytique sur la situation des droits de l’homme au Tchad 1er semestre 2011, laltdh.org

… Les types d’atteintes aux Droits de l’Homme et actions de la LTDH: 1 – Arrestations et détentions arbitraires; 2 – Violation des droits de l’enfant; 3 – Assassinats et disparitions; 4 – Viols et violences faites aux femmes; 5 – Consultations juridiques, conciliation, conseils et orientations; 6 – Licenciements abusifs; 7 – Discrimination à l’égard des personnes vivant avec VIH-SIDA; 8 – Enlèvements et tortures… Au 1er semestre de l’année en cours, la situation des droits de l’homme au Tchad en général et à N’Djamena en particulier a été une fois de plus marquée, nous n’en parlerons jamais assez, par tant des violations. Ainsi les 6 premiers mois de 2011 n’ont pas du tout connu de changement par rapport à ceux de l’an dernier. Nous avons vu au contraire, une recrudescence des cas d’assassinats, d’enlèvements, d’intimidations et de vol à mains armées. A N’Djamena, les cas d’assassinat crapuleux et autres ont été enregistrés. Le phénomène de l’insécurité a pris de plus en plus de proportion au cours du premier semestre de cette année. Ainsi nous avons noté et enregistré plusieurs cas d’assassinats, d’enlèvements, d’arrestations et détentions arbitraires perpétrées souvent et pour la plupart des cas, par les agents de force de l’ordre, de l’ANS ou autres officiers proches ou parents du pouvoir en place. Mais il faut noter que certains de ces cas d’assassinats ont été simplement commis par des personnes inconnues, bandits de grands chemins agissant dans une impunité la plus totale. La tenue, cette année de plusieurs scrutins au Tchad n’a pas permis l’observation et le respect des droits de l’homme. Nous avons vu des campagnes sans grands enjeux marquées par des cas d’intimidations, de menaces et quelque fois d’arrestations arbitraires. Même si les deux scrutins à savoir les élections législatives et la présidentielle se sont tenus de façon générale globalement dans le calme et la sérénité, plusieurs cas des violations des droits de l’homme liés à ces élections ont été enregistrés de par tout le pays. Le soulèvement populaire dans certains pays arabes n’est pas sans conséquences au Tchad ; car plusieurs personnes soupçonnées d’inciter à ce type de soulèvement ont été arrêtées par l’agence nationale de sécurité (ANS). Quelque militants de la Ligue en ont fait les frais.

– 8 avril 2011, Etat de droit, justice, droits humains – 2010 Country Reports on Human Rights Practices Chad of Bureau of Democracy, Human Rights, and Labor, USA, 32pages, state.gov

Human rights abuses included limitations on citizens’ right to change their government; extrajudicial killings, including politically motivated killings; criminal kidnappings of children for ransom; torture, beatings, and rape by security forces; security force impunity; harsh and life-threatening prison conditions; arbitrary arrest and detention; incommunicado detention; lengthy pretrial detention; denial of fair public trial; executive interference in the judiciary; arbitrary interference with privacy, family, and correspondence; limitations on freedom of speech, press, and movement; abuse of refugees; widespread official corruption; kidnappings of nongovernmental organization (NGO) personnel by armed groups and bandits; societal discrimination and violence against women, including female genital mutilation (FGM); child abuse, abduction, and trafficking; and child marriage. Use of child soldiers occurred, although reports of such activity greatly decreased during the year. Ethnic-based discrimination; repression of union activity; forced labor, including by children; and exploitive child labor were problems. ..

– Janvier 2011, Etat de droit, justice, droits humains – Rapport DHSF des violations  des droits de l’Homme au Tchad, situation 2009-2010,  complet très lourd : dhsf-afrique.org

Rapport complet : Arrestation, détentions arbitraires et torture … Assassinats et Exécutions extrajudiciaires … Intolérance religieuse: … La traite des personnes : … Harcèlement de la presse … Prise des enfants contre rançon … Harcèlement des défenseurs des droits de l’homme : …

Texte supplémentaire sur l’historique et le contexte: librafrique.com : … C’est seulement à partir de 1990 qu’il a existé une liberté de presse relative, car seuls les journalistes courageux peuvent l’exercer. D’ailleurs, cette liberté n’est valable que pour les medias privés. De nombreux journalistes courageux qui voulaient faire leur travail conformément à la règle de l’art  avaient été jugés et condamnés ou  simplement assassinés. Par exemple Maxime  K. assassiné en 1993,  Michael Didama, directeur de publication du journal le temps,  Garondé Djarma, Sy  Kombo Singa Gali emprisonnés en  Juillet 2005 sur plainte du gouvernement du Tchad pour diffamation et incitation à la haine tribale. Au début de l’année 2008, un autre journaliste Nadjikimo  Bénoudjita avait été menacé par le pouvoir en place. Il était obligé de quitter le Tchad pour aller s’exiler pendant plusieurs mois avant de revenir au pays.  Entre temps le siège de son Journal était gardé par la force de l’ordre.  De même, Tchanguiz Vatankah, rédacteur en chef d’une radio privée basée à Moissala au sud du Tchad avait été arrêté et détenu au secret à N’Djamena plus d’un mois avant d’être libéré sans jugement. Entre temps sa station est restée fermée. .. Les élections, de quelle nature que ce soit ont été systématiquement soit contestées, soit boycottées, entraînant un désintéressement populaire de la chose électorale, car les règles de jeu  et les engagements issus des accords ne sont pas souvent  honorés et les leaders politiques sont régulièrement menacés. Par exemple les élections de 2001 ont donné lieu à des arrestations et humiliations des leaders des partis politiques, la bastonnade des femmes leaders lors d’une manifestation pacifique devant l’Ambassade de France, l’assassinat de nombreux tchadiens dont entre autres Brahim Selgué. Donc les droits sont quotidiennement violés et les auteurs jouissent d’une grande impunité, malgré les discours milles fois répétées du Président de la République allant dans le sens de l’égalité des citoyens devant la loi. .. En 2006, Les graves troubles qu’a connues le Tchad ont occasionné la disparition forcée de nombreux cadres de l’armée nationale dont entre autres le colonel Abakar Gawi, Adil Ousmane, Ahmat Haroun etc. Jusqu’à ce jour, aucune lumière n’a été faite sur la disparition  forcée de ces hauts gradés de l’armée nationale qui avaient été pour la plupart arrêtés à leur domicile ou sur leurs lieux de travail. .. Pour ce qui concerne les  deux dernières décennies par exemple, de nombreux partis ont été créés et fragilisés par le parti au Pouvoir par diverses méthodes : la corruption, la nomination au poste de responsabilité, l’intégration  sélective à la fonction publique, les promotions sur les bases discriminatoires, la paupérisation de la masse rurale, l’intimidation, la tribalisation, la régionalisation des affaires de l’Etat, l’exclusion, etc.

– 10 décembre 2010, État de droit, justice, droits humains – Rapport ‘Situation des droits de l’homme a l’est du tchad: progrès, défis et pistes d’avenir, avril 2008 – novembre 2010’ de la Mission des Nations Unies en République Centrafricaine et au Tchad et du Haut Commissariat Des Nations Unies aux Droits de l’Homme, ohchr.org

… rapport final de la Section des droits de l’homme élaboré conformément au mandat confié à la Mission des Nations Unies en République centrafricaine et au Tchad (MINURCAT) avant sa fermeture, le 31 décembre 2010. … Le rapport souligne également les efforts et les progrès accomplis par le Gouvernement du Tchad pour protéger et promouvoir les droits de l’homme. En outre, il présente les défis qui restent à surmonter en matière de promotion et de protection des droits de l’homme, en particulier l’impact des pratiques culturelles et traditionnelles sur les droits de l’homme et la capacité limitée des institutions de l’Etat, notamment dans certaines régions de l’est du Tchad. .. Les affrontements les plus importants ont eu lieu à Goz Beida le 13 juin 2008, à Am Dam le 15 juin 2009, et à Goz Beida et Koukou Angarana les 6 et 7 mai 2009. Des progrès notables ont été réalisés dans les négociations qui ont abouti à la signature des accords de paix avec certains groupes rebelles, y compris le Front pour le Salut de La République (FSR), l’Union des Forces pour la Démocratie et Le Développement Rénovée (UFDDR-R), le Mouvement National pour le Redressement (MNR) le 25 juillet 2009, ainsi qu’avec le Mouvement National et le Mouvement pour la Démocratie et la Justice au Tchad (MDJT) le 22 avril 2010 respectivement. Toutefois, certains des principaux groupes rebelles sous l’égide de l’Union pour la Force et la Résistance (UFR) sont restés à l’écart du processus de négociation.  .. Depuis fin 2009, les relations entre le Tchad et le Soudan se sont considérablement améliorées. .. Au Tchad, il y a eu une reprise du dialogue entre le gouvernement et l’opposition dans le but de rendre le processus politique plus inclusif et participatif, selon les termes de l’accord du 13 août1 (Le 13 août 2007, un accord sur le renforcement du processus démocratique au Tchad a été signé par 83 partis politiques. L’accord contient des dispositions relatives à la réforme électorale tchadienne et à la démocratisation. La mise en œuvre de l’Accord a subi un coup d’arrêt après un certain nombre d’incidents, y compris des enlèvements et des disparitions forcées de certains dirigeants de partis politiques impliqués dans le processus.). La Commission électorale nationale indépendante créée le 6 juin 2009, fonctionne et comprend une représentation égale de la coalition au pouvoir et de l’opposition. En août 2010, la Commission a publié un calendrier provisoire pour les élections locales, législatives et présidentielles. .. Après plusieurs années de conflits, l’est du Tchad fait toujours face à des défis liés à la présence de 254,000 réfugiés soudanais et environ 171,000 personnes déplacées internes. .. A. La violence sexuelle et basée sur le genre. La violence sexuelle et basée sur le genre constitue l’un des grands défis des droits de l’homme dans l’est du Tchad et demeure très répandue dans les camps de réfugiés, les sites de personnes déplacées ainsi que dans de nombreuses communautés. .. Le viol, les mariages précoces et forcés et les mutilations génitales féminines … B. Recrutement et utilisation d’enfant. .. Au cours de l’année 2010, le Gouvernement a intensifié sa campagne contre l’utilisation des enfants dans les forces et groupes armés. Cela a abouti à l’organisation par le Gouvernement du Tchad, de la Conférence régionale destinée à «mettre fin au recrutement et l’utilisation d’enfants par des forces et groupes armés: contribution à la paix, la justice et le développement », à N’Djamena du 7 au 9 Juin 2010… Les efforts déployés par les autorités pour développer des stratégies nationales et régionales pour lutter contre le recrutement et l’utilisation des enfants par des groupes armés doivent être salués… C. Administration de la Justice i. Arrestations et détentions arbitraires ou illégales … i. Conditions de détention 32. Les visites effectuées dans les établissements et centres de détention ont révélé que les conditions de détention ne respectent pas les normes minimales concernant le traitement des prisonniers 3et ne sont pas toujours conformes aux principes internationaux relatifs à la protection des personnes privées de liberté. iii. Accès à la justice / Droit à un procès équitable … les autorités responsables de l’application de la loi ont imposé des frais exorbitants pour recevoir des plaintes. .. Le Gouvernement, avec le soutien des partenaires concernés, a pris une série de mesures tendant à répondre à certains des problèmes les plus pressants. Ainsi, en collaboration avec la MINURCAT et le PNUD, il a formé 154 juges de paix sur les normes nationales et a fourni une assistance technique aux magistrats et aux juges… D. Les attaques contre le personnel humanitaire… V. EFFORTS NATIONAUX DANS LA PROTECTION ET LA PROMOTION DES DROITS DE L’HOMME. Le Tchad a ratifié la plupart des instruments internationaux relatifs aux droits, y compris, les deux pactes internationaux, la Convention relative aux droits de l’enfant, la Convention contre la torture, la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale, la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination contre les femmes, etc. En outre, le Tchad est un Etat partie aux Conventions de Genève et ses protocoles additionnels, et au Statut de Rome de la Cour pénale internationale. Au niveau régional, le Tchad est un Etat partie à la Charte africaine des droits et des peuples, la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant et la Convention de l’OUA régissant les aspects propres aux problèmes des réfugiés en Afrique. Il a signé mais pas encore ratifié le Protocole à la Charte africaine relative aux droits des femmes en Afrique (Protocole de Maputo). 41. Il convient également de rappeler qu’en 2009, pour la première fois depuis plus de 10 ans, le Tchad a présenté ses rapports aux organes de surveillance de l’application des traités internationaux de droits de l’homme. Ainsi, la situation des droits de l’homme au Tchad a été examinée par le Comité des droits de l’homme, le Comité des droits économiques, sociaux et culturels, le Comité des droits de l’enfant, le Comité sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale et le Comité contre la torture. En outre, le Tchad a été examiné en vertu de l’Examen Périodique Universel. .. Le gouvernement a aussi déployé 22 délégués régionaux relatifs aux droits de l’homme, qui, malgré leurs capacités et ressources limitées ont mené les activités relatives à la protection et à la promotion des droits humains dans leurs zones respectives de responsabilité. VI. DEFIS A RELEVER POUR LA PROMOTION ET PROTECTION DES DROITS DE L’HOMME A L’EST DU TCHAD. .. La protection et la promotion des droits de l’homme à l’est du Tchad continue de faire face à des défis institutionnels, tels que la capacité limitée des responsables de l’application des lois, des ressources qui leur sont alloués, la faible présence des organisations de la société civile travaillant sur les questions de droits de l’homme et les problèmes de disfonctionnement de la Commission nationale des droits de l’homme. La prévalence de pratiques culturelles non conformes à la législation nationale et aux obligations régionales et internationales du Tchad constitue un défi particulièrement complexe qui affecte de manière significative la jouissance des droits de l’homme à l’est du pays. .. la MINURCAT fait les recommandations suivantes : Au Gouvernement (5 points): … 2. Apporter l’appui et des ressources suffisantes au système judiciaire pour lui permettre de lutter contre l’impunité en s’assurant que les cas de violations des droits de l’homme, y inclus les violations liées au genre, qui lui sont soumis fassent l’objet d’enquêtes et que les responsables soient poursuivis et jugés. .. 4. Assurer la mise en œuvre de la Loi no. 006/PR/2002 sur la santé de la reproduction, comme moyen de lutter contre les pratiques de mutilation génitale féminine ainsi que de mariages précoces et forcés. 5. Assurer le fonctionnement effectif et apporter un appui aux mécanismes mis en place pour assurer le suivi des recommandations des mécanismes internationaux de protection des droits de l’homme et de l’EPU…

– 28 septembre 2010, Etat de droit, justice, droits humains – La famille d’Idriss Déby sous le coup d’une enquête judicaire, rfi.fr

– 30 avril 2010, Etat de droit, justice, droits humains – Un rapport accablant sur les droits de l’homme,africa-info.org

L’Ambassade des Etats-Unis au Tchad a rendu public le 21 avril  à N’Djaména  le rapport annuel 2009 de 32 pages rédigé  par le Département d’Etat américain sur l’évolution de la situation des droits de l’homme au Tchad. Dans ce rapport, le gouvernement américain fait ressortir sans complaisance les violations en matière des droits de l’homme au Tchad. De manière claire, il est reproché au gouvernement tchadien des abus suivants: restrictions sur les droits des citoyens d’apporter une alternance à leur gouvernement, tueries extrajudiciaires, disparitions pour des raisons politiques, cas de tortures, bastonnades et enlèvements perpétrés par les forces de sécurité. Ces dernières, soulignent le rapport, bénéficient de l’impunité. Quant aux conditions d’emprisonnement, note le  rapport, elles sont «critiques et cruelles» car les arrestations et les détentions sont arbitraires parce qu’elles sont faites «dans des lieux secrets, sans contact avec l’extérieur pendant une longue durée avant le procès. (…) Les prisons sont  sérieusement bondées de personnes qui vivent dans  des conditions sanitaires déplorables et les nourritures servies aux détenus sont de mauvaise qualité». Par ailleurs, les forces de sécurité notamment l’Agence Nationale pour la Sécurité (ANS) et la Direction Générale des Services de Sécurité Intérieure et Extérieure (DGSSE) sont accusées de détenir des prisons secrètes. Il est également rapporté l’existence des prisons militaires dont l’accès est  interdit aux organisations locales des droits de l’homme. ..

– 17 septembre 2009, Etat de droit, justice, droits humains – Rapport du Groupe de travail sur l’Examen périodique universel : Tchad (A/HRC/12/5), reliefweb.int

– 5 août 2009, Etat de droit, justice, droits humains + répression des opposants : Ibni Oumar Mahamat Saleh – Le Comité des droits de l’Homme des Nations unies préoccupé par l’inaptitude du Tchad à lutter contre l’impunité, fidh.org

Le Comité des droits de l’Homme dans ses conclusions finales du 30 juillet 2009, « note avec préoccupation que de graves violations des droits de l’homme ont été commises en toute impunité et continuent de l’être sur le territoire du Tchad, notamment des meurtres, des viols, des disparitions forcées, des détentions arbitraires, des cas de torture, des destructions de propriétés, des déplacements forcés et des attaques contre la population civile » et demande instamment au gouvernement tchadien que toutes les violations « portées à sa connaissance fassent l’objet d’enquêtes et que les responsables de telles violations soient poursuivis et sanctionnés pénalement ». .. Le Comité des droits de l’Homme a d’ailleurs recommandé au Tchad, de rapidement mettre en oeuvre les recommandations de cette Commission nationale d’enquête de 2008, notamment celles concernant la poursuite des auteurs de nombreux cas de disparitions forcées dont celle d’Ibni Oumar Mahamat Saleh, la répression des actes de tortures, l’utilisation courante de prison privée et de lieux de détention clandestins. « Alors que la Commission d’enquête avait bien fait son travail de vérité notamment en démontrant que la disparition d’Ibni Oumar Mahamat Saleh est imputable aux militaires loyalistes, le silence des autorités tchadiennes est un aveu de culpabilité » Souhayr Belhassen, présidente de la FIDH. .. Les autres préoccupations de la FIDH, la LTDH et l’ATPDH réitérées à de nombreuses reprises auprès du Gouvernement tchadien et de la communauté internantionale ont également fait l’objet de recommandations fortes de la part du Comité des Nations unies qui a notamment appelé le Tchad à : abolir la peine de mort, assurer l’indépendance de la justice, mettre fin au recrutement d’enfants soldats et aux mutilations génitales féminines ainsi qu’aux nombreuses discriminations à l’encontre des femmes découlant de l’application du droit coutumier. Enfin, le Comité a rappelé au gouvernement tchadien qu’il avait l’obligation de respecter et de protéger les défenseurs des droits de l’Homme, ainsi que de lever les restrictions non conventionnelles aux libertés d’association, de presse et de manifestation. .. « Le soutien de l’Etat tchadien au Sénégal pour que Hissène Habré soit jugé dans un avenir prôche participe de la démarche de lutte contre l’impunité, car sanctionner les crimes du passé, c’est refuser d’accepter les crimes du présent et ceux qui seront perpétrés dans le futur. Nos organisations en attendent autant du gouvernement concernant les dossiers des autres tortionnaires qui restent au point mort devant la justice tchadienne » a délacrée Me Jacqueline Moudeïna, qui est aussi l’avocate des victimes de Hissène Habré.

– début 2007 (?) (publié en 2012), Etat de droit, justice, droits humains – Rapport DHSF violations des droits de l’homme au Tchad 2006, dhsf-afrique.org, rapport complet : dhsf-afrique.org

Introduction : En 2006, la situation n’a pas varié surtout pour ce qui concerne le Tchad. La situation des droits de l’homme s’est plus tôt dégradée davantage. Les formes les plus graves se sont fait signaler à travers le pays. Aucune mesure concrète n’a été prise pour améliorer cela. La justice s’est enfoncée, l’assemblée Nationale composée des gens du pouvoir n’a fait pas le mystère qu’on attendait d’elle ; les partis politiques de l’opposition malgré leur bonne intention sont obligés de se lasser et certains, de se ranger simplement, les Associations de défense des droits l’homme se démènent malgré des difficultés énormes qu’elles rencontrent mais il n’y a pas en face de bonne coopération.

Rapport : … Cette situation a duré un peu plus de 15 ans déjà sans aucune élection libre et transparente et sans une justice réellement indépendante et donc sans alternance démocratique. C’est bien tout cela qui favorise les violations massives, flagrantes et systématiques des droits de l’homme au Tchad. Les violations dont nous faisons dans ce rapport sont très insignifiantes par rapport à la masse des violations perpétrées au Tchad courant 2006. Face à cette situation, beaucoup des tchadiens ont perdu la patience et ont fini malheureusement par croire que l’accès au pouvoir ne peut être possible que par les armes. C’est ainsi que plusieurs nouveaux mouvements armés se sont crées avec seul objectif : renverser le pouvoir en place par la force quand bien même que le bas peuple exprime de temps en temps son dégoût pour la guerre mais aspire au changement. Plusieurs de ces mouvements armés ont préféré se fusionner pour être plus forts. L’un d’entre eux a donc lancé un assaut contre la capitale N’Djamena le 13 avril 2006 occasionnant la mort de plusieurs centaines et de nombreuses disparitions au motif que les victimes ont collaboré avec l’ennemi. A l’intérieur du Tchad, les populations sont prises en otage par les hommes du pouvoir qui occupent tous les postes et dont plusieurs parmi eux se transforment en coupeurs de route prêtent ou louent leurs armes aux bandits de grands chemins qui tuent pillent ou prennent en otage des enfants des éleveurs contre une rançon. Personne n’a la possibilité de les sauver… Les éléments des forces de l’ordre qui s’hasardent à tuer un coupeur de route même en cas de légitime défense est obligé de payer la Dia (prix du sang dans la pratique musulman) les éléments des forces de l’ordre hésitent souvent d’agir contre les bandits puissamment armés quelques fois avec des armes dont ne sont pas encore dotées l’armée tchadienne en vue d’éviter de tomber dans cette situation où sont impliqués les chefs. Cette situation de mauvaise gouvernance a créée des problèmes au Soudan et en Centrafrique avec un rôle peu clair de la France.

p28/37: V) Enlèvements et disparitions forcées et/ou involontaires: Le 13 avril 2006, une colonne des éléments du mouvement d’opposition armée du Front Uni pour le Changement Démocratique (FUCD) a réussi à entrer dans la ville de N’Djamena. Ces éléments ont été chassés par l’armée tchadienne avec un appui décisif de l’armée française. Après cette attaque sans succès du FUCD, plusieurs officiers de l’armée nationale et de nombreux civils ont été enlevés/ou simplement forcés à la disparition au motif de collaboration avec les éléments du FUCD. Les sept mois d’actions publiques en faveur des victimes en accord avec leurs parents et dont le relais a été assuré par Amnistie Internationale n’ont pas abouti. Courant 2006, des rumeurs persistantes dont nous avons toujours fait mention font état d’exécution sommaires de tout ou partie de ces personnes disparues. le pouvoir n’a ni confirmé ni infirmé ces rumeurs. Parmi les cadres de l’armée, nous notons entre autres la disparition de: [8 gradés] … En dehors des militaires, il y’a plusieurs civils enlevés et forcés à la disparition. il s’agit entre autres de: [6 personnes] …

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– 3.7 Corruption, Biens Mal Acquis

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– 25 septembre 2013, corruption, BMA – Collectif des Financiers Révoltés (CFR): Les arnaqueurs de la République ou le système Deby, tchadonline.com + schéma de la famille Déby (probleme d’ouverture sur certains navigateurs mais pas tous): tchadactuel.com

… Personne ne sait l’étendue de son patrimoine personnel mobilier et immobilier. Toutefois une modeste tentative sera initiée à la fin de ce feuilleton. .. Par la fraude, la corruption et la menace, Idris fait élire, qui il veut, à tous les postes électives dans n’importe quelle sphère de la vie: en allant du député jusqu’au plus petit lambda de la Chambre du Commerce ou d’un Conseil d’administration d’une entreprise. La nuisance de Idris est partout et omnipotente. Son parti politique, le MPS, est son instrument principal qui l’aide à nuire n’importe où et contre n’importe qui. .. Idris, après avoir donné cadeau les services de la douane à son petit frère Saleh, il n’a pas oublié un de ses neveux à qui il a donné gratos les recettes des pièces d’identité (passeport, carte d’identité, carte grise, divers taxes, etc.…). En somme Idris a privatisé toutes les recettes régaliennes de l’État, il s’est accaparé de toutes les recettes pétrolières du Tchad qu’il gère comme le fond de sa poche. Du jamais vu, dans aucun pays du monde ! .. Mais où va tout cet argent ? .. La corruption est le pilier de la politique d’Idris. Selon un habitué de la Cour, 60 à 70% de l’argent, volé par Idris, est dépensé sous forme de corruption. Ainsi, rares sont les hommes et les femmes politiques tchadiens qui n’ont pas eu les faveurs d’Idris à un moment ou à un autre! Il n’en existe presque pas ! Espèces sonnantes et trébuchantes, construction d’un pied à terre à N’Djamena et ou dans le village, ou nomination à un poste important de responsabilité, construction d’un château d’eau, d’une école ou d’un dispensaire dans le village d’un politicien. Quand un homme politique tchadien reçoit la visite inopinée soit d’un loin parent d’Idris, ou d’un ex-conseiller, cela n’a rien de hasard. Les services  que ces envoyés du despote s’empressent à vouloir rendre à tel ou tel homme politique n’ont aussi rien de hasard. Dans la quasi-généralité des cas, ils sont commandités et financés par Idris en personne. Cette politique «de distribution» ne se limite pas seulement aux hommes politiques mais s’étend aux officiers supérieurs, Chefs traditionnels, membres des ONG, des Adh, des syndicalistes, etc. Le pendant de cette politique d’achat des consciences et des « âmes » s’étend au delà des frontières nationales. Ainsi donc beaucoup des Présidents des pays francophones ont reçu des « appuis financiers » de leur collègue tchadien. Les « faveurs » de Deby ont franchi les mers et sont solidement ancrés dans l’ancienne métropole où une certaine classe politique, qui était il y a peu au pouvoir, avait ses fréquentes entrées au « Palais Rose » sur les bords du fleuve Chari. Idris Deby n’a perdu de vue les services de renseignements et les agents du Quai d’Orsay. On peut dire qu’une partie de la classe politique française est complètement noyautée par IDI. Un cadre de ces services a déclaré qu’Idris Deby est au courant  de toutes les fiches concernant le Tchad avant qu’elles n’atterrissent sur le bureau du Boss ! C’est tout dire. Depuis 23 ans de pouvoir, Idris Deby n’a jamais mis les pieds à la maison blanche. Aucun des locataires de cette institution n’a daigné le recevoir. Et cela lui fait très très mal. Rien qu’en 2012, il a servi 32 millions des dollars aux cabinets américains de lobbying pour y être reçu mais en vain : peine perdue, argent gaspillé !

– 23 septembre 2013, corruption, BMA – népotisme de Déby : liste des postes occupés par des membres de sa famille, makaila.over-blog.com

– 10 juillet 2013, corruption, BMA : Habré – Traque des biens mal acquis, version tchadienne, enqueteplus.com

… Au Tchad, les autorités ont indiqué, hier, sur Radio France Internationale, avoir pris des dispositions pour répertorier les biens appartenant à l’ancien président Hissène Habré. Selon le gouvernement tchadien, qui dit ne pas douter de l’issue du procès, il s’agit de répertorier dès à présent le patrimoine de Hissène Habré pour éventuellement l’utiliser à des fins de dédommagement des victimes. Le gouvernement dit avoir fait ses calculs et que d’après le rapport de la Commission d’enquête sur Hissène Habré, celui-ci est parti du pays avec environ sept milliards de francs Cfa. En plus de cette somme, il s’y ajouterait des fonds secrets estimés à trois milliards. ..

– 9 juillet 2013, corruption, BMA : Habré – Jean Bernard Padaré ministre de la justice du Tchad : » Une banque qui accepte qu’un dictateur puisse disposer plus d’une dizaine de milliards de FCFA, ça paraît suspect « , rewmi.com

– 21 juin 2013, corruption, BMA – Tchad exemple en corruption et en traficsjuliette.abandokwe.over-blog.com

Depuis plus de 15 ans, tous les observatoires et ONG spécialisés dans l’évaluation des pratiques de corruption à travers le monde sont unanimes : le Tchad n’a jamais quitté le peloton de tête des pays les plus corrompus d’Afrique, et même du monde. .. Comment cette corruption n’est-elle pas compréhensible quand l’on rencontre au sommet de la haute administration de nombreux individus propulsés du jour au lendemain aux plus hautes fonctions, directeur, des Douanes, des Impôts ou du Trésor sans être titulaire seulement du BEPC, et ne justifiant tout juste pour unique compétence que le fait d’être un neveu, un beau frère ou un beau fils du chef de l’Etat ou de l’une de sa demi douzaine d’épouses ! .. Dans la Police, l’Armée, la Gendarmerie ou la Garde Nomade, il existe des milliers de personnes vivant tranquillement au quartier, sont détenteurs d’une carte professionnelle, mais sont payés à la fin de chaque mois sans jamais être démasqués. Ces individus sont recrutés par des réseaux qui leur offrent 50% du salaire ainsi payé dans la plus parfaite illégalité. ..

– 13 juin 2013, corruption, BMA: Libye – L’Afrique du Sud accepte de restituer à la Libye des avoirs de Kadhafi, mact-chad.com

… CARTE BMA Khadafi : France 5 Mds Euros d’investissement en 2009 …

– juin 2013, corruption, BMA: Libye – La Libye réclame plus d’un milliard de dollars caché par Khadafi en Afrique du Sud, maliactu.net

– 4 juin 2013, corruption, BMA: Libye – Bachir Saleh, le Libyen de la Sarkozie, lemonde.fr

… En 2006, le voilà à la tête du LAP, le fameux fonds souverain. Saleh parcourt l’Afrique. « Etre noir, c’est en Libye un handicap sur le plan tribal, mais, pour gérer la manne africaine, cela devient un avantage », note le « M. Afrique » d’un groupe d’armement. Responsable de tous les financements officiels, il investit des millions dans des mines, des banques, des hôtels, des terres, des forêts. Mais le LAP est aussi une formidable cash machine occulte, notamment dans la bande sahélienne choyée par Kadhafi. Le LAP finance des groupes rebelles, comme au Darfour, aide des chefs d’Etat et des dirigeants politiques, comme Blaise Compaoré au Burkina ou Idriss Déby au Tchad. Et fait basculer des élections. L’Afrique du Sud, où Kadhafi a soutenu Nelson Mandela, devient l’amie de la Libye : pas un hasard si, selon le Sunday Times de Pretoria, Bachir Saleh a été vu, en décembre 2012, au congrès de l’ANC, à Mangaung, se trouvait en mars au sommet des BRICS à Durban, la deuxième ville du pays, et séjournait en mai au Michelangelo, un hôtel de la banlieue de Johannesburg… « M. Bachir » devient l’interlocuteur de la Sarkozie – mieux, le Libyen de Claude Guéant. .. Plus sûrement, Bachir Saleh reste l’un des rares initiés à connaître les détails de la carte des actifs libyens à l’étranger. .. Selon le Sunday Times, pour retrouver le milliard de dollars en argent liquide, or ou diamants, qui aurait été caché en Afrique du Sud sous Kadhafi, le nouveau pouvoir libyen travaille main dans la main, depuis décembre 2012, avec le président sud-africain Jacob Zuma. Et peut-être avec Bachir Saleh. ..

– 17 janvier 2012, corruption, BMA – Campagne intensive des sociétés américaines et occidentales à la recherche des trésors de l’ancien dictateur, qui seraient enterrés dans le Sahara – Ash-shourouk tunisia, tchadactuel.com

– 16 janvier 2012, corruption, BMA – Les Brèves de N’djaména: En Afrique du Sud, Deby rencontre l’ancien Directeur de cabinet de Kadhafi, tchadactuel.com

… les autorités libyennes ont demandé la restitution des biens libyens détenus par les Deby et le renvoi immédiat des ténors de l’ancien régime qui sont au Tchad. ..

– 8 janvier 2012, corruption, BMA – Les Brèves de N’djaména: Deby liquide l’Or libyen en Afrique du Sud, tchadactuel.com

C’est un secret de polichinelle de dire que le défunt Guide avait évacué une partie du trésor libyen vers le Tchad et d’autres pays africains. Au Tchad, ce sont le demi-frere et le beau fils de Deby, respectivement l’Ambassadeur du Tchad et le DG de la banque tchado-libyenne, qui se sont chargés de ces transferts. Selon des sources confirmées depuis, le trésor libyen avait été stocké dans le château bunker de Deby à Mara, dans la périphérie de N’djaména. .. Kadhafi pensait mettre le trésor libyen à l’abri de la mainmise des occidentaux, mais depuis sa disparition, Deby l’a carrément nationalisé et est resté sourd à toutes les sollicitations des nouvelles autorités pour la restitution de ce trésor. La Banque tchado-libyenne se charge de blanchir l’argent libyen, tandis que l’or était vendu jusqu’à présent en détails par petites tranches ou en gros par l’intermédiaire des pays producteurs comme le Mali ou le Burkina. Mais depuis, Deby a trouvé un débouché bien plus fiable : la Compagnie De Beers sud-africaine. Dès lors, il ne se passe pas une semaine où l’avion présidentielle ne décolle pas de N’djaména pour Johannesburg, à son bord des individus très aryens, accompagnés toujours d’un seul et même tchadien. Deby, qui a un besoin fou d’argent à ces moments-ci, a prétexté le centenaire de l’ANC pour faire un aller-retour en Afrique du Sud, certainement pour se procurer de quelques liquidités, car à partir du 10 janvier, il en aura besoin pour satisfaire, les griots, les tambourinaires, les danseurs et faire beaucoup de « chakitine » c.à.d. décorer les meilleurs griots ou danseurs des billets de banque. Les syndicats, les étudiants et les déflatés de l’armée et autres salariés des provinces, au nom du patriotisme, doivent patienter jusqu’à la fin des cérémonies nuptiales, car il en va de l’honneur et de la crédibilité du Tchad.

– 3 juin 2013, corruption, BMA: Libye – La Libye recherche la fortune de Kadhafi jusqu’en Afrique du Sud, tchadonline.com

– 25 mai 2013, corruption, BMA – Tchad – Libye- Egypte : les 50 milliards convoyes devaient servir a destabiliser la Libye, vives tensions entre le Tchad, l’Egypte et la Libye, zoomtchad.com

– 8 mai 2013, corruption, BMA Libye + guerre – Le diabolique plan hégémonique d’Idriss Deby contre les pays voisins du Tchad (sur site politico-militaires, informations à vérifier), mact-chad.com

Le président tchadien Idriss Deby Itno multiplie, ces derniers temps, toute une kyrielle de gesticulations et de subterfuges militaro-diplomatiques pour se tailler une carrure d’acteur incontournable tant en Afrique centrale qu’en Afrique de l’ouest. En fait, il rêve de devenir le leader, non seulement de la sous-région Cemac, mais par-dessus tout de remplacer son mentor, le ci-devant « roi des rois » et « guide » libyen Mouammar Kadhafi. .. il ne sera pas difficile de se rappeler de la déclaration, en septembre 2012,  d’Abdel Rahmane Shalgham porte parole du CNT (Conseil National de Transition devenu aujourd’hui le  Congrès Général National) à New York, en marge de l’Assemblée Générale de l’ONU, indexant nommément le Tchad comme responsable des exactions en Libye : « Quant aux pays qui ont soutenu Kadhafi, en particulier le Tchad et le Niger, leur récente reconnaissance n’absout pas leur immense responsabilité sur le tort qu’ils ont fait au peuple libyen. Nous avons nos blessés, nos morts, nos veuves et orphelins, victimes de l’intervention de ces pays, et cela ne s’oublie pas facilement. Même aujourd’hui, ces pays ont encore des militaires sur notre territoire. Ils doivent les évacuer, rendre au peuple libyen tous les biens matériels et financiers que Kadhafi a déposés chez eux ». Une accusation claire, nette, précise et sans équivoque. Un constat qui, en tout cas, n’a toujours pas empêché le  président tchadien de s’activer encore plus depuis une année dans une mobilisation de multiples groupes composés d’anciens caciques et faucons du régime libyen. Il active,  dans cette logique,  son sbire, Abadi Sahir (ex-chef des services de renseignement, reconverti commandant exécutif des mercenaires tchadiens) auprès des proches de Kadhafi, notamment Béchir Salah Béchir, le général Abdel Hafiz Massoud (ex-gouverneur militaire de Sebha et cousin par alliance de Kadhafi), Grène Saleh Grène (ancien ambassadeur de Libye au Tchad) et le général Ali Chérif Riffi (ancien directeur du cabinet de Mouammar Kadhafi). Ces partisans inconditionnels du défunt colonel n’ont pour seul objectif que de perturber et de plomber à tout prix la transition en cours en Libye. Un trésor de guerre: Quoi qu’il en soit, il est indéniable que le président du Tchad est l’un des principaux gardiens du fabuleux trésor de Kadhafi, sorti de Tripoli juste avant la chute du régime. Un véritable trésor d’Ali Baba qui avait été convoyé jusqu’à Am-Djaress, le village natal du président tchadien. Des proches de Deby se souviennent que dès le 21 août  2011, huit gros porteurs escortés par plus d’une dizaine de véhicules 4 x4 en provenance de la Libye, et transportant autant de conteneurs contenant des devises et autres lingots d’or étaient arrivés à Am Djaress. Ce convoi – dont très peu de personnes étaient informées de la contenance – avait passé deux mois dans la propriété privée du chef de l’Etat tchadien avant de prendre la direction, le 22 octobre 2011 du Palais présidentiel à Mara, à quelques encablures de N’Djamena, dans un autre château d’Idriss, où depuis lors cette cargaison fait l’objet d’une surveillance de tous les instants. Mais dont une grande partie se serait «  volatilisée » du Tchad par les soins du président. Selon d’autres informations, une partie de la cargaison est soigneusement stockée dans le sous-sol de la résidence de Deby à Am-Djarass, et une autre dans une résidence de Deby à N’Djamena. Mais avant cela, certains caciques du régime qui savaient ce que contenaient les conteneurs avaient commencé à s’agiter, et même à entreprendre des velléités de chantage au sujet de ce que les plus proches de Deby savaient être un véritable trésor de guerre. En fait, et selon des sources de première main puisées dans l’entourage proche d’Idriss, c’est Kadhafi en personne qui avait eu l’idée de mettre à l’abri, au Tchad voisin, la formidable cagnotte de devises, de lingots d’or et autres pierres précieuses qu’il possédait dans ses palais de Syrte et Tripoli, dans l’espoir de récupérer le tout par la suite et de le recycler. Évidemment la mort de Kadhafi avait donné l’idée au gardien du trésor de s’en approprier. Et ce, au grand dam des nouvelles autorités du CNT qui, ayant eu vent de l’évasion, tenteraient sans succès de récupérer le pactole – juste avant les élections de juillet dernier. Mais malgré ce « trésor », les troupes pro Kadhafi se sont toujours plaintes de mauvais traitement sur le terrain. C’était ainsi qu’une délégation expresse composée de deux officiers accompagnés par Grène Sahel Grène aurait été dépêchée le 04 février 2013 auprès d’Idriss Deby à N’Djamena pour lui signifier qu’ils sont las d’attendre. ..

– 17 février 2013, corruption, BMA – Vers la traque des biens mal acquis du clan Deby en France, makaila.over-blog.com

… nous avons décidé de saisir l’Association Sherpa pour dénoncer les biens de deby et de son clan acquis en France par l’ argent des tchadiens à savoir : Ismael Chaibo,Daoud Debou, Zacharia Deby, tonton Seid, Hinda Deby et autres ainsi que leur prête- nom afin qu’ils justifient aussi la provenance de ses biens.

– 22 décembre 2012, corruption, BMA – Estimation Coût séjour à Paris du dictateur tchadien Idriss Déby Itno, gabonlibre.com

– 4 juin 2012, corruption, BMA + guerre – Idriss Deby Itno : Le Règne ordinaire de la terreur, laregledujeu.org

… au moment où diverses ONG appelaient à un plan d’urgence en faveur de ces populations en grande détresse, que les différentes agences de développement dans le monde se mobilisaient pour trouver de l’argent et venir au secours de ces enfants, femmes et hommes livrés à la faim, le chef de l’Etat tchadien, cc, 60 ans, convolait en justes noces à Khartoum (au Soudan voisin) avec Amani Moussa Hilal, 20 ans, la cérémonie revenant à la bagatelle de 26 millions de dollars en dot et autres prestigieux cadeaux, sans parler du millier d’invités. A noter le pedigree bien singulier de la mariée, qui n’est autre que la fille de Moussa Hilal, le tristement célèbre chef des Janjawids. Oui, les Janjawids, ces « cavaliers du diable ». Souvenez-vous, cette horde de criminels à cheval (ou en pick-up) qui semaient la désolation et la terreur au Darfour. .. Mais Idriss Déby Itno n’est pas qu’un dangereux personnage pour les Tchadiens. Il est également une réelle menace pour la région. Au Togo, sa milice est venue en renfort afin de mater les soulèvements populaires. Il s’est illustré à l’inverse dans un rôle déstabilisateur au Congo Brazzaville et en République centraficaine afin de renverser les présidents Lissouba et Ange Félix Patassé démocratiquement élus. Des centaines de jeunes Tchadiens pauvres et sans emploi ont été recrutés et convoyés par Daoussa Déby, ambassadeur du Tchad en Libye et surtout frère aîné du président, pour servir de miliciens pro-Kadhafi. Les conséquences de ce forfait ont été désastreuses pour des milliers de paisibles Tchadiens travaillant en Libye et qui, en représailles, ont été pourchassés et lynchés par les forces rebelles hostiles au “Guide”. Dans la crise du Darfour, Déby est désormais l’un des principaux alliés du régime de Khartoum. Auparavant, soufflant le chaud et le froid, il avait armé et désarmé les groupes de combattants darfouris, en particulier les islamistes du JEM, au gré de ses propres intérêts. Les liens qui l’unissent au président soudanais Omar el-Béchir, remontent à 1989, quand ce dernier l’aida à prendre le pouvoir à N’Djamena. Les deux hommes se sont ensuite combattus par groupes rebelles interposés, avant de se réconcilier en 2009. .. Aujourd’hui, Déby et El-Béchir scellent à nouveau un pacte de sang par la mise sur pied d’une brigade mixte tchado-soudanaise qui traque et exécute les opposants tant tchadiens que soudanais. Le mariage du dictateur tchadien avec la fille du chef janjawid, homme de main du président soudanais, consolide cette alliance d’intérêts communs aussi bien politiques que mercantiles. En conséquence, les populations tchadiennes et soudanaises se trouvent prises dans l’étau des manœuvres machiavéliques des deux despotes, dont elles sont devenues les otages. Idriss Déby, Omar el-Béchir : les deux faces hideuses d’une même politique de terreur. Voilà pourquoi, l’urgence pour sauver le Darfour s’accompagne de l’urgence d’écarter Idriss Déby. ..

– 23 avril 2012, corruption, BMA – Les biens mal acquis de la famille du président du Tchad, makaila.over-blog.com, article word entier: ddata.over-blog.com

… Nous remercions beaucoup Abedel Kerim Terio d’avoir contredit ouvertement le Despote sur la  question des enquêtes des villas. Cela a donné l’idée aux membres du GIIT de faire une petite enquête sur les biens immobiliers de la famille du Despote dans la capitale. A  N’djamena seule, le GIIT a recensé et photographié 223 Villas, toutes appartenant à la seule famille Itno. Ses femmes, frères, sœurs, fils, neveux, oncles et beau-fils dont les images ci-dessous vont vous révolter de l’ampleur du détournement de cette famille. Le GIIT est entré en contact avec quelques entreprises étrangères qui avaient construites plus de 80 villas de la famille, le montant communiqué donne la migraine à tous les tchadiens. Avec équipements, le coût provisoire est de: 175 milliards 800 millions FCFA du contribuable tchadien. Le montant de plusieurs villas ne sont pas encore connus sans compter les véhicules de luxes, les jardins au bord du fleuve, les stations services et leurs cash dans les banques. .. Ses frères, .. fils, … soeurs, … beaux-fils, …, femmes, …

– 22 septembre 2011, corruption, BMA : Libye – Le cynique cinéma de DEBY ne trompe pas le CNT, ndjamena-matin.com

… Mardi 20 septembre dernier, à New York en marge de l’Assemblée Générale des Nations Unies, Abdel Rahmane Shalgham, porte-parole du CNT à l’extérieur, et représentant de celui-ci aux Etats Unis, n’a pas mâché ses mots pour déclarer haut et fort à une chaine qatarie : « Nous remercions tous les pays qui ont soutenu la lutte du peuple libyen et son représentant le CNT (…). Quant aux pays qui ont soutenu Kadhafi, en particulier le Tchad et le Niger, leur récente reconnaissance n’absout pas leur immense responsabilité sur le tort qu’ils ont fait au peuple libyen. Nous avons nos blessés, nos morts, nos veuves et orphelins, victimes de l’intervention de ces pays et cela ne s’oublie pas facilement. Même aujourd’hui, ces pays ont encore des militaires sur notre territoire. Ils doivent les évacuer, rendre au peuple libyen tous les biens matériels et financiers que Kadhafi a déposés chez eux. Ces biens appartiennent au peuple libyen et non à Kadhafi ou à sa famille. » … D’ailleurs, bon nombre de cadavres de ceux-ci, identifiés comme éléments de la Direction Générale de la Sécurité Présidentielle du Tchad (DGSSIE) avaient été identifiés a Tripoli. C’est ce qui explique que les milieux Zaghawa ne s’étaient guère gênés à un moment donné d’exiger des explications au Sultan sur les raisons pour lesquelles des soldats de race Zaghawa étaient expédiés en Libye pour une guerre qui n’était pas la leur. Par ailleurs, il s’est même dit au début du mois d’Août dernier qu’un proche parent maternel de Idriss Deby Itno se serait trouvé a Dubaï pour les besoins d’opérations de transfert de grosses sommes d’argent appartenant à Kadhafi en direction du Burkina Faso. D’ailleurs, bon nombre de cadavres de ceux-ci, identifiés comme éléments de la Direction Générale de la Sécurité Présidentielle du Tchad (DGSSIE) avaient été identifiés a Tripoli. C’est ce qui explique que les milieux Zaghawa ne s’étaient guère gênés à un moment donné d’exiger des explications au Sultan sur les raisons pour lesquelles des soldats de race Zaghawa étaient expédiés en Libye pour une guerre qui n’était pas la leur. Par ailleurs, il s’est même dit au début du mois d’Août dernier qu’un proche parent maternel de Idriss Deby Itno se serait trouvé a Dubaï pour les besoins d’opérations de transfert de grosses sommes d’argent appartenant à Kadhafi en direction du Burkina Faso. ..

– 22 septembre 2011, corruption, BMA – Abdelrahmane Shalgham (porte parole CNT en Libye): le Tchad et le Niger, doivent répondre !, tchadonline.com

… déclaration faite ce jour du mardi 20 septembre 2011 sur la chaine qatarie, à New York en marge de l’Assemblée General des Nations Unies. Abdelrahmane Shalgham est le porte-voix du CNT à l’extérieur et représentant de celui-ci à New-York, pour dire que sa déclaration est très officielle et autorisée. Elle est la position du CNT. M. Shalgham n’est pas passé par 4 chemins : « Nous remercions tous les pays qui ont soutenu la lutte du peuple libyen et son représentant le CNT (et suit une liste des pays). Quant aux pays qui ont soutenu Kadhafi, en particulier le Tchad et le Niger, leur récente reconnaissance n’absout pas leur immense responsabilité sur le tort qu’ils ont fait au peuple libyen. Nous avons nos blessés, nos morts, nos veuves et orphelins, victimes de l’intervention de ces pays et cela ne s’oublie pas facilement. Même aujourd’hui, ces pays ont encore des militaires sur notre territoire. Ils doivent les évacuer, rendre au peuple libyen tous les biens matériels et financiers que Kadhafi a déposés chez eux. Ces biens appartiennent au peuple libyen et non à Kadhafi ou à sa famille. »

– 18 février 2010, corruption, BMA, … – Trafic de faux dinars de Bahrein : des peines jusqu’à sept ans de prison ferme, rfi.fr

Une affaire de fausse monnaie qui concerne plusieurs pays. Fabriqués en Argentine, les faux billets de 20 dinars ont transité notamment au Niger et au Tchad, blanchis au Moyen-Orient et en Europe. En plus des peines de prison, les 7 condamnés devront verser 4,5 millions d’euros à la Banque centrale du Bahrein, soit environ 3 milliards de francs CFA. .. Parmi les 7 prévenus, le Congolais Richard Nozy Mwamba a écopé de la peine la plus lourde : sept ans d’emprisonnement. Le mandat d’arrêt à son encontre a été maintenu. Quatre prévenus de nationalité française ont été condamnés à des peines allant d’un an et demi de prison à trois ans. Cinq ans pour un autre Congolais, Jean-Pierre Kimbangala et  pour le Tchadien Hassane Fadoul Kitir. Coïncidence, l’ancien conseiller spécial du président tchadien Idriss Déby a été sorti de prison hier, et placé en liberté surveillée à Kara dans le nord du Togo. Hassane Fadoul avait été arrêté fin décembre à Lomé, la capitale togolaise, où il s’est réfugié depuis une dizaine d’années. Il estime que le tribunal correctionnel de Paris a eu la main lourde et s’étonne que les principaux bénéficiaires des faux dinars bahreïnis ne soient pas poursuivis comme, dit-il, le président tchadien.

– 17 février 2010, corruption, BMA, … + France – Fausse monnaie pour vrai procès, bakchich.info

Restera aussi de cet épisode judiciaire la volonté à géométrie variable du parquet de connaître la vérité. En effet, C’est aussi à la 11 éme chambre qu’a été jugée l’affaire Clearstream. Dans cette autre configuration, le parquet, représenté par le procureur Marin, avait fait appel, afin que toute la vérité soit connue. Dans le cas des Vrais-faux Dinars de Bahrein, pourtant d’une toute autre ampleur, le parquet se satisfait de la petite pointe émergée de l’iceberg , et de la condamnation des lampistes. Bakchich, sans savoir qu’elle serait jugée en novembre, avait consacré à cette affaire sa saga de l’été 2009, en s’appuyant notamment sur le témoignage video de Hassan Fadoul, recueilli en 2001, à la suite de sa mise en examen.

– 25 janvier 2010, corruption, BMA, … – Survie : Tchad : le silence de la France, survie.org

… Hassan Fadoul, Tchadien impliqué dans l’affaire des faux dinars de Barhein, n’a pu obtenir un visa pour venir en France au procès dans lequel il était accusé. Il a été arrêté au Togo, où il était réfugié. Dix jours auparavant le Président togolais, Faure Gnassingbé, a rencontré son homologue tchadien Idriss Déby. C’est à la suite de cette rencontre que Fadoul a été arrêté, fin décembre, à Lomé, ce que les autorités togolaises ont confirmé. Il a été envoyé à Kara dans le nord du pays. Un accord entre le Togo, le Tchad, et la France, pour protéger Déby ? Hassan Fadoul a accusé Idriss Déby d’être le principal commanditaire de l’affaire des faux dinars de Barhein, affirmant avoir demandé en vain un visa pour se rendre à son procès en France, à l’issue duquel 5 ans de prison ont été requis contre lui. Survie exige des autorités françaises qu’elles s’expliquent sur ces deux affaires dans les plus brefs délais.

– 24 novembre 2009, corruption, BMA – le trafic international de fausse monnaie (extrait du livre de N. Yorongar : Tchad, le procès d’Idriss Déby aux éditions L’Harmattan), yorongar.com

– septembre 2003, corruption, BMA – Tchad le procès d’Idriss Déby, Témoignage à charge (chapitre 3), Ngarlejy Yorongar, Postface de François-Xavier Verschave, yorongar.com, Chapitre 3: yorongar.com, livre : editions-harmattan.fr

Chapitre 3 : Idriss Deby : un pillard trafiquant a la tête de l’état tchadien. : … faux monnayage …Le détournement des aides taïwanaise et allemande, Le détournement de l’aide allemande pour la construction du tronçon Guélendeng-Kélo, Les régies financières …

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– 3.8 Sous-développement et pétrole

– 7 novembre 2013, sous-développement + pétrole – L’UE annonce une nouvelle enveloppe de 442 millions d’euros pour le Tchad (Xinhua), maliactu.net

– 7 novembre 2013, sous-développement + pétrole + guerre – UE : L’Union Européenne annonce un renforcement de son aide au développement au Tchad pour 2014-2020, europa.eu, + European Union External Action Service :  Strategy for Security and Development in the Sahel (mars 2011): eeas.europa.eu/africa

L’Union Européenne annonce un renforcement de son aide au développement au Tchad pour 2014-2020. M. Andris Piebalgs, Commissaire européen chargé du développement, en visite aujourd’hui au Tchad annoncera un appui de 442 millions d’euros de l’Union européenne pour le pays pour la période 2014-2020, dans le cadre du 11ème Fonds Européen pour le Développement (FED). A travers ce soutien, l’Union accompagnera le pays Sahélien dans des réformes concernant la sécurité alimentaire et nutritionnelle, l’Etat de droit, la gestion durable des ressources. Ces priorités ont été définis en totale cohérence avec le Plan National de Développement. A cette occasion, le Commissaire Andris Piebalgs a déclaré: « L’UE s’attache à être un véritable partenaire du Tchad, au-delà d’en être le premier bailleur. Nous promouvons la stabilité du pays et le renforcement de l’Etat de droit dans un contexte démocratique et de croissance inclusive. Par ailleurs, nous reconnaissons l’important rôle que joue le Tchad pour la stabilité régionale. » … Le Commissaire Piebalgs sera accompagné par le Représentant Spécial de l´UE pour le Sahel, M. Michel Reveyrand de Menthon, dans le cadre d’une visite conjointe dans la région du Sahel qui finit ce soir au Tchad, avec le Secrétaire Général des Nations Unies, Ban Ki-Moon, la Présidente de l’Union africaine, Dlamini Zuma, le Président de la Banque Mondiale, Jim Yong Kim, et le Président de la Banque Africaine de Développement, Donald Kaberuka. Cette visite fait suite à l’annonce par l’UE d’une aide globale de 5 milliards d’euros en faveur du Sahel pour la période 2014-2020 qui bénéficiera au Tchad, ainsi qu’au Mali, Niger, Burkina Faso, Sénégal, Mauritanie. .. Le Tchad reste l’un des pays les plus pauvres au monde avec une population peu nombreuse (11,8 millions), mais en croissance démographique rapide (3.6% par an). Les avancées dans l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) sont très timides, à l’exception de l’accès à l’eau potable qui a plus que doublé au cours des 10 dernières années (21% en 2000 à 46% en 2011). Par contre, 45% de la population vivait toujours sous le seuil de pauvreté absolue (moins de 1 $ US / j) en 2009 et les taux de malnutrition infantile restent alarmants (insuffisance pondérale de 30% et retard de croissance de 39%). .. L’appui de l’UE a permis jusqu’à présent: le forage de 4700 puits pour l’accès à l’eau dans 8 régions; la construction, la réhabilitation et l’équipement de 18 hôpitaux et plus de 50 salles d’opérations; le bitumage de 839 km de routes. A l’issue de consultations approfondies avec les autorités des pays de la région, l’Union européenne s’est dotée en mars 2011 d’une Stratégie pour la Sécurité et le Développement dans le Sahel. Cette Stratégie repose sur la reconnaissance du caractère régional de la crise et du lien indissociable entre sécurité et développement. Elle a permis de consolider une position européenne commune sur la crise régionale et de mobiliser d’importantes ressources financières pour des actions de développement et de sécurité. L’UE est aujourd’hui déterminée à poursuivre la mise en œuvre de cette stratégie et à étendre son champ d’application au Burkina Faso et au Tchad. Plus d’infos ici.

– 29 septembre 2013, Sous-développement et pétrole – Pétrole: le Tchad va tripler sa production, financialafrik.com

Le ministre tchadien des Finances, Atteib Doutoum, espère le triplement de la production du pétrole de son pays à partir de 2015. L’entrée en production d’un champ pétrolier à proximité du lac Tchad nourrit un tel optimisme.  Le pays du Sahel pourrait atteindre la barre des 200 000 barils / jour en 2014, puis dépasser le cap des 300 000 en 2015. Si ces prévisions ministérielles s’avéraient,  le Tchad vivrait un véritable retournement de tendance. En effet,  la production  est tombée à 97 000 en 2013  barils contre 110 000 barils en 2012.  Membre de la CEMAC (Communauté des Etats de l’Afrique Centrale), le Tchad va connaitre une croissance de 4% en 2013 contre 9% en 2012.   Le pays présidé par Idriss Deby Itno depuis 1990  tire environ 2 milliards de dollars annuels de l’or noir. En date du 23 septembre dernier,  Ndjamena a émis un emprunt obligataire de 85 milliards de FCFA à la Bourse régionale des valeurs mobilières de l’Afrique Centrale (BVMAC) basée à Libreville. Libellé sur cinq ans, les bons seront souscriptibles à partir du 15 novembre. Les montants levés serviront à la construction d’un centre d’affaires de 30 hectares au coeur de la capitale tchadienne. Objectif, faire de Njamena un hub francophone des affaires.

– 9 septembre 2013, sous-développement – Les Brèves de N’djaména – La crise pétro-chinoise : les vraies facettes du problème, tchadactuel.com

… deux facteurs ont favorisé le comportement arrogant et abusif des chinois : la corruption généralisée au niveau du Ministère du Pétrole et la privatisation du dossier « Chine » par Deby au profit d’un individu, de surcroît soudanais. ..

– 13 août 2013, sous-développement – Le Tchad suspend les activités de la compagnie pétrolière chinoise, rtbf.be

Le gouvernement tchadien a annoncé mardi avoir suspendu « toutes les activités » de la filiale tchadienne de la compagnie pétrolière publique chinoise (CNPCIC) pour « violation flagrantes des normes environnementales » dans ses forages d’exploration de brut dans le sud du pays. ..

– 2013 (pas de date), sous-développement + guerre – Oil, conflict and military expenditure: The Chad example, sipri.org

… Oil for peace and development—this was the message sent by Chadian President Déby at the Oil Valve Opening Ceremony on 10 October 2003. Ten years on, these promises have not materialized. Instead, Chad continues to be a “poor, undemocratic and conflict-ridden country” (Frank and Guesnet, 2009: 7). Chad currently ranks 184 out of 187 countries in the Human Development Index of UNDP.3 President Déby has established an authoritarian rule which bases its hold onto power on a patronage system (which includes the military) and military strength. Both of these strategies require military spending. Accordingly, military expenditure of Chad has surged by 663 percent between 2000 and 2009 (Perlo-Freeman and Brauner, 2012: 15). It is widely assumed that it is the oil money that enables the president to pay for this strategy of regime survival (Maoundonodji, 2009; Gary and Reisch, 2005; ICG, 2009; Frank and Guesnet, 2009). This paper seeks to examine how revenues from the oil sector are linked to the increase in military expenditure in Chad. .. It becomes clear that these strategies for regime survival imply more spending on the military—both for repression and cooptation. This is part of the distributional choices open to a rentier state (see Gould and Winters, 2012: 315). Thus, the fourth link between military expenditure and resource dependency, the reliance of the government on the flow of revenues to stay in power, becomes clearer: As a regime does not rely on popular support but on regime survival via cooptation and repression, the military plays a prominent role, thereby needing more resources, which are easily provided by oil revenues. .. « From the overall revenues, comprising royalties, taxes and dividends only the indirect revenues (i.e. taxes, duties) go directly to the Chadian treasury, for government expenditures. The direct revenues (royalties, dividends) are transferred on an escrow account at Citibank in London. From this money, 10 percent are set aside in a future generations fund, on deposit account at Citibank and 90 percent pass through two commercial banks, Commercial Bank Tchad (CBT) and Société Générale Tchadienne de Banque (SGTB) before going on revenue allocation accounts at the Central Bank in Chad (BEAC). The remaining funds are distributed to seven priority sectors (80%), the producing region (5%) and to current government costs (15%). » .. Prior to oil revenues, the annual Chadian state budget was around US $456 million (Oyamta, 2009). The net revenues from oil were expected to average US $80 million per year over a 25 year period. In fact, revenues reached US $131 million in 2004, the first year when oil revenues accrued to the state.20 With global oil prices on the rise, Chadian oil revenues soared and within “five years, Chad […] received more than 250 percent of the revenues expected over 25 years” (IAG, 2009: 20). By 2013, total oil revenues were over US $10 billion.21 This income represents more than 70 percent of Chad’s fiscal revenues, making the country oil dependent22 (IMF, 2013). Economic sectors outside of oil and minerals23 have been neglected (IEG, 2009: 15-17) – a typical effect of the resource curse. .. Conflict analysts seem to agree that oil constitutes an important motive for rebellions that aim at seizing state control in Chad (Marchal, 2006: 475; Tubiana, 2008: 12ff; Berg, 2008: 33; Giroux et al., 2009: 7). .. The Chadian regime is holding onto power via a strategy which involves “military reinforcement, clientelism and political co-optation” (ICG, 2009: 1). This “expensive and economically inefficient system” (Frank and Guesnet, 2009: 51; cf. ICG, 2009: 1) would not be viable without the revenues from oil. Oil revenues thus provide the means for corrupting and co-opting opponents and for militarily fighting those who cannot be bought (Frank and Guesnet, 2009: 51; cf. ICG, 2009: 7–8). .. Cooptation, … The contestation and boycotting of elections exercised by the political opposition has revealed a double dimension to the systemic crisis: A crisis of legitimacy and a crisis of participation. This is why numerous politico-military groups are resorting to violent means in order to conquer power. As Maoundonodji explains: “Without the perspective of power alternation via the voting-box in free and transparent elections, numerous Chadians think that the only way to change the situation is to resort to violence”31 (ibid.: 331)…. Repression, … Numerous rebellions have challenged Déby’s regime, operating in the north, east and south of the country.32 Major coup attempts took place in 2004, 2006, 2008, and allegedly in 2013. In the 1990s, rebel movements in the South of Chad were at least partly linked to the looming oil exploitation:…Among the investments in military hardware were a dozen of civilian helicopters33, (combat) helicopters MI-24, MI-171 and MI-35, as well as three Soukhoi bombers and 82 tanks (type: 32 ICG identifies the north-west as a potential new hot spot for conflicts in Chad: Le Nord-ouest du Tchad: la prochaine zone à haut risque ? Briefing Afrique Nº78. 17 February 2011. See. 33 They were bought from France and were to be equipped in South Africa (Chad had done the same with helicopters from Switzerland) (Maoundonodji, 2009: 361).12Eland), equipped with 90mm canons34 (Maoundonodji, 2009: 360). In 2007, a hundred Milan missiles were acquired from France, worth € 5 million.35… Comparing military expenditure to expenditure on health, social action, education and higher education (other priority sectors as defined by Law 001 and Law 002), the regime’s priority on military strength becomes obvious: government spending on security was three times higher in 2004, 1.5 times higher in 2005, 2.5 times higher in 2006, and 4.7 times higher in 2007 than spending on those four priority sectors (see Table 2) [Comparison between military expenditure and social spending]. .. In the case of Chad, military expenditure was largely used to buy new equipment, turning the Chadian army into a regionally powerful actor. This can partly be explained by the motivation to deter and fight rebellions. But it can be questioned whether regime survival strategies are the only motivation for this type of military expenditure or whether it is an indicator of a larger agenda, namely one of regional power politics. Observers believe indeed that Déby is motivated to replace Muammar al-Gaddafi as the regional strongman (Dickow, 2013: 31-32).

– 11 mai 2013, sous-développement – Au Tchad, la répartition de la manne pétrolière suscite le mécontentement, lemonde.fr

… Dix ans après le début de l’exploitation du pétrole, le Tchad reste coincé aux derniers rangs des classements mondiaux sur le développement humain : 184e sur 187 Etats, selon l’ONU, en 2012. Le pays d’Afrique centrale part de loin, mais le manque de retombées pour la population est criant et alimente un mécontentement social devenu un défi majeur pour le président Idriss Déby, au pouvoir depuis vingt-deux ans. En dix ans, le pétrole a rapporté au pays 5 000 milliards de francs CFA (7,5 milliards d’euros). « Sur le marché international, les prix du baril flambent. On ne devrait pas ressentir la pauvreté aussi durement », estime Delphine Djiraibe, l’une des dirigeantes du CSAPR, une coalition d’associations créée en 2002 qui dénonce régulièrement la mauvaise gestion de cette manne. « La frustration, ajoute la militante, est d’autant plus grande que les revenus pétroliers profitent avant tout à une élite. »* « LE PROBLÈME DE LA GOUVERNANCE »: La mise en exploitation de gisements à Doba, dans le sud du pays, en 2003, avait pourtant suscité beaucoup d’espoir. Elle avait même donné naissance à un projet inédit en faveur du développement. La Banque mondiale avait financé une partie de la construction d’un oléoduc de 1 100 km entre le Tchad et le Cameroun permettant à N’Djamena d’exporter son or noir. En échange, les autorités s’engageaient à verser 10 % des revenus à un « fonds pour les générations futures ». Sur la part restante, 80 % devaient être consacrés à des secteurs prioritaires pour le développement, 5 % à la région de Doba et pas plus de 15 % au budget de l’Etat. Mais l’accord n’a pas tenu longtemps. L’argent fut surtout utilisé pour acheter des armes alors que le régime était confronté à des mouvements de rébellion. En paix depuis 2009, le pays a réorienté ses dépenses et se veut transparent. Il a adhéré à l’ITIE, une initiative internationale qui oblige les gouvernements à publier les revenus de leurs ressources extractives. Pour Gilbert Maoundonodji, l’un des fondateurs du Groupe de recherches alternatives et de monitoring du projet pétrole Tchad-Cameroun (Gramp/TC), « le problème qui se pose aujourd’hui est celui de la gouvernance ». Il estime à 80 % la part de la manne pétrolière consacrée à la construction d’infrastructures, en particulier de routes. « Des investissements massifs, ajoute-t-il, mais disproportionnés, et qui sont souvent une façon légale de capter la rente avec, dans la plupart des cas, des marchés attribués de gré à gré, sans appel d’offres. » Depuis dix ans, les voies goudronnées sont passées de 300 à 2 000 kilomètres. La capitale est parsemée de ministères flambant neufs. Des monuments grandioses ont été érigés : le rond-point de la Grande Armée, et sa statue de cavalier, aurait coûté 16 milliards de FCFA ; le prix de l’immense place de la Nation, qui jouxte le palais présidentiel, reste un mystère. « Mais qu’est-ce que ces réalisations signifient lorsque l’on voit que la population connaît des délestages quotidiens d’électricité ? », demande M. Maoundonodji. Ajoutant au sentiment d’injustice, les habitants de la capitale voient des maisons cossues s’élever dans certains quartiers. Les autorités avancent le fait que d’importantes dépenses ont été engagées pour le développement : outre les routes, de nombreuses écoles et hôpitaux ont été construits sur le territoire, des programmes d’appui au secteur rural (80 % des 11 millions de Tchadiens) lancés. « C’est vrai, souligne un travailleur humanitaire, mais il y a un manque cruel de planification et de suivi. » ÉPREUVE DE FORCE : Dans ce contexte, le Tchad a connu en 2012 des grèves massives de fonctionnaires entre le 17 juillet et le 19 décembre. « L’objectif était d’obtenir une nouvelle grille salariale, promise par le gouvernement en 2011 mais jamais appliquée », rappelle Michel Barka. En septembre, ce dirigeant de l’Union des syndicats du Tchad a été condamné à dix-huit mois de prison avec sursis et à une amende pour diffamation et incitation à la haine, après avoir publié une pétition mettant en cause la mainmise du clan présidentiel sur les ressources nationales. Un accord a depuis été trouvé – la nouvelle grille qui double le salaire minimum de 30 000 FCFA à 60 000 FCFA sera mise en oeuvre –, mais le souvenir de cette épreuve de force reste vif. .. En vingt-deux ans de pouvoir, le président Idriss Déby a souvent réduit ses opposants au rang de figurants. Et il ressort renforcé de son intervention au nord du Mali, dont le principe a été largement appuyé par les Tchadiens. ..

– 28 mars 2013, sous-développement – Tchad 184e sur 186 au Rapport sur le développement humain 2013 du PNUD (classement Indice de développement Humain 2012), hdr.undp.org, données sur Tchad : hdrstats.undp.org

– 19 mars 2013, sous-développement et pétrole – Le Tchad dix ans après les premiers barils de pétrole,  economie.jeuneafrique.com

… ExxonMobil, Chevron et Petronas … Le budget de l’État, qui a presque quadruplé entre 2002 et 2012 – passant de 390 milliards à 1 500 milliards de F CFA (de 595 millions à 2,3 milliards d’euros) -, met ainsi l’accent sur le développement des infrastructures. .. les autorités ne cessent de multiplier les projets. Parmi les plus ambitieux, la construction dès cette année d’une cité internationale des affaires à N’Djamena, la capitale. Présentée en septembre 2012 à Naples dans le cadre du Forum urbain mondial par Idriss Déby Itno lui-même, cette cité s’étendra sur près de 30 ha, regroupera un centre commercial, un Palais des congrès, un parc des expositions, un hôtel de luxe ainsi que trois imposantes tours qui abriteront le ministère de l’Énergie, la Société des hydrocarbures du Tchad (SHT) et le futur Centre africain des technologies de l’information (Cati). Montant de l’investissement : 235 milliards de F CFA, essentiellement financés par les revenus pétroliers. .. Fin janvier 2012, l’ONG française CCFD-Terre solidaire a, par exemple, publié un rapport dans lequel elle indique qu’une grande partie des recettes pétrolières a financé l’acquisition d’armes. Notamment entre 2004 et 2008 quand le pays a été confronté à une série de rébellions. « Ainsi, les dépenses militaires sont passées de 35,4 milliards à 275,7 milliards de F CFA » sur cette période, écrivent les auteurs, qui relèvent qu’elles s’élevaient encore à 154,5 milliards de F CFA en 2010. En 2011, le FMI avait ainsi fait remarquer : « L’enveloppe budgétaire annuelle allouée aux dépenses de sécurité a été consommée dans sa quasi-totalité tandis que l’exécution des dépenses consacrées à la santé, à l’éducation et à d’autres priorités sociales est en retrait. » .. le taux de pauvreté a, en effet, très peu reculé, et le pays n’est que 183e sur 187 États classés par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) dans son rapport sur l’indice de développement humain (IDH). La région de Doba, principale zone d’exploitation pétrolière, reste l’une des plus pauvres du pays selon de nombreux observateurs. .. problèmes de gouvernance et de corruption. De fait, le document signale par exemple « des dépenses pharaoniques (stade), des coûts unitaires très élevés pour les bâtiments scolaires et sanitaires qui manquent parfois de moyens humains et matériels pour fonctionner, une concentration dans les villes et les chefs-lieux de départements aux dépens des populations rurales ». Autant dire que les défis à relever pour que la manne pétrolière profite à l’ensemble des Tchadiens restent grands. Surtout que la production, actuellement d’environ 120 000 barils/jour (b/j), décline depuis 2005, où elle avait atteint son niveau record, avec 173 000 b/j.

– 26 décembre 2012, sous-développement (argent du pétrole) – le Tchad lève la décision d’expulsion de l’évèque Michel Russo, partenia2000.over-blog.com

… Michel Russo, expulsé du pays en octobre dernier après avoir critiqué la gestion des revenus pétroliers, dénonçant une distribution injuste. Et ce qui a été annoncé par le ministre de la Communication, Hassan Sylla Bakari. L’évêque peut « prendre sa place dans le diocèse de Doba »  a-t-il ajouté. ..

– 23 novembre 2012, sous-développement – Tchad : après huit semaines de grève des fonctionnaires la situation reste bloquée, rfi.fr

Les fonctionnaires tchadiens achèvent ce vendredi 23 novembre leur huitième semaine de grève. Ils revendiquent depuis le mois de juillet l’application d’un accord portant sur les augmentations de salaires. ..

– 31 octobre 2012, sous-développement et pétrole – Le Tchad devient le premier pays à divulguer des revenus engrangés par le transit du pétrole, eiti.org/fr, plus d’info : eiti.org/fr et itie-tchad.org avec convention ESSO : itie-tchad.org

Le rapport inclut les revenus versés à l’État substantiels au transport du pétrole à travers l’oléoduc Tchad-Cameroun… Le rapport ITIE qui couvre les données pour les années 2007, 2008 et 2009 a été publié le 15 octobre 2012, et comporte également les données relatives aux revenus issus de l’exploration et de la production du pétrole. .. Les taxes, frais et redevances issus de l’exploration pétrolière, de même que la production et le transport ont généré 74% des revenus de l’État en 2007, 81% en 2008 et 49% en 2009. Le Tchad a ainsi pu encaisser entre 600 millions de dollars US et 1,9 milliard de dollars US… La majeure partie du pétrole est explorée et produite par un consortium opérant dans la région pétrolière de Doba. Ce consortium est composé des entreprises suivantes : Esso Tchad, Petronas Cagliari Tchad et Chevron Tchad. L’entreprise chinoise CNPCI et la taiwanaise OPIC ont également participé au processus de déclaration ITIE. L’entreprise de transport de pétrole tchadienne ainsi que l’entreprise de transport camerounaise ont toutes deux divulgué les taxes relatives aux activités opérationnelles de cet oléoduc. .. Le Tchad est pays Candidat à l’ITIE depuis le 16 avril 2010. Le pays n’a pas été en mesure de recruter un validateur et a déposé une demande d’extension de son échéance de Validation ITIE, le système d’assurance qualité de la norme ITIE.  La demande fait actuellement l’objet d’une discussion au sein du Conseil d’administration de l’ITIE.

– 30 octobre 2012, sous-développement – ITIE: Le Tchad à la croisée des chemins (déclaration de la société civile tchadienne), journaldutchad.com

… Nassingar Rimtebaye Rim, Coordonnateur de la Commission Permanente Pétrole et membre du comité de pilotage ITIE … a souligné qu’il a fallu la mobilisation de la société civile pour convaincre les autres parties prenantes de la complémentarité de l’ITIE avec le mécanisme existant. Cette mobilisation a permis l’adhésion en officielle du Tchad en août 2007 et la publication en décembre de la même année du décret 1074 mettant en place un mécanisme de mise en œuvre. «Malheureusement, les événements de février 2008 ont interrompu de processus de candidature du Tchad à l’ITIE. La société civile est revenue à nouveau en première ligne pour relancer le processus ayant abouti à l’acceptation de la candidature du Tchad en avril 2010», informe le Coordonnateur de la Commission Permanente Pétrole et membre du comité de pilotage ITIE. .. D’après lui, cette situation fait qu’aujourd’hui, le Tchad est à la croisée des chemins. «ITIE est mise en œuvre dans un contexte caractérisé par une crise sociale sans précédente avec la grève de l’UST, un recul en matière de la liberté d’expression se traduisant par la suspension d’un journal indépendant et l’expulsion du pays de l’Evêque de Doba», mentionne Nassingar Rimtebaye Rim. Ces éléments selon lui sont de nature à jeter le trouble et le doute sur la volonté des parties prenantes à mettre en œuvre l’ITIE. «Cependant, les représentants de la société civile tchadienne sont convaincus que l’ITIE reste une fenêtre d’opportunité pour promouvoir la transparence dans le secteur des industries extractives et le seul levier pour l’amélioration de la bonne gouvernance au Tchad», boucle Nassingar Rimtebaye Rim, Coordonnateur de la Commission Permanente Pétrole et membre du comité de pilotage ITIE.

– 13 octobre 2012, sous développement: pétrole – La Coalition gabonaise Publiez-ce-que-vous-payez condamne l’expulsion d’un Eveque au Tchad, Communiqué reçu de Marc Ona.

… Selon plusieurs sources, le prélat avait prononcé le 30 septembre 2012 un sermon critiquant l’opacité qui entoure la gestion des revenus du pétrole tchadien. Il avait dénoncé que les populations locales ne profitaient pas assez de l’exploitation du pétrole et vivaient dans « l’indigence ». La Coalition gabonaise Publiez ce que vous payez par la voix de son Coordonnateur et membre du comité de pilotage international, condamne avec la dernière énergie cet acte de négation de la liberté d’expression et du refus de reconnaitre aux population leur souveraineté. Pendant que le somment de la francophonie s’achève à Kinshasa en RDC, pays d’Afrique centrale, sommet au cours duquel l’exigence de la démocratie et les droits de l’homme ont dominé les discussions des Chefs d’Etat, il est inadmissible que certains hommes politiques pays de cette sous region, plus riches en ressources naturelles, dont le pétrole, confondent encore le bien public et leurs biens personnel au moment où les autres parties du continent noir se battent pour relever le defit du développement. .. La coalition gabonaise Publiez ce que vous Payez, exige la levée sans condition de ces restrictions de l’exercice de leurs activités qui frappent les hommes d’église et les acteurs de la société civile au Tchad qui luttent pour une bonne distribution des ressources issues de la manne pétrolière au Tchad.

– 18 octobre 2012, sous-développement: pétrole – Ngarleji Yorongar, président de la FAR et opposant tchadien sur argent du pétrole (audio), rfi.fr

… arrêté, torturé plus de 14 fois…

– 26 septembre 2012, sous-développement – Mémorandum sur l’état du Tchad par la CPDC (Coordination des Partis Politiques pour la Défense de la Constitution), perspectives-realites-tchad.com

… Les finances publiques : le dérapage dans les finances publiques a commencé lorsque le gouvernement a dénoncé la Loi 001 pour s’approprier tous les revenus pétroliers. De 2002 à 2012, le budget national a été multiplié par plus de 10, passant de 120 milliards à 1.700 milliards. En 2007, les ressources nouvelles inscrites au budget étaient de 918 milliards. Pour la deuxième fois depuis l’indépendance, l’État a clôturé l’exercice avec un excédent de 228 milliards !!! Le gouvernement a rapidement présenté un collectif budgétaire pour réduire l’excédent à 55 milliards. Notre capacité d’absorption des revenus du pétrole a manifestement posé problème. Depuis, il n’est plus question d’excédent financier. Le gouvernement a inscrit le budget dans une optique de déficit pour justifier des dépenses de prestige, électoralistes, militaires… et les détournements de toutes sortes. .. La recherche frénétique de tout ce qui peut permettre de devenir riche rapidement pousse les personnes au pouvoir et leurs proches à privatiser les structures génératrices d’argent. Tous les secteurs del’économie nationale, même ceux rattachés au domaine régalien de l’État, entrent progressivement dans le domaine privé. Les sociétés parapubliques et les démembrements de l’État sortent du portefeuille public et sont cédés à des proches du pouvoir à des prix symboliques. .. Les citoyens sont pris en otage. La délivrance des documents officiels donne lieu à une corruption légalisée. .. La justice est utilisée pour harceler les opposants politiques et tous ceux qui contestent les pratiques autoritaristes, la mauvaise gouvernance et les différentes dérives du pouvoir. Les libertés constitutionnelles sont ainsi menacées et les juges aux ordres du pouvoir semblent ne point s’en émouvoir. Est-il superflu de rappeler que les présidents des hautes institutions judiciaires, Cour constitutionnelle et Cour suprême, ainsi que les membres, nommés à la discrétion du chef de l’État, sont des caciques du parti au pouvoir ? .. La situation politique du Tchad est actuellement bloquée. Il n’y a plus de dialogue véritable avec l’opposition. Sa pratique politique démontre une dérive de type monarchique. Aucune contestation n’est autorisée. La critique de la politique gouvernementale est interprétée comme une attaque personnelle à l’encontre du Président. Le droit d’expression, dont la pétition est l’une des manifestations, est perçu comme un crime de « lèse-majesté ». Les activités de contestation en démocratie, telles les marches pacifiques, sont systématiquement refusées. Le pouvoir s’est équipé, à coup de milliards de francs, en matériel sophistiqué de répression qu’il utilise de façon abusive à la moindre occasion (les étudiants en ont vécu une expérience amère). .. La Réforme de l’Armée, au programme depuis la prise du pouvoir en 1990 par le M.P.S., reste un vaste chantier à peine entamé, du fait de la mauvaise volonté du Chef de l’État qui en a fait un domaine très réservé. Les effectifs connaissent une hausse sans commune mesure avec les besoins, mais en fait ils n’ont jamais été maîtrisés et la mise à l’écart de 14.000 éléments en 2011 a plus servi à régler des comptes tribaux qu’à moderniser une armée toute entière consacrée à mater les rébellions et à mettre aux pas tout citoyen présentant des velléités démocratiques. Les revenus pétroliers ont très largement contribué à l’équiper, avec des armements sophistiqués démontrant ainsi la volonté du pouvoir de s’inscrire définitivement dans une vision guerrière, au détriment du développement. .. L’Accord politique du 13 aout 2007 n’a finalement pas contribué à renforcer le processus démocratique, comme l’ont voulu ses géniteurs. A l’heure du bilan, tous les observateurs ont noté l’échec des différentes élections organisées en 2011 et 2012 dans des conditions calamiteuses. De plus, aucune des mesures préconisées pour assainir l’environnement général et améliorer la gouvernance n’a été exécutée. .. Signé du porte parole Adjoint Saleh Kebzabo

– 18 septembre 2012, sous-développement – Tchad : pourquoi la grève de l’UST était inévitable, afrik.com

… Le gouvernement doit éviter toute fuite en avant, toute instrumentalisation de la justice. Il doit éviter de faire condamner les dirigeants syndicaux qui ont simplement dénoncé le népotisme réel que pratiquent les plus hautes autorités de l’Etat. Il va sans dire que toutes les personnes poursuivies dans le cadre de ce dossier bénéficient du soutien actif de la quasi-totalité des acteurs politiques (toutes tendances confondues), des organisations de la société civile, dans toutes les régions et toutes les confessions religieuses. Les travailleurs tchadiens n’accepteront pas la condamnation de leurs dirigeants par une justice aux ordres. Il nous revient que d’intenses tractations se sont déroulées entre le Premier ministre, le ministre de la Justice et le président de la Cour suprême pour trouver des arguments susceptibles d’habiller une éventuelle interdiction de l’UST. ..

– 19 dévembre 2011, sous-développement: pétrole – Exploitation pétrolière au Tchad – Les populations portent plainte contre la banque mondiale, ccfd-terresolidaire.org

Le Groupe de recherches alternatives et de monitoring du projet pétrole/Tchad-Cameroun (Gramp/TC), soutenu par le CCFD-Terre Solidaire, a déposé une plainte contre la Banque mondiale au nom de 25 220 paysans appartenant à 25 villages de la zone pétrolière de Doba au Tchad pour les atteintes aux droits humains et à l’environnement découlant du Projet de l’oléoduc Tchad-Cameroun cofinancé par la Société financière internationale (SFI) du Groupe Banque mondiale. En effet, selon le Gramp/TC, la très large emprise foncière des installations pétrolières ainsi que les impacts de la pollution sur l’agriculture et le bétail, privent une partie de la population des seuls moyens de subsistance dont ils disposent. De surcroît, la présence de forces de sécurité qui assurent la protection des sites comportent des restrictions à la libre circulation dans la zone, entre villages et familles, et une sorte de couvre-feu « implicite » est en vigueur entre 18 heures et 6 heures du matin, etc. Selon les auteurs de la plainte les populations locales subiraient plusieurs autres types d’exactions : arrestations et amendes arbitraires, spoliations des biens, tortures et autres traitements humiliants et dégradants, etc. De plus de nombreux cas d’atteintes à l’environnement ont été recensés. Financé à hauteur de 100 millions de dollars américains par la SFI et réalisé par le Consortium américano-malaisien (Esso, Chevron et Pétronas), ce projet pétrolier n’a pas bénéficié aux populations malgré les engagements pris lors de la signature du contrat entre les entreprises exploitantes et le gouvernement tchadien : ni nouvelles infrastructures éducatives, sanitaires, ni accès des populations à l’eau potable. Cette plainte a été déposée le 20 octobre 2011 et jugée recevable le 29 novembre par le Bureau du Compliance Advisor/Ombudsman – CAO(1)), un mécanisme de résolution des différends mis en place par la Société financière internationale (SFI) et l’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA) du Groupe Banque mondiale. ..

– 21 octobre 2011, sous-développement – Mémorandum adressé au Président de la République, Chef de l’Etat, relatif à la cherté de la vie au Tchad, dhsf-afrique.org

– Mi-2011 ?, Sous-développement et pétrole – L’exploitation du pétrole au Tchad et la population de la région, par Réseau Foi et Justice Afrique-Europe (AEFJN), aefjn.org

… De 2004 à 2011, le budget de l’Etat est passé de moins de 300 milliards de francs CFA à plus de 1572,482 milliards de francs CFA, mais les retombées de cette manne ne bénéficient pas à la population. Ni les conditions de vie des 11 millions de Tchadiens, ni les services publics ne se sont améliorés. Les promesses faites par les compagnies et par le gouvernement n’ont pas été tenues et la Banque Mondiale a quitté le pays en 2008. Actuellement le gouvernement est en train d’établir des contrats obscurs avec d’autres compagnies extractives : Chinoise, Taïwanaise… On est en train de prospecter d’autres minerais (uranium, or). L’exploitation de l’uranium est encore bien plus dangereuse que celle du pétrole. .. Pour obtenir de la Banque Mondiale (BM) le financement du projet, le gouvernement s’était engagé à affecter 70% des revenus pétroliers à la réduction de la pauvreté, dont 5% réservés au développement de la région sud. La Banque Mondiale prétendait faire du projet pétrole Tchad un modèle où les ressources naturelles aideraient à éradiquer la pauvreté et profiteraient à la population. Après 8 ans d’exploitation, les résultats dépassent les pires prévisions. La pauvreté s’est exacerbée dans le pays, particulièrement dans la zone pétrolière. En 2011 le Tchad était le 7ème pays le plus pauvre du monde. Le Logone Oriental où se trouve le bassin pétrolier de Doba, région majoritairement rurale très productive et très peuplée (38% de la population), est aujourd’hui la troisième région la plus pauvre du Tchad malgré les milliers de barils de pétrole exportés chaque jour. 64,7% de sa population vit dans la pauvreté avec un revenu moyen de 396 F CFA, soit 0,56 euro par personne et par jour. Les paysans du bassin de Doba sont les grands perdants du projet pétrole. .. Les trois principaux gisements de Doba-Komé, Miandoum et Bolobo, totalisant 900 milliers de barils, sont exploités dans plus de 1000 puits dont le nombre augmente encore (le contrat en prévoyait 300). Les réserves totales du pays [bassins de Moundouli, Nya (sud) et Sidigui et Bongor (Lac Tchad)] dépassent 2.000 millions de barils. ESSO Consortium -formé par ExxonMobil et Chevron des Etats Unis et Petronas de la Malaisie – est responsable de l’exploitation et de l’exportation du pétrole. La qualité et la quantité produites, base des redevances payées au pays, ne sont contrôlées que par ESSO. Le Tchad n’a pas la volonté ou les moyens de faire ces contrôles. Mais le pays pourrait se procurer des techniciens et des technologies à cet effet. Esso s’abrite derrière la confidentialité des contrats pour alimenter un système de corruption qui empêche un vrai contrôle des bénéfices du pétrole. .. Le pays a commencé à percevoir des revenus du pétrole en 2004. Vu le manque de transparence de la part de l’administration et du Consortium, il est difficile de connaître les montants perçus par le gouvernement. La table qui suit présente les estimations des revenus du Tchad et des compagnies pétrolières de 2004 à 2007pour une production moyenne estimée de 120.000 barils par jour : … Sources de revenus 2004 – 2007 : Tchad : 2.311.689.096 dollars,… Consortium : 5.748.054.192 dollars… Le manque de maîtrise des coûts opérationnels du projet et du contrôle de la quantité exportée réduit la part du Tchad qui ne reçoit que 28,69% des bénéfices pendant qu’ESSO en reçoit 71,31%. .. Le consortium d’exploitation ESSO a acquis plus de 60% des espaces cultivables de la zone pour ses multiples installations qui ont dépassé de beaucoup les prévisions. Les infrastructures pétrolières occupent des surfaces cultivables et réduisent l’espace vital de la population. Champs de cultures et infrastructures pétrolières s’entremêlent. Dans 25 villages il y a un total de 1.112 puits, 27 collecteurs, 6 unités de collecte et 34 carrières ! Des populations ont été déplacées ; la surface cultivable a diminué; les villages restent enclavés au milieu des installations pétrolières ; les sites sacrés ont été désacralisés. .. La contamination est déjà bien présente. Les canaux de drainage des forages et des carrières contaminent les eaux de surface et la nappe phréatique dont l’eau est utilisée par la population. Des cours d’eau et des terrains ont déjà été contaminés par des déversements du brut et des ruptures de l’oléoduc. La compensation, si elle existe, ne couvre pas la perte. ESSO n’a pas de mécanismes pour détecter les déversements accidentels et emploie des villageois « marcheurs » pour détecter et signaler les fuites. Les carrières – énormes fosses creusées pour obtenir de la terre et enterrer les déchets polluants – sont restituées aux paysans sans être décontaminées et restent infertiles. .. La pollution se répercute dans la santé des populations et des animaux. On a constaté un taux de mortalité infantile, d’avortements spontanés et de maladies bien supérieur au passé. Des enfants meurent à cause des anémies fulgurantes. Les courants de haute tension causent des problèmes de santé. Le plan de gestion des déchets et de référence générale du projet n’est pas mis en œuvre. Les mécanismes de supervision et contrôle des aspects sociaux et environnementaux sont défaillants ou inexistants. ..

– 30 juin 2011, sous-développement: pétrole – Mise en service d’une raffinerie de pétrole conjointe Chine-Tchad, french.cri.cn

Une raffinerie de pétrole à capitaux chinois et tchadiens est entrée en service mercredi, selon le ministère chinois des Affaires étrangères. Le géant chinois du pétrole, la China National Petroleum Corp, et la partie tchadienne ont conjointement construit cette raffinerie, a déclaré le porte-parole du ministère Hong Lei, lors d’un point de presse. La raffinerie se situe près de N’Djamena, la capitale tchadienne. ..

– mars 2010 (?), sous-développement – « We Were Promised Development and All We Got is Misery », The Influence of Petroleum on Conflict Dynamics in Chad, report by Claudia Frank and Lena Guesnet, mercury.ethz.ch

… p6, card of Extractive Industries in Chad… Today, Chad shows all the characteristics of a petrostate with the respective effects of a push-back of democratization, repression by security forces and lacking economic and social modernization. This is typical of a rentier context, which is also characterized by high dependency on rents from one resource.

– 24 novembre 2009, sous-développement – Pétrole : un trésor sous surveillance, jeuneafrique.com

… Grâce au niveau élevé des prix du brent, le pays a engrangé de 2003 à 2008 pas moins de 4,3 milliards de dollars, bien au-delà des prévisions les plus optimistes. Ce magot inespéré, les associations le jugent mal utilisé. Le Tchad nage selon elles en pleine « malédiction de l’or noir ». De leur côté, les autorités tchadiennes relativisent l’importance de la manne (6,5 millions de tonnes produites en 2008 contre 17,4 pour la Guinée équatoriale et 11,8 pour le Gabon), et mettent en avant des modalités de gestion uniques. .. « Le Collège veille efficacement à ce que les ressources aillent en priorité aux investissements », ajoute Abdoulaye Lamana. Mais il reconnaît qu’il « ne contrôle que l’utilisation des revenus directs du pétrole (les redevances, 36 % des recettes en 2008), pas celle des revenus indirects (taxes et impôts sur les sociétés, les 64 % restants), à la libre disposition de l’État ». ..Pour Gilbert Maoundonodji, expert et membre de la coalition Publiez ce que vous payez, la manne pétrolière (705 milliards de F CFA, soit 1,07 milliard d’euros, pour la seule année 2008) a entraîné une frénésie de dépenses. « Les effectifs de la fonction publique, affirme-t-il, sont passés de 57 000 agents en 2001 à 117 000 en 2008, avec un recrutement basé sur des critères qui ne sont pas rationnels. » Les militants s’en prennent même aux projets d’infrastructures, pourtant populaires auprès des Tchadiens. « Le visage de N’Djamena a changé, reconnaît Gilbert Maoundonodji. Écoles, dispensaires, lotissements et routes ont été construits, mais la réalisation de ces infrastructures a le plus souvent été confiée à des opérateurs économiques proches du pouvoir, comme la Société nationale d’entretien routier, ou à des sociétés étrangères. » .. Une utilisation des fonds que le président Idriss Déby Itno a toujours assumée. « Si c’était à refaire, je le referais. Les bonnes consciences n’ont qu’à continuer à s’indigner. […] J’ai acheté des armes et je continue à en acheter avec l’argent du pétrole. Je n’arrêterai que le jour où j’estimerai que notre armée est suffisamment équipée pour faire correctement face aux menaces qui nous entourent », déclarait-il, il y a quelques mois, à J.A. Enfin, la dépendance de l’État vis-à-vis du pétrole et le relâchement des services fiscaux tchadiens sont aussi relevés. Les recettes pétrolières, qui constituaient déjà 38 % des ressources de l’État en 2004, ont représenté 72 % du budget en 2008. « L’État ne se focalise plus sur la collecte des impôts et les recettes ordinaires n’entrent plus ! », se désole un banquier. .. Ces critiques interviennent alors que le gâteau pétrolier va encore gonfler. Une seconde zone, le bassin de Bongor (au sud-est), est en phase d’exploration avancée. Les forages ont déjà mis en évidence des réserves de 150 millions de tonnes métriques (au moins autant qu’à Doba, selon le CCSRP). Développé en partenariat avec la Chinese National Petroleum Corporation, le projet prévoit non seulement la production de brut, mais aussi la construction d’une raffinerie à Djermaya (à 35 km au nord de N’Djamena), financée à 60 % par les Chinois et à 40 % par le Tchad, ainsi qu’un oléoduc de plus de 300 km, entre le bassin de Bongor et la raffinerie. Le premier carburant 100 % tchadien est attendu pour 2011.

– 20 novembre 2009, sous-développement (pétrole) + corruption – Appui du Groupe de la Banque mondiale au Programme de développement pétrolier et d’oléoduc Tchad-Cameroun, Rapport d’évaluation rétrospective du programme, worldbank.org

… Il ressort de cet examen que l’objectif de développement fondamental du programme visant à lutter contre la pauvreté et à améliorer la gouvernance au Tchad en tirant le meilleur parti possible des recettes pétrolières, et ce d’une manière écologiquement et socialement viable, n’a pas été atteint. L’évaluation considère donc comme insatisfaisant le résultat global du programme, malgré la réussite du projet principal d’oléoduc sur le plan technique et financier. Bien que le programme ait souffert de certains défauts de conception et carences en termes de supervision, la raison principale de ce résultat d’ensemble décevant a été le manque d’adhésion des pouvoirs publics. .. En fait, la manne pétrolière a eu pour corollaire une reprise du conflit civil et une détérioration de la gouvernance. L’évaluation conclut que la principale raison de ce résultat décevant a été le manque d’adhésion des pouvoirs publics, accompagné de violations répétées des accords fondamentaux. Les résultats effectifs auraient peut-être été meilleurs avec un concept de programme plus souple, adapté à la fluidité du contexte et de l’économie politique du Tchad. Mais ni un concept de rechange ni un processus de supervision plus étroit n’auraient permis d’atteindre les objectifs de développement du programme en l’absence d’engagement des autorités. .. le programme a entraîné une remarquable augmentation des ressources financières à la disposition de l’État tchadien, portant ses recettes annuelles d’un niveau de l’ordre de 112 millions de dollars en 2000 à plus de 2 milliards en 2008, près de 90 % de ce montant provenant du pétrole. Dans ces conditions, on ne peut en évaluer les résultats macroéconomiques d’ensemble qu’en référence au Tchad. .. Les résultats d’ordre macroéconomique en termes de développement, de réduction de la pauvreté, de gouvernance et de renforcement institutionnel ont été décevants, et il n’y a à ce jour pas de signe des améliorations positives espérées. S’il est peu probable que des améliorations majeures se fassent jour dans les quelques années à venir sur le plan de la réduction de la pauvreté, du développement humain ou de la gouvernance, il ne serait pas irréaliste de s’attendre à un léger mouvement dans un sens positif. Mais divers indicateurs de gouvernance font apparaître au contraire une détérioration. .. L’efficacité des dépenses a été très réduite, cela incluant des violations des règles fondamentales de passation des marchés et de gestion financière, des coûts unitaires de construction bien supérieurs aux normes internationales ou régionales, et, aspect le plus préjudiciable, un non-respect de l’équilibre entre coûts d’investissement et de fonctionnement qui a abouti à ce que de nouvelles installations ne puissent pas fonctionner, faute des apports nécessaires pour cela. .. Les données sur le développement humain sont en quantité réduite et brossent un tableau mitigé de la situation : un accès accru à l’eau potable et une réduction de l’incidence du VIH/SIDA, mais une hausse de la mortalité infantile et juvénile ; une augmentation de la scolarisation primaire, mais une détérioration de la qualité de l’enseignement. L’évolution des données de la pauvreté n’a pas fait l’objet d’un suivi adéquat, ce qui constitue une sérieuse lacune pour un programme qui avait pour objectif principal la réduction de la pauvreté par l’utilisation des revenus pétroliers. Pour ce qui est de l’évolution de la gouvernance, le tableau n’est pas mitigé. Entre 2000 et 2007, dans le même temps où l’ensemble de l’Afrique présentait une légère amélioration, le Tchad a connu une nette détérioration au regard de tous les principaux indicateurs de gouvernance — le déclin étant particulièrement prononcé pour la primauté du droit, la lutte contre la corruption et l’efficacité de l’administration publique. Pour ce qui est précisément de l’efficacité de l’administration publique, les principaux problèmes concernent la gestion des finances publiques et la passation des marchés. Bien que la préparation du budget se soit quelque peu améliorée, son exécution s’est détériorée, et l’efficacité de l’administration en termes de gestion des dépenses publiques est aujourd’hui pire qu’en 2000 — avec des contrôles financiers fréquemment contournés pendant l’exécution du budget ; une méconnaissance des règles de passation des marchés et un recours croissant aux marchés de gré à gré ; des institutions de contrôle financier virtuellement inopérantes ; et l’émergence d’une culture de violation des règles dans la gestion du secteur public.

– 26 août 2009, sous-développement – ICG : Tchad: sortir du piège pétrolier, crisisgroup.org

Depuis 2003, l’exploitation du pétrole a contribué lourdement à la détérioration de la gouvernance interne au Tchad, menant à une succession de crises politiques et de rébellions. Les retombées financières du pétrole – 53 millions de barils rapportant 1,2 milliards de dollars à l’Etat en 2007 – ont attisé les appétits au sein du régime qui ont, à leur tour, nourri des dissensions et débouché sur des rébellions rapidement soutenues par le voisin soudanais. Les revenus du pétrole ont par ailleurs donné au président Idriss Déby les moyens de rejeter tout dialogue politique véritable, et de répondre aux menaces de renversement venues du Soudan par le surarmement. L’enthousiasme suscité par l’exploitation du pétrole a fait place à un désenchantement généralisé. Pour sortir de ce cercle vicieux et susciter les conditions d’une stabilisation durable du pays, le gouvernement tchadien doit redéfinir un consensus national autour de la gestion des revenus pétroliers, et ses partenaires principaux, la France, les Etats-Unis et la Chine, doivent conditionner leur soutien au régime à cette politique, tout en œuvrant à la stabilisation complémentaire de ses relations avec le Soudan. .. Déby a décidé, en janvier 2006, de modifier le système initial de gestion des revenus pétroliers afin de disposer de plus de fonds pour acheter des armes et consolider son régime. En réaction, la Banque mondiale a suspendu ses programmes de financement. Loin de contraindre le gouvernement tchadien à faire marche arrière, les sanctions de la Banque mondiale n’ont eu pour effet que de favoriser un règlement qui permet aux autorités tchadiennes de démanteler tout droit de regard de l’institution financière internationale sur la gestion des revenus pétroliers. Dans un contexte marqué par la rivalité entre les puissances occidentales et la Chine dans le secteur énergétique, les ressources pétrolières du Tchad ont constitué une arme de contrainte diplomatique vis-à-vis de la Banque mondiale. .. En définitive, les ressources pétrolières sont devenues pour le pouvoir tchadien une source de renforcement militaire, de clientélisme et de cooptation politiques. Cette situation contribue à verrouiller davantage l’espace politique national et à maintenir le pays dans un blocage persistant qui radicalise des antagonismes entre le pouvoir et ses opposants. Ceci crée une instabilité politique récurrente susceptible, à moyen et long terme, de ruiner tous les efforts de mise à profit des investissements pétroliers au bénéfice du développement du pays et de sa stabilisation durable. Pour la population qui n’a pas vu ses conditions de vie s’améliorer et qui subit en outre les effets de l’augmentation de la corruption dans le pays, le pétrole est loin d’être une bénédiction. Eu égard à l’ensemble de ces considérations et pour sortir le Tchad et ses partenaires extérieurs du piège pétrolier, les mesures suivantes devraient être prise: …

– 10 octobre 2003, sous-développement et pétrole – ouverture Pipe-line Tchad-Cameroun

– 2002, Sous-développement + France – Noir Chirac, de François-Xavier Verschave (Survie), p223-237 : chapitre Tchad : Légitimer le frère Déby, bourreau des Tchadiens, survie.org

p232-233 : … au moins 4 affaires de fausse monnaie pourraient être imputées (à Déby)… faux dinars du Bahrein…

– 6 mars 2001, élections + pétrole – P. Njawe, journaliste camerounais,  au procès FX Verschave contre Déby, Noir Procès, FXVerschave, mai 2001, survie.org

P. Njawe : … pipeline Cameroun-Tchad … la France était intéressée par le projet que j’ai évoqué, et la Banque mondiale, en raison de son apport, se devait de donner certaines garanties aux autres investisseurs. Cependant, elle a indiqué qu’elle se réserverait par rapport au projet tant que la paix et la stabilité politique n’existeraient pas au Tchad et au Cameroun. C’est la raison pour laquelle des élections truquées ont été organisées dans chacun de ces deux pays, et les contestations consécutives à ces fraudes, matées ; on a ensuite tendu la main à l’opposition en lui indiquant : “ Maintenant que nous avons reconquis le siège, vous pouvez venir prendre votre “part du gâteau”… autour de la mangeoire nationale. ” Malheureusement la presse était présente, et les négociations qui se sont déroulées en coulisses ont fait la Une des journaux dès le lendemain. Il fallait donc absolument mettre certaines personnes à l’écart. Au Cameroun, où nous avions surpris le pouvoir et le principal parti d’opposition en flagrant délit de négociation dans une église à l’heure de Nicodème, j’ai pour ma part été mis en prison. On pensait que, de cette façon, Le Messager cesserait de paraître. Dans le même temps, le témoin que vous avez écouté en premier lieu, M. Yorongar, a été, pour les mêmes raisons, emprisonné avec ma consœur Sy Koumbo Singa Gali, directrice de L’Observateur, au Tchad. Je n’hésite pas à en déduire que mon emprisonnement participait de cette “ stratégie de démocratie ”, sachant que cette formule est non pas de moi, mais de ceux qui ont initié cette démarche. On a parlé, au Tchad, de “ démocratie consensuelle et participative ” ; au Cameroun, de “ démocratie apaisée ” ; et au Togo, de “ démocratie de l’apaisement ”. On comprend donc que les stratégies utilisées dans ces pays émanaient d’un même moule, qui se trouve quelque part ici en France. .. Idriss Déby est pire qu’un assassin : c’est un “ sanguinaire ”. C’est ce que j’aurais écrit C’est un procès qui, en réalité, en cache un autre. Celui de ce que M. Verschave appelle “ la Françafrique”. On fait le procès des pratiques mafieuses entre des dirigeants français et des responsables africains.

– 6 mars 2001, sous-développement et pétrole – Yorongar au procès FX Verschave contre Déby, Noir Procès, FXVerschave, mai 2001, survie.org

Yorongar : Les Tchadiens sont pris en otage par Idriss Déby, sa famille, son clan. Au nom de la lutte contre la pauvreté, on a voulu exploiter ce pétrole. Cela n’a servi qu’à enrichir davantage Idriss Déby et les siens. Il ne lésine pas sur les moyens pour fabriquer des faux billets et détourner les deniers publics. J’ai toujours indiqué à la Banque mondiale que ce pétrole ne profiterait pas aux Tchadiens. Elle ne m’a pas cru, mais elle vient d’apprendre à ses dépens que j’avais raison. Le consortium qui exploitera le pétrole a été reconstitué après le départ d’Elf, en novembre 1999, sachant qu’il lui fallait, dans ce cadre, faire une avance sur les royalties – les techniciens ont trouvé le terme “ bonus ” pour camoufler la réalité de ces avances. Le bonus attribué au gouvernement tchadien s’élève à 19 milliards de francs CFA (soit 190 millions de francs français). Une fois cette somme encaissée, Idriss Déby a utilisé 3,5 milliards de francs CFA (35 millions de francs français) pour acheter des armes, alors que l’usage de cette somme à cette fin en était strictement interdit. Il a également acheté plusieurs hélicoptères blindés, tout en prétendant utiliser cet argent pour construire un réseau routier. Nous savons que c’est avec le reliquat d’une subvention de 400 millions de francs CFA accordée par l’Association internationale pour le développement qu’il a fait racler le tronçon de la route N’Djamena-Mongo-Ati-Oumhajer. Sur 19 milliards, 16 milliards ont disparu de la circulation ! La Banque mondiale, qui sous notre pression exigeait la justification par Idriss Déby de ces dépenses, est en train de revenir sur sa décision. Pendant ce temps, cet argent que Déby ne restituera jamais se trouve dans des paradis fiscaux. Par conséquent, le pétrole ne profite pas aux Tchadiens. Il ne peut profiter qu’au clan et à la famille d’Idriss Déby, dont la plupart des membres se trouvent en amont et en aval de la gestion du pétrole tchadien.

– 6 mars 2001, sous-développement et pétrole : FX Verschave au procès contre Déby, 6 mars 2001, Noir Procès,  FXVerschave, mai 2001, survie.org

FXV : … L’enjeu pétrolier est central au Tchad. La France et ses alliés occidentaux – la présence américaine est importante en matière pétrolière – ont toujours estimé qu’il était préférable, pour exploiter le pétrole sur terre (c’est plus facile en mer), d’avoir affaire à des “ seigneurs de la guerre ”, à savoir des personnes qui matent leurs populations. Il paraît plus facile d’avoir affaire à un tyran qu’à un régime démocratique. Hissène Habré a déplu. Les portes de N’Djamena ont été ouvertes, en 1990, à l’arrivée des colonnes de M. Déby. Il représente une population, les Zaghawas, qui vit à la frontière du Soudan et du Tchad et navigue entre ces deux pays, d’où la présence en permanence de citoyens soudanais et la fraude électorale, sachant qu’à certains moments l’on a fait voter plusieurs centaines de milliers de Soudanais. Les Zaghawas représentent à peine 2 % de la population tchadienne. Le clan Déby ne règne que par la terreur, car il n’a aucune assise politique. Cela suppose des alliances, mais il se retourne successivement contre ses différents alliés. La garde présidentielle est constituée presque exclusivement de Zaghawas. Elle terrorise plus particulièrement les populations du Sud, celles notamment des régions pétrolières, dont M. Yorongar est l’un des députés. C’est un phénomène classique. Les populations des zones pétrolières du Nigeria et du Soudan connaissent la même terreur, les mêmes massacres. C’est une donnée très liée à l’approche politique des sociétés pétrolières. ..

– 6 mars 2001, sous-développement – Coton : FX Verschave au procès contre Déby, 6 mars 2001, Noir Procès,  FXVerschave, mai 2001, survie.org

FXV : … Le Sud possède plusieurs richesses avant le pétrole, et notamment le coton, environ 70 milliards de francs CFA (700 millions de francs) de recettes cotonnières étant chaque année versés par l’exploitant tchadien. Or, comme par hasard, les exactions, les massacres de chefs de village et les viols systématiques, individuels ou collectifs, dont font état Amnesty International ou la FIDH, se produisent souvent à cette période. Non seulement des détournements ont lieu dans le cadre de la Cotontchad, à la tête de laquelle M. Déby a placé ses proches, mais le maigre prix d’achat remis à cette période aux cotonculteurs est également rançonné. On peut d’ailleurs imaginer qu’il existe un lien entre les responsables de la Cotontchad et les différentes milices de M. Déby puisque, assez souvent, elles imposent, pour ne pas tout ravager, violer, etc., une “ taxe ” exactement égale au montant du revenu perçu par les cotonculteurs. La société nationale les paie, mais c’est comme si elle envoyait d’autres éléments du régime ramasser ce maigre pécule. .. N. Yorongar : Pour revenir aux cotonculteurs, il faut savoir que la culture du coton fait vivre plus de la moitié de la population du Tchad. Mais les cotonculteurs ne sont rien d’autre que des esclaves d’Idriss Déby, qui pioche dans les caisses de la Cotontchad, appartenant pour 75 % à l’État tchadien – et pour 25 % à la Compagnie françaises de développement des textiles (CFDT). Informée de la situation, la Banque mondiale a ordonné un audit. Le résultat en est effarant : plus de 13 millions de ponctions. Mis en demeure par la Banque mondiale de les restituer, Idriss Déby a obligé les cotonculteurs à rembourser cette dette ! Il n’existe malheureusement pas de José Bové au Tchad…

– 1999, sous-développement et pétrole – Dossier noir n°13, Projet pétrolier Tchad-Cameroun, Dés pipés sur le pipe-line, 1999 par Survie et Agir Ici (futur Oxfam France), survie.org, harmattan.fr

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4. Revue de presse: relation France-Tchad

– 28 novembre 2013, France – Parti de Gauche : François Hollande va recevoir le fossoyeur du Tchad, lepartidegauche.fr

… Les engagements militaires du Tchad ne profitent qu’à Deby et le gouvernement français coopère avec un homme pas un Etat. Un homme qui ruine les finances publiques, avantage les entreprises de sa famille, de son grand frère en particulier, et leur donne des monopoles économiques sur l’essentiel des besoins de base avec pour conséquence le coût de la vie le plus élevé d’Afrique après celui de l’Angola. Un homme qui construit certes quelques beaux carrefours à N’Djamena, tant vantés par ses thuriféraires, mais qui détruit les services de santé et d’éducation du peuple, un homme qui détruit l’espérance. Un homme qui laisse le lac Tchad s’assécher et qui bloque tous les projets pour empêcher cette catastrophe écologique. Un homme qui facilite l’implantation de l’islamisme le plus rétrograde chez les fidèles musulmans au point d’organiser il y a environ un an le premier congrès salafiste sur le sol africain ; un homme qui facilite l’islamisation des populations chrétiennes du sud tchadien moyennant la construction d’une profusion de mosquées et la distribution généreuse de subsides. Tel est l’homme que vous allez recevoir Monsieur le Président François Hollande pour notre grande honte, tel est l’homme dont vous ne contredirez pas les desseins de vassalisation de la Centrafrique, car ce n’est évidemment pas en frappant fort et en partant vite que l’armée française contribuera à rendre sa dignité au peuple centrafricain face au grand manipulateur de la Seleka. ..

– 7 novembre 2013, France – Survie : La réhabilitation du dictateur tchadien Idriss Déby à Paris continue, survie.org

… Depuis la participation des troupes tchadiennes comme armée supplétive de l’armée française au Mali, depuis janvier 2013, la France et les instances internationales ne cessent d’honorer ce dictateur. .. L’association Survie s’était déjà insurgée contre l’accueil d’Idriss Déby à l’Elysée en décembre 2012 et contre le défilé de troupes tchadiennes sur les Champs Elysées le 14 juillet dernier Survie dénonce à nouveau cette réhabilitation d’Idriss Déby qui vise à faire oublier qui est ce dictateur de la Françafrique. Idriss Déby qui dirige le Tchad depuis qu’il en a pris la tête en 1990 avec l’appui des forces françaises, est coupable de très nombreux massacres, exactions, crimes contre l’humanité sur sa population – passés sous silence par la France pourtant aux premières loges ou impliquée du fait de sa présence militaire sur place. Il s’appuie sur une armée clanique enrôlant des enfants soldats, soutenue sans discontinuer par le dispositif militaire français Epervier, lancé en 1986 par le gouvernement Fabius, qui l’a sauvé à plusieurs reprises de coups de force – comme en 2006 puis 2008 – en échange de son allégeance au pouvoir français et à ses intérêts. .. L’Association Survie demande :- La fin de la présence militaire française au Tchad, – La fin du soutien diplomatique et militaire à Idriss Déby, – La contribution à la justice sur les crimes observés par des fonctionnaires français au Tchad entre 1982 et 2013, dont la disparition d’Ibni Oumar Mahamat Saleh en 2008 – à travers la coopération judiciaire sur les enquêtes en cours et la déclassification des archives diplomatiques et militaires concernées, – L’annulation du Sommet de l’Elysée sur la paix et la sécurité convoqué par François Hollande, au cours duquel de nombreux dictateurs comme Idriss Déby viendront débattre de paix et de sécurité.

– 28 octobre 2013, France – Tchad : combien de temps la population restera-t-elle otage du pire dictateur de la Françafrique ?, Communiqué du Collectif de Solidarité avec les Luttes Sociales et Politiques en Afrique, Paris, electionsafrique.org, communiqué en version PDF

le dictateur tchadien sort très renforcé de la guerre au Mali. La lutte contre le ‘djihadisme’ au Sahel est passée par l’alliance de l’armée française avec les troupes claniques d’un chef d’Etat considéré comme l’un des pires dictateurs d’Afrique. Idriss Déby en profite pour se présenter désormais comme rempart contre le terrorisme islamique ou comme sous-traitant potentiel d’opérations militaires ou de maintien de la paix. L’argent du pétrole a permis le renforcement rapide de l’armée tchadienne depuis 2003, sans que la rente ne profite à la population, même si des infrastructures sortent de terre. Selon International Crisis Group en 2009 [1], « les ressources pétrolières sont devenues pour le pouvoir tchadien une source de renforcement militaire, de clientélisme et de cooptation politiques. Cette situation contribue à verrouiller davantage l’espace politique national et à maintenir le pays dans un blocage persistant qui radicalise des antagonismes entre le pouvoir et ses opposants. » … Cette manne permet à Déby de financer des activités politiques en Afrique à la manière de Khadafi. Il intimide d’autres présidents, en particulier en Afrique de l’Ouest, et fragilise ainsi la démocratie, là où elle commence à s’installer. .. bilan de 23 ans de règne : la liste des massacres perpétrés par les 10000 ‘soudards’ de la Garde Républicaine, des exécutions extra-judiciaires, des exécutions d’opposants, des villages brûlés, des prisonniers torturés ou exécutés, est interminable. Un inventaire des crimes est impossible à dresser car les organisations de droits humains n’ont la possibilité d’enquêter que très partiellement au Tchad. Déby a évidemment garanti l’impunité aux exécutants de ses ordres. Il a tout autant l’habitude d’emprisonner ou d’expulser des opposants que de corrompre des journalistes, des militants des droits humains, des politiciens, selon ses besoins, dans son pays et ailleurs. La majorité des massacres a eu lieu dans les années 90 et sont liés à des guerres contre des rébellions, qui se sont créées en réaction aux massacres précédents, au caractère ethnique de l’armée, puis à l’accaparement des recettes pétrolières par la famille présidentielle et à l’impossibilité d’alternance politique. Une partie des crimes sont des crimes contre l’humanité imprescriptibles. .. Idriss Déby, très soutenu par Chirac jusqu’en 2007, s’est adapté pour éviter d’être poursuivi par la CPI comme l’a été le président soudanais El Béchir [6]. En 1990, la Commission d’enquête nationale avait établi à 40 000 le nombre de victimes du régime Habré. Dès 1993, Amnesty alertait sur la continuité des méthodes des deux régimes [7]. L’impunité de Déby rejoint celle de Habré d’autant plus que, comme Commandant en chef des Forces Armées du Nord, puis conseiller à la sécurité à la présidence jusqu’à sa défection en 1989, il a mené une partie des massacres attribués à Habré, dont ceux du ‘Septembre noir’ en 1984 dans le Sud, et ceux de la région de Guéra dans la répression du MOSANAT entre 1986 et 1988. Idriss Déby a déjà négocié son immunité au procès de Habré aux Chambres Africaines au Sénégal, où il est prévu qu’il intervienne comme témoin [8]. L’armée française a depuis 1990 été aux premières loges pour observer les crimes d’Idriss Déby et pour le protéger. En février 1998, à Sahr dans le Sud du Tchad, après l’enlèvement de 4 français par Mahamout Nahor, des massacres ont été commis sur ordre de Déby avec des soldats français à proximité. Concernant l’assassinat en février 2008 du leader de l’opposition démocratique Ibni Oumar Mahamat Saleh, l’enquête de la juge d’instruction française Emmanuelle Ducos permettra peut-être de connaître les témoignages des deux conseillers français présents et en particulier celui du colonel Gadoullet [9]. L’armée française a maintenu sa collaboration alors que les crimes s’accumulaient, cautionnant ainsi l’impunité, et contribuant ainsi à une banalisation des crimes contre l’humanité. .. Idriss Déby n’a aucune légitimité démocratique. Il est arrivé par les armes. Il a été installé durablement en 1996 par les experts en fraude électorale français à l’époque où la Françafrique pouvait tout se permettre [11]. Il n’a eu ensuite qu’à profiter de l’expérience des dictateurs en scrutins frauduleux et à écraser toute opposition. .. La démocratisation de l’Afrique centrale est actuellement impossible. .. Cette situation bloquée est aussi le résultat de l’historique de la politique française dans la région qui a favorisé son approvisionnement en pétrole. Actuellement, l’Union européenne qui souhaiterait commencer à définir sa politique de défense au Conseil européen de décembre, est entraînée par la politique française sous influence militaire dans des alliances avec les dictateurs de la Françafrique. La démocratisation est sacrifiée au profit du renforcement de la sécurité européenne et de son industrie d’armement. Le gouvernement français tente de (re)faire croire que les présidents peuvent construire « la paix et la stabilité » sans considération pour la nature des régimes. Les peuples, privés d’élections crédibles, sont toujours exclus du débat sur leur sécurité. Ainsi, Déby, qui a regagné une certaine ‘légitimité internationale’, se renforce militairement à l’extérieur et a réussi à s’imposer comme acteur incontournable en Centrafrique qu’il avait lui-même déstabilisée [12]. Le 29 octobre 2013, le Tchad subira l’Examen Périodique Universel de l’ONU à Genève [13]. .. Idriss Déby, mis en cause et susceptible d’avoir à rendre des comptes, ne fait évoluer son régime que très lentement. Les recommandations pour l’EPU formulées par Amnesty révèlent la nature du régime et l’horreur paralysante que vit la population depuis 23 ans [14]. Même si l’EPU ne vise pas directement à la justice et la vérité pour l’ensemble des crimes du régime tchadien, la mise en œuvre rapide de ses recommandations est essentielle. Le Collectif de Solidarité avec les Luttes Sociales et Politiques en Afrique invite le gouvernement français à modifier impérativement sa politique au Tchad dans le sens : d’un arrêt du soutien diplomatique et militaire à Idriss Déby, d’un soutien actif aux démocrates tchadiens, et à la construction de l’Etat de droit selon les recommandations de l’Examen Périodique Universel, d’un retrait des troupes françaises du Tchad, à l’occasion du procès Habré, d’une transparence sur l’ensemble des crimes observés par des fonctionnaires français au Tchad entre 1982 et 2013, y compris sur les victimes des événements de février 2008 dont Ibni Oumar Mahamat Saleh.

– 18 octobre 2013, France + guerre – Idriss Déby Itno a reçu ce matin, le chef d’Etat-major des armées françaises, l’amiral Edouard Guillaud. La situation sécuritaire dans la sous-région était au centre de l’entretien, presidencetchad.org, tchadpages.com

L’amiral Edouard Guillaud est un habitué des allées du Palais présidentiel. Le Chef d’Etat-major des armées françaises est à N’Djaména après le Niger et le Mali où il a été voir les forces françaises et africaines déployées à Gao, au septentrion malien. Accompagné de l’Ambassadrice de France au Tchad, Mme Evelyne Decorps, l’Amiral Guillaud est venu échanger avec le Président de la République IDRISS DEBY ITNO des dernières évolutions de la situation au Mali mais aussi en RCA. Le Tchad et la France travaillent étroitement sur nombre de dossiers relatifs à la sécurité dans la sous-région. Pendant plus de 3 quarts d’heure, le Chef de l’Etat et le Chef d’Etat-major des armées françaises ont longuement évoqué et décortiqué la situation sécuritaire dans la bande sahélienne et en RCA. La situation dans ce dernier pays constitue aujourd’hui un véritable sujet de préoccupation pour le Tchad et la France qui explorent toutes les pistes de solution afin de désamorcer la crise. « Comme d’habitude je suis venu rendre visite au Président DEBY pour l’informer des derniers développement, aussi bien sur le terrain vu par les forces françaises au Mali et pour également échanger des points de vue sur la situation en RCA qui est au cœur de beaucoup de préoccupations en ce moment. En RCA, je pense que nous pouvons faire sans doute ce que nous avons fait d’autres fois y compris au Mali, c’est à dire coopérer sur place. Comme vous le savez, le gouvernement français a déjà fait un certain nombre d’annonces et soutient le fait que l’ONU s’occupe directement. Comme le Tchad vient d’être élu pour une période deux ans membre du Conseil de sécurité, ça va encore renforcer les capacités d’action en commun sur place. Ce sont bien sûr des actions militaires », a déclaré le Chef d’Etat major général des armées françaises après son entretien avec le Président de la République.

– 2 octobre 2013, France – M&A finance s’active au Tchad (payant), www.africaintelligence.fr,

Résumé R*E : M&A finance de Samuel Maréchal du Front National (en France), déjà présent en Côte d’Ivoire, a été missionné par le gouvernement tchadien pour créer un Fond d’investissement de 50 milliards de dollars sur 10 ans alimentés par revenus pétroliers tchadiens.

– 1er octobre 2013, France + guerre – Laurent Fabius nie (refuse de répondre sur) les crimes d’Idriss Déby devant la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée Nationale Française suite à une intervention de Noël Mamère sur la Centrafrique: Vidéo: assemblee-nationale.fr, Vidéo Noël Mamère : assemblee-nationale.fr, discours Laurent Fabius: basedoc.diplomatie.gouv.fr + PDF : basedoc.diplomatie.gouv.fr

La République centrafricaine est entourée de pays comme le Tchad, le Cameroun, le Soudan. Si une situation de non-droit s’enkyste là-bas, c’est l’ensemble de cette partie de l’Afrique qui risque d’être contaminée. .. (Note R*E : Cette phrase est vraiment absurde puisque c’est Idriss Déby qui est allé déstabiliser la RCA en profitant de la guerre au Mali)… Intervention de Noël Mamère : Il y a des milices en Centrafrique, qui sont sauvages, brutales. Ce sont pour la plupart des milices tchadiennes. La Tchad qui est dirigé par une crapule, qui s’appelle Idriss Déby, qui torture, qui liquide ses opposants, et dont nous sommes aujourd’hui une sorte d’obligé, à cause de notre intervention au Mali, puisque nous avons fait appel aux troupes tchadiennes, qui sont les seules à savoir mener une guerre dans le désert, par rapport aux autres armées africaines, s’il existe d’autres armées africaines à part celle du Nigéria. .. Fabius : … Je ne reprendrai pas à mon compte les termes désobligeants que vous avez utilisés à propos du président du Tchad. Les Tchadiens se sont battus au Mali avec beaucoup de courage, et y ont laissé nombre des leurs. Et puis, évitons les présentations schématiques : nos relations ne peuvent pas être qualifiées ainsi ! …

– 19 septembre 2013,  France – Jean-Christophe Riguidel (Médiapart) : Mali: l’aventure ambiguë de François Hollande (R*E : Hollande et Fabius: relance de la Françafrique et suite du blanchiment d’Idriss Déby à l’investiture du président malien IB Keita), mediapart.fr

… Dans sa volonté de montrer qu’il s’agissait d’un « combat de l’Afrique » pour sauver le Mali, la France a pu compter sur le soutien du Tchad ; le pays d’Afrique francophone qui dispose de l’armée la plus aguerrie pour les affrontements en zone sahélienne. Idriss Déby a envoyé 2 000 hommes combattre aux côtés des Français. Mais ce coup de pouce se paie au prix fort : la France doit fermer les yeux sur les très nombreuses atteintes aux droits de l’homme commises par le régime Déby. Paris a baissé d’un ton dès lors qu’il s’agit de réclamer la vérité sur les disparitions d’opposants. .. Qu’elle le veuille ou non, en agissant ainsi la France rappelle aux Africains les schémas de la Françafrique. Avant d’être un réseau affairiste, la « Françafrique », terme inventé par un Africain, Félix Houphouët-Boigny (président de la Côte d’Ivoire de 1960 à 1993), était un moyen d’asseoir une influence politique et économique dans ses ex-colonies. Ce schéma gaullien est en passe de devenir un paradigme hollandais après avoir été celui de François Mitterrand. Au Rwanda ou ailleurs en Afrique, les socialistes n’ont jamais été en reste pour se couler dans le moule françafricain. .. Pourquoi intervenir au Mali plutôt qu’en Centrafrique ? La question se pose avec acuité. Au fur et à mesure que les plaintes pour atteintes aux droits de l’homme se multiplient. Ironie de l’histoire : afin d’accéder au pouvoir à Bangui, les hommes de la Séléka ont bénéficié d’un coup de pouce d’un certain… Idriss Déby. Celui-là même qui aide la France à rétablir la « paix et la démocratie au Mali ». Idriss Déby qui réclame par ailleurs que Hissène Habré, son prédécesseur à la tête du Tchad, soit jugé pour atteintes aux droits de l’homme. Alors même que quand Hissène Habré (au pouvoir de 1982 à 1990) faisait régner la terreur dans son pays il avait pour fidèle lieutenant un certain… Idriss Déby.

Note R*E : Les atteintes aux droits humains en 2013 sont minimes par rapport à son bilan de dictateur sur 23 ans. Hollande et fabius tentent la réhabilitation d’un tyran qui a lui même commis des massacres dans les années 90 et 2000 par dizaine de milliers en plus d’avoir participé aux massacres de Habré. Hollande a tenu à Bamako une conférence de presse avec IBK et Déby (vidéo), où Déby a tenté surtout parler de la RCA pour impliquer Hollande à ses côté en RCA. A Bamako le 19 septembre: Denis Sassou Nguesso, Moncef Marzouki, Idriss Deby, Mahamadou Issoufou  et Alpha Condé, Alassane Ouattara, Blaise Compaoré, Macky Sall, Mohamed Ould Abdel Aziz, Goodluck Jonathan, Thomas Boni Yayi, Ali Bongo Ondimba, Jacob Zuma. Laurent Fabius, Pascal Canfin et Yamina Benguigui, ont accompagné François Hollande au Mali: diplomatie.gouv.fr

– 5 août 2013, France – Abakar Manany « Je ne suis pas le prétendu Africain de Guéant », tchadenligne.com

– 1er août 2013, France – Habib Boukharouba : « Comment j’ai créé une armée » pour Idriss Déby, franceinfo.fr, tchadoscopie.com

L’homme d’affaires Habib Boukharouba est jugé ce jeudi à Paris. Il est accusé de « commerce d’armes de guerre sans autorisation ». Pour le compte du Tchad, il a créé une armée de toutes pièces. Habib Boukharouba se définit comme un « entrepreneur en armées ». Un homme capable de fournir au Tchad toute une force aérienne, « clés en main » : des avions, des hélicoptères, des lance-grenades. Aujourd’hui, ce Français né à Oran, ancien pilote de l’armée de l’air se retrouve devant la justice. Il risque jusqu’à dix ans de prison et 500.000 euros d’amende. Pourtant, il jure qu’il a tout livré avec « le soutien tacite de la France ». .. En octobre 2006, elle demande donc au ministère de la Défense une « autorisation d’intermédiation et de commerce » de matériel de guerre. Habib Boukharouba n’a pas de raison d’être inquiet. Depuis le début de cette affaire, il travaille sans arrêt avec l’armée française qui est très impliquée au Tchad et qui soutient le président Deby. ..

– 16 juillet 2013, France – EELV : Tchad, Apaiser la souffrance des Tchadiens, eelv.fr

… EELV souhaite qu’en temps venu le déroulement peu connu de cette guerre soit mieux documenté, afin de déterminer s’il a donné lieu à des violations des dispositions du Protocole additionnel aux Conventions de Genève de 1977 sur les droits des combattants d’une armée non régulière. EELV s’inquiète aussi du sort d’autres victimes, de plus en plus nombreuses au Tchad depuis que le président Idriss Déby a décidé de réprimer la grogne suscitée dans son pays par la dureté de la guerre au Mali. Depuis le 1er mai, on ne compte plus les arrestations arbitraires et expulsions de députés, militaires, écrivains, journalistes… Plusieurs cas de torture et d’assassinats sont également répertoriés. Dans ce moment d’une extrême dureté, EELV apporte son soutien au peuple tchadien et condamne les violations des droits humains dont il fait l’objet. La France devrait appeler le Tchad au respect des droits humains. Outre les nécessaires relations au plus haut niveau de l’Etat, elle devrait recevoir des membres tchadiens de l’opposition et de la société civile, afin de favoriser dans ce pays un dialogue national apte à faire baisser le niveau de violence politique. Le combat commun des soldats français, maliens et tchadiens pour le retour de la démocratie au Mali perdrait en effet tout son sens s’il se soldait durablement par un durcissement de la dictature au Tchad.

– 13 juillet 2013, France – Tchad – JY Le Drian sur RFI  refuse de parler de la répression des démocrates tchadiens et des droits humains, rfi.fr, Note R*E: JY Le Drian invente l’expression ‘dictature jihadiste’ pour rester dans le déni de la dictature tchadienne qui est pourtant la pire dictature francophone, au bilan bien plus lourd.

C.Boisbouvier RFI : Parmi les 13 pays africains qui seront sur les Champs-Elysées, il y aura le Tchad. Et l’ONG Survie se dit choquée par cette présence alors que le régime du président Idriss Déby en profite pour renforcer la répression contre ses opposants… JY Le Drian : Les Tchadiens ont apporté au Mali leur capacité d’intervention. Ils ont été, à un moment donné de l’intervention, essentiels. Ils ont perdu des hommes. Ils doivent être respectés et je trouve logique qu’ils soient présents. Ils ont contribué aussi à la libération du Mali et évité que ce pays ne sombre dans une véritable dictature jihadiste qui aurait eu des conséquences énormes sur l’ensemble de la région, mais aussi sur l’Europe. Quand on découvre plus de 350 tonnes d’armement depuis six mois, ces armes-là n’étaient pas destinées uniquement à contrôler Bamako.

– 12 juillet 2013, France – procès de deux «ailes brisées» (Habbib Boukharouba et Henri de Waubert de Genlis), rfi.fr

Jeudi 11 juillet 2013, devant la 11e chambre du tribunal correctionnel de Paris, s’est tenue une audience particulière dans laquelle deux anciens pilotes de chasse français étaient poursuivis pour trafic d’armes au Tchad. Une affaire où se mêlent vente d’armes, diplomatie parallèle et pressions au plus haut sommet de l’Etat. .. Alexandre Djouhri est un homme d’affaire français d’origine algérienne. Ses activités consistent à être un intermédiaire sur les marchés internationaux. Un des hommes influents du moment, proche de Dominique de Villepin et surtout de Claude Guéant qui dit de lui : « Il a une connaissance de l’économie et des affaires qui est utile à notre pays ». Habib Boukharaba de conclure : « en parlant en haut lieu du contrat des Rafale, j’ai marché sur ses plates bandes, on me le fait payer aujourd’hui ».

– 6 juin 2013, France – Visite d’Idriss Deby en France ou l’image d’une diaspora tchadienne dépravée, letchadanthropus-tribune.com

… Selon notre correspondant, dans l’après-midi, les Tchadiens méli-mélo, pieds dedans pieds dehors, garçons de courses, spécialistes des buffets arrosés, se sont tous donné rendez-vous à l’UNESCO, certains avec leur carton d’invitation, d’autres sans. Les 2 bureaux (officiel et officieux) de la diaspora se sont fait inviter directement, indirectement, bombant chacun le torse pour paraître aux yeux de la dictature. Puis soudain l’annonce retentit comme un couperet “Le président est très fatigué, et doit répondre à un rendez-vous important avec le ministre des finances français. Il se fera représenter par son ministre de la culture l’accompagnant dans la délégation, pour remettre le prix Federico Fellini au cinéaste Mahamat Saleh Haroun“

– 5 juin 2013, France – Le Medef s’intéresse au marché des infrastructures, lesafriques.com

… Le français, Michel Roussin, Vice-président du Mouvement des entreprises de France (Medef) et le président tchadien, Idriss Déby ont eu un tête à tête fructueux à Paris, en marge de la cérémonie de Remise du Prix Félix Houphouët Boigny, décerné au président François Hollande, le 05 juin dernier. Cette entrevue entre les deux hommes intervient suite à la rencontre de travail de décembre 2012 à Paris avec le Patronat français. Les chefs d’entreprises françaises s’intéressent aux immenses opportunités du Tchad, notamment dans les domaines des infrastructures routières, des télécoms, de l’énergie pétrolière, des industries agro-alimentaires. D’après Michel Roussin, les entrepreneurs français devront bientôt passer à l’offensive à Ndjaména, après la trêve née de la guerre au nord du Mali, qui a vu la participation déterminante des forces armées tchadiennes, sur le théâtre des opérations au côté de la force militaire mixte internationale. D’importants accords économiques sont dans les starting blocks du Medef et devront faire l’objet de validation du côté des deux capitales, annonce t-on de source autorisée. L’ancien ministre français, Michel Roussin, ambassadeur du Tchad auprès des entreprises françaises a soutenu que le Tchad est un pays d’avenir dans cette partie du continent africain. «Je leur dirai à quel point le Tchad constitue un potentiel très important pour les nombreuses activités qu’elles pourront entreprendre dans ce pays, où leurs intérêts des entreprises françaises seront sauvegardés », a-t-il rassuré. D’ailleures, une forte délégation du Medef effectuera une visite au Tchad avant fin 2013 pour y conclure d’importants accords économiques.

– 5 juin 2013, France – Hollande – Prix de l’Unesco: Dioncounda Traoré, Rafini, Alassane Ouattara, Macky Sall, Boni Yayi, et les dictateurs Idriss Déby, Ali Bongo, Blaise Compaoré, Ould Abdel Aziz, mediapart.fr, algerieinfos-saoudi.com, + reportage vidéo Canal +

… François Hollande est assis, entouré de neuf chefs d’État et de gouvernement africains, issus de l’ex-empire colonial français. À sa droite, il y a le Tchadien Idriss Déby, le Béninois Boni Yayi, le Gabonais Ali Bongo, le Malien Dioncounda Traoré, le Nigérien Rafini. À gauche, Blaise Compaoré pour le Burkina Faso, le Mauritanien Ould Abdel Aziz, et finalement l’Ivoirien Alassane Ouattara et le Sénégalais Macky Sall. Ils ont tous fait le voyage jusqu’à Paris pour assister à la cérémonie…En réalité, c’est toute la cérémonie qui rappelait les heures glorieuses de la Françafrique avec laquelle François Hollande avait juré de rompre… quatre ministres ont fait le déplacement, le patron de la défense, Jean-Yves Le Drian, l’écologiste Pascal Canfin (développement), Hélène Conway-Mouret (Français de l’étranger) et Yamina Benguigui (francophonie). Finalement, c’est comme si la guerre au Mali, soutenue par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et l’Union africaine, faisait passer au second plan les promesses faites par François Hollande de prendre ses distances avec les dictatures “amies de la France”. Mercredi, avant la cérémonie, le président français avait convié les responsables du prix et tous les dirigeants africains présents pour un déjeuner à l’Elysée. Autour de la table Ali Bongo, héritier de la dictature de son père Omar Bongo, poursuivi en France dans l’affaire des biens mal acquis, côtoyait Idriss Déby dont le régime s’est encore durci avec la guerre au Mali, Mohamed Ould Abdel Aziz, au pouvoir grâce à un putsch en Mauritanie, ou encore le despote du Burkina Faso, l’inamovible Blaise Compaoré

– 5 juin 2013, France – Parti de Gauche – François Hollande, le gendarme de l’Afrique francophone, récompensé pour son « œuvre » de paix !, lepartidegauche.fr

La fine fleur des présidents de l’Afrique Francophone sera présente ce mercredi 5 juin 2013 à l’UNESCO, notamment : Thomas Boni Yayi, Président du Bénin, inventeur d’un complot pour embastiller ses opposants ; Blaise Compaoré, Président du Burkina Faso, assassin de Thomas Sankara et réélu avec 90% des votants il y a deux ans ; Alassane Ouattara, Président de la Côte d’Ivoire, installé par l’armée française ; Dioncounda Traoré, Président « intérimaire » du Mali ; Mohamed Ould Abdel Aziz, Président de la Mauritanie, pays où l’esclavage continue à sévir ; Idriss Déby Itno, Président du Tchad, qui vient de faire arrêter et emprisonner les députés de l’opposition, Mahamadou Issoufou, Président du Niger et Macky Sall, Président du Sénégal . ..

– 31 mai 2013, France – Interview exclusive de François Hollande, rfi.fr

Au sommet de l’Union africaine, à Addis Abeba, François Hollande appelait à une réunion pour la sécurité et la paix en Afrique, dans quelques mois, à Paris. Un geste paternaliste de l’ancien colonisateur ? « J’ai dis à Dakar que la relation que l’on a pu connaître par le passé entre la France et l’Afrique est terminée. Les Africains doivent assurer leur propre défense, y compris face au terrorisme. La France ne va pas se désengager pour autant et va participer à ce travail pour la sécurité. » Pour cela, les armées africaines doivent être formées et entraînées. François Hollande n’hésite pas à vouloir préparer les différents pays de la région à une « guerre contre le terrorisme », espérant que la France sera épaulée dans ce travail par l’Europe et « les pays qui voudront bien participer »… « Le Tchad a payé un lourd tribu à la libération du Mali contre le terrorisme, je ne l’oublierai pas », assure François Hollande. Mais il refuse de mettre de côté les droits de l’homme. « J’ai des convictions, assure-t-il, je l’ai répété au président Déby. » [a propos de l’arrestation d’un opposant]

– 13 mai 2013, France – MAEE – Tchad : arrestations de députés et journalistes (Q&R- Extrait du point de presse du 13 mai 2013), diplomatie.gouv.fr

La France est attachée au respect des droits de l’Homme et de l’Etat de droit au Tchad comme partout dans le monde. Nous sommes préoccupés par les récentes arrestations de députés et de journalistes tchadiens. Les personnes mises en cause doivent pouvoir se défendre et bénéficier de la présomption d’innocence. La France réaffirme son attachement à la stabilité du Tchad et au renforcement du dialogue politique et de l’Etat de droit dans ce pays.

– 13 mai 2013, France – Droits de l’homme au Tchad : Combien de temps François Hollande continuera-t-il de faire la sourde oreille ?, mact-chad.com

– 11 mai 2013, France – Hollande – Tchad : « Les principes que nous posons doivent être respectés, y compris au Tchad.« , lemonde.fr

Arrestations au Tchad : le silence regrettable de Paris, LE MONDE | 11.05.2013: Editorial du « Monde ». La réponse de François Hollande a été laconique, vendredi 10 mai, sur le perron de l’Elysée. Faut-il s’inquiéter de la vague d’arrestations d’opposants et de journalistes qui s’abat sur le Tchad depuis la découverte d’un présumé complot ourdi contre le président Idriss Déby ? « Les principes que nous posons doivent être respectés, y compris au Tchad. » Quels sont ces principes que le président français ne juge pas utile de citer ? Ils s’appellent liberté de la presse et respect de l’Etat de droit. Tous deux sont bafoués au Tchad. Ne fallait-il pas le rappeler ? Quelques jours auparavant, le ministère français des affaires étrangères dosait également son langage vis-à-vis d’Idriss Déby. Le Quai d’Orsay se limitait à prendre « note avec préoccupation des dernières informations en provenance de N’Djamena » et appelait « le pouvoir et l’opposition à poursuivre un dialogue serein ». Ce dialogue n’existe plus depuis longtemps. Les arrestations arbitraires, elles, se multiplient. La dernière vague remonte au 1er mai. Ce jour-là, N’Djamena a annoncé avoir déjoué « une conspiration » et arrêté ses instigateurs. Des combats auraient provoqué la mort de trois à huit personnes ainsi que blessé une quinzaine d’autres. Le conditionnel est de mise faute d’éléments fournis par la police, la justice ou le gouvernement tchadiens. Le pouvoir d’Idriss Déby a procédé à l’arrestation d’au moins une vingtaine de personnes, dont deux députés d’opposition et deux généraux. Deux autres élus sont recherchés. Dans d’autres affaires, des critiques de l’homme fort tchadien, des journalistes, des blogueurs, des syndicalistes sont emprisonnés, poursuivis, expulsés. La Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) dénonce une « vague d’arrestations, d’intimidation et de harcèlement qui visent l’opposition politique, les journalistes et la société civile ». Ainsi va le Tchad, dont le Quai d’Orsay préfère saluer « le rôle stabilisateur dans la région, en s’impliquant dans la lutte contre l’insécurité au Sahel et dans le règlement des crises, notamment en République centrafricaine ». A Idriss Déby, la France reconnaissante ? La contribution tchadienne aux efforts militaires français menés au Mali, notamment dans les régions du Nord, où s’étaient réfugiés les groupes djihadistes, a été indéniablement efficace. La présidence française envisage d’inviter des soldats tchadiens à défiler sur les Champs-Elysées, le 14 juillet. Des faits d’armes de ses troupes dans le désert malien, Idriss Déby semble avoir tiré la conclusion qu’une totale impunité lui serait accordée par Paris en ce qui concerne les méthodes dont il use et abuse dans son pays. Cette indulgence française est une erreur. Elle envoie un message d’accointances à l’ancienne en Afrique, de piétinement des principes au nom d’arrangements géopolitiques et d’échanges de bons procédés : le soutien militaire au Mali récompensé par un silence sur la répression au Tchad. La France doit dénoncer les détentions arbitraires et l’attitude d’Idriss Déby, qui apparaît de plus en plus comme un président autoritaire, s’appuyant sur un clan et un système de corruption. Le silence est un début de complicité.

– 23 avril 2013, France – En Afrique centrale, les vieux amis de la France font leur come-back, francetvinfo.fr

… Il en manque un, toutefois. Le président tchadien, Idriss Déby Itno, au pouvoir depuis vingt-deux ans. Les mauvaises langues disent qu’il redoute un sermon sur la piètre situation des droits de l’homme au Tchad. D’autres qu’il n’a pas apprécié le report d’une rencontre à l’Elysée peu auparavant. Le président camerounais a, lui, fait le déplacement. Mais Paul Biya, en fonction depuis trente ans, n’a droit qu’à un bref entretien entre deux portes. Une indélicatesse diplomatique. Six mois plus tard, les relations avec ces deux chefs d’Etat ont changé. A la libération des otages au Cameroun, François Hollande a glissé « une pensée particulière pour le président Biya », et il marche main dans la main avec Idriss Déby, dont les troupes paient le plus lourd tribut au Mali. Comment le président s’est-il rapproché de ces deux vieux amis de la France qu’il semblait maintenir à une prudente distance ? .. Accusé de bafouer les droits de l’homme. Le Tchad est un vieux compagnon de la France. Les troupes françaises de l’opération Epervier stationnent depuis 1986 aux aéroports de N’Djamena et Abéché (est). En 2008, quand des rebelles traversent le pays et tirent sur le palais présidentiel, l’armée française accourt à la rescousse du président, lui-même arrivé au pouvoir par les armes, en 1990. Mais après l’élection de François Hollande, Idriss Déby grince un peu des dents. Depuis plusieurs années, le Parti socialiste français réclame « que la vérité soit faite sur la disparition puis l’assassinat » de l’opposant Ibni Oumar Mahamat Saleh. Ce proche du PS avait été enlevé par des militaires tchadiens le 3 février 2008, dans la confusion qui avait suivi l’échec du coup d’Etat. Par ailleurs, le régime du président Déby, réélu pour un quatrième mandat en 2011 avec 88,7% des voix, n’est pas un modèle de respect des droits humains. En 2012, « les arrestations arbitraires se sont multipliées, tout comme les détentions illégales, les actes de torture et les agressions contre des défenseurs des droits humains, des journalistes et des syndicalistes », écrit ainsi Amnesty International dans son rapport annuel. Une force régionale désormais incontournable. Depuis que Paris a volé au secours d’Idriss Déby, en 2008, le pays s’est affirmé comme une grande puissance régionale. Le Tchad a normalisé ses relations avec le Soudan, contre qui il menait une guerre par rébellions interposées. N’Djamena tire pleinement profit du pétrole pompé dans le Sud, depuis 2003. Avec l’aide de la Banque mondiale pour la construction d’un pipeline, le pays peut exporter son pétrole vers le terminal de Kribi, au Cameroun. En contrepartie, Déby s’est engagé à répartir 70% des revenus pétroliers dans des programmes de réduction de la pauvreté. Des routes et hôpitaux sont sortis de terre, mais le pays reste classé 184e sur 186 pays pour son indice de développement humain. Finalement, le pétrole a surtout permis d’entraîner et de mieux équiper les militaires tchadiens. Conséquence, le Tchad est devenu l’une des principales forces de la sous-région. D’autant que la mort du Gabonais Omar Bongo et du Libyen Mouammar Kadhafi lui laissent le champ libre sur la scène diplomatique et militaire. A tel point que lorsqu’il a fallu trouver d’urgence une force capable de combattre les jihadistes au Nord-Mali, François Hollande n’a eu d’autre choix que de se tourner vers son homologue tchadien. Les Français « ont obtenu que Déby collabore au Mali. Ils vont lui refaire une virginité », se désole Odile Tobner, de l’association Survie.

– 21 mars 2013, France – MAEE/Fabius – Tchad : Entretien de Laurent Fabius avec son homologue tchadien, Moussa Faki Mahamat, diplomatie.gouv.fr

… Le Tchad est un partenaire essentiel de la France en Afrique centrale, qui apporte un appui militaire déterminant à l’opération Serval au Mali. ..

– 12 mars 2013, France – Guerre au Mali : Idriss Deby tire son épingle du jeu, afrik.com

Le dirigeant tchadien amnistié par la France ? Pour l’association, « c’est une opération de blanchiment que la France a mené envers le président tchadien ». En l’espace de quelques semaines, selon Survie, « Idriss Deby revient ainsi au centre des questions régionales. Pour lui, le but est de démontrer que le fait qu’il soit au pouvoir est un gage de stabilité dans la région. Avant c’était Kadhafi qui jouait ce rôle maintenant la France veut le remplacer par Deby ». En engageant des troupes au Mali, « celui qui pendant longtemps n’était pas fréquentable le redevient », renchérit l’association. Par ailleurs, elle rappelle que les soldats tchadiens qui sont loués depuis le début de la guerre au Mali pour leur efficacité sont accusés d’avoir commis de multiples exactions dans le nord-ouest de la Centrafrique en 2008. Selon Human Rights Watch, ils ont commis des attaques dans les villages de cette zone, tuant des civils et volant du bétail. ..

– 3 mars 2013, France + guerre – Le Tchad, précieux allié de la France au Mali, lefigaro.fr

… Au Quai d’Orsay, des diplomates s’inquiétaient des conséquences que pourrait avoir une collaboration aussi proche entre Paris et le régime de N’Djamena, loin d’être un modèle de démocratie. Ils s’interrogeaient aussi sur les règles d’engagement des Tchadiens pas toujours très respectueuses des lois de la guerre édictées en Occident. La question semble s’être réglée lors d’une visite du président Déby à l’Élysée le 5 décembre dernier et d’un long tête-à-tête entre François Hollande et son homologue. Paris a toujours nié avoir négocié. Mais N’Djamena n’a jamais caché son intention de régler à cette occasion quelques dossiers en souffrance, notamment celui de L’Arche de Zoé. ..

– 12 février 2013, France – Prison ferme pour le président de l’Arche de Zoé et sa compagne, lemonde.fr

… trois ans de prison, dont deux fermes …

– 5 décembre 2012, France – Communiqué – Entretien entre le Président de la République et le Président de la République du Tchad, elysee.fr

Le Président de la République a reçu aujourd’hui à l’Elysée le Président tchadien M. Idriss Déby Itno.  Le Président de la République a indiqué qu’il souhaitait que la France puisse continuer à accompagner le Tchad dans ses projets de développement et de protection de l’environnement. La France poursuivra également ses efforts pour lutter contre l’insécurité alimentaire que connaît le pays, par des programmes en faveur de l’agriculture et du pastoralisme. Au cours de cet entretien, la situation sécuritaire au Sahel a été évoquée, de même que les violences au nord du Nigeria et les actions terroristes dans cette région. Les situations de la République Centrafricaine, du Soudan et de la Libye ont également été évoquées. Concernant le Mali, le Président de la République a rappelé la disponibilité de la France à soutenir logistiquement une intervention africaine destinée à rétablir l’intégrité territoriale du Mali et à lutter contre les groupes terroristes qui occupent le Nord du pays.

– 4 décembre 2012, France – La Ligue tchadienne des Droits de l’homme : «Paris doit retirer son soutien à Déby», leparisien.fr

MASSALBAYE TENEBAYE. Déby est encore au pouvoir parce qu’il est soutenu par Paris. Après plus de vingt ans à la tête de l’Etat, il est temps que cet homme impopulaire qui n’écoute personne, n’a pas d’attention vis-à-vis des populations et opère une main-mise sur les richesses du pays s’en aille. Tout projet politique futur doit inscrire la question de l’alternance en son cœur. L’arrivée des socialistes au pouvoir en France devrait favoriser certaines évolutions. … La «question Ibni» doit être inscrite à l’ordre du jour. Le rapport de la commission d’enquête, dont j’ai dirigé l’unité d’investigation, démontre qu’il s’agit d’une disparition forcée. Or la justice tchadienne, prompte à poursuivre des responsables syndicaux ou le directeur d’un journal (celui du N’Djamena Hebdo, ndlr), n’avance pas sur ce dossier. .. Ces évolutions auraient dû favoriser la redistribution des richesses. Or la main mise du clan Itno (la famille du président, ndlr) sur «les pétro-CFA» est totale. D’un hyper-présidentialisme, le Tchad glisse vers une monarchisation, à cause de l’argent du pétrole. Il y a rupture du dialogue avec l’opposition, avec la société civile mais aussi avec l’Eglise, ce que montre l’expulsion récente de l’évêque de Doba (principale région d’exploitation du pétrole, au sud, ndlr) ou la poursuite de la grève des travailleurs de l’Union des syndicats (les fonctionnaires protestent depuis dix semaines, ndlr). Le régime ne supporte plus la critique. Le nouveau projet de loi sur la presse, qui assimile toute critique de l’institution à une trahison, marque un terrible recul.

– 4 décembre 2012, France – Survie : Hollande fait la paix avec Déby et prépare la guerre, survie.org

… En effet, Idriss Déby est responsable d’une partie des massacres et atrocités commises sous le régime d’Hissène Habré, dont il fut le chef d’État major, avant de le renverser en 1990 avec l’appui de la France. A la tête de l’État, il n’hésita pas à ordonner de nouveaux massacres et des exactions insoutenables [2] , et s’est maintenu au pouvoir par les armes, toujours soutenu par la France. [2] Cf. Annexe 1 – Exemples d’exactions commises par Idriss Déby: survie.org, ANNEXE 1 – Exemples d’exactions commises par Idriss Déby : Extraits de témoignages fournis devant la justice française dans l’affaire Déby contre Verschave et Beccaria (audience du 6 mars 2001), Idriss Déby ayant essayé de faire condamner l’auteur et l’éditeur de l’ouvrage Noir Silence dans lequel était listé un certain nombre des atrocités commises par Idriss Déby. Le jugement a donné tort, sur le fond, à Idriss Déby. Le procès a été retranscrit dans l’ouvrage Noir Procès (les Arènes, 2001). Noir Silence, Chapitre sur le Tchad : p151-174.

– 4 décembre 2012, France – Idriss Déby Itno à Paris pour trois jours de visite officielle, jeuneafrique.com

… À Paris, la même source diplomatique assure que les deux dossiers – le Nord-Mali et Ibni – sont « déconnectés », bref qu’il n’y aura aucun marchandage. .. Le président Déby profitera sûrement de son rendez-vous à l’Élysée pour remettre sur la table les revendications financières des familles tchadiennes dans l’affaire de l’Arche de Zoé. Hier s’est ouvert le procès de l’association à Paris, cinq ans après la rocambolesque tentative d’exfiltration de 103 enfants présentés comme des orphelins du Darfour. Depuis le transfert des principaux accusés en France, le gouvernement tchadien réclame toujours le paiement de dommages et intérêts à hauteur de 6,3 millions d’euros. À l’époque, le Quai d’Orsay avait rapellé que cette dette devait être payée par les membres de l’association et non par l’État français. Outre son entretien avec François Hollande, Idriss Déby aura une audience avec le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, dont la date et l’heure restent encore à déterminer. D’après une source diplomatique tchadienne,  un entretien avec le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius devrait également figurer au programme. Jeudi 6 décembre, le président Déby participera à un déjeuner d’affaires avec les acteurs économiques au Medef. ..

– 1er novembre 2012, France – Survie : Hollande courtise Idriss Déby, survie.org

Après Ali Bongo et Blaise Compaoré cet été, c’est au tour du président tchadien, Idriss Déby d’être reçu par François Hollande ce mois d’octobre. Au menu, le dossier malien et la constitution laborieuse d’une force ouest-africaine susceptible de reconquérir le nord du Mali, la Cédéao (Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest) ayant le plus grand mal à réunir les 3 300 hommes de sa force d’intervention. .. Outre le fait qu’il est révoltant de voir le gouvernement français courtiser un dictateur de la trempe de Déby dont la garde présidentielle a éliminé un de ses plus fameux opposants en 2008, Ibni Oumar Saleh, il est choquant qu’il ferme les yeux sur la répression subie aujourd’hui par les leaders syndicaux, les journalistes ou de simples citoyens. Rappelons la récente condamnation du directeur de publication de N’Djaména Bi-Hebdo, Jean-Claude Nekim, pour avoir rapporté une pétition dénonçant notamment la mauvaise gestion des fonds publics et la corruption de certaines autorités locales. A défaut de changement, les autorités françaises font donc le choix de la continuité de la politique africaine de la France : l’absolution des crimes de l’ancien commandant en chef d’Hissène Habré depuis 22 ans au pouvoir. Le prix à payer pour les Tchadiens est exhorbitant.

– 24 octobre 2012, France – Laurent Fabius à la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée Nationale sur le Mali, assemblee-nationale.fr

… Le Tchad fait partie de l’Union africaine et non de la CEDEAO, mais sa position est intéressante car il compte des soldats qui ont derrière eux des années de guerre des sables…

– 11 octobre 2012, France + répression opposants – Gaëtan Gorce, sénateur: Question au Gouvernement sur la disparition d’Ibni Oumar Mahamat Saleh, gorce.typepad.fr

Monsieur le ministre, Nous avons bien compris que le contexte, avec l’affaire du Mali, n’est guère favorable. Mais l’alliance n’implique pas la complaisance. C’est d’ailleurs justement parce que la France est engagée au Tchad que nous avons le devoir d’agir. A quelques jours du sommet de Kinshasa, ce peut être l’occasion de fonder notre politique en Afrique sur des principes solides. Ne me dites pas, Monsieur le ministre, comme l’ont fait avant vous M. Kouchner, Mme Alliot-Marie puis M. Juppé, que l’enquête suit son cours. Dites-nous plutôt comment la France entend amener Idriss Deby à respecter ses engagements ! Pendant 4 ans, avec la famille, nous avons eu l’espoir qu’un nouveau gouvernement aurait sur ce dossier une nouvelle approche, plus ferme, plus déterminée. Cet espoir, ne le décevez pas!

– 8 octobre 2012, France – Visite Déby en France annoncée puis annulée :rassemblement citoyen à l’appel du Conseil National pour le Changement et la Démocratie (CNCD) près de l’Assemblée Nationale, letchadanthropus-tribune.com

Durant la campagne présidentielle, M. François Hollande a dit « je veux que le 6 mai soit une bonne nouvelle pour les démocrates et une terrible nouvelle pour les dictateurs ». Il s’est solennellement engagé à mettre fin à la sulfureuse et honteuse Françafrique. Hélas ! A peine installé à l’Elysée, les despotes se succèdent les uns aux autres auprès de lui. Après Ali Bongo, Blaise Compaoré, voici le Président Général Sultan Idriss Déby Itno reçu au moment même où, des leaders syndicaux, des journalistes, des citoyens sont bâillonnés par une justice aux ordres du régime. .. Solidaires avec nos compatriotes maliens, nous dénonçons l’instrumentalisation de la crise malienne par Idriss Déby qui y voit, l’opportunité de redorer son blason sur le plan international. Lui qui, moyennant de l’argent du Colonel Kadhafi, a envoyé à la potence des centaines de jeunes tchadiens désœuvrés se faire massacrer en Libye. Parmi ces islamistes au Nord Mali, on compte des tchadiens, rescapés de cette expédition criminelle en Libye. .. Remarque du blog : Le régime tchadien est classé en afrique 52e sur 53 juste avant Somalie à l’Indice de ‘gouvernance’ Mo Ibrahim 2011.

– 29 Juillet 2012, France – Laurent Fabius au Tchad, AFP

… Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a effectué samedi une visite au Tchad, dernière étape de sa tournée africaine, où il a abordé avec le président tchadien Idriss Déby Itno la situation malienne. .. « Le Tchad a fait part de sa disponibilité pour concourir à une solution de la crise au Mali », a-t-on expliqué de source diplomatique, en relevant que ce pays dispose d’une certaine « capacité militaire ». « Nous voulons d’une force internationale (…) avec l’appui des Etats Unis d’Amérique, de la France et de l’Otan, nous n’avons pas aujourd’hui les moyens en Afrique pour faire face à cette situation là », a pour sa part déclaré le président Déby. « Le jour ou les choses seront clarifiées, à savoir quels sont les pays qui vont intervenir, comment et avec quels moyens, le Tchad décidera » a-t-il ajouté. Après trois étapes au Niger, au Burkina Faso et au Sénégal, le Tchad constituait la dernière étape de la tournée africaine du chef de la diplomatie française, sa première visite en Afrique subsaharienne depuis sa prise de fonctions en mai.

– 24 juillet 2012, France – Europe Écologie Les Verts, Parti de Gauche, Gauche Anticapitaliste, Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique dans le Collectif de Solidarité avec les Luttes Sociales et Politiques en Afrique : Congo-Brazzaville : c’est maintenant qu’il faut dire stop aux scrutins mascarades des dictatures « amies de la France », regardexcentrique.wordpress.com ou survie.org ou eelv.fr

…François Hollande hérite d’une relation marquée par des décennies de compromission avec la dictature… Rompre avec la Françafrique signifierait mettre maintenant en place une politique française prenant en considération la responsabilité de l’Etat français dans la situation de plusieurs pays. La démocratisation est particulièrement bloquée en Afrique centrale, où l’influence française est forte dans au moins 5 pays subissant des régimes dictatoriaux : Tchad, Cameroun, Centrafrique, Gabon et Congo-Brazzaville. Dans son 58e engagement de campagne présidentielle, François Hollande promettait de « rompre avec la Françafrique, en proposant une relation fondée sur l’égalité, la confiance et la solidarité ». A l’occasion de la nouvelle mascarade électorale au Congo-Brazzaville, le Collectif de Solidarité avec les Luttes Sociales et Politiques en Afrique demande donc au gouvernement français :- de réformer rapidement la politique française en l’axant désormais sur le soutien à la démocratisation; – de dénoncer tous les scrutins organisés par des régimes dictatoriaux forts du soutien historique de la France en dehors des normes internationales, sans garantie de transparence et de véritable démocratie; – de mettre fin à toute coopération militaire et policière avec les dictatures; – de s’engager davantage pour la transparence des industries extractives et la lutte contre les paradis fiscaux et judiciaires.

– 26 avril 2012, France – Tchad : Opération Korizo, afriquinfos.com

L’opération Korizo a entrainé la projection d’une partie la force Épervier, qui a déployé un sous-groupement tactique interarmes (SGTIA) à 1.200 kilomètres de sa base principale de N’Djamena, dans une zone isolée et difficile d’accès. Sur zone, les militaires français ont conduit des missions de reconnaissance dans le Tibesti, en liaison avec les militaires de l’armée nationale tchadienne (ANT). ..

– 20 avril 2012, France – Paris boucle la réorganisation de son dispositif défense en Afrique, afriquinfos.com

… Quant aux forces françaises prépositionnées en Afrique, leurs effectifs n’ont cessé de fondre, de près de 30.000 hommes dans les années 1960, à moins de 5.000 actuellement. Et l’objectif fixé en 2010 est de les ramener à 4.100 en 2014. La France compte actuellement 950 soldats au Tchad et 450 en Côte d’Ivoire, dans le cadres des opérations Epervier et Licorne, 2.000 à Djibouti, un millier au Gabon et 450 au Sénégal, selon les chiffres de l’état-major. ..

– 12 mars 2012, France – communiqué du PS (Kader Arif) – au Tchad 4 ans après, la situation de l’opposition est toujours aussi précaire, gorce.typepad.fr

… Il est pourtant clair désormais qu’Ibni Oumar Mahamat Saleh a été assassiné. Contrairement aux engagements pris alors par Nicolas Sarkozy, il n’y a toujours eu ni commission internationale crédible ni vérité faite sur ce meurtre. Puisque le président et le gouvernement français actuels revendiquent des progrès en matière de transparence, notamment quant à l’utilisation des moyens militaires de la France, nous leur demandons de rendre publics tous les éléments en leur possession concernant cette affaire. La situation actuelle de l’opposition semble d’ailleurs toujours aussi précaire. Il y a deux jours, le député de l’opposition Gali Gatta NGhothé était emprisonné puis condamné à un an de prison ferme. Nous déplorons cette arrestation et cette condamnation et craignons que leurs vraies raisons ne soient purement politiques. Il ne saurait y avoir de progrès démocratique réel en Afrique tant que des opposants politiques pourront être enlevés et tués, ou arrêtés pour des motifs peu vraisemblables. C’est pourquoi nous réclamons, encore et toujours, pour sa famille, pour ses amis, pour l’idée même de démocratie, la vérité sur la mort d’Ibni Oumar Mahamat Saleh. Nous appelons les autorités françaises qui auront des entretiens avec lui à ne pas manquer d’évoquer cette question et les progrès éventuels des enquêtes en cours.

– 30 janvier 2012, France + guerre – rapport CCFD-Terre Solidaire « Le développement piégé : les transferts d’armes et le développement du Tchad (2005 – 2010) »: La France et d’autres pays ont vendu des armes au Tchad, ccfd-terresolidaire.org, + rapport (pdf)

La France et d’autres pays ont vendu des armes au Tchad sans prendre sérieusement en compte les risques que présentaient ces transferts sur le développement économique et social du pays, révèle le CCFD-Terre Solidaire dans un rapport d’enquête publié aujourd’hui. Pour Zobel Behalal du CCFD-Terre Solidaire, auteur du rapport « les pays exportateurs et le Tchad partagent la responsabilité des failles qui caractérisent les dispositifs de contrôle, et pour lesquels le développement ne pèse pas bien lourd ». Ce rapport pointe en particulier l’absence de retombées de la rente pétrolière dont une partie significative a servi à l’acquisition d’armes et non au développement du pays comme s’y étaient pourtant engagées les autorités du pays. Entre 2004 et 2008, les dépenses militaires de l’État tchadien ont été multipliées pratiquement par 8, alors que le Tchad est le 183e pays sur 187 selon l’indice du « développement humain » du PNUD. Ce constat rappelle la pertinence et l’urgence d’un Traité international sur le commerce des armes (TCA). En effet, l’absence de règles globales, identiques et contraignantes pour tous les États, entraine une déresponsabilisation générale dans la circulation des armes.

– 24 décembre 2011, France – la base française maintenue, le nombre d’avions renforcé, 20minutes.fr

… « La France a une coopération militaire très agissante avec le Tchad. Nous sommes disposés à renforcer cette coopération », a ajouté le ministre qui passe le réveillon avec les soldats français du dispositif militaire Epervier déployé au Tchad. Un source de la présidence tchadienne a affirmé que le président tchadien et le ministre français « ont discuté de la coopération militaire ». En août 2010, Idriss Deby avait remis en cause la présence d’Epervier alors que son pays et le Soudan ont normalisé leurs relations, après cinq ans de guerre par rébellions interposées. Le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé avait lui souligné en janvier que la France ne « souhaitait pas rester forcement dans le format actuel, nous sommes prêts à évoluer vers quelque chose qui évolue davantage vers la coopération entre le dispositif Epervier et l’armée tchadienne ».

– 3 mai + 25 octobre 2011, France + élections – réponse d’Alain Juppé au député Patrick Braouzec sur le soutien à Déby, assemblee-nationale.fr

Q: M. Patrick Braouezec alerte M. le ministre d’État, ministre des affaires étrangères et européennes, sur le soutien français au régime d’Idriss Déby, arrivé au pouvoir il y a 21 ans par un coup d’État, et qui a remporté les législatives du 13 février 2011 au terme d’un scrutin entaché de fraudes manifestes, ce qui n’a empêché ni l’Union européenne – par la voix de Catherine Ashton, haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, qui s’est « [félicitée] du bon déroulement des élections législatives au Tchad et du climat apaisé et serein qui a marqué la campagne électorale et le scrutin » -, ni la France – le ministère français des affaires étrangères a salué, le 17 février dernier, « le bon déroulement des élections législatives » – de les cautionner. Réponse Juppé : La France entretient avec le Tchad des relations bilatérales étroites et apporte son aide à ce pays, notamment dans le domaine de la gouvernance, du soutien de l’État de droit et des droits de l’Homme. La France y encourage le développement de la démocratie. Le Tchad a en effet connu une grave crise politique après les élections de 2006 boycottées par l’opposition, qui s’est traduite par une crispation de la vie politique, la multiplication de mouvements rebelles et des attaques sur la capitale, N’Djamena, dont les dernières ont eu lieu en février 2008 et mai 2009. Afin d’apaiser cette tension politique, la France s’est engagée au côté de l’Union européenne et a contribué à la signature des accords du 13 août 2007 entre les acteurs politiques et les mouvements politico-militaires tchadiens. Ces accords visaient à démocratiser la vie politique tchadienne à travers un dialogue politique régulier, sous l’égide d’un comité de suivi comprenant des représentants du Gouvernement et de l’opposition, dans le but de tenir des élections législatives dans des conditions crédibles et transparentes. À cette fin, un recensement national a eu lieu puis un enregistrement des électeurs sur tout le pays, sous la direction de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) à la composition paritaire. Les autorités tchadiennes ont poursuivi le dialogue politique de façon régulière en présence de leurs partenaires de la communauté internationale et ont finalement pu organiser, avec leur aide, les élections législatives le 13 février 2011. Ces élections ont eu lieu dans le calme, en présence de quatre-vingts observateurs de l’Union européenne mais également d’observateurs de l’Union africaine (UA), de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) et d’organisations de la société civile tchadienne regroupées au sein de la Coalition indépendante pour des élections libres (CIEL). Les observateurs européens ont pu constater que les opérations de vote s’étaient déroulées généralement dans le calme. Ils ont également relevé un certain nombre de manquements qui ont fait l’objet de recommandations à la CENI, dans un rapport rendu le 27 mai 2011. La plupart de ces manquements découlaient du manque de professionnalisation dans les pratiques de la CENI, se répercutant au niveau des bureaux de vote, et de difficultés logistiques diverses qui ont entravé la distribution du matériel électoral ainsi que des cartes d’électeurs. Cependant, la Cour constitutionnelle a examiné près de deux cents recours, dont certains ont été suivis d’annulations de scrutins. Des élections partielles ont été à nouveau organisées le 6 mai 2011 dans trois circonscriptions. Si les partis politiques ont pu faire campagne librement, il est également vrai que les résultats finaux reflètent la domination du parti de la majorité au pouvoir, doté de structures nationales et de plus de moyens que les partis de l’opposition. L’élection présidentielle a eu lieu quant à elle le 25 avril et s’est déroulée en présence d’observateurs de la société civile tchadienne et d’observateurs internationaux de l’UA et de l’OIF. Cette élection s’est déroulée dans le calme, mais elle a été marquée par l’absence des principaux candidats de l’opposition. Malgré des négociations avec la CENI en vue d’améliorer les conditions d’organisation du scrutin, ceux-ci ont estimé que les conditions n’étaient pas réunies pour leur participation et ont suspendu leur candidature. Le Président Idriss Déby a été élu face à deux autres candidats dans un scrutin validé par le Conseil constitutionnel. Dans ce contexte, la France, au côté de l’Union européenne, continue de plaider auprès des autorités tchadiennes pour la poursuite du dialogue politique, qui a permis de tenir les élections législatives dans le calme. Le processus de démocratisation de la vie politique au Tchad doit en effet se poursuivre afin de permettre la réintégration des anciens rebelles et de parachever les engagements pris en 2007, dont certains portaient notamment sur la neutralité politique de l’administration et des chefs traditionnels.

– 19 octobre 2011, France – Idriss Déby cadeaute ses amis français – Lettre du Continent, tchadactuel.com

Le président de l’Université Nice-Sophia Antipolis (Côte d’azur), Albert Marouani, et l’avocat Christian Vallar, directeur du département de droit public de cette même université du Sud de la France, ont sollicité le président Idriss Déby pour parrainer la Fondation Unice. ..

– 28 juillet 2011, France – Vers une redéfinition de la présence militaire française au Tchad ?, france24.com

Faire “évoluer” le dispositif Épervier, présent au Tchad depuis 25 ans ? L’idée fait désormais son chemin. Si pendant longtemps, le Quai d’Orsay s’est toujours refusé de parler d’un éventuel retrait, le président tchadien, Idriss Déby Itno, lui, laisse entendre depuis maintenant un an qu’il ne s’y opposerait pas. Début juillet, c’est Alain Juppé, le chef de la diplomatie française, qui a relancé le débat, en estimant que la présence militaire française “ne se justifie pas” au Tchad. .. L’opposition tchadienne est unanime : “le problème de l’Épervier, c’est son soutien à Idriss Déby, au pouvoir depuis plus de 20 ans.” Contacté par FRANCE 24, Ngarlejy Yorongar, président de la Fédération action pour la République (FAR), invite la France à réviser la politique de son dispositif militaire au Tchad. “La présence militaire française devrait servir à réconcilier la classe politique tchadienne et non à maintenir à tour de bras le régime d’Idriss Déby”, déclare-t-il. L’opposant tchadien rappelle qu’“à deux reprises, en 2006 et en 2008, les rebelles étaient prêts à renverser le pouvoir en place, n’eut été l’intervention de l’armée française”. Un point de vue partagé par Acheikth Ibn-Oumar. L’ancien ministre des Affaires étrangères du Tchad (1989-1990), en exil en France, où France 24 l’a joint par téléphone, considère qu’”Épervier a toujours servi de béquille essentielle » à l’actuel président tchadien. “Mais le dispositif français comble aussi, au bénéfice des Tchadiens, les défaillances des structures étatiques avec, par exemple, la mise en place de l’hôpital militaire Épervier ou la sécurisation de l’aéroport de N’Djamena…, nuance l’ancien chef de la diplomatie tchadienne. Une présence qui, concède-t-il, risque toutefois de « consacrer la dépendance du pays à son ancienne colonie”. ..

– 5 juillet 2011, France – la force Épervier rapatriée ? (AFP), lefigaro.fr

Le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, a déclaré aujourd’hui que le dispositif militaire français au Tchad, appelé Epervier et fort de plus d’un millier d’hommes, ne se justifiait plus et devait être rapatrié. »Nous sommes en train de discuter avec le Tchad d’un nouvel accord de coopération. Nous avons un dispositif là-bas, Epervier, avec plus d’un millier d’hommes, dont la présence ne se justifie pas, que nous avons (…) à rapatrier », a déclaré le ministre lors d’une audition devant la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale. ..

– 22 avril 2011, France – la France a une dette sans limite envers le peuple tchadien !, archives-lepost.huffingtonpost.fr

… Après avoir pendant 50 ans utilisé notre armée pour garantir la continuité du pouvoir guerrier en place, peut être pourrions nous imaginer garantir au Tchad un espace de paix sous protection militaire le temps de permettre au peuple tchadien de retrouver la force et l’ambition de construire la paix et la sérénité nécessaire à la mise en place d’un pouvoir démocratique à l’image de leur hospitalité. Je sais qu’en ces temps de non ingérence, ces propos peuvent choquer mais trouvez vous que notre action militaire actuelle ne mériterait pas plus de révolte de notre peuple vis-à-vis de nos élites. Si j’espère de toute mon âme un renouveau démocratique africain par les peuples eux-mêmes, je ne peux m’empêcher de penser que nous avons un devoir de réparation et que si un peuple sur cette terre mériterait réparation c’est le Tchad sans aucune hésitation. Mon esprit utopique me fait espérer qu’un jour, une nouvelle présidente ou un nouveau président français puisse enfin avoir l’ambition de réparer nos erreurs cinquantenaires. Emmanuel POILANE, Directeur de France Libertés.

– 15 avril 2011, France + guerre – Paris/Ndjaména : crise autour des [chars] AML livrés à Khadafi, ambenatna.info

… Dans cette logique guerrière, la France n’apprécie pas le soutien suicidaire du Tchad d’Idriss Deby à son voisin et parrain le Colonel khadafi en proie à une rébellion interne. Les remarques et menaces à peine voilées de Paris n’ont pas apparemment fait fléchir l’homme fort de Ndjaména. Ces derniers jours, la tension a monté d’un cran lorsque l’état major français a été informé du transfert en Libye de la majorité des chars AML et BMP fournis par la France en 2008 pour contrer la rébellion de l’Est. Le sang de  Sarkozy a fait tour, il  a joint Deby au téléphone et des échanges musclés ont suivis. Conséquences : l’état major français a reçu l’ordre de suspendre tout livraison d’armes, de munitions et d’équipements militaires au Tchad. Idriss Deby Itno est au centre des récriminations du Conseil national libyen qui ne cesse de dénoncer auprès de la communauté internationale l’engagement de l’armée nationale tchadienne (ANT) dans le conflit libyen. La France a jusque-là manoeuvré pour ne pas exposer sa marionnette tchadienne à la face du monde. Mais il y a une limite à ne pas franchir surtout lorsque cette communauté internationale se retrouve dans une impasse et cherche même à intervenir au sol. La France risque d’affronter l’armée tchadienne équipée de matériels français en terre libyenne.

– 12 août 2010, France – Idriss Deby critique la présence militaire française au Tchad, rfi.fr

Le président tchadien, Idriss Déby, a remis en cause la présence militaire française dans son pays, au cours d’une conférence tenue le 11 août. Il estime que l’opération Epervier ne joue plus son rôle et que la France doit verser une contrepartie financière à son pays si elle veut maintenir une présence militaire. La France s’est dite « prête à examiner » la demande du Tchad. .. Le président tchadien, qui a grandement bénéficié de la présence militaire française lors des deux dernières attaques rebelles sur Ndjamena, semble bien avoir décidé de reprendre à son compte les demandes de ses pairs Abdoulaye Wade et Ismael Omar Guelleh. Les présidents sénégalais et djiboutien veulent que la France paye plus pour maintenir des soldats dans leurs pays. Idriss Déby souhaite donc qu’il en soit de même pour le Tchad. Ces déclarations du président tchadien ont enfin un objectif diplomatique auprès de deux de ses voisins. Dans une période de détente avec le Soudan, il donne des gages à son ancien ennemi Omar el-Béchir. Il en donne également à Mouammar Khadafi qui n’a jamais supporté une présence militaire occidentale dans ce qu’il considère être son pré carré.

– Fin Juin 2010, France + répression des opposants – Ngarlejy Yorongar : Tchad : démocratie, crimes, tortures et mensonges d’Etat: Autopsie d’un assassinat annoncé, programmé et exécuté, editions-harmattan.fr, 28 premières pages sur 502 : books.google.fr

Le député Ngarlejy Yorongar raconte ici avec force les détails de son enlèvement, le 3 février 2008, par la garde présidentielle, sa séquestration dans une des prisons secrètes sise dans le jardin privé d’Idriss Déby à Farcha ; la mort d’Ibni Oumar Mahamat Saleh, les atroces tortures subies par Lol Mahamat. Choua, ancien chef de l’Etat du Tchad, le rôle de M. Bruno Foucher, Ambassadeur de France au Tchad et celui du dispositif militaire français Epervier dans cette tragédie.

– 24 juin 2010, France + répression des opposants – Tchad-France : le livre du député Ngarléjy Yorongar sur les enlèvements du 03 février 2008 bloqué, l’éditeur sous pression !, makaila.over-blog.com

Selon nos informations, le député tchadien, Ngarléjy Yorongar attend, depuis 34 mois soit deux (2)  ans et 10 mois, la sortie de son livre de l’imprimerie, livre dans lequel il relate avec force les détails les  enlèvements d’opposants tchadiens, la responsabilité des uns et des autres lors des événements du 03 février 2008 de Ndjaména. Dans ce livre, M.Ngarléjy Yorongar, député à l’Assemblée nationale du Tchad, révèle pièce à l’appui,  la responsabilité de M. Bruno Foucher, Ambassadeur de France au Tchad, le dispositif militaire français Epervier, la présence en prison du coopérant policier français, le capitaine Daniel Goutte etc. .. Dans son livre, le député tchadien ne laisse aucun doute sur son intention de poursuivre tous les Tchadiens et Français dont la responsabilité est engagée dans cette tragédie. En effet, le livre est bloqué depuis bientôt trois (3) ans, de plus  une redoutable et forte pression serait exercée sur  l’éditeur par de hautes personnalités politiques les plus influentes. Parmi celles-ci, on peut citer, entre autres, MM. Bruno Foucher, Ambassadeur de France au Tchad et M. Gilles Desesquelles, Ambassadeur de l’Union Européenne à N’Djaména. Et, pour cause! En s’opposant à la parution du livre du député Ngarléjy Yorongar, l’Ambassadeur Bruno Foucher et celui de l’Union Européenne, M. Gilles Desesquelles avouent leurs forfaits  décriés dans ce livre. Par leurs hostilités avérées à l’opposition démocratique au Tchad, ces illustres personnalités française et européenne, deviennent du coup des facteurs bloquants pour un processus démocratique dans ce pays. Sinon, comment comprendre, leur opposition à la liberté d’opinion et de pensée, reconnue universellement à toute personne émancipée de s’exprimer librement et de diffuser des informations sans être inquiétée ?

– 11 juin 2010, France – Sonia Rolley se confie après la publication de son livre, journaldutchad.com

mon expulsion du Tchad, elle est intervenue juste après l’attaque rebelle sur N’Djaména. Des opposants avaient été arrêtés. La loi sur la presse avait été remplacée par l’ordonnance 05, un texte qui, selon les organisations de défense des droits de l’homme, est liberticide. Cela aurait été un miracle que je puisse continuer de travailler. J’y ai cru pourtant. De nombreux ministres et hommes politiques m’avaient apporté leur soutien. Certains disent que ce sont les Français qui ont demandé mon départ, que je nuisais aux bonnes relations franco-tchadiennes. D’autres que je devenais un témoin gênant, que j’en savais trop. Je crois qu’aujourd’hui, cela n’a plus beaucoup d’importance.

– 25 mars 2010, France + répression opposants : Ibni Oumar Mahamat Saleh – Assemblée Nationaleadoption par l’Assemblée Nationale française de la résolution ‘Affaires étrangères : disparition de M. Ibni Oumar Mahamat Saleh au Tchad le 3 février 2008′ déposée par les députés PS: MM. Gaëtan Gorce, Jean-Marc Ayrault, Serge Janquin, François Loncle, …, assemblee-nationale.fr

Résolution incitant le Gouvernement français à remplir les obligations que lui donnent les recommandations de la commission d’enquête tchadienne concernant les événements du 28 janvier au 8 février 2008 afin de connaître la situation de M. Ibni Oumar Mahamat Saleh disparu à N’Djamena, capitale du Tchad, le 3 février 2008, adoptée par l’Assemblée nationale le 25 mars 2010 , TA n° 434 : Article unique : Conformément aux dispositions prévues par le point 11 des recommandations de la commission d’enquête tchadienne, la France est en droit d’exercer, en liaison éventuellement avec l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) et l’Union européenne, qui ont participé aux travaux de la commission, de pressantes démarches auprès des autorités tchadiennes afin qu’elles se conforment à la lettre des obligations signalées par la commission d’enquête, à savoir la mise en place dans les délais les plus brefs d’un comité restreint de suivi « aux fins de veiller à l’application des recommandations » émises.

– 25 mars 2010, France – Assemblée Nationale – Situation de M. Ibni Oumar Mahamat Saleh, ressortissant tchadien disparu Discussion d’une proposition de résolution, assemblee-nationale.fr

… G. Gorce : Certes, nous pourrions souhaiter être beaucoup plus nombreux dans l’hémicycle pour aborder un tel problème, symbole de tant d’autres. C’est la représentation nationale tout entière qui devrait venir ici exprimer sa réprobation et sa volonté d’obtenir justice et vérité. Nous ne sommes que quelques-uns. Mais, au regard du long chemin que nous avons parcouru depuis le 3 février 2008, quelques-uns, c’est déjà beaucoup, et je les remercie de leur présence, répartie sur tous les bancs. Je les remercie d’avoir accepté de participer à cet échange et de soutenir la résolution qui vous est présentée. C’est peut-être le signe que les temps changent, notamment lorsqu’il s’agit de la « Françafrique ». Il est rare qu’un Président de la République française ne commence pas par dire, au début de son mandat, qu’il souhaite faire changer les vieilles relations entre la France et l’Afrique pour les établir sur de nouvelles bases.  Peut-être avons-nous là l’occasion de faire en sorte que les temps changent. Ces temps changeront si la volonté politique s’exprime, et nous pouvons tous sur ce dossier concret y contribuer, tout simplement parce que les principes auxquels nous sommes attachés demeureront. (Applaudissements sur tous les bancs.. . BKouchner : … En outre, toutes nos démarches ont directement contribué à ce que le gouvernement tchadien dépose en décembre2008 une plainte contre X, qui a déclenché une enquête judiciaire portant notamment sur la disparition d’Ibni Oumar Mahamat Saleh. Durant la quatrième phase en cours, nous demeurons très attentifs aux avancées de cette enquête – tout en respectant, bien sûr, le secret de l’instruction –, à travers des démarches bilatérales ou européennes auprès du président tchadien, de son Premier ministre ou des ministres concernés. J’ai moi-même eu l’occasion de m’y employer lors de chacun de mes déplacements au Tchad. Nous veillons notamment à ce que l’équipe de magistrats tchadiens dispose des moyens nécessaires à son action En réponse à votre question, monsieur Gorce, je réaffirme que la France ne connaissait pas – et ne connaît toujours pas – les circonstances de la disparition de M. Saleh. Seule l’enquête judiciaire pourra les déterminer. Enfin, je tiens à souligner l’importance de cette séance: pour la première fois, vous discutez d’une proposition de résolution. En effet, vous le savez, nous expérimentons pour la première fois cette nouvelle procédure d’initiative parlementaire en matière de politique étrangère. Il faut en rappeler le cadre légal: l’article 34-11 de la Constitution dispose bien que l’action du Gouvernement ne peut être mise en cause. Nous ne sommes pas non plus dans le cadre d’une commission d’enquête; nous n’avons donc pas, à ce stade, à prendre d’autres initiatives éventuelles. .. M. François Loncle: … Insupportable et inadmissible, cette disparition l’est aussi pour des raisons politiques. Disputé entre les siens, le Tchad s’est perdu en querelles régionales et locales depuis l’indépendance. Ibni Oumar Mahamat Saleh avait compris les maux qui ont empêché son pays d’entamer son développement. Il savait également les exposer en termes simples. « Depuis son accession à l’indépendance », écrivait-il ainsi en 2007, « le Tchad n’a pas connu la paix. Depuis 1990, date de la prise du pouvoir par Idriss Deby, la démocratie a été proclamée. Le Tchad est donc censé enterrer définitivement les alternances politiques violentes. Or, plus que jamais, c’est le retour à la guerre ».  II avait également su en tirer les conséquences politiques. Seuls le dialogue, le respect mutuel et la non-ingérence dans les affaires des voisins, seules la démocratie et ses valeurs, en somme, pouvaient, selon lui, sortir le Tchad d’une impasse tragique. « Un dialogue démocratique inclusif, réclamé par l’opposition démocratique, est seul à même », a-t-il ainsi écrit, « d’instaurer un consensus national, une transition et des élections réellement libres et démocratiques. La communauté internationale doit l’imposer. » L’exigence de changement était d’autant plus pressante que le Tchad, devenu producteur de pétrole au cours des dernières années, en consacrait les redevances à des dépenses improductives, notamment à l’achat d’armements. Le disparu prétendait mettre un terme à ces gaspillages qui obéraient l’avenir. .. Permettez-moi, en conclusion, de vous en rappeler précisément les termes: « Conformément aux dispositions prévues par le point 11 des recommandations de la commission d’enquête tchadienne, la France est en droit d’exercer éventuellement en liaison avec l’Organisation internationale de la francophonie et l’Union européenne, qui ont participé aux travaux de la commission, de pressantes démarches auprès des autorités tchadiennes afin qu’elles se conforment à la lettre des obligations signalées par la commission d’enquête, à savoir, la mise en place dans les délais les plus brefs d’un comité restreint de suivi « aux fins de veiller à l’application des recommandations émises. » Vous voyez donc notre modération, monsieur le ministre.

– 23 mars 2010, France + répression opposants (Ibni Oumar Mahamat Saleh) – Audition de MM. Bruno Foucher, ambassadeur de France au Tchad et François Zimeray, ambassadeur pour les Droits de l’Homme sur la situation intérieure et la condition des droits de l’Homme au Tchad, (questions posées hier soir à l’ambassadeur de France au Tchad, Foucher, en Commission) gorce.typepad.fr

–  23 mars 2010, France + répression des opposants – Audition de MM. Bruno Foucher, ambassadeur de France au Tchad, assemblee-nationale.fr, tchadonline.com

G. Gorce : … S’agissant du cas de M. Ibni Saleh, vous faites part de vos doutes et vous dites, M. ’ambassadeur, ne pas pouvoir choisir entre plusieurs pistes possibles, en l’absence d’indices pertinents. Mais la commission d’enquête conclut de façon très précise en estimant que cette arrestation ne peut être le fait de militaires subalternes n’ayant reçu aucun ordre de leur hiérarchie ou d’une autorité supérieure de l’Etat tchadien, ce qui, selon elle, met en évidence l’implication des plus hautes autorités militaires tchadiennes et pose la question du rôle du chef de l’Etat dans la chaîne de commandement. Nous nous demandons donc pourquoi, à partir de ces conclusions, la France n’insiste pas pour que la recommandation soit pleinement appliquée et que le comité de suivi, qui je le précise, doit aussi se réunir régulièrement pour apprécier les progrès de l’enquête, soit constitué et comprenne une représentation de la communauté internationale. Ce comité de suivi doit pouvoir apporter son commentaire aux conclusions de l’enquête qui seront rendues dans trois mois environ. Il faut certes respecter l’indépendance d’un État mais le Tchad est-il une démocratie ? La justice y est-elle indépendante ? Peut-on s’en remettre à ses institutions pour connaître la vérité ? Je suis frappé de la répétition de faits similaires. .. Au total, notre pays s’honore-t-il en soutenant ce régime ? M. Bruno Foucher. .. L’attaché militaire, comme dans toutes les ambassades, est à la tête d’un service de coopération militaire qui gère un budget d’actions de coopération. Ce conseiller militaire à la présidence est chargé d’une de ces actions, comme il existe, par exemple, un conseiller militaire pour la garde nomade ou la gestion informatique des effectifs de l’armée tchadienne. Son rôle est purement technique. Jamais aucune information sur les opposants au régime n’a transité par les conseillers militaires. Seuls à l’ambassade les conseillers politiques interviennent en la matière et ont suivi cette affaire de très près. .. M. Gaétan Gorce. Le président Déby a pourtant dit que des conseillers militaires français l’accompagnaient lors de sa décision de faire arrêter Choua. M. Bruno Foucher. Je démens qu’il ait été accompagné de deux conseillers militaires qui auraient détenu des informations. En tout cas, je n’en ai jamais eu connaissance. On a parlé de collusion entre l’opposition intérieure et l’opposition extérieure depuis le début des offensives en décembre 2005 et lors de celle contre la capitale en avril 2006. Nous avons soutenu un processus de réconciliation. Puis la majorité présidentielle s’est ouverte à l’opposition, jusqu’à signer avec elle un important accord politique en août 2007 pour fixer des élections qui auront lieu en novembre 2010. Au départ de ce processus, l’opposition croyait encore à la force armée pour conforter sa position et revendiquait « le dialogue inclusif. » En février 2008, lors de l’attaque contre la capitale, des contacts eurent lieu avec les éléments extérieurs de la rébellion. Cela n’a rien de surprenant. Il faut savoir que, dans un pays comme le Tchad, toute la classe politique se connaît : les chefs rebelles sont souvent d’anciens membres du gouvernement ou d’anciens collaborateurs du Président et ne cessent de se parler ; dans le quartier des Deux Châteaux où habitent les trois opposants qui ont été arrêtés, résident aussi plusieurs chefs de la rébellion. Lorsque le processus intérieur a progressé après 2008, avec le PDL, les appels de l’opposition à la lutte armée ont à peu près disparu. L’opposition légale s’est sentie assez forte pour ne pas avoir recours à l’opposition externe et se passer du soutien de gens qui ne leur ressemblent pas. Depuis lors, on ne parle plus de contacts entre elles. Il n’existe pas de collusion avérée. Sur quoi se fondent les déclarations de M. Doucin du 11 février ? Je ne saurais vous répondre mais je peux vous dire que j’ai envoyé très rapidement l’attaché de sécurité intérieure de l’ambassade, auprès de la police pour vérifier que les opposants n’étaient pas détenus : il m’a répondu qu’ils ne l’étaient pas. Le Conseil de Sécurité de l’ONU a été saisi de la question le 2 ou le 3 février mais je n’étais pas à New York à ce moment-là. Mon rôle s’est limité à obtenir des autorités tchadiennes leur engagement, par une lettre, de faire appel à la communauté internationale pour recevoir son assistance. .. M. Gaétan Gorce. Le projet de résolution a bien été rédigé dans cet esprit. Mais nous devrons entendre encore d’autres personnalités car notre préoccupation du sort d’une personne met en cause les autorités tchadiennes. Il nous faut aller jusqu’au terme des éclairages que nous souhaitons. Le président Axel Poniatowski. Je précise toutefois que nous ne sommes pas une commission d’enquête parlementaire et que les ambassadeurs qui n’interviennent pas sous serment, peuvent estimer qu’ils ne sont pas habilités à répondre à toutes les questions. M. Bruno Foucher. .. Je me méfie beaucoup des interprétations selon lesquelles, dans un pays comme le Tchad, tout remonte au Président. M. Gaétan Gorce. C’est ce que dit la commission d’enquête. M. Bruno Foucher. J’ai pu observer qu’il arrive que le Président donne des instructions qui souvent se perdent dans les sables. Il existe des marges de manœuvre pour des pratiques différentes : le schéma du pouvoir n’est pas une construction parfaitement pyramidale. M. Gaétan Gorce. La description que vous faites, M. Foucher, de la situation au Tchad est très « sage ». Revenons aux faits : en tant qu’ambassadeur, vous n’avez pas été informé directement de la disparition d’Ibni Saleh dans des délais suffisamment brefs pour pouvoir réagir auprès du gouvernement ou du Conseil de sécurité ; puis vous n’avez pas obtenu de nouvelles informations car vous étiez occupé notamment par la protection de nos ressortissants, de laquelle l’armée française était chargée ; vous démentez l’affectation de militaires français auprès du président Déby, bien que celui-ci ait reconnu leur présence, notamment celle du colonel Gadonnet. Quelle était la mission de ce dernier ? Etait-il auprès du Président Déby au moment des faits ? A qui rendait-il compte ? Sur l’affaire Choua, vous a-t-il transmis des informations ? Par ailleurs, d’où les hélicoptères qui ont bombardé des quartiers civils ont-ils décollé ? Est-ce d’un aéroport contrôlé par l’armée française ? M. l’ambassadeur, vous ne vous prononcez pas sur les conclusions de la commission d’enquête qui mettraient en cause le président tchadien mais, selon vous, ce dernier n’était pas forcément au courant de tout et la justice tchadienne serait la mieux placée pour agir. Ces propos me font l’effet d’une sorte de berceuse. La résolution que nous proposons à l’Assemblée nationale demande qu’une place soit accordée à la communauté internationale à côté du comité de suivi car nous avons des raisons de douter de l’indépendance de la justice et du nouveau gouvernement tchadien qui ne résulte pas d’un accord global mais d’un désaccord au sein des parties de l’opposition sur la question de la participation à ce gouvernement. .. Quelles grandes entreprises françaises exerçaient à l’époque et exercent aujourd’hui des activités au Tchad dans le secteur pétrolier mais aussi en matière d’équipements publics ? M. Bruno Foucher. Les intérêts économiques français sont peu présents au Tchad, à l’exception de Vinci dans le secteur des infrastructures. La production de pétrole est contrôlée par Exxon, en association avec Petronas et Mobil. Le Tchad se plaint d’ailleurs de la faible présence économique française. .. M. Bruno Foucher. .. Dans le domaine de la santé, le Tchad dépend de l’aide internationale. C’est une priorité de l’Union européenne et la France en a aussi fait l’une des priorités de son document cadre de partenariat signé avec le Tchad en 2006. Aujourd’hui, grâce à l’argent du pétrole, des hôpitaux sortent de terre. ..

– 16 mars 2010, France – Idriss Déby en maître absolu, sous l’œil amical de la France – Mediapart, juste introduction tchadenligne.com

– 4 février 2010 – France – Retour du Tchad, de Sonia RolleyActes Sud, 176 pages, lemonde.fr

… Sonia Rolley, 29 ans, a « tenu » dix-huit mois à N’Djamena (Tchad) comme correspondante de presse entre 2006 et 2008. Son journal de bord ne tient pas seulement du témoignage éclairé sur l’irrationalité de la politique française dans ce pays « ami ». Pour la France, qui n’y dispose d’aucun intérêt économique, le Tchad tient surtout du bac à sable pour militaires, sous le couvert d’un héritage historique et d’une lutte contre l’expansion islamiste. .. Pis, lorsque ces mensonges et manipulations sont encouragés par l’ambassade de France, plus attachée à défendre le président Idriss Déby que la liberté de la presse. Le défi se révèle encore plus audacieux lorsque, comme Sonia Rolley, vous travaillez pour RFI, dont l’immense crédibilité aux oreilles des populations africaines est proportionnelle à la taille des mensonges diffusés par les médias locaux. ..

Autre article : politique-actu.com: … Animé par une éthique sans faille, la jeune journaliste froisse très vite les autorités locales en évoquant la présence d’enfants soldats au sein de l’ANT (Armée Nationale Tchadienne), en relatant les difficultés de cette dernière à maitriser sur le terrain les miliciens rebelles ou en mettant en avant la corruption endémique du régime, aggravée par la découverte de pétrole au sud du pays. Elle se créée également de fortes inimitiés au sein de l’Ambassade de France, notamment par son traitement de l’affaire de l’Arche de Zoé, mettant en avant les ambiguïtés de la diplomatie française. Prise entre le marteau et l’enclume, Sonia Rolley se voit obligée de quitter le pays en 2008, à l’issue de la dernière tentative rebelle de prise de Ndjamena. Avec amertume, elle rappelle que le Quai d’Orsay est l’organisme de tutelle de son employeur RFI. Riche de cette expérience, Sonia Rolley nous livre un témoignage passionnant sur un pays mythique, maillon central de la Françafrique, mettant en avant son amour d’un continent ravagé par l’avidité des puissances capitalistes. Elle montre paradoxalement l’attachement irrationnel de la France au Tchad, car outre la présence de sociétés dans le secteur des infrastructures, les intérêts économiques de l’hexagone sont extrêmement limités, la rare richesse du pays, le pétrole, lui échappant, exploité par un consortium américano-malaisien…

– 5 octobre 2009, France + guerre – Que fait l’armée française en Afrique ?, Raphaël Granvaud, Dossier Noir Survie, survie.org

p 240 : Eufor-Tchad-RCA (2008-2009) :… page 253… point de vue de la résolution de la crise militaro-politique tchadienne et de la restauration d’un Etat de droit, conditions sine qua non d’une véritable sécurisation des populations, le bilan de l’opération européenne est nul… ICG : « Grâce à l’Eufor , la France a donc activement contribué à renforcer Déby sans aider les tchadiens à trouver une solution durable à leur crise.  .. En mai 2009, une attaque des rebelles était à nouveau défaite par une armée  tchadienne qui bénéficiait du soutien logistique, du renseignement aérien et des conseils des forces françaises, tandis que le mandat de la mission onusienne excluait toujours tout soutien à un règlement politique de la crise tchadienne. Cette perspective semble condamnée à rester au point mort tant que la France soutiendra la dictature tchadienne.

p 305-308 : Liquidations françafricaines au Tchad : En 2006, … Déby semble très fragilisé… élection présidentielle le 3 mai 2006… pour devancer la tenue du scrutin, les mouvements rebelles ont intensifié leurs attaques. … le Front Uni pour le Changement (FUC) … parvient aux portes de la capitale… Selon le FUC et les mouvements d’opposition, les avions français auraient non seulement directement pris pour cible les assaillants, jusque dans la capitale, sans considération pour les « dommages collatéraux » mais auraient également bombardé les villes d’Adré et de Moudeïna (à la frontière avec le Soudan), occasionnant de nombreuses victimes civiles

p 308-322 : février 2008 : 28 janvier 2008… 2000 à 3000 hommes armés par le Soudan… l’armée française avait proposé à Déby de l’exfiltrer hors du Tchad… forcing à l’ONU pour obtenir un caution juridique en cas d’intervention…Commandement des Opérations Spéciales… Deux journalistes du mensuel Marchés tropicaux  se veulent encore plus précises : « … Aux commandes, on retrouve le colonel Jean-Marc Marill, attaché de défense à l’ambassade de France à N’djaména. Tout le long des combats, il dirigea les opérations pour le compte d’Idriss Déby. ..  Ibni Oumar Mahat Saleh…

– 28 juin 2009, France – Survie : ‘Lettre publique aux autorités françaises sur la situation au Tchad’, survie.org

– 2 février 2009, France – Survie: La France reste alignée derrière Idriss Déby, survie.org

… Faisant la sourde oreille à la demande d’un dialogue national inclusif, entre tous les acteurs de la vie politique tchadienne (opposition non armée et armée), dialogue réclamé par les opposants politiques et la société civile réunie au sein du « Comité d’Appel à la Paix et à la Réconciliation », et à la demande de mise en place d’un processus de paix soutenu par la communauté internationale, la France ruine les espoirs d’une sortie de crise. Comment le comprendre autrement lorsque l’on sait qu’en février 2008, la France a fourni au régime des renseignements sur les mouvements des rebelles et sur leurs communications, a permis l’acheminement d’armes et de munitions, ou encore s’est engagée militairement dans les combats ? En apportant son soutien à Idriss Déby, la France a permis à celui-ci d’entamer une chasse aux opposants et aux dirigeants des organisations de la société civile, lançant également des actes d’intimidation contre des journalistes indépendants et des défenseurs des droits de l’Homme. Dans la confusion des évènements du début février 2008, des opposants politiques ont en effet été enlevés, séquestrés et pour l’un d’entre eux, Ibni Oumar Mahamat Saleh (porte-parole de la Coordination des partis pour la défense de la démocratie-CPDC), probablement assassiné puisqu’il est toujours porté disparu. Un an après cette disparition, l’opposition politique et la société civile désespèrent d’être entendues dans leur volonté de construction d’un processus démocratique véritable et d’un retour à l’Etat de Droit. C’est pourquoi Survie réitère sa double volonté : celle de voir les parlementaires français se saisir du dossier en créant une Commission d’enquête pour établir la vérité sur l’implication de la France dans le conflit tchadien, et celle de voir l’Union européenne se mobiliser pour mettre un terme à l’ingérence française. Archétype de la Françafrique, la relation entre la France et le Tchad est pleine de faux semblants, comme le simulacre de recherche de vérité sur les évènements dont nous célébrons aujourd’hui le triste anniversaire. La « Commission d’enquête sur les événements survenus en République du Tchad du 28 janvier au 8 février 2008 et leurs conséquences », créée à la demande du président français Nicolas Sarkozy pour apaiser les esprits (mais présidée par un proche de Déby) a rendu un rapport inabouti. Reconnaissant l’implication de l’Armée nationale tchadienne dans les disparitions et les violations de droits de l’Homme, ce rapport ne reconnaît pas celle de son chef, Idriss Déby, ce qui est inconcevable. La Françafrique poursuit ses abominables aventures.

– 2 mars 2008, France (Sonia Rolley) + liberté de la presse – Le Tchad contraint une journaliste française à quitter le pays, liberation.fr

… Lors de sa brève visite à N’Djamena le 27 février, Nicolas Sarkozy avait affirmé à la presse avoir évoqué le cas de Sonia Rolley avec les autorités tchadiennes. «J’ai très clairement fait savoir aux autorités tchadiennes que ce serait un signal extrêmement désastreux, l’expulsion d’un journaliste […] Donc, j’ai demandé que ce ne soit pas le cas», avait assuré le chef de l’Etat. ..

– début mars 2008, France – De N’Djamena à Kaboul, opérations françaises secrètes, tchadactuel.com

Le sauvetage militaire du régime tchadien par Paris, en février 2008, a été directement décidé par l’Elysée. Cette mise à l’écart du Parlement est la règle pour les opérations extérieures (OPEX) de l’armée française dans le monde. Balancement, hésitation : ce samedi 2 février 2008, le matin même où il expédie dans le secret d’un salon élyséen son mariage avec Carla Bruni, le président français Nicolas Sarkozy multiplie les conversations téléphoniques avec son homologue tchadien, retranché dans son palais de N’Djamena. M. Idriss Déby Itno refuse une offre d’exfiltration, alors que les « rambos » du Commandement des opérations spéciales (COS), entraînés aux extractions d’otages, commencent à évacuer plus d’un millier de ressortissants étrangers. .. Affectant de ne pas intervenir directement dans un conflit considéré comme « tchado-tchadien » – malgré l’implication évidente du Soudan (lire « Comment le conflit au Darfour déstabilise le Tchad ») –, l’exécutif français a cependant contribué à sauver une nouvelle fois la mise à M. Déby (3). En tenant l’aéroport de N’Djamena, le contingent français – porté à près de deux mille hommes avec des renforts prélevés sur la garnison de Libreville (Gabon) – a permis la livraison en urgence de munitions en provenance de Libye et d’Israël, et le soutien aux opérations héliportées de la petite mais meurtrière armée de l’air tchadienne (4). L’ensemble de ces actions ont été décidées, une fois de plus, dans le secret par l’Elysée, conseillé par les ministères de la défense et des affaires étrangères. La teneur des conseils de défense n’est jamais rendue publique en temps de paix ; elle l’est encore moins dans les situations d’urgence, qui s’apparentent à un état de guerre. Afghanistan, Côte d’Ivoire, Tchad, République centrafricaine, Kosovo, Bosnie, Liban : une dizaine de milliers de soldats français (5) sont déployés en opérations extérieures (Opex, dans le jargon militaire) sans débat public ni contrôle de l’Assemblée nationale. ..

– 14 février 2008, France + guerre – Commerce d’armement triangulaire Belgique-France-Tchad : limites et lacunes de la réglementation belge et européenne, grip.org, rapport : grip.org

Dès septembre 2006, divers médias tchadiens proches de l’opposition au président Idriss Déby Itno ont fait état d’une livraison aux troupes gouvernementales tchadiennes de véhicules blindés sur roues récemment modernisés par une entreprise belge. Aucune licence d’exportation vers le Tchad n’a toutefois été accordée par les autorités belges, mais selon les sources tchadiennes, la France devait servir d’intermédiaire. Révélée le 7 février 2008 dans la presse belge, alors que la situation au Tchad est de plus en plus préoccupante, cette transaction triangulaire soulève un certain nombre de questions quant aux mécanismes de contrôle, de conditionnalité et de transparence des exportations d’armement en Belgique et au sein de l’Union européenne …

– 14 février 2008, France – Tchad: Idriss Déby, l’allié insoumis de la France, lexpress.fr

Une nouvelle fois, le maître de N’Djamena se rétablit avec le soutien de l’Elysée. Formé en France, il entretient pourtant avec Paris une relation ambiguë, mélange de loyauté et de défiance. .. En ce mois de février 2008, le miraculé doit certes sa survie à sa pugnacité et à cette science innée de la guerre qu’admirent tant les galonnés bleu-blanc-rouge, mais aussi au concours décisif de Paris, pourtant saisi quarante-huit heures durant par le doute. « Soutien sans faille », claironnera sur le tard le ministre de la Défense, Hervé Morin. Sans faille, mais avec retenue : de la logistique, des munitions, du renseignement à foison, une assistance médicale, voire un coup de pouce des forces spéciales. La dette de Déby envers ses parrains français vient de loin. En 1990, c’est avec le soutien de la DGSE – les services secrets – que l’officier en disgrâce, parti lui aussi du Darfour soudanais à la tête de sa colonne rebelle, conquiert N’Djamena et déloge Habré. « Je ne vous offre, jure-t-il alors, ni l’or ni l’argent, mais la liberté. » Serment à moitié honoré depuis lors: dans un Tchad gangrené par la corruption, seule la caste du chef baigne dans l’opulence. Quant à la liberté, les réfractaires n’ont que celle de se taire. Feindrait-on l’amnésie à Paris? Lorsque Nicolas Sarkozy dénonce une « tentative de prise de pouvoir par la force » au détriment d’un président « élu », il oublie que le coup d’Etat de Déby n’a été purifié à trois reprises dans les urnes qu’au prix de la fraude puis d’un bricolage de la Constitution. « On ne se fait aucune illusion sur le personnage, admet-on dans les coulisses de l’Elysée. C’est un tueur. Mais, s’il tombe, le pays sombre dans le chaos. » Continuité de la République : en moins de deux ans, Paris offrira deux fois à son protégé aux abois de l’exfiltrer. Mais Nicolas Sarkozy s’attirera la même réplique que Jacques Chirac en avril 2006: « Non, merci. Je suis un soldat. Pour moi, c’est vaincre ou mourir. » Il appelle « solennellement » au déploiement de l’Eufor : Ombrageux, le rescapé sait renvoyer l’ascenseur, quitte à dépêcher ses hommes auprès des contingents tricolores. Tel sera le cas au Congo-Brazzaville en 1997; ou, en 2003, en République centrafricaine, lors du putsch de François Bozizé, avalisé par l’équipe Chirac. Soudé par les turpitudes passées et par leurs intérêts communs, Paris et Idriss Déby Itno – son patronyme officiel désormais – ont besoin l’un de l’autre. Pour preuve, l’inflexion du discours du caïd tchadien sur l’Eufor, cette force européenne tenue à bout de bras par la France et censée sécuriser les confins est du Tchad, en lisière du Darfour. Initialement réticent, l’ancien pilote a lancé le 7 février un « appel solennel » au déploiement rapide de l’Eufor, gage d’une protection accrue contre les desseins de la junte de Khartoum et de l’alliance rebelle qu’elle parraine. Fusionnelle, la liaison franco-tchadienne fut parfois orageuse. Notamment à la fin des années 1990. Coup sur coup, Idriss Déby ordonne le retour au pays du chef de file local de la DGSE et celui de l’attaché de défense de l’ambassade. Puis viendra le tour de l’ambassadeur lui-même, Alain du Boispéan, déclaré persona non grata pour avoir émis publiquement sur l’intéressé des jugements peu amènes. Le vrai motif du contentieux? L’abandon par Elf d’un projet d’extraction du pétrole tchadien, tenu alors pour trop coûteux. Précision d’un initié : « Le président, qui comptait beaucoup sur le géant pétrolier pour valoriser son or noir, n’a pas supporté ce retrait, signifié par Boispéan au nom des autorités françaises. » Rançon de cette tempête, la révision à la baisse de l' »accord de défense » de 1976, relégué au rang d' »accord de coopération militaire technique », lequel bannit en théorie toute intrusion sur le champ de bataille. Fin 2007, l’équipée calamiteuse de l’Arche de Zoé enrichit la chronique tourmentée du tandem franco-tchadien. Saisi selon ses proches d’une « colère sincère », Déby fait monter les enchères. On l’entend hurler sans l’ombre d’une preuve au « trafic d’organes » et au « réseau pédophile ». Mais il s’emploie aussi à déminer le terrain, en plaidant à Abéché, épicentre du séisme, pour le transfert des prévenus vers N’Djamena. Il se peut d’ailleurs que Nicolas Sarkozy profite fin février d’un voyage en Angola et en Afrique du Sud pour solder le désastre et arracher la grâce des six condamnés à la faveur d’une escale dans l’ex-Fort-Lamy. Tissé de dépendance et de ressentiment, le lien ambigu entre l’ancien tuteur colonial et les potentats africains relève du dépit amoureux. Mais il y a, dans le dépit amoureux, moins de dépit que d’amour contrarié.

– 12 février 2008, France – Obscénité franco-tchadienne, par Jean-François Bayart, lemonde.fr

… Pillant sans ambages les ressources de l’économie nationale, bafouant les accords signés avec la Banque mondiale quant à l’utilisation de la rente pétrolière, impliqué dans la contrebande avec l’Arabie saoudite, spéculant contre sa propre monnaie à l’approche de la dévaluation du franc CFA, en janvier 1994, grâce aux informations dont il bénéficiait en sa qualité de chef d’Etat, éclaboussé par un trafic de faux dinars de Bahreïn, il a néanmoins joui du « soutien sans faille » de la part de la France. Les rebelles qui veulent maintenant le renverser sont eux-mêmes issus de son entourage et ont donc longtemps bénéficié des sollicitudes de Paris avant de trahir un maître désormais moins partageux. Nicolas Sarkozy a doublé la mise. Au risque de finir de s’aliéner ses partenaires européens qui déjà redoutaient le dévoiement de la force européenne (Eufor), il a engagé dans les combats des officiers d’état-major, le 1er février, et des éléments du commandement des opérations spéciales (COS), le 2. Il a ensuite livré des armes le 4 février via la Libye, dont le dirigeant avait été reçu en décembre 2007 à Paris avec les égards que l’on sait. Le 6 février, le ministre de la défense, Hervé Morin, s’est rendu à N’Djamena pour réitérer le « soutien sans faille » de la France au président Déby, et, pour que chacun comprenne le message, il s’est fait photographier l’oeil dans le viseur d’une arme automatique. A quelques mois de la présidence française de l’UE, le coût diplomatique de ce choix sera élevé. .. Non, la vraie rupture est ailleurs : dans la pornographie de la mise en scène, inédite dans une « Françafrique » qui pourtant n’a jamais été bégueule en la matière. Pour tenir sa promesse vantarde d’arracher aux griffes de la justice nègre L’Arche de Zoé, Nicolas Sarkozy a, dans les faits, troqué la grâce de six criminels humanitaires français contre l’arrestation musclée des quatre principaux leaders de l’opposition légale tchadienne, signataires de l’« accord politique global visant à renforcer le processus démocratique », paraphé le 14 août sous les auspices de l’Union européenne. Certes, Hervé Morin a dit vouloir se préoccuper de ceux-ci dès que la situation le permettrait. Mais deux, quatre, huit jours à 220 volts, sous le fouet ou en balançoire, c’est long, monsieur le ministre. Si tant est que ces hommes soient toujours vivants. Et sans parler de leurs militants, raflés dans les quartiers de N’Djamena, emprisonnés, torturés, voire exécutés, dans les heures et les jours qui ont suivi le miracle du COS. Paris n’a pas su, ou pas voulu, monnayer son intervention contre le respect du pluralisme et des droits de l’homme. Le ton martial du président Déby indique que la chasse aux démocrates (et non seulement aux rebelles) est ouverte. Son cynisme laisse présager le pire : « Je ne m’occupe pas du tout de ces détails que nous verrons plus tard », a-t-il déclaré à propos des quatre disparus. .. Le plus sordide reste à venir sur nos écrans de télévision. La grande joie de la nation saluant la libération de ses humanitaires égarés, mais trop injustement punis par la justice nègre, occultera définitivement le sauvetage militaire d’un pouvoir prédateur et meurtrier au prix de l’annihilation de son opposition légale. Le discours de Nicolas Sarkozy sur l’Afrique, depuis son élection, nous a préparés à cette arithmétique : six coupables blancs valent quatre innocents noirs, et le sort de centaines de victimes anonymes envoyées ad patres par des munitions françaises est un non-événement puisque les médias l’ont tu et que ces morts n’appartiennent pas à l’histoire. Obscène. Néanmoins, cette obscénité n’est pas qu’une faute de goût de la part d’un président qui décidément n’en a guère. Annoncée par le discours de Dakar et par le mépris affiché à l’endroit de la justice tchadienne, elle entachera définitivement son action au sud du Sahara pour le restant de sa carrière politique. Elle souille la compétence et le dévouement des serviteurs de l’Etat qui vaille que vaille oeuvrent aux relations franco-africaines dans un contexte difficile. Elle compromet le travail et la sécurité des entreprises et des ONG de notre pays, qui sont actives sur le continent. Elle plonge dans la honte et la colère les Français et les Africains qui se font une autre idée de la République et hésitent désormais à se regarder dans les yeux.

– 2002, France + élections + crimes – Noir Chirac, de François-Xavier Verschave (Survie), p223-237 : chapitre Tchad : Légitimer le frère Déby, bourreau des Tchadiens, survie.org

… p225 : Début 1996, Jacques Chirac et la Françafrique  entreprennent au Tchad une magistrale opération de chirurgie esthétique : transformer un criminel compulsif en chef d’Etat légitime. L’Elysée ne lésine pas sur la logistique électorale. Il dépêche a Ndjaména les meilleurs spécialistes du parti gaulliste : … Jerôme Grand d’Esnon… André Rouge, … La France tient le double rôle du régisseur et du metteur en scène. Elle assure 95% du financement : matériel électoral, acheminement des urnes et des procès verbaux par les véhicules et hélicoptères du dispositif « Epervier », centralisation informatique. « L’armée française (…) va diriger de bout en bout l’opération (…) Le général Rigot, chef de la mission militaire de coopération, a passé 5 jours au Tchad pour préparer la campagne électorale. » … avalanche de fraudes… artifices juridiques … éliminer 2 candidats … recensement… 100 bureau de vote au Soudan… vraies-fausses cartes électorales… (suite d’exemples)… Entre le verdict des urnes (procès-verbaux authentiques) et le résultat officiel, n’interfèrent plus que le transport par hélicoptères militaires français et la centralisation informatique. C’est dans cette fin de parcours que le score de Déby s’est envolé … Partout, le régime s’est empressé  d’emporter les procès verbaux originaux. … Déby se proclame élu au 1er tour avec 50,14% des voix…. Le directeur Afrique du Quai d’Orsay aurait lui-même donné la consigne : repasser sous la barre de 50% pour ménager jusqu’au bout l’apparence… p234 (présidentielle 2001) : … Elysée et Matignon décident de financer… 68 millions d’Euros pour moderniser le système de communication des forces de ‘l’ordre’ – instrument de terreur instituée… Epervier : … 2 avions militaires «  ont été utilisés pour transporter les urnes et le matériel de vote. » Les bulletins ont été imprimés par l’armée française… RFI … (Un) raz-de-marée en faveur du député Yorongar, totalement inattendu, a considérablement débordé son ‘fief’ sudiste. .. vérité ‘officielle’ : 67,35% pour déby… RFI fait marche arrière. Le Parti Socialiste s’indigne du « coup de force électoral (31 : communiqué 31 mai 2001 ». .. le régime a repris les ‘trucs’ les plus grossiers de 1996… à l’intérieur 104% de participation ! … à l’extérieur 278%… Yorongar le dos bastonné pendant 3 heures … Matignon n’a nulle envie de chagriner l’armée française, dont les avions et hélicoptères ont voté Déby… Lionel Jospin n’est pas prêt à engager une crise de cohabitation sur les questions africaines… Autant en 1996, Chirac avait concouru activement à « légitimer » le frère déby, autant il a pu en 2001, le laisser profiter des forces et de l’expérience acquise… Début septembre 2001, L’Elysée annonce que Chirac vient d’appeler après de lui comme conseiller technique, en vue du scrutin de 2002, un certain Jérôme Grand d’Esnon. p230 (février 97): Un an plus tard, alors que les forces rebelles sudistes ont acceptés une offre de paix, le régime déchaîne de nouveaux massacres. Stationné tout proche, un contingent de soldats français ne bronche pas (10 : Thomas Sotinel, Le Monde, 23.5.1998). Le Collectif des associations des droits de l’homme  et de la non-violence écrit dans un mémorandum : « … Nous sommes face à une armée d’occupation qui accomplit une mission bien définie en vue de fragiliser certaines régions et exterminer des communautés toutes entières. (11 : Situation dans le Moyen-Chari et les 2 Logones, mars 1998, p2 et 8). » … Amnesty : « … la DDS a été remplacée par l’Agence Nationale de Sécurité (ANS), placée directement sous la responsabilité du président ». … Comme la DDS, L’ANS « recherche, torture et exécute les opposants » écrit de son côté la FIDH. Elle commet ses basses œuvres jusque dans le sous-sol de la présidence. La France a contribué (avec l’Egypte, l’Irak et le zaïre) à l’entrainement et à l’équipement de la DDS » accuse Amnesty … « La DDS faisait (…) partie d’un réseau Mosaïque … » Des opposants tchadiens ont été tués au Cameroun et en Centrafrique, d’autres arrêtés ou enlevés au Togo… p232-233 : … au moins 4 affaires de fausse monnaie pourraient être imputées (à Déby)… faux dinars du Bahrein…

– 4 février 2008, France + guerre – survie: Tchad. Agir enfin pour la paix « Rupture avec la Françafrique » : assez de paroles, des actes !, survie.org

– 31 Mai 2001, France + élections – AFP : Le PS dénonce « le coup de force électoral » au Tchad, africanindependent.com

Le Parti socialiste français (PS), premier parti de la coalition de gauche au pouvoir, a dénoncé jeudi « le coup de force électoral » au Tchad et les « atteintes aux droits démocratiques les plus élémentaires, qui ne peuvent que rejaillir sur les bonnes relations entre la France et le Tchad ». Dans un communiqué, le PS a estimé que « lors de l’élection présidentielle du 20 mai, les autorités tchadiennes ont délibérément violé les lois du pays pour mener à bien un coup de force électoral dans le but de maintenir le président sortant Idriss Deby à la tête de l’Etat« .  Le PS a exprimé « sa sympathie et sa solidarité aux forces politiques du Tchad qui ont choisi une voie pacifique de conquête du pouvoir et sont attachées au respect de la loi électorale ».

– 6 mars 2001, France – André Barthélémy au procès FXVerschave contre Déby, Noir Procès, FXVerschave, mai 2001, survie.org

Me Bourdon : Que pouvez-vous dire de l’attitude de la France dans le cadre de la sous-commission des droits de l’homme des Nations unies, à Genève, s’agissant du Tchad ? A. Barthélémy : Nous ne suivons nous-mêmes de près la commission des droits de l’homme que depuis assez peu de temps, l’association que je préside n’ayant un statut consultatif que depuis deux ans. Nous étudiions déjà ses travaux auparavant, mais de façon moins présente. Jusqu’à présent, la France a toujours estimé que le régime tchadien faisait des progrès, qu’il ne fallait pas contrarier ses efforts mais accepter que ces progrès ne soient pas aussi rapides qu’on le voudrait. Elle s’est toujours opposée à prendre des sanctions, ce que nous regrettons beaucoup. Quand le Président Déby est venu pour la dernière fois à Paris, en 1998, le gouvernement français s’est félicité des progrès du Tchad dans la voie de la démocratie, alors qu’à ce moment-là des assassinats étaient commis dans beaucoup de régions. Nous avions écrit au Premier ministre à ce sujet.

– 6 mars 2001, France – FX Verschave au procès contre Déby, Noir Procès, FXVerschave, mai 2001, survie.org

Me Brossollet : Vous imputez à M. Déby de nombreux crimes, mais vous avez indiqué que vous ne vouliez pas les énumérer parce que ce serait trop long : estimez-vous que la France est la complice de M. Déby dans ces crimes ? FXV : Absolument. Contrairement à ce que l’on veut me faire dire, je n’attaque pas les chefs d’État africains. Ce livre est destiné à exposer la façon dont la France, par ce que l’on peut appeler sans caricature une forme de néocolonialisme, entretient un certain nombre de chefs d’État prédateurs qui servent ses intérêts. Plus que complice, elle est responsable…

– 6 mars 2001, France – affaire des faux dinars de Bahreïn : FX Verschave au procès contre Déby, Noir Procès, FXVerschave, mai 2001, survie.org

FXV : … la fausse monnaie représente en fait un mode de financement permanent. L’affaire des faux dinars de Bahreïn, dont je rappelle qu’elle porte sur 2 milliards de francs et qu’elle implique plusieurs États (le Niger, le Tchad et Bahreïn), est passée par la France et les banques françaises, mais elle a mis beaucoup de temps à être révélée en France. Le Parisien en a parlé le premier. Cela a été repris plus tard par tous les grands organes de presse français, qui ont indiqué que deux cargaisons de faux dinars avaient été débarquées à l’aéroport de N’Djamena, sous surveillance de la garde présidentielle – en présence de M. Déby lui-même. En fait, tous les articles de presse font apparaître l’évidente promiscuité entre la fausse monnaie et le régime. On sait même que cette affaire s’est traitée directement entre M. Déby et M. Chirac. M. Dupuch, conseiller de M. Chirac, a joint M. Idriss Déby en plein désert aussitôt que l’affaire a commencé à germer, au début de l’été 1998. .. Un certain nombre d’exemples vous seront donnés sur le fait que lui-même ou ses très proches (son oncle, son frère, etc.) sont impliqués dans des opérations, en particulier de faux monnayage. .. (plusieurs pages après) … Dans un premier temps, le versant français de la Françafrique – à commencer par l’Élysée – hésite avant de remplacer un chef d’État africain : ce n’est pas toujours facile, il faut trouver une personne qui accepte les règles du jeu. Alors on s’efforce de gommer, d’effacer, de minimiser un certain nombre d’événements. C’est à mon avis la façon dont ça s’est passé. .. Chirac … a considéré à l’époque, il y a deux ans et demi, qu’il était encore prématuré de signer pour M. Déby l’équivalent de ce qui avait été signé pour M. Habré. Lorsqu’il a été informé de ce trafic, il a convoqué M. Déby – qui est aussitôt venu à l’Élysée. Mais il n’est pas certain que cette complaisance dure éternellement. .. M. Jospin est au courant par ses propres sources d’information. Il reçoit les notes de synthèse des services de renseignements. En 1997, quand il est arrivé au pouvoir un peu par surprise, il s’est trouvé très rapidement bloqué, sans avoir eu le temps de préparer une politique africaine. .. Un certain nombre d’opérations ont à l’époque été engagées par ce que j’appelle le triangle des trois E (Elf, l’Élysée et l’État-major). M. Jospin n’avait le choix qu’entre deux solutions : affronter cet ensemble, qui pèse un poids politique tout à fait considérable en France, ou considérer qu’il avait d’autres priorités. Il a choisi de faire celui qui ne voyait rien. Nous contestons bien entendu ce choix… M. Fadoul était le conseiller spécial de M. Idriss Déby et qu’il a accompagné cette affaire quasiment de A à Z. Il est allé en Argentine, a assisté à la réception de la fausse monnaie, puis il est venu en France au moment où une opération était lancée pour tenter d’échanger des faux dinars contre des devises dans un certain nombre de banques françaises. Il a joué un rôle de premier plan.

– 23 mai 1998, France + crimes contre l’humanité Déby – Au Tchad les rebelles du Sud rendent les armes, Le Monde, Sotinel Thomas, cité par Verschave dans Noir Chirac p230 sur présence française près de massacres dans le Sud, refworld.org

Au Tchad, les rebelles du Sud rendent les armes; le gouvernement d’Idriss Deby devrait exploiter les gisements pétroliers de la région méridionale. Les habitants reprochent a l’armée française d’avoir poursuivi sa coopération avec les soldats tchadiens durant les troubles …

– 1er juin 1996 + 7 novembre 1996, France – Survie : Dossier noir 3 – France, Tchad, Soudan, au gré des clans, survie.org

… Or,  » après avoir été alternativement, pendant deux décen-nies, l’allié privilégié d’Hissein Habré et d’Idriss Déby, le Soudan est devenu le grand frère encombrant qui exporte chez son voisin de l’ouest son modèle d’Etat islamique (2 : 2. Henri Coudray, Chrétiens et musulmans au Tchad, in Islamochristiana (Rome), n° 18, 1992 p. 176.) » – et, en conséquence, sa radicalisation des tensions Nord-Sud. La frontière tchado-soudanaise est largement théorique (3 :  » Il est formellement établi que le Soudan occupe onze villages dans la sous-préfecture de Goz-Béida « , au sud-est du Tchad. (N’Djaména Hebdo, 02/09/93).). La principale force armée soudanaise, la Garde républicaine, est composée de Zaghawas dont l’aire d’origine chevauche en l’ignorant cette démarcation récente. Nombre de Soudanais du Darfour, anglophones et musulmans, vont s’installer dans le Sud-Ouest tchadien, majoritairement chrétien – où l’on évoque déjà le spectre d’une  » colonisation de peuplement « . Dans les deux pays, les apprentis-sorciers et les factions au pouvoir s’ingénient à nouer les tensions religieuses et raciales, pour mieux en abuser. Les deux voisins partagent encore la crise économique, le délabrement de l’Etat, la pratique de la torture… Et, désormais, les grandes manoeuvres des clans français. Car plusieurs composantes de la Françafrique ont résolu de prendre pied au Soudan, non seulement pour mieux  » garder  » le Tchad, mais pour tout un ensemble de motivations – une détestable mixture qui rappelle l’engrenage rwandais. ..

… En 1992, Jean-Claude Mantion et Paul Fontbonne, de la DGSE, avaient déjà d’anciens et étroits contacts avec les responsables des services secrets soudanais, pour leurs proconsulats respectifs en Centrafrique (avec rayonnement sur tout l’Est africain) et au Tchad. Jean-Christophe Mitterrand était en fort bons termes avec le général el Bechir ; son ami Paul Dijoud, Directeur Afrique au Quai d’Orsay avait fait le voyage de Khartoum – organisé par un homme d’affaires franco-tunisien (29). Mais on en restait au stade des préludes. .. L’ennemi commun ougandais devint ainsi la pierre angulaire de la collaboration militaire franco-soudanaise, tout particulièrement entre services secrets (32). L’on peut donc dire que le  » lobby militaro-africaniste  » a fortement poussé à l’alliance franco-soudanaise. Mais le volet militaire de cette alliance n’a pu se déployer pleinement que parce qu’elle avait pris une dimension globale, avec l’appui ou l’aval des principaux décideurs politiques. ..  » Depuis que les militaires français ont installé à N’Djaména leur « chouchou », Idriss Déby, leurs « collègues » soudanais ont respecté le deal : le Darfour ne sert plus de base arrière aux rebelles tchadiens. La preuve : lorsque l’ancien bras droit d’Idriss Déby, Abbas Kotty, en disgrâce, a été assassiné à N’Djaména, ses hommes ont été chassés du Darfour par les Soudanais. En échange, la France ferme les yeux sur le passage des troupes gouvernementales soudanaises par la Centrafrique et, surtout, le Zaïre pour prendre à revers les rebelles du SPLA de John Garang. […] Depuis 1992, les relations entre les « Services » des deux pays n’ont cessé de se renforcer avec voyages « secrets » dans les deux sens. Les responsables des services secrets ont été invités à quatre reprises en France. […] Les responsables de la DGSE et leurs homologues soudanais ont tenu de longues séances de travail dans une base secrète du sud de la France (33) ». ..  » La France continue de soutenir la junte islamique au pouvoir à Khartoum, dont elle a réorganisé et rééquipé les services secrets et dont l’armée, grâce à l’entremise de Paris, s’apprête [en janvier 1995] à lancer une grande offensive contre les rebelles du Sud-Soudan depuis le Zaïre voisin […]. .. Le régime, dont Charles Pasqua affirmait, lors de la livraison de Carlos, qu’il  » a rompu de manière éclatante avec le terrorisme « , vient de recéder aux islamistes algériens un lot d’armes venant d’Iran (42). .. Paris mène depuis 1993, non sans succès, un intense lobbying en faveur du régime soudanais, tant auprès de l’Union Européenne (45) que des institutions financières internationales. Il ne faut pas, dit-on,  » diaboliser  » le régime soudanais. En multipliant les échanges entre officiers des deux pays, la France  » jouerait  » l’armée contre les  » influences intégristes étrangères importées  » du type  » Afghans  » (46).

… ENJEU PETROLIER ? L’existence de réserves non négligeables de pétrole au Sud du Tchad, dans la région de Doba (zone à dominante chrétienne), est connue depuis longtemps. L’exploration a été menée, sous Hissein Habré, par un consortium à majorité américaine (Exxon) – c’était l’un des griefs que Paris recommença d’accumuler, dès 1982, contre l’ex-ravisseur de Françoise Claustre. Lors de l’arrivée d’Idriss Déby au pouvoir, François Mitterrand ordonna à Loïk Le Floch Prigent (alors PDG d’Elf), d’imposer la participation de la société française dans ce consortium. Une entrée en force peu souhaitée par Elf : elle troublait les rapports entre grandes compagnies, pour des gisements dont l’exploitation semblait à la limite de la rentabilité. Elf a su depuis recoller les morceaux. Les réserves prouvées se sont révélées plus importantes que prévu, et pourraient justifier une exploitation. La configuration des gisements n’en fait toutefois pas l’affaire du siècle, qui bouleverserait la donne stratégique. L’écoulement de la production a posé de délicats problèmes (94). Mais surtout, l’insécurité actuelle et les incertitudes politiques pesant sur la région (le Logone, avec les FARF de Laoukein Bardé, le Tchad en général, mais aussi le Cameroun voisin), ont fait différer de plusieurs années la mise en production. L’évêque du lieu, Mgr. N’Garteri, au coeur de ce Sud tiraillé, ne le regrette pas :  » Actuellement, au Tchad, l’or noir serait une source de division (95) « . Malheureusement, on l’a vu en Somalie et au Tchad, on peut aussi avoir la division sans le pétrole. ..  » Les atrocités, les crimes, les tortures, les assassinats qui ont été commis dans les locaux de la DDS ne pouvaient être ignorés de toutes les chancelleries occidentales en poste à N’Djaména. Du temps d’Hissein Habré, grand ami de la France, les cadavres flottaient sur le fleuve Chari, traversant N’Djaména, longeant le parc de la résidence de l’ambassadeur de France (97 : Roger-Vincent Calatayud, Rapport de la mission d’observation au Tchad (4-11 février 1992) d’Agir ensemble pour les droits de l’homme et de la FNUJA. Résumé de l’entretien avec Mahamat Hassan Abakar, p. 13.)« . .. Fontbonne est resté le  » conseiller-Présidence  » DGSE de Déby, de décembre 1990 à juin 1994. Le deal passé entre les  » services  » français et soudanais, amorce d’une longue série, est respecté : le Soudan n’encourage plus les rébellions depuis son territoire. Pourquoi le ferait-il, d’ailleurs ? Il est déjà tellement présent à N’Djaména… L’armée française s’entend plutôt mieux avec les hommes du Nord tchadien ; si c’est un officier, passé par l’Ecole militaire, c’est un frère (99 : Cf. J.L. Triaud, Au Tchad : la démocratie introuvable, in Le Monde diplomatique, 2/92.) ! On  » encadre  » donc la  » Garde républicaine  » et l’armée. Deux Français, dont un certain  » Monsieur Rodolphe « , collaboreraient à la police politique, le CRCR (100 : Selon un témoin cité par le Rapport de la mission d’observation au Tchad (4-11 février 1992), p. 15.), qui a repris à bail la célèbre  » Piscine « . Paul Fontbonne  » cornaque  » Idriss Déby dans ses grandes manoeuvres politiques, qui font assez longtemps illusion – tandis que l’Ambassade de France finance la Conférence nationale souveraine, et apporte même son appui à certains mouvements civiques. Tout irait pour le mieux, dans la plus tranquille ambiguïté, si ne s’affichaient trop certaines impuissances, ou ne s’attisaient certaines rivalités franco-françaises. En juin 1992, Christian Quesnot, le chef d’état-major particulier de François Mitterrand, n’est pas content des rapports sur l’évolution du pays : la CNS est sans cesse reportée, et on craint une dérive à la Habré. Il pose six conditions au maintien du plan Epervier (l’assurance tous risques de la France) :  » une réduction drastique des effectifs de l’armée, la tenue d’une conférence nationale, la formation d’un gouvernement de transition, la libération des prisonniers politiques, le respect des droits de l’homme et, enfin, la reprise en main de l’administration financière de l’Etat, en particulier des douanes (101) ». Seul le deuxième point a été acquis – avec une suite avortée.  » .. Puisque la DGSE et Fontbonne suivaient Déby, la DST de Charles Pasqua a rassemblé à Paris, pour une  » réunion de travail  » durant l’été 1994, des opposants au régime. Selon un proche du président tchadien, elle les aurait traités  » comme des hommes de rechange (103) ». .. Selon N’Djaména Hebdo (104) :  » Le lobby militaire français maintiendrait son soutien à Idriss Déby. Motif : la crainte que l’arrivée d’un sudiste à la présidence ne provoque une multiplication des foyers de rébellion dans la partie nord du pays (comme si la présence de Idriss Déby à la tête du pays avait fait reculer le phénomène) (105 : Sous les seize ans de présidence du sudiste Tombalbaye, le Tchad a connu une rébellion (celle du FROLINAT), deux sous les huit ans de « règne » d’Hissein Habré, et au moins cinq depuis quatre ans qu’Idriss Déby est au pouvoir). .. L’équivoque reste la caractéristique majeure d’une politique africaine décérébrée. Selon Tibe Kalande, président de Tchad Non-Violence (association qui accomplit un incroyable travail de  » déminage  » civique) :  » Aujourd’hui, [la France] soutient d’un côté le processus démocratique, et, de l’autre, elle forme la garde républicaine qui est en fait l’auteur de tous les massacres qui ont lieu au Tchad. Cette ambiguïté choque les Tchadiens (108). […] Sous prétexte de réorganiser l’armée, la France équipe (véhicules tous terrains, fusils,… ) et entraîne cette garde. Des instructeurs français les encadrent. La France joue un double jeu (109 : Non-Violence Actualité, 11/94.) »…

Pour des raisons de standing, la France tient à son rôle en Afrique. Mais ses hommes politiques ne s’y intéressent guère (sauf pour l’ » argent noir « , la chasse, ou la bagatelle – on caricature à peine). De plus, ils dissuadent ceux qui s’y intéressent, pour d’autres motifs que l’affairisme, de se mêler de politique africaine. Les professionnels de la politique étrangère, ces spécialistes qu’appointe le budget national – le Quai d’Orsay -, sont soigneusement marginalisés en ce  » domaine réservé « . Restent, pour concevoir et mettre en oeuvre cette politique, les militaires, et tout particulièrement les  » services secrets  » : la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure, ex-SDECE), qui a longtemps monopolisé le terrain, avec entre autres ses conseillers auprès de chaque Président du  » pré carré  » ; .. Comme tous les corporatismes, il tend à consolider le dispositif qui le nourrit, et à trouver des raisons de sa prolongation. En l’occurrence, rien ne vaut de vrais ennemis. Les services secrets, notamment, ne peuvent valoriser leur fonctionnement, exorbitant du droit commun, que s’ils fournissent des renseignements d’une acuité exceptionnelle, touchant des intérêts  » vitaux « , menacés par des ennemis  » mortels « . L’Afrique fait vivre une part notable des  » services « . Ils peuvent deviner une dure reconversion si, d’un coup, la France s’y trouvait en panne d’adversaires. Après la chute du mur de Berlin et la disparition de la  » pieuvre communiste « , il a fallu se replier dare-dare sur nos ennemis ancestraux, les Anglo-Saxons. .. Contre les hordes médiévales et leurs aristocratiques alliés anglo-saxons, la France républicaine se fait le champion de la démocratie. C’est pourquoi elle a armé, instruit, financé et renseigné les troupes du Hutu power, au moins jusqu’en juin 1994 (115). C’est pourquoi elle recommence avec le militaro-islamisme soudanais.

– 1986-1987, France – Colonel Déby à l’Ecole de guerre inter-armées en France

– Février 1986, France – début opération Epervier au Tchad, wikipedia.org

– 1900-1960, France + crimes contre l’humanité – Tchad Index chronologique 1900-1960 par Marielle Debos Avril 2008, massviolence.org

… Les violences au Tchad ont une longue histoire …1899 : La colonne conduite par les capitaines Voulet et Chanoine, partie de la boucle du Niger en janvier 1899, commet de nombreuses atrocités sur son parcours à l’est du Niger : assassinats, viols, pillages, villages incendiés… Les deux capitaines s’étaient déjà illustrés par leur brutalité lors de la conquête de l’empire Mossi (actuel Burkina Faso). Le colonel Klobb envoyé par Paris pour prendre le contrôle de la mission militaire est tué par Voulet et Chanoine le 14 juillet 1899. Ils sont eux-mêmes abattus par leurs propres soldats (des tirailleurs). Les lieutenants Joalland et Meynier prennent la tête des survivants. A Paris le scandale est vite étouffé …



5. Propositions R*E pour les politiques française et européenne spécifiques au Tchad

Voir aussi l’ensemble des propositions du blog R*E, en plus des propositions spécifiques au Tchad :

Fin du soutien diplomatique au régime d’Idriss Déby. diplomatie.gouv.fr

Arrêt de l’utilisation de l’armée tchadienne dans des interventions militaires organisées ou soutenues par la communauté internationale, en particulier au Mali. rfi.fr

Vérité et justice sur l’assassinat du leader de l’opposition Ibni Oumar Mahamat Saleh au Tchad (2008). amnesty.fr/AI-en-action, amnesty.fr/Presse

– Soutien des réformes pour l’instauration d’un état de droit : 13 recommandations de la Commission nationale d’enquête sur les événements de février 2008 : jugement des responsables gouvernementaux, indemnisations des victimes, suppression des prisons secrètes et contrôle des lieux de détention officiels, réforme de la justice et du secteur de la sécurité, ouverture du jeu démocratique et gouvernance,… , recommandations FIDH, ATPDH, LTDH du 2 avril 2012, (p31-33 rapport fidh.org « 4 ans après les évènements de février 2008 : l’impunité plombe les espoirs de réformes » + introduction fidh.org, voir liste des recommandations) et recommandations pour l’Examen périodique universel fin 2013 (Disparitions forcées, Violence liée au genre, Enfants soldats, Conditions carcérales, Morts en détention, Torture et autres mauvais traitements, Arrestations et détentions arbitraires,  Attaques contre les défenseurs des droits humains, Liberté d’expression, Expulsions forcées, Harcèlement des opposants politiques, Ratification et mise en œuvre des normes internationales relatives aux droits humains, Peine de mort), amnesty.org

– Soutien à l’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives et à la société civile engagée pour la transparence dans l’exploitation des ressources naturelles et du pétrole. journaldutchad.com

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